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L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

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par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

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2- Pendant et après la mise en oeuvre des projets

L'intervention des fonctionnaires dans le monde rural, dans le cadre du PADC se fait de façon rapide, en des saisons où l'accès est aisé (saison sèche). En outre, depuis la mise en place du projet des puits à pompe, les populations déplorent le manque de suivi et d'évaluation. En quatre ans, le puits à pompe de Mebomo n'a été vidangé qu'une seule fois, celui de Bikogo n'a plus vue d'agents du PADC depuis son inauguration. Beaucoup de paysans estiment, de ce fait, que leur faible implication lors des phases préparatoires du projet vient de la forte bureaucratisation de ce projet. Proche des populations, le délégué d'arrondissement du MINADER d'Elig-Mfomo reconnaît qu'il a été exclu de toutes les phases du projet. Or, ce dernier doit être très utile dans le dispositif de suivi du projet par exemple.

Ces pratiques qui déforment la réalité de terrain et qui influencent la décision des développeurs, découlent d'une analyse que Chambers (1983) qualifie de « rapide et brouillon » qui sont utilisés dans le cadre du « tourisme de développement » par opposition aux méthodes qualifiées de « longue et obscure » utilisées pour les recherches intensives qui donnent d'importants résultats et permettent une planification à partir du bas (planning from below), selon N. Uphoff (1991 : 467-511). Chambers, s'appuie sur cette pratique répandue qui se vérifie encore aujourd'hui et qui consiste à prendre des décisions sur la base des informations limitées, obtenues au cours des visites impromptues et biaisées par l'optique particulière des experts de coopération, des fonctionnaires administratifs ou des autorités locales qui se comportent comme filtre par rapport aux bénéficiaires finaux d'un projet qu'ils ne prennent pas la peine de consulter avant, ou même de faire participer à leurs prises de décisions. D'où son appel sous forme de slogan « putting the last first ».

Pour y remédier, il faut encourager une culture de l'évaluation. Car l'évaluation, ça se cultive. Sa pratique usuelle permet de démystifier l'évaluation externe. Pour cela, il est nécessaire de promouvoir l'auto-évaluation. En pratiquant de temps en temps l'auto-évaluation, on facilite l'acquisition des rouages utiles pour un bon usage de l'évaluation.

Cette culture doit être faite même au niveau des bailleurs de fonds, qui doivent tenir compte des « aspects spécifiques de chaque société  et région» et avoir des termes de référence qui varient en fonction des réalités locales de chaque projet.

En outre, il est de plus en plus recommander que les outils méthodologiques de la socio-anthropologie sous-tendent leurs différentes interventions lors des évaluations. L'enquête socio-anthropologique cherche les différences les plus fines entre savoir et mode d'interprétation logique, et insiste sur la difficulté pour tout intervenant extérieur d'appréhender de telles réalités. Les tentatives d'adaptation de l'enquête socio-anthropologique aux conditions de l'expertise ou de l'évaluation ont permis de mettre sur pied les techniques de RRA (Rapid Rural Appraisal), transformées en PRA (Participatory Rural Appraisal), présentement développées dans le monde francophone sous le nom de MARPP (Méthode Accélérée de Recherche et de Planification Participative). Ces techniques s'appuient généralement sur la technique de focus group, où le savoir qu'elles produisent grâce aux divers outils simples (nomenclature, classification, cartes, élaborées avec les membres du groupe) qu'elles proposent, est en principe basé sur la prise en compte des catégories de perception locales selon les logiques propres à la socio-anthropologie comme l'étaye Jean François Baré (2001 : 149). Malgré leur relative simplicité, les institutions de développement considèrent de plus en plus qu'en multipliant ce type d'enquête, elles recourent « enfin » aux sciences sociales, à des frais moindres et donnent « enfin » le moyen de « comprendre le milieu » poursuit-il. Cette technique n'est, cependant, pas facilement applicable par des enquêteurs disposant de peu de temps et ne disposant pas de compétence socio-anthropologique.

Pour palier ce déficit, Olivier de Sardan (1995), propose d'autres solutions : le recours, comme « expert » (pour les évaluations relativement brèves), à des socio-anthropologues spécialistes d'un thème : ceci permettrait de combiner connaissances profondes acquises préalablement dans le cadre des « recherches » aux contraintes de temps et de définition du sujet propres au cadre « action » des institutions de développement.

B- A capitaliser par les populations

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