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Migrant malien blanchisseurs à  Niamey: pratiques migratoires et réseaux d'insertion

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par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2 2015
  

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3.3.2 Une migration auto financée

Concernant le financement du voyage 54,4% des personnes interrogées affirment avoir auto financé leur transport. Pour la majorité l'argent provient de la vente d'une partie de la récolte, d'un animal ou des revenus tirés d'autres activités comme la confection des briques ou la vente de la paille.

Près de 39% des répondants affirment que leur voyage a été pris en charge par des parents, notamment des parents directs, frères oncles ou cousins. Cette éventualité est très fréquente dans le cas des migrations de rotation ou de remplacement. Dans ce cas, pour conserver sa chambre et ses clients le migrant envoie des frais de transport à un ami, frère, neveu cousin pour venir rester et travailler dans la chambre pendant que lui séjourne au village. Les migrants qui bénéficient de cette prise en charge du transport sont le plus souvent des jeunes.

Une faible proportion (15,1%) des personnes interrogées affirme avoir eu recours à un emprunt pour financer leur transport. Il s'agit des prêts contractés au niveau des commerçants du village que le migrant rembourse une fois à Niamey. Cette pratique est le plus souvent l'apanage des plus âgées.

3.3.3Le choix de Niamey comme destination

Plusieurs raisons expliquent le choix de Niamey comme destination des migrants maliens. Pour (TIMERA, 2012) «  Le choix de la destination est rarement le fait du hasard ou de la subjectivité. Il répond à des considérations de contextes concrets : l'existence de filières familiales déjà constituées et la disponibilité de « points de chute ». Ainsi, on part souvent pour rejoindre quelqu'un de la famille déjà installé. On peut partir parce que fonctionnent des stratégies migratoires familiales qui font que le premier arrivé permet à ceux qui le suivent (fils, frères, cousins) de « passer ». La présence dans presque tous les cas d'un membre de la famille (père, oncle, frère, cousin) dans le lieu d'immigration choisi le confirme ». En effet, une proportion importante (79.7%) des répondants estime qu'ils viennent à Niamey parce qu'ils ont des parents, des frères, des amis ou des connaissances du village dans cette ville. Le jeune Mahamadou 23 ans répond « On a trouvé nos parents venir à Niamey c'est pourquoi quand on a commencé à migrer on a choisi cette ville où il y a beaucoup de ressortissants de notre village. »8(*).

Une faible proportion (6,1%) affirme avoir choisi Niamey comme destination à cause des facilités linguistiques qu'offre la ville pour les ressortissants maliens. En effet, les migrants maliens comme nous l'avons vu sont des Sonrai, groupe ethnique qui parle sans grande difficulté le dialecte Zarma-sonrai qui est la principale langue parlée à Niamey. Or, il est admis que la langue est l'un des principaux facteurs d'intégration dans une communauté.

Certains répondants (6,1%) justifient le choix de Niamey à cause des facilités de trouver du travail sur place tandis que d'autres justifient leur choix à cause de la proximité géographique de la ville. Cette réponse vient de l'unique ressortissant d'Ansongo que nous avons interrogée. Paradoxalement, d'autres choisissent Niamey car elle est loin de leurs zones d'origine. Cela est un avantage selon eux car ça leurs permet de mieux épargner.

* 8 Entretien réalisé le 28 janvier 2014

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus