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Migrant malien blanchisseurs à  Niamey: pratiques migratoires et réseaux d'insertion

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par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2 2015
  

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Conclusion partielle

En définitive, on peut retenir que les personnes interrogées pratiquent une migration circulaire entre deux espaces géographiques. Cela par le jeu de remplacement entre des personnes d'une même famille. Une fois au pays les blanchisseurs pratiquent l'agriculture, l'élevage et le commerce. Leur durée de séjour varie de 6 à 12mois.

A Niamey, la durée de séjour des migrants varie de 4 à 24 mois. Toutefois, les blanchisseurs qui vivent avec leur femme à Niamey peuvent séjourner pendant 4 ans dans cette ville avant de rendre visite à la famille.

CHAPITRE V : RESEAUX D'INSERTION DES BLANCHISSEURS MALIENS

Ce chapitre a pour objectif de décrire le réseau d'insertion des blanchisseurs maliens à Niamey, notamment l'insertion professionnelle, résidentielle et sociale. Il décrit dans un premier temps la blanchisserie en tant qu'activité et présente ensuite le réseau d'insertion.

5. 1 La blanchisserie : une activité professionnelle

5.1.1 Un héritage professionnel

Le choix de la blanchisserie comme activité professionnelle par les migrants maliens se justifie par plusieurs raisons. Elle constitue le moyen d'insertion professionnelle le plus rapide pour les migrants. L'acquisition de cet emploi est facilitée par l'existence d'un réseau vieux de plusieurs générations. Un migrant rencontré au quartier Banga Bana explique « c'est le travail qu'exerçait nos parents à l'époque où ils venaient à Niamey ; les jeunes qui sont venus après eux ont continué dans la même voie. A notre arrivée, nous n'avons eu d'autres choix que de leur emboîter le pas» .Pour les migrants maliens la blanchisserie est une activité qui se transmet de génération en génération. Pour ainsi dire elle constitue un héritage, une identité professionnelle à travers laquelle on reconnait les migrants maliens. Ainsi, 85,7% des répondants affirment choisir ce travail car c'est l'activité des compatriotes trouvés sur place. Une faible proportion (10,5%) des personnes interrogées ont choisi la blanchisserie à cause de la rentabilité et 3,8% pour l'expérience qu'ils ont acquise précédemment dans l'activité.

5.1.2 Le matériel nécessaire à la blanchisserie

Pour exercer la blanchisserie, il faut disposer au préalable d'un local et de matériel technique.

5.1.2.1 Une chambre à double usage

Le local est un élément indispensable à la blanchisserie. Les chambres qu'occupent les blanchisseurs comme local de travail et de logement sont de différentes natures comme l'atteste l'extrait ci-dessous. En effet, 13,2% des répondants occupent des tôles. Ces personnes sont pour l'essentiel propriétaires de leur tôle. Ils identifient au préalable des portions de terrain et se mettent en contact avec la mairie ou le propriétaire foncier afin d'ériger la tôle. Comme nous l'explique Abdouramane 39 ans «  j'ai fait 11 ans dans une chambre comme blanchisseur au quartier Maourey. Après le décès du propriétaire les ayants droit ont vendu la maison. L'acquéreur a cassé la maison pour ériger un immeuble. J'étais donc sans local pour exercer ma blanchisserie. J'ai cherché une chambre partout au Maourey je n'ai pas trouvé. Or, je ne voulais pas quitter le quartier car je risque de perdre mes clients. C'est alors qu'un de mes clients m'a proposé de construire un hangar dans sa maison à condition de lui payer 7500 francs CFA par mois. C'est que j'ai accepté. Aujourd'hui, j'ai deux ans dans sa maison ».11(*)

Graphique 5.1 : Type de logement des blanchisseurs

Source : Ayouba Tinni Bachirou, 2015

Les logements de type banco sont occupés par 56,6% des répondants. C'est dans ce type de local qu'on retrouve les blanchisseurs de manière générale. Cela peut s'expliquer par le fait que le banco est l'un des logements dominants dans une ville comme Niamey. En outre, le coût de sa location est moins cher que les maisons en dur. Ce qui convient mieux à un migrant dont l'objectif est de dépenser moins et épargner plus. Quant au logement en dur il est occupé par 30,2% des personnes interrogées. On le trouve dans tous les quartiers de la ville notamment en périphérie où on trouve de plus en plus de logement en dur.

Quel que soit le type de logement les résultats révèlent que 88,7% des personnes interrogées sont locataires de leurs logements. On note aussi que 7,5% sont propriétaires. Une faible proportion des répondants est logée gratuitement. Il s'agit d'un blanchisseur qui a construit sa tôle dans une concession privé auquel le propriétaire foncier ne réclame pas de frais de location et d'un autre qui a passé plus de 15 ans dans son logement gratuitement au quartier Banga Bana.

* 11 Entretien réalisé le 20 Novembre 2014

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