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Migrant malien blanchisseurs à  Niamey: pratiques migratoires et réseaux d'insertion

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par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2 2015
  

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4.2.2 Activités des blanchisseurs lors de la migration interne au Mali

Les activités exercées par les Maliens en migration interne dans leurs pays sont diverses et variées. La plus importante est sans doute le commerce informel. Elle concerne la vente d' articles divers dans une boutique pour son propre compte ou en tant qu' aide boutiquier pour un parent.Ils représentent17% des personnes interrogées. Ce groupes est en majorité des migrants qui partent à Bamako.

On retrouve 17% des personnes ayant migré à l' intérieur du Mali qui disent avoir exercé la blanchisserie. Il s' agit de migrants ayant sejourné à Bamako. Toute-fois s' agissant du métier de blanchisseur à Bamako les hommes font seulement le repassage. Ce sont les femmes qui s'occupent de la lessive. Donc à Bamako ils ont juste été des repasseurs.

D' autres activités sont également pratiquées par les migrants à l'interieur du Mali. Il s'agit de métiers comme celui de boy de maison, cireur, garçon de café, manoeuvre de chantier et pêcheur notament à Mopti. Ces activités leur procurent des revenus permettant de financer d'autres migrations ou de retourner au village.

L'étude a montré qu'après avoir séjourné à Niamey, les blanchisseurs maliens ont tenté des expériences migratoires dans d'autres pays. Toutefois, il faut souligner qu'ils représentent une faible proportion de personnes interrogées (15,2%). Cette migration dans un autre pays n'exclut pas le retour à Niamey. Souvent les activités pratiquées dans ces pays sont les mêmes que celles qu'ils exercent au Niger. Il s'agit entre autres de la blanchisserie, la vente du thé, le cirage et autres commerce informel.

4.2.2.1 Niamey : la première étape du parcours migratoire

Les migrants maliens interrogés sont pour l'essentiel à leurs premières expériences migratoires. En effet, 86,8% des répondants affirment qu'ils n'ont pas migré dans un autre pays avant de venir au Niger. On retrouve dans cette catégorie des jeunes et des personnes un peu plus âgées qui commencent leurs parcours migratoires à Niamey.

En réalité, ces résultats montrent que pour ces migrants le parcours migratoire à l'étranger est déjà tracé par les anciens. Les jeunes ne peuvent que l'emprunter.

Seule une faible proportion des répondants (13,2%) a une expérience migratoire de l'étranger. Il s'agit des pays comme le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Tchad et le Cameroun. Comme le montre la biographie de monsieur B dans l'encadré ci-dessous.

4.2.2.2 Une dominance de la blanchisserie dans les activités

Les activités exercées par les migrants maliens dans les pays étrangers en dehors du Niger sont diverses et variées. Il s'agit de l'exercice des activités qui relèvent toutes du secteur informel. Ces activités vont de la vente de thé, le cirage, la restauration, la blanchisserie au commerce informel. Mais de toutes ces activités la plus exercée par les migrants maliens est la blanchisserie. Cela montre que cette activité est un savoir-faire que les Maliens exportent d'un pays à un autre.

Encadré 4.4: Biographie d'un migrant ayant migré dans la sous-région avant de venir à Niamey

Monsieur B est né en 1959 dans la commune de Diré en région de Tombouctou. Il a commencé sa carrière de blanchisseur à Bamako dans son pays. Il a appris le travail dans cette ville avec son grand frère. Là il y pratiqua le repassage seulement.

Nanti de cette expérience en blanchisserie il migre à Bouaké en république de Côte d'Ivoire. Il y exerça la blanchisserie dans cette ville pendant un an avant de revenir au village pour les travaux champêtres. A la fin des travaux champêtres monsieur B empreinte de nouveau le chemin de la migration avec comme destination Cotonou au Bénin. Il y exerça pendant un an la blanchisserie avant de revenir au village.

Apres cette expérience du Bénin, il décida de migrer sur Niamey où dit-il à l'époque il y avait beaucoup de ressortissants de son village. C'est ainsi, qu'il arriva à Niamey en 1988. A l'époque il s'est fait hébergé par un ressortissant de son village au quartier Sonni. Il travailla ensemble avec ce compatriote jusqu' au départ de ce dernier pour le pays. Au retour de son compatriote, 6 mois après il prend une chambre pour travailler à son propre compte au quartier Balafon. C'est dans ce quartier qu'il réussira à réunir l'argent nécessaire pour son mariage. Il rentre au pays, se marie et revient au Niger avec sa femme au quartier Balafon. Il y résida pendant 6 ans dans ce quartier.

Après, il rentre au Mali avec femme et enfant et séjourna pendant un an avant de revenir à Niamey. Cette fois ci, il s'installa avec sa famille au quartier Lacouroussou. C'est dans ce quartier qu'en 2008, il prend une Nigérienne comme deuxième femme au quartier Banizoumbou.

En 2010, un de ces fidèles clients (parlementaire nigérien) qu'il connait depuis 1989 le propose d'occuper son immeuble inachevé comme gardien au quartier plateau. C'est qui fut fait car cela le dispenserait de payer le loyer. Il y profita pour exercer son travail de blanchisseur. En 2011, il rendit visite seul à ses frères et soeurs au Mali.

Aujourd'hui Monsieur B vit toujours au quartier plateau de Niamey avec ses deux femmes et 8 enfants dont 4 scolarisés. Il espère toujours retourner au pays avec sa famille.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci