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Les états et la construction de l'union africaine: le cas de la Libye et du Sénégal

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par Romaric TIOGO
Université de Dschang - Master II 0000
  

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B- La mise sur agenda des structures et des politiques publiques régionalisées

Au premier sommet de Syrte, lors des différentes rencontres avec les chefs d'Etat et de gouvernement, la Libye s'est illustrée de par son volontarisme politique comme l'Etat défenseur des institutions communes pour toute l'Afrique en proposant des structures supranationales (1) et des politiques publiques régionalisées (2).

1 - La proposition des structures supranationales

Comme dans d'autres régions du monde, la structuration de l'UA pourra faire d'elle la voix des Etats africains sur la scène internationale. Un interlocuteur efficace tant au sein des institutions multilatérales que lors des négociations qui engagent l'avenir du continent. Dans cette perspective, elle a intérêt à unifier ses politiques au sein des entités communes. Les propositions faites par la Libye en vue de l'érection de cette communauté sont nombreuses et variées. Ces structures sont : le Parlement africain, comme nous l'avons déjà relevé; une Cour de justice qui devra fusionner avec la cour africaine des droits de l'homme ; une Banque centrale dont le siège est au Nigeria, la Banque africaine d'investissement située en Libye et un Fonds Monétaire Africain avec pour siège Yaoundé(Cameroun).

Rappelons que ces structures avaient déjà été théorisées dans le plan d'action de Lagos en 1980 qui a donné naissance au Traité d'Abuja en 1991. En les proposant de nouveau, le colonel KADHAFI a tout simplement contribué à en accélérer le processus. Ainsi, confrontés aux problèmes communs à l'instar des crises multiformes qui minent le continent, la logique impose également des prises de positions communes au sein des institutions supranationales établies à cet effet. C'est ce qui explique la volonté libyenne de prôner l'institution d'un gouvernement de l'Union doté au moins de pouvoirs embryonnaires136(*), lequel devrait aboutir à la création des Etats-Unis d'Afrique à l'horizon 2017. Pour y parvenir, la Libye a fait inscrire à l'ordre du jour la transformation de l'actuelle Commission de l'Union. Lors de la 4ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat tenue à Abuja (Nigeria) en janvier 2005, Tripoli a proposé que ce gouvernement continental soit doté de pouvoirs supranationaux et des structures ministérielles aux portefeuilles diversifiés. Il s'agissait de la création des postes ministériels ci-après : affaires étrangères, conseil de défense, commerce extérieur, transport et infrastructures137(*). Cette proposition va dans le même sens que celle faite par KWAME NKRUMAH au moment où les chefs d'Etat et de gouvernement se réunirent à Addis-Abeba pour constituer l'OUA. Il les appela à penser à la création d'un « exécutif continental », fût-il aux pouvoirs réduits. Tout comme le colonel KADHAFI, il pensait qu'on ne pouvait construire une maison sans un abri. Il déclarait avec insistance à ses pairs : « pensons-y dès aujourd'hui et mettons-nous à l'oeuvre pour le créer, car on ne peut pas faire une construction sans toit ; un homme sans tête n'est pas un homme »138(*). Pareillement, l'Etat Libyen estime que l'adoption des politiques publiques communautarisées permettrait le repositionnement du continent139(*) sur la scène internationale et forcera son respect par les autres. Cela requiert la chute des barrières de toutes natures.

* 136 WADE Abdoulaye, « L'Afrique et le monde », dans Géopolitique Africaine N° 26, avril-juin 2007, p. 81.

* 137 Ibid.

* 138 Cité par SEKOU TOURE Ahmed, Des Etats-Unis d'Afrique, Tome XXV, édité par le Bureau de presse de la Présidence de la République, Imprimerie Nationale «Patrice Lumumba», fév. 1980, p. 60.

* 139 Pendant la période coloniale, l'Afrique représentait au moins 5% de l'économie mondiale. Mais, actuellement elle représente à peine les 3% des échanges mondiaux. Cf. Africa's first half Century : a retrospective assesment inédit, 218 p.

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