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L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

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par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

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1- Le profil historique des villages étudiés

Mebomo vient de la couleur de son sol très rouge, et signifie terre rouge, selon Alain Jules Avodo Ayissi 10(*). Les premiers habitants étaient les Mvog-Lema. Ils viennent d'Abono par Edinding (Arrondissement d'Obala). Le nommé Koumena Fouda avait deux fils, Ayissi Lema et Bessala Lema. Ce dernier était le frère cadet et avait l'habitude d'aller chasser à Mebomo. Il s'installa par la suite pour y cultiver des ignames. La forte productivité de ces derniers l'a poussé à rentrer chercher son frère aîné. Les deux frères y fondèrent leur famille et procréèrent jusqu'à trente personnes. Bessala Lema s'installa par la suite à Nkolmba et Ayissi Lema resta sur place en compagnie d'autres voisins. Conséquence, Mebomo est un brassage de plusieurs familles, les Mvog-Lema étant majoritaires.

Joseph Ayissi Abongo fût le tout premier chef de Mebomo en 1939. Le second chef fut Damien Pièrre Avodo Ayissi, Mbolo Ayissi fut le troisième, Ayissi Mbolo le quatrième, le cinquième Joseph Ayissi Avodo était le père de l'actuel chef Alain jules Avodo Ayissi. Les Mvog-Lema qui détiennent la Chefferie jusqu'à nos jours, appartiennent à la tribu des Esselé, et pas à celle des Engab qui sont minoritaires.

Le nom Bikogo vient de la découverte d'une rivière bondée de cailloux (granites), qui étaient appelés bikok en langue locale, ce qui donna au village le nom Bikogo. Pour signifier plusieurs cailloux.

En 1910, le village Bikogo était commandé par le chef de canton des Esselé, Jean Nanga. En 1929, le premier chef de Bikogo, au nom de N'nang Awouda, est intronisé par le chef de subdivision de Sa'a, le français nommé Eau Claire. Après suivra Robert Okala intronisé en 1951. A sa mort en 1973, Valentin Ngono prit le pouvoir et règne jusqu'à nos jours. Les Esselé majoritaires, détiennent la chefferie de 3e degré et les Engab sont minoritaires.

2- La géographie physique des villages Mebomo et Bikogo

a- Le relief

Mebomo est approximativement haut de 543 m d'altitude, relief moins accentué avec des pentes relativement faibles à 80% recouvertes de plantations de cacao. Son sol est de trois types : le sol latéritique rougeâtre à Mebomo chefferie et marché, sol latéritique de couleur brune à Mebomo marché, les sols sablo-argileux avec affleurement de morceaux de quartz en surface pour le reste. Mebomo a une superficie de 24,5 km², limité au Nord par Mbanedouma II et Elig Onana, à l'Ouest par Nkolmba, au Sud-ouest par Bikogo, au Sud-est par Lekoukoua.

Ce village se trouve à 7 km d'Elig-Mfomo11(*), à 32 km d'Obala et à 75 km de Yaoundé, capitale politique du Cameroun.

Bikogo se trouve en moyenne à 605 m d'altitude. Son relief est moins accentué et les pentes sont relativement faibles à 80% et couvertes de plantation de cacao. Au sommet des pentes, les sols sont argileux, riches en humus de couleur noir. La roche la plus répandue est le quartz. D'autre part, ce sont des sols latéritiques de couleur brune avec les prédominances des croûtes latéritiques qui rendent le labour des sols effectué par les houes difficile ; c'est la conséquence de la baisse de rendements perceptibles dans la production de tubercules et de plantes à racines. Au niveau des bas fonds, les sols sont sablo-argileux et limoneux. Ces derniers sont favorables aux cultures maraîchères en saison sèche (culture de contre saison).

b- Le climat et la végétation des villages

Le climat est le même pour les deux villages. Les villages sont en plein coeur du climat équatorial de type « guinéen ». Cependant, du fait des variations climatiques, cette région reste dans l'ensemble caractérisée par un léger chevauchement entre le climat équatorial humide du sud et le climat sahélien du nord.

L'année comprend quatre saisons :

- une grande saison des pluies, qui va de mi-août à mi-novembre ;

- une grande saison sèche, qui va de mi-novembre à mi-mars ;

- une petite saison des pluies, qui va de mi-mars à mi-juin ;

- une petite saison sèche, qui va de mi-juin à mi-août.

La pluviométrie moyenne des villages oscille entre 1 500 mm et 2 000 mm par an. Le nombre moyen de jours de pluies est de 150 par an. La température moyenne est de 25°C. Les températures moyennes diurnes sont de 27°C, avec des écarts de l'ordre de 7°C à 11°C. La pluviométrie influence les cultures, les deux saisons des pluies (grande et petite) sont à l'image des deux campagnes agricoles lancées par les communautés.

La végétation des villages est faite de forêt secondaire arbustive à plusieurs strates. Les fougères, graminées, sterculiacées au premier niveau ; au second niveau, cacaoyers, avocatiers, manguiers, safoutiers, permettent de rassurer les infiltrations d'eau au profit de la nappe phréatique.

c- L'hydrographie des villages

A Mebomo, le principal cours d'eau est la rivière Odinda qui prend sa source à Bikogo et traverse tout le village en remontant vers l'Est. Les ruisseaux sont au nombre de deux : Mambogo et Ebessa, qui se jettent tous dans la rivière Odinda. Les différents puits à pompe et points d'eau existant à Mebomo peuvent être regroupés comme suit :

Tableau 1 : Les puits à pompe et points d'eau de Mebomo

Noms et localisations

Année de création

Disponibilité

Entretien

Observation

Puits à volant du Volanta, localisé à la traversée12(*) entre Mebomo marché et Mebomo chefferie

1995

Toutes

les

saisons

Hors d'usage

Mis en place par l'ONG Volanta, son eau est de mauvaise qualité. Selon les habitants, elle rouille les seaux en métal de fer

Puits à pompe du Bossapal à Mebomo marché

1998

Toutes

les

saisons

Régulier

Mis en place grâce à Pro-village contre contribution d'une élite du village, elle fonctionne

Source : Données d'enquête de terrain, 2009

Bikogo est arrosé par trois rivières :

Bodo qui prend sa source au Sud et se dirige vers le Sud-est. Trois ruisseaux s'y jettent à savoir, Mikamga, Ebebrique et Menene qui prennent leur source au nord-est du village ; Odinda, prend sa source du sud-ouest, traverse le hameau de la chefferie et se dirige vers Mebomo. Parmi les ruisseaux qui s'y jettent, on note les ruisseaux Mbog bilongui qui prend sa source au Sud-ouest, Zébédé qui prend sa source à l'Ouest et Ngo dzogo qui prend sa source au point d'eau traditionnel du hameau de la chefferie ;

Bikogo prend sa source dans le hameau Nkol otomo et prend deux directions, Lekoukoua et Mebomo. Les puits à pompe et les points d'eau de Bikogo sont regroupés ainsi qu'il suit :

Tableau 2 : Les puits à pompe et points d'eau de Bikogo

Noms et localisations

Année de création

Disponibilité

Entretien

Observation

Puits à pompe de Mikamga

1990

Toutes

les

saisons

Régulier

Propriété privée du collège privé laïc Popolorum Progressium

Puits à pompe de Nkolnanga

1998

Toutes

les

saisons

Hors d'usage

Mis en place grâce à Pro-village contre contribution d'une élite du village

Puits à pompe de Nkol otomo

1998

Toutes

les

saisons

Régulier

Mis en place grâce à Pro-village contre contribution d'une élite du village

Point d'eau aménagée de Ngo dzogo

1958

Faible pendant la saison sèche

Irrégulier

Ecoulement difficile des eaux qui stagnent. Point d'eau aménagé par le géni rural et financé par le fonds international du développement économique et social (FIDES)

Source : Données d'enquête de terrain, 2009

B- Géographie humaine : Eléments socioculturels et activités économiques

* 10 Alain Jules Avodo Ayissi, née en 1980, chef de 3e degré du village Mebomo. Entretien du 14 Octobre 2009 de retour de sa plantation.

* 11 Elig-Mfomo en éton signifie l'«héritage de Mfomo », originaire de Mebomo, Mfomo était installé au centre urbain actuel sur la demande de son ami Bingana, chef de l'une des principales familles dudit centre urbain pour fuir sa terre natale. Car, tous ses enfants mourraient de façon mystérieuse. Mfomo avait, pour l'occasion, obtenu de son ami Bingana une parcelle de terrain, située en face de l'actuelle chefferie de 3e degré, où il s'installa et eut deux enfants : un garçon et une fille. Le garçon décéda à 20 ans et sa soeur ira en mariage. Après la mort de Mfomo et de son épouse, sa maison demeurera abandonnée. Le chef de subdivision de Sa'a de l'époque, lors d'une visite dans la localité, fut surpris de trouver un immeuble de triste mine, et à la question de savoir à qui appartenait cet immeuble, on lui répondit que c'était l'« héritage de Mfomo ». D'où le nom d'Elig-Mfomo, qu'on attribua par la suite à cette localité.  

* 12 Il est important de noter que les hameaux des villages sont situés au sommet des côtes, de façon que l'on parle beaucoup plus de « à la traversée » pour indiquer le passage ou le bas fond entre deux sommets de côte d'habitation.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery