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Vieillissement et longévité en milieu urbain dans le district d'Abidjan. Cas des personnes àągées d'obédience musulmane à  partir de leurs pratiques

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par Daouda DOUKOURE
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Doctoat de sociologie 2013
  

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I-1-2-3 Longévité

Selon les démographes et les biologistes, on distingue la longévité moyenne ou espérance de vie et la longévité potentielle. Celle-ci exprime l'âge maximum qu'une espèce peut atteindre même si elle ne bénéficie qu'à un seul individu.

La longévité correspond à la durée de vie maximale d'une espèce.

Pour les gériatres, la longévité d'un vivant est la durée de vie par laquelle, il est biologiquement programmé, dans des conditions idéales et en absence de maladie ou accident.

La longévité s'apparente généralement à la notion de santé et au concept de vieillesse. En effet, pour l'anthropologue Mémel-Fotê (1998), la santé « une qualité supérieure de la vie, une plénitude heureuse d'être, de relation et d'activité. Le bien-être qu'elle connote est d'abord celui du corps, indemne de souffrance et généralement en état de force. Ce bien-être physique comporte des manifestations visibles qui sont les signes. C'est la fraîcheur de la bonne apparence par opposition au corps exposé à la chaleur (de la maladie). C'est la résistance aux agressions physiques et aux maladies. C'est la capacité de mouvement sous toutes ses formes : station debout, marche, course, danse, travail, c'est enfin la capacité de reproduction.

Mais le bien-être est aussi celui de l'esprit, libéré des soucis, en paix avec lui-même, épanoui dans ses relations et ses activités : hêrê = paix, liberté, bonheur (Malinké), flêgui = paix, liberté (Dan), potasseu, épanouissement (Dan). Ses manifestations insignes sont la bonne humeur, la gaieté, l'enthousiasme, qui s'accomplissent dans la danse et la fête. La santé comme bien-être social, c'est la paix, la prospérité et la fête à l'intérieur de la communauté (famille et village), c'est la paix, la prospérité et la fête entre les communautés. Comme la vie, la santé a une extension universelle, sauf le cas problématique des génies. On reconnaît à la solidité et à la résistance des pierres, à l'éclat des astres qui sont facteurs de fécondité et de fertilité, à la verdeur et à la floraison des plantes, à l'agilité des animaux qui se déplacent pour nourrir et courent pour échapper au danger de mort.

Si l'origine absolue de la santé est attribuée à Dieu, tous les esprits du monde invisible participent cependant au maintien et à la perpétuation de cette santé : ancêtres, génies. De façon spéciale, l'homme y concourt par ses actions : respect religieux des ordonnances qui lui assurent la bénédiction, respect politique des coutumes et des hiérarchies sociales, régime alimentaire et sexuel de rectitude et d'équilibre qui règle l'harmonie avec la durée, phytothérapie préventive enseignée par les devins et les guérisseurs. La santé physique, la santé morale et la santé spirituelle sont indissociables ; « elles donnent la vie ». La santé ici est l'émanation de Dieu. Mais, elle peut cependant venir de l'homme s'il respecte les règles d'hygiène, contrôle son alimentation ».

Etant le dernier stade de la vie, la vieillesse constitue un phénomène complexe et multidimensionnel qui peut être défini de manières différentes.

En effet, les médecins et les biologistes la définissent en se basant sur les critères biologiques et physiologiques, d'autres retiennent le simple critère d'âge. (À l'intention des institutions gériatriques, les institutions administratives ivoiriennes telles que l'INS).

Du point de vue chronologique, la vieillesse fait référence à l'avancement en âge, et par voie de conséquence la diminution de l'espérance de vie. Plus on avance en âge, moins il reste de temps à vivre. Ainsi définir, la vieillesse consiste à compter le nombre d'années écoulées.

Brian L. Mishara et Robert G.Riedel (1984) disaient à cet égard : « la façon la plus simple de définir la vieillesse consiste à compter les années écoulées depuis la naissance. De façon générale les statistiques concernant les vieillards fixent arbitrairement à 65 ans le but de la vieillesse ».

Le sociologue Pierre Bourdieu, la vieillesse est, en effet, difficile à définir, tant se recouvrent ou s'opposent une série de termes, tous sources d'enjeux : personnes âgées : personnes âgées, vieillards, troisième âge, aînés, retraités, seniors, etc. Il n'est guère simple de déterminer le seuil d'entrée dans la période de la vie communément appelée vieillesse. Justement, c'est là que dans le sens commun, le bât blesse, ou qu'il y a matière à « prénotions », comme l'aurait écrit Durkheim. Si la catégorie statistique des « personnes âgées » fixe le seuil à 60 ans, bien des sexagénaires refuseraient un tel classement. Une seule certitude pour commencer, la vieillesse s'est profondément transformée. Désormais, elle est devenue pour tous, bien qu'avec de profondes inégalités, une étape normale de l'existence.

Pour M. Halbwachs (1935), l'âge ne devrait pas être le principe de formation de groupes ayant une certaine « consistance sociale ». L'âge n'est pas une donnée naturelle, même s'il sert d'instrument pour mesurer l'évolution biologique des individus comme celles des animaux : instrument de mesure, il ne saurait donner corps à ce qu'il mesure. Encore moins : l'âge n'est pas une donnée immédiate de mesure, de la conscience universelle. « Un individu humain isolé, privé de tout rapport avec ses semblables et qui ne s'appuierait pas sur l'expérience sociale, ne saurait même pas qu'il doit mourir. C'est donc bien une notion sociale, établie par comparaison avec les divers membres  du groupe ». De fait, la vieillesse n'est pas une donnée et non plus un fait naturel mais une construction historique et culturelle.

La longévité assimilable à la vieillesse est difficile à définir pour avoir un contenu clair dans notre étude. Toutefois, au coeur de la longévité l'on conviendra avec Memel Fotê, se trouve la santé et les actions à amener pour y parvenir, par conséquent elle constitue un processus, une construction.

Dans le cadre de cette étude, la longévité est un processus, une construction intégrant des pratiques et des capitaux économiques, culturels, éducationnels, relationnels, sanitaires, spirituels concourant à maximiser la santé d'un individu ou d'un groupe d'individu.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand