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L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

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par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

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F- Problématique

Sous le climat tropical, l'eau est rare, voire introuvable, du fait de la sécheresse dans les zones sahéliennes. Dans les zones de forêt, par contre, c'est plus la qualité de l'eau qui fait problème. Dans ces deux zones climatiques, les conséquences sont identiques, de nombreuses maladies hydriques, corroborant ainsi l'adage médical selon lequel : « l'homme boit 80% de ses maladies ». Pour atténuer ses effets, des puits à pompe ont été mis à la disposition des populations de Mebomo et de Bikogo par le PADC. Cependant, ces populations, dans la grande majorité, continuent à faire recours aux sources d'eau naturelles. D'où la question de savoir, pourquoi les populations n'adhèrent-elles pas entièrement à l'eau des puits à pompe du PADC ?

G- Hypothèses de recherche

1. Hypothèse centrale de recherche :

Les populations bénéficiaires ou utilisatrices n'adhèrent pas entièrement à l'eau des puits à pompe, à cause de leur faible implication lors de la préparation du projet de réalisation de ces puits.

2. Sous-hypothèses

L'hypothèse générale a été subdivisée en quatre sous-hypothèses, à savoir :

a- L'influence des élites contribue à l'exclusion des populations bénéficiaires du projet ;

b- L'emplacement des puits dans les villages ne respecte pas les traditions locales ;

c- Les puits du PADC sont source de nombreux conflits ;

d- La maintenance des puits à pompe n'est pas assurée par les populations utilisatrices.

H- Modèles théoriques

Pour notre étude, nous avons choisi deux modèles propres à la socio-anthropologie à savoir : l'interactionnisme symbolique et le dynamisme. La raison de ce double choix tient à notre thème d'étude qui fait autant appel à un modèle théorique individualiste qu'à un modèle théorique holiste.

1. L'interactionnisme

L'interactionnisme voit le jour pour la première fois à l'université de Chicago en 1930, suite à une rupture paradigmatique opérée par Georges Herbert Mead.

Vers 1937, Blumer crée le terme interactionnisme symbolique et retourne la perspective « holiste », qui voit la culture et la structure d'encadrement des actions individuelles, et va jusqu'à dire qu'il n'y a rien d'autre à étudier pour comprendre la société que la vie quotidienne des individus, comme le relève Henri Mendras (2002 : 61).

Le point de départ de E. Goffman est le plus original, et va de la présentation de la vie sociale comme une scène de théâtre, où les acteurs jouent un rôle et accomplissent de nombreux rites d'interaction. Chacun s'inscrit dans l'écart entre ce qu'il veut être et ce qu'il est aux yeux des autres. Selon Anselm Strauss (1992), le terme « interaction » est si ambigu qu'il ne peut ne signifier que rencontre et effet réciproque entre des personnes. Il existe plusieurs manières de considérer et d'analyser le processus d'interaction. Les interactions se produisent entre des individus en tant que membre de groupes, quelle que soit la subtilité du caractère de leur appartenance. Il s'appuie sur l'interactionnisme pour se poser un ensemble de questions sur les interventions de développement : que signifient ces actes ? Pourquoi ces gens les accomplissent-ils ? Compte tenu de ces réflexions, il s'intéresse à ce qui se produit lorsque deux personnes d'origine sociale différentes se rencontrent. Si l'une agit et que l'autre attribue à ses actions une motivation. La plupart du temps, cette imputation sera en désaccord avec la façon dont l'auteur lui-même comprend son acte. Cependant, ces deux personnes en interaction ne sont jamais simplement des personnes mais représentent un groupe. Une telle approche, corrobore Olivier de Sardan (2001), est « pertinente en matière de socio-anthropologie du développement, dans la mesure où les faits sociaux de développement ont la particularité de produire de très nombreuses interactions, et, des interactions entre des acteurs appartenant à des univers sociaux très variés, relevant de statuts différents, dotés de ressources hétérogènes et poursuivant des stratégies distinctes ». D'où l'usage de la métaphore de l'arène.

La pertinence de cette grille réside dans le fait qu'elle nous offre la possibilité de saisir la perception qu'ont les bénéficiaires des puits à pompe du PADC, des interventions de développement. Cela nous permet en plus de « s'intéresser non seulement aux communautés locales, aux populations cibles, mais tout aussi aux dispositifs d'intervention, aux médiateurs et courtiers, aux agents extérieurs », comme le relève J.P. Olivier de Sardan, (1995 : 47). Enfin, elle permet d'évaluer le rapport entre l'implication de la population utilisatrice et la pérennisation des projets de développement.

2. Le dynamisme

Pour Georges BALANDIER (1971), « les sociétés ne sont jamais ce qu'elles paraissent être ou ce qu'elles prétendent être. Elles s'expriment à deux niveaux au moins ; l'un, superficiel, présente les structures ` officielles', si l'on peut dire ; l'autre, profond, assume l'accès aux rapports réels les plus fondamentaux et aux pratiques révélatrices de la dynamique du système social. Dès l'instant où les sciences sociales appréhendent ces deux niveaux d'organisation et d'expression, et où elles déterminent leurs rapports, elles deviennent nécessairement critiques. C'est en corrigeant les illusions de l'optique sociale commune qu'elles progressent sur le terrain de la rigueur scientifique. Les dynamiques sociales restent vues généralement sous l'esprit du changement, de la transformation des structures. »

Etymologiquement, le mot « dynamique » inclut les idées de force et de mouvement. Si la dynamique sociale prend en compte la forme et la dimension de l'objet social (institution-objet, institution-groupe), elle le considère sous l'angle du mouvement par lequel il se modifie dans une certaine période de temps et selon des rythmes propres, sujets à accélération et à décélération.

La théorie de la dynamique sociale a pour ambition de décrire et d'expliquer les processus par lesquels s'effectuent les changements dans l'existence des groupes sociaux. En bref, elle a pour objet le changement social.

Dans les sociétés en voie de développement, il parait évident que les changements importants, qui s'opèrent actuellement, ont pris naissance hors de ces sociétés et résultent de l'importation initiale de la technologie occidentale par voie de conquête. Mais, il se peut que les changements économique, politique et religieux induits se produisent de l'intérieur moins en imitation qu'en réaction contre des modèles importés. Existe-t-il alors des différences tout à fait spécifiques entre le processus de changement selon leur origine interne ou externe ?

La différenciation peut se faire, selon que les agents initiateurs du changement se situent à l'intérieur d'un groupe social ou agissent du dehors, varient les modes de participation et de résistance au changement. La différence est marquée sur le plan des rapports qui s'établissent entre les agents du changement et le reste de la population.

De quelle manière s'opère le changement ? Avec des rythmes discontinus ? En rencontrant quelles résistances ?

Les théories qui nous permettront de mieux rendre compte des faits dans notre milieu d'étude sont donc la théorie interactionniste symbolique, soutenue par l'école de Chicago, et celle dynamique de Georges Balandier.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle