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Le contrôle des éléments de taxation dans une déclaration en détail

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par Landing Oua THIANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 transport - logistique  2011
  

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CHAPITRE 2 : DIFFICULTES ET PERSPECTIVES POUR L'AMELIORATION DES

DITS CONTROLES

Beaucoup sont les difficultés que rencontrent l'administration pour effectuer correctement ses fonctions et elles sont de plusieurs ordres. Mais des solutions peuvent être apportées pour une amélioration du service.

SECTION 1 : DIFFICULTES

L'administration des douanes, comme toute autre administration du service public, rencontre des difficultés pour mener à bien sa mission de contrôle des éléments de taxation. Ces difficultés sont de plusieurs natures:

Paragraphe 1 : Difficultés par rapport au secteur informel

L'analyse de l'ampleur du secteur informel a montré que ce dernier constitue un dilemme pour l'Etat: d'une part, il constitue un acteur économique important dont il ne serait pas souhaitable de freiner la croissance et, d'autre part, il n'observe pas les règles et normes édictées par la législation. Ce non-respect des législations en vigueur et la non présentation de documents fiables entraînent naturellement des difficultés sur le plan des contrôles douaniers.

Cependant, si l'existence et la fiabilité des éléments constituant la déclaration sont souvent exactes pour le secteur structuré (ou formel) tel n'est pas le cas pour celui non structuré (ou informel). En effet, ce dernier échappe facilement aux contrôles douaniers. Ainsi, nous distinguons :

A. Les problèmes posés par le secteur informel : Ils sont de deux ordres :

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a) Le défaut de visibilité administrative :

Le secteur informel composé en général d'acteurs non alphabétisés n'est pas structuré. C'est un secteur qui manque de visibilité administrative (NINEA), de civisme fiscal et est plutôt attiré par le gain facile. La bonne connaissance du secteur informel est rendue difficile par la nature même du processus de création des entreprises et du mode opératoire de ses membres.

D'une part, la création n'obéit à aucune législation, ce qui explique la difficulté de l'administration à les identifier, à les répertorier et à exercer un contrôle notamment fiscal sur leurs activités. Or, l'application de la valeur transactionnelle et l'octroi d'un régime préférentiel exigent que chacun des acteurs, en particulier les importateurs, puissent être appréhendés à travers leur identité (siège social, raison sociale, identification fiscale, etc.), leurs activités et chiffres d'affaires, ainsi que la tenue d'une comptabilité en bonne et due forme. D'autre part, il faut connaître le mode opératoire de l'entrepreneur informel qui fonctionne grâce à son sens des affaires. En effet, il évolue par escalier : d'abord la Mauritanie, la Gambie puis le Maroc et ensuite Dubaï, l'Europe et le reste du monde. Son manque d'instruction fait qu'il ne calcule pas les risques de son entreprise et fait confiance davantage à son intuition et à ses relations. Il ne réfléchit pas souvent aux conséquences juridiques des actes qu'il pose. L'essentiel est de réaliser une bonne affaire en usant au besoin de tous les subterfuges possibles.

Toutefois certains acteurs du secteur ont tendance à se conformer à la législation, ce qui est à encourager.

b) La recrudescence de la fraude sur la valeur :

Depuis, la mise en oeuvre de la valeur transactionnelle, il a été noté une recrudescence de la fraude sur la valeur, portant plus particulièrement sur des cas de minoration de valeur.

La sous-facturation à l'importation est devenue une pratique courante au Sénégal et l'on s'accorde à dire qu'elle touche aujourd'hui environ 60% des importations. Elle est le plus souvent orchestrée à partir des pays tels que la Corée du Sud, Chine, Thaïlande, Dubaï, Italie, Espagne...

La tendance à la sous-facturation est un phénomène qui prend de l'ampleur. Elle s'appuie sur des factures spécialement « confectionnées sur mesure » pour l'usage de la douane. Celles-ci indiquent pour n'importe lequel des composants de la valeur Caf, des montants nettement

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inférieurs aux valeurs réelles. Le but est de faire baisser coûte que coûte la base taxable dans des proportions assez variables selon les cas par rapport à la valeur en douane.

Le modus opérandi est très large et consiste le plus souvent soit :

> à acheter les marchandises FOB et à porter dans la facture un montant CAF,

> à diviser le prix unitaire CAF ou FOB par 2 ou 3,

> à faire transiter les marchandises dans d'autres pays et d'établir une nouvelle facture minorée.

Les multinationales et leurs filiales ou toutes autres formes d'association de firmes en affaires peuvent constituer un cadre favorable à de telles pratiques. En effet, la sous-facturation suppose une entente ou tout au moins une tacite complicité entre le fournisseur et l'importateur. Ces ententes peuvent revêtir plusieurs formes :

> indication de prix faux sur la facture établie à l'acheteur ;

> cession de facture vierge laissant à l'importateur l'initiative de la remplir selon ses convenances.

Il est constaté que, de façon systématique, les importations de marchandises en provenance des pays asiatiques notamment la Chine par le biais du secteur informel précisément sont, à plus ou moins 100% des marchandises sous-facturées. Les circuits bancaires officiels sont contournés ou ne sont exploités que pour les montants déclarés à la douane. La différence entre le prix réellement payé et le montant minoré porté sur les factures sera tenue à la disposition du fournisseur dans un pays préalablement convenu et qui pourrait être le pays d'importation de la marchandise.

Ces pratiques, si elles présentent pour l'importateur un intérêt évident, grèvent considérablement les recettes de l'Etat, occasionnant d'importants manques à gagner. Aussi, contribuent-elles à annihiler les protections mises en place par la Douane et au bout du compte, les statistiques du commerce extérieur y perdent de leur fiabilité. En outre, elles faussent le jeu de la concurrence sur le marché intérieur. L'importateur qui se livre à de telles pratiques a le choix entre :

> vendre ses marchandises au même prix que sur le marché : dans ce cas, il engrange d'énormes profits ;

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> vendre moins cher que sur le marché intérieur, ce qui conduit à la longue à éliminer ses concurrents.

En tous les cas, les moyens de lutte contre de telles pratiques doivent être renforcés. Cela appelle une très grande vigilance lors du contrôle immédiat et surtout une rationalisation des contrôles a posteriori. En sus, des sanctions très sévères devraient être appliquées à ceux qui se rendraient coupables de tels actes frauduleux.

B. La problématique des transitaires « ambulants » et des petites maisons de transit :

Le phénomène nouveau constaté ces dernières décennies est l'apparition, à côté des commissionnaires en douane agréés, d'une catégorie d'acteurs appelés « transitaires ambulants » qui sont, en fait, des intermédiaires entre les propriétaires des marchandises et les commissionnaires agréés. Ces « transitaires ambulants » constituent aujourd'hui une corporation informelle très dynamique qui a réussi à constituer un écran entre les commissionnaires en douane agréés et les importateurs du secteur informel. Ces « facilitateurs » non répertoriés, perturbent les procédures de dédouanement et accroissent le niveau de la fraude commerciale.

Le procédé est simple. Ils vont démarcher des clients au Port ou à l'Aéroport, leurs établissent la déclaration en essayant toujours de jouer sur la valeur et, moyennant le paiement d'une certaine somme d'argent, obtiennent le cachet du commissionnaire agréé. Ce dernier, conscient du fait qu'il reviendra toujours à l'importateur en cas de contentieux de payer les droits compromis, ne mesure pas toujours la gravité de son acte et les conséquences de droit qui pourraient en découler. Aussi, sans une étude approfondie de la déclaration, il signe et appose son cachet sur la déclaration et la remet au « transitaire ambulant » qui se charge du reste de la poursuite des opérations de dédouanement.

En somme, il existe une véritable inorganisation voire une désorganisation dans ce secteur. L'existence de ces « passeurs de pièces » et le nombre croissant des maisons de transit qui se créent, font régner une concurrence malsaine au sein de la profession. C'est la logique commerciale qui l'emporte le plus souvent. La grande majorité des contentieux portant sur la valeur sont relevées sur les déclarations levées par ces sociétés. Les plus grands courants de fraude démantelés par la Douane ont toujours été perpétrés avec la complicité active de

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certains commissionnaires en Douane agréés, peu soucieux de leur image de marque et de la préservation des intérêts supérieurs de la nation.

Dans un tel contexte, une bonne application de l'accord sur l'évaluation dont le fondement repose sur la confiance entre la douane et les opérateurs, apparaît quasiment impossible. En outre, la complexité et la technicité des règles de procédures à suivre appellent de la part des commissionnaires en douane agréés une formation solide et un équipement informatique performant. Toutes choses qui restent encore à réaliser.

Aussi, faudrait-il pousser voire contraindre les commissionnaires en douane à mieux s'organiser.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984