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La preuve du contrat électronique

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par Florent SUXE
Université Jean Monnet Paris XI - Master 2 droit des contrats 2012
  

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CONCLUSION

En conclusion, nous avons pu démontrer que la réforme du droit de la preuve adoptée par le législateur français était nécessaire à l'efficacité du commerce électronique.

En effet, le régime probatoire français caractérisé par la réglementation et la hiérarchisation des modes de preuves, exige des parties qu'elles prouvent leurs droits au moyen d'un écrit lorsque leur demande, exercée à l'encontre d'un non commerçant, excède le montant de 1500 euros.

Tel qu'il avait été conçu par le législateur et la jurisprudence, l'écrit s'entendait d'une preuve manuscrite de sorte qu'il était indispensable à l'efficacité du contrat électronique d'admettre l'équivalence entre l'écrit papier et l'écrit dématérialisé.

Malgré tout, le système mis en place par la loi du 13 mars 2000 et le décret du 30 mars 2001 apparaît éminemment complexe. Une analyse approfondie de ces textes nous a permis de comprendre que rares sont les contrats électroniques qui sont conclus dans des conditions aptes à procurer aux parties un véritable écrit électronique au sens des articles 1316-1 et 1316-4 du Code civil.

Ce constat est d'ailleurs partagé par la commission européenne qui dénonce dans un rapport77 sur les effets de la directive du 13 décembre 199978 établi en 2006, l'échec de la signature électronique. A cet égard, la commission évoque plusieurs raisons en mettant notamment en évidence la complexité du système à clé publique et du recours au tiers de confiance, ainsi que la lourdeur du coût à supporter pour se doter d'un procédé de signature électronique sécurisé.

Un auteur évoque à cet égard un véritable « échec de l'écrit électronique »79. Selon lui, il est aujourd'hui nécessaire d'assurer un assouplissement des contraintes qui pèsent sur l'écrit électronique notamment pour la pérennité du commerce électronique.

Cette libéralisation est d'autant plus attendue que la jurisprudence récente relative à l'e-

77 Rapport du 15 mars 2006 de la commission au Parlement européen et au Conseil sur la mise en oeuvre de la directive 1999/93/CE sur un cadre communautaire pour les signatures électroniques, COM (2006) 120 final, « Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, Comité économique et social européen et au Comité des régions », non publié au JOUE.

78 Directive 1999/93/CE du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 1999 sur un cadre communautaire pour les signatures électroniques, JOCE n° L 13, 19 janv. 2000, p. 12

79 L.Grynbaum, « Le droit de l'écrit électronique : un frein au commerce en ligne (un e-mail n'est pas un écrit électronique au sens du Code civil, selon la Cour de Cassation) », Lamy Droit de l'immatériel, 2011, n° 67, p. 33

mail ne semble pas y être favorable80. Il ne fait aucun doute que cette question constitue un véritable enjeu pour la promotion de l'économie numérique.

Le défi est de taille, l'objectif est d'assurer la libéralisation des contraintes propres à l'écrit électronique tout en garantissant la sécurité du commerce électronique.

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80 Cass. Civ 1ère, 30 septembre 2010, Bull. Civ. I, n° 178, note précitée.

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