WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur: enjeux des oeuvres numériques de bande dessinée sur la création artistique

( Télécharger le fichier original )
par Laurène STREIFF
Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Maà®trise des sciences et des techniques information- communication concepteur multimédia 2001
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

L'ordinateur offre aux créateurs de BD de nouveaux outils mais aussi un nouveau support. La concrétisation la plus aboutie de la rencontre entre la bande dessinée et l'informatique prend pour forme des e-BD. L'étude d'un échantillon de ce type d'oeuvres a permis de mettre au jour divers éléments qu'il nous faut maintenant synthétiser et exploiter pour amener à répondre clairement à la problématique soulevée au début de ce travail.

Les e-BD sont des bandes dessinées car elles persistent dans l'utilisation de son système de représentation : dessin, texte, case (pour faire court). Cependant, elles ne s'y cantonnent pas, et c'est bien là ce qui les caractérise, et c'est bien en cela que réside l'innovation dont elles relèvent. Elles l'ouvrent, l'enrichissent, le complexifient, le libèrent. Les matériaux et techniques de représentation se multiplient. L'espace de composition sort de ses contraintes éditoriales passées pour devenir dynamique, mobile, volatile, temporel. La mise en lecture de l'oeuvre devient une mise en scène, une mise en action, par jeu sur les possibilités de l'interactivité.

Les e-BD nous racontent des histoires, mais les racontent et les donnent à lire autrement. Comparées aux bandes dessinées « traditionnelles », les e-BD proposent une technique narrative modifiée, transformée selon plusieurs composantes. La grille d'analyse, empruntant beaucoup à des travaux antérieurs en sémiotique concernant la bande dessinée, nous a permis de pointer, d'identifier et d'analyser ces composantes, instances plurielles de la transformation. Mais la force de ce dispositif est essentiellement de les situer dans la structure-même de la grammaire de la bande dessinée. Chaque étape de description et d'étude des grandes articulations de cette grammaire nous a montré que les e-BD engendrent une transformation des éléments sémiotiques de la bande dessinée, et ce par développement, et non remplacement.

Ainsi, les e-BD sont les produits d'une évolution de la bande dessinée, en tant qu'art, par évolution de son code.

Ce code que les artistes BD n'ont cessé de vouloir maîtriser, le voici renouvelé, augmenté. Cependant, tout reste à définir, aucune règle n'est encore fixée. Etant donné la grande diversité, dans leurs caractéristiques formelles propres, des e -BD, leurs auteurs

Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur Mémoire de maîtrise I Septembre 2001

68 / 105

montrent combien ils sont en train d'y réfléchir, à ce code, de participer à son élaboration, en montrant des chemins possibles. Ils expérimentent des manières de dépasser des règles et standards traditionnels et d'en indiquer de nouveaux.

L'époque actuelle est une période de découverte qui aura peut-être pour conséquence de faire de « e-BD » davantage un genre constitué, qu'un terme barbare construit. Même si rien ne semble encore figé, il n'en est pas moins possible de penser que les e-BD se situent bel et bien dans la sphère de création BD. Cependant, leur ensemble, aussi hétérogène qu'il soit, se place à la limite de cette sphère, en marge, côtoyant d'autres mondes, d'autres domaines. Selon une autre conception mentale, il prend site dans une structure plus complexe, devenant élément supplémentaire d'un réseau pluridisciplinaire dont le dénominateur commun serait l'ordinateur.

Les e-BD sont plus que de la bande dessinée. Elles sont les figures d'un art de l'hybridation en engageant une évolution et un développement du code BD par emprunt de techniques et de caractéristiques à d'autres formes d'expression, arts, moyens de communication que le support numérique, extrêmement flexible, accueille. Le fait est que cette hybridation s'ancre dans une certaine culture moderne des NTIC, nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui insufflent de nouvelles attitudes et complexifient les habitudes de perceptions synchronisées déjà validées par les moyens audio-visuels. Observateurs de l'apparition de ce que l'on appelle d'ores et déjà la «technoculture », les auteurs des e-BD ne témoignent-ils pas de leur volonté de s'y placer comme acteurs, constructeurs, afin de faire entrer l'art BD dans l'ère de la communication numérique, afin d'expérimenter une variante possible d'un domaine artistique par adaptation au système de communication dominant ?

Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur Mémoire de maîtrise I Septembre 2001

69 / 105

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"