WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Financement et rentabilité des entreprises au Nord-Kivu/Goma

( Télécharger le fichier original )
par Christian SAFARI BAGANDA
Université libre des pays des grands lacs - Licence 2014
  

sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Septembre 2015

UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES GRANDS

LACS

BP : 368 GOMA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE

GESTION

FINANCEMENT ET RENTABILITE DES ENTREPRISES AU NORD-KIVU/GOMA

Présenté par : Christian SAFARI BAGANDA

Mémoire présenté en vue de

L'obtention du diplôme de Licence en Sciences économiques et de Gestion

Option : Gestion financière et comptabilité

Directeur : Benoit KAMBALE MBAKUL'IRHA Professeur

Encadreur : Laurent MUMBERE MUSAY Chef de travaux

EPIGRAPHE

"Les profits sont le sang vital du système économique, l'élixir magique sur lequel repose tout progrès. Mais le sang d'une personne peut être le cancer pour une autre."

Paul SAMUELSON (1915-2009)

Christian SAFARI BAGANDA

II

DEDICACE

A notre mère Chantal BARHADOSA MATATABO ;
auguste génitrice d'une âme à la perpétuelle
quête du savoir.

A nos oncles et tantes
pour leurs soutient tant spirituel,
matériel pour nos études.

A notre très cher petite soeur

Chance ANAWEZA MITIMA pour tant
amour et sacrifice pour notre éducation.

A nos cousins et cousines, nièces et neveux.

Christian SAFARI BAGANDA

III

REMERCIEMENTS

Il est prévu à la fin du cycle de licence, qu'un travail scientifique soit élaboré et défendu par l'étudiant. Ce travail est le fruit d'énormes sacrifices et de la participation des certaines personnes dont nous voulons témoigner notre reconnaissance.

Ainsi, sommes-nous reconnaissant envers toutes les autorités académiques de l'ULPGL en général et de la faculté des sciences économiques et de gestion en particulier, département de Gestion financière et comptabilité de l'Université Libre des Pays de Grand Lacs pour la formation nous assuré enfin de nous aider à forger notre avenir.

Nous remercions plus particulièrement ceux qui ont dirigé et encadre ce travail de mémoire avec abnégation ; le professeur Benoit KAMBALE MBAKUL'IRHA et le chef des travaux Laurent MUMBERE MUSAY.

Nos remerciements les plus sincères à nos amies, camarades et connaissances pour le soutien tant spirituel, psychologique que matériel.

Enfin, nos remerciements s'adressent à tous ceux qui de près ou de loin ont été utile Pour la réalisation de ce Travail.

iv

SIGLES ET ABREVIATIONS

% : Percentage

AGOA : African Growth and Opportunity Act

APU : Administrations Publiques

ASS : Afrique Subsaharienne

BAD : Banque Africaine de Développement

BFRE : Besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation

CIRDI : Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement COMESA : Marché Commun des Etats d'Afrique Australe et Orientale

DRCI : Délais de Récupération du Capital Investi f : Fréquence

FBCF : Formation Brute du Capital Fixe

FEC : Fédération des entreprises du Congo

FEDER : Fonds Européen de Développement Régional FNL : Flux Net de Liquidité

FPI : Fonds Monétaire International

FRPC : Programme Triennal de Croissance et de Réduction de la Pauvreté FSE : Fonds Social Européen

IDE : Investissements Directs Etrangers

IP : Indice de Profitabilité

MEDAF : Modèle d'Evaluation d'Actifs Financiers

V

MIGA : Multilatérale de Garantie des Investissements

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OHADA : Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique OMC : Membre de l'Organisation Mondiale du Commerce

OMPI : Membre de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle

PIB : Produit Intérieur Brut

PIR : Programme Intérimaire Renforcé

PME : Petite et Moyenne Entreprise

PMURR : Programme Multisectoriel de Reconstruction et de Réhabilitation PVD : Pays en Voie de Développement

RDC : République Démocratique du Congo

SADC : Communauté de Développement de l'Afrique Australe

SONAS : Société Nationale d'Assurance

TRI : Taux de Rentabilité Interne

ULPGL : Université Libre des Pays de Grand Lacs VAN : Valeur Actuelle Nette

vi

RESUME

L'objectif poursuivis par ce travail était de confronter les notions apprissent dans les domaines de la gestion financière aux réalités pratiques sur terrain. Ce qui nous a permis d'approfondir notre connaissance dans ce domaine dans le quel nous voulons nous spécialiser pour nous permettre de confronter avec succès les défis qui nous attendent dans notre carrière professionnel.

Pour ce faire, la technique documentaire a été utilisée pour avoir les données nécessaires ; et après traitement et analyse des données grâce aux méthodes de gestion financière sur les décisions de financement et l'investissement et analytique, nous sommes aboutis aux résultats suivants :

- Le coût moyen d'investissement par secteur est de 284 250$ dans le secteur pétrolier, de 102 500$ dans le secteur de petite industrie, de 23 333,33$ dans le secteur d'hôtellerie, de 21 750$ dans le secteur de boîte de nuit et de 17 250$ dans le secteur de commerce général ce qui affirmé notre hypothèse générale.

- Ces secteurs sont tous financièrement rentable. Le secteur pétrolier et commerce général sont à moitié rentables ce qui ne confirme pas notre hypothèse.

- Dans le secteur pétrolier, subventionner les entrepreneurs, protéger les entreprises naissantes et baisse du taux d'imposition seraient les moyens d'encouragement d'investissement. L'amélioration du climat des affaires et la baisse du taux d'imposition seraient le moyen d'encouragement dans le secteur de petite industrie. Dans le secteur d'hôtellerie nous avons l'amélioration du climat des affaires et la protection des entreprises naissantes. Ainsi, dans les deux deniers secteurs notamment commerce général et Boite de nuit nous avons respectivement : subventionner les entrepreneurs et amélioration du climat des affaires ce qui confirme cette hypothèse.

VII

ABSTRACT

The objective pursued by this work was to compare the concepts to teach them in the areas of financial management to the practical realities on the ground. This allowed us to deepen our knowledge in this area in which we specialize for us to confront successfully the challenges that await us in our professional careers.

Do these documentary techniques was used for the necessary data; and after processing and analysis of data with financial management practices on financing and investment decisions and analytical, we are Successful in the following:

- The average cost per sector investment of $ 284,250 in the oil sector, of $ 102,500 in the small industry sector, $ 23,333.33 in the hospitality sector, of $ 21,750 in the sector nightclub and $ 17,250 in the general trade sector which affirmed our general hypothesis.

- These sectors are financially profitable. The oil industry and general commerce are profitable half that does not confirm our hypothesis.

- In the oil sector, subsidizing entrepreneurs, start-ups and protect the lower tax rate would be the encouragement of investment means. Improving the business climate and lower tax rates would mean the encouragement of small industries in the sector. In the area of hospitality we have improved the business climate and protection of emerging enterprises. Thus, in both sectors deniers including general trade and Nightclub we respectively subsidize entrepreneurs and improving the business climate, which confirms this hypothesis.

1 Revue de l'OCDE sur le développement 2004/2 (n°5), voir banque mondiale (2000), ACDI (2003), DFID (2001), (2003 a) et PNUD (2003).

1

0 : INTRODUCTION

O.1 : PROBLEMATIQUE

L'influence des firmes multinationales sur la spécialisation et l'intégration dans l'économie mondiale n'est plus à démontrer : le développement de l'investissement direct étranger a imposé un abandon de la théorie classique et libérale de la spécialisation internationale fondée sur l'immobilité des facteurs de production (capital, travail, technologie), et a fait naître aujourd'hui un nouveau cours d'hypothèses assis sur le caractère désormais mondial de l'attractivité économique.

Dans le monde entier, on s'accorde sur le fait que la vigueur de la croissance économique contribue au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté. Parallèlement, il est de plus en plus largement admis que l'incidence de la croissance sur la pauvreté dépend de la qualité de la croissance, c'est-à-dire de sa composition, de sa répartition et de son caractère plus ou moins durable1.

A l'heure de la mondialisation, les économies en transition et en développement, et les entreprises qui y sont leur siège, éprouvent des difficultés majeures lorsqu'elles cherchent à renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles afin d'être en mesure d'exploiter les possibilités qui s'offrent à elles dans les domaines des échanges et de l'investissement. Ces difficultés ont acquis d'après Doha et le Consensus de Monterrey un rang élevé dans la hiérarchie des priorités du programme d'action pour le développement à l'échelle mondiale.

Si ce sont certes les pouvoirs publics qui décident de l'action à mener dans les domaines des échanges et de l'investissement, ce sont bien les entreprises qui échangent et investissent. Dans les économies de marché, le secteur des entreprises est essentiellement privé ; il couvre toute la palette des activités économiques qui s'étend de l'agriculture aux services et notamment au commerce, en passant par l'industrie manufacturière, et tend de plus en plus à élargir son rayon d'action aux secteurs d'infrastructure et aux services sociaux. Au sein du secteur privé, il existe différentes catégories d'acteurs intervenant sur le marché : des travailleurs indépendants des micro entreprises, des petites entreprises, des entreprises de taille moyenne, de grandes entreprises et des sociétés multinationales. Les petites et moyennes entreprises (PME) privées dont le nombre total excède en règle générale 95%, hors secteur agricole, sont une source essentielle d'emplois et génèrent de recettes considérables tant à l'intérieur qu'à l'exploitation dans les pays de l'OCDE comme dans les

2

pays en transition et en développement2. A l'évidence, une hausse de la compétitivité des PME pourrait contribuer au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté.

En conséquence, le cadre de l'économie internationale tend à être remis en cause pour adopter celui des théories de l'économie mondiale.

A côté des formes traditionnelles d'investissements directs d'intégration verticale internationale et de conquête des marchés étrangers, on trouve de plus en plus d'investissements relevant des schémas de la division internationale de travail : les firmes multinationales tendent davantage à organiser leur production à l'échelle mondiale par l'intégration des fabrications et des lignes de produits, laquelle s'accompagne non seulement de flux de marchandises, mais de plus en plus de transferts de technologies.

Après une analyse historique et détaillée des théories classiques du commerce, du capital et de la firme, explicatives de l'investissement direct étranger, l'internationalisation des entreprises ou de la production est intégrée à la théorie de l'organisation industrielle : celle-ci explicite dans quelles conditions, des marchés donnés sont approvisionnés par des filiales étrangères de production qui y sont établie, en se fondant sur l'interaction entre les structures de marché et des conduites ou stratégies des firmes, notamment le concept de « réaction oligopolistique » au plan international. Ainsi plusieurs champs économiques ont traité l'investissement direct étranger : de la théorie de la firme, du commerce international, de localisation ou encore de l'économie industrielle.

Le problème économique de l'humanité est de combiner trois choses : l'efficacité, la justice sociale et la liberté industrielle3.

L'investissement se révèle être le facteur par excellence de la croissance et l'efficacité économique, ce qui conduit forcément au développement en ce qu'il consiste dans l'augmentation de grandeurs économiques. La croissance économique suppose elle-même de changements majeurs des structures et d'importantes modifications correspondantes dans les conditions institutionnelles et sociales du pays et dans le contexte mondial.

Les petites et moyennes entreprises4 jouent un rôle déterminant dans l'économie congolaise. Elles constituent, en effet, l'essentiel de son tissu et représentent une source incontournable de croissance, de dynamisme et de productivité.

2 Voir OCDE (2002), CEAP (2000), FUNDES (2002).

3 MAYNARD KEYNES (I) Cité par G. DALTON in Economie System and Society, Capitalism and third word, Pengwin Books, Harmondsmoth, England, 1974, P.18 cité par A.R. KIONI KIABANTU TOMASIKILA, « Pour une remise en question des idées dominantes sur l'approche du développement», La République Démocratique du Congo face aux défi du XXième siècle, Hommage à Michel NOPRO, Bruxelle, 2001.

4 C. Sanlaville, Newsletter BIAC,.

3

Dans la pratique pourtant, le financement des PME se heurte à trois contraintes majeures : d'abord la faiblesse des garanties proposées, en suite la fragilité des PME en termes d'organisation et de projection dans le futur, et, enfin la capacité des banques à proposer des services à même de répondre à des besoins forts diversifiés.

La République Démocratique du Congo5 est souvent présentée, à juste titre, comme un pays de paradoxes. Alors que son territoire regorge de ressources naturelles variées et en quantités abondantes, le pays figure encore au bas de la liste des pays à faible développement humain. Les millions de citoyens Congolais sont ainsi privés de capacités suffisantes pour élargir leurs choix pour une vie plus longue, mieux informée et décente. Mais le Congo est aussi une terre d'espoir.

La situation dramatique que traverse la RDC a vu le tissu économique formel s'effriter pour laisser une place grandissante au secteur dit informel, asile de nombreuses activités de survie mais susceptible de constituer un gisement d'opportunités pour le développement socio-économique du pays. Les micro entreprises et les PME constituent aujourd'hui l'essentiel des unités de production des biens et services. Lorsqu'elles sont gérées et soutenues, elles peuvent jouer un rôle considérable dans la création de la richesse et des emplois. Elles constituent d'ailleurs dans de nombreux pays du Nord6 une machine économique puissante et dynamique dont les effets rejaillissent sur l'ensemble de la société.

Au cours de 10 dernier années en dépits de l'environnement hostile sur le plan sécuritaire en assiste à l'émergence des investissements dans les différents secteurs de l'économie à l'est de la RDC et plus particulièrement en ville de Goma.

L'on se rappelle qu'en 2002 plus de 80% des infrastructures socio-économiques ont été ravagé par l'instruction volcanique. 13ans après, la ville a connu une transformation positive et significative non seulement à ceux qui concernent les investissements dans le secteur pétrolier, petite industrie, hôtellerie, boite de nuit ainsi que le commerce général.

Ce phénomène a attiré notre curiosité scientifique et nous a motivé à entreprendre cette recherche qui porte sur le financement et la rentabilité des entreprises en RDC, cas de la ville de Goma

Le développement de cette étude s'articule autour de la question suivante : Quelles sont les montants des couts d'investissement dans ces différents secteurs d'activité?

D'une manière spécifique, Ces entreprises seraient-elles rentable ? Quel est le moyen d'encouragement de l'investissement à Goma ?

5 Rapport national sur le développement humain 2008 p.5 ; République Démocratique du Congo, en ligne : www.google.fr consulté ce 13 décembre 2014 à 14h00

6 Congo Forum : consulté sur www.google.fr ce 17 janvier 2015 à 14h00

4

0.2 : HYPOTHESES

Après avoir réalisé des recherches préliminaires, les hypothèses que nous pouvons émettre au regard de notre problématique sont les suivantes :

- Les montants des coûts d'investissement seraient supérieur à 15 000$ dans le secteur du commerce général, supérieur à 20 000$ dans le secteur de boite de nuit, inférieur à 25 000$ dans le secteur d'hôtellerie, supérieur à 100 000$ pour le secteur de petite industrie et supérieur à 150 000$ dans le secteur pétrolier ;

- Ces entreprises ne seraient pas rentable vue la conjoncture économique du moment ;

- Le moyen d'encouragement de ce secteur seraient soit l'amélioration du climat des affaires, soit la baisse du taux d'imposition, soit la protection des entreprises naissantes ;

0.3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

La méthode7 est la démarche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d'une vérité.

Mieux encore, la méthodologie peut être définie comme étant l'ensemble des méthodes, des techniques, de procédés (démarches) qui nous ont permis d'atteindre les objectifs de ce travail.

Pour l'analyse et l'interprétation des résultats nous avons fait recours à notre démarche aux méthodes de gestion financière sur les décisions de financement et l'investissement au sein des entreprises. Elle a été complétée par la méthode analytique.

En ce qui concerne, nous utilisons premièrement la méthode d'analyse et décision d'investissement et de financement qui nous a permis sur le plan économique, le choix des projets se fait en tenant compte des avantages et/ou du coût que celui-ci peut apporter à la collectivité.

Deuxièmement la méthode analytique nous a permis d'analyse des nombreuses données qui ont été recueillies grâce au questionnaire et aux entretiens avec certains responsables et dirigeants.

Quant à la technique, nous avons fait recours à l'enquête par questionnaire qui nous a permis de recueilli les informations auprès des opérateurs économiques en question qui a constitué notre population d'étude

7 Le Petit Larousse illustré 2010.

5

0.4 : CHOIX ET INTERET DU SUJET

Cette étude a été motivée par notre souci de confronter les notions apprissent dans les domaines de la gestion financière aux réalités pratiques sur terrain. Ce qui nous a permis d'approfondir notre connaissance dans ce domaine dans le quel nous voulons nous spécialiser pour nous permettre de confronter avec succès les défis qui nous attendent dans notre carrière professionnel.

Sur le plan scientifique, ce travail servira des informations et de références pour d'autres chercheurs qui viendront après nous, dans le cadre d'aborder ce même sujet.

0.5: DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Toute étude scientifique doit, pour être méthodiquement appréhendée, voir ses contours scrupuleusement délimités.

Après une période de relatif dynamisme économique, la RDC a subi une sévère dépression entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000, liée aux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Avec une croissance économique de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009, la RDC a ensuite été l'un de pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-20098. L'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9% du PIB en 1997, et occupait 66% de la population active. Fin 2013, le Congo est renoué par une croissance de 8,5%, le taux de croissance le plus élevé du pays depuis 1970. Selon le FMI, le taux de croissance se situera autour de 9% en 20149.

En ce qui concerne, notre étude ira de la période de 1994 à nos jours sur le plan temporel.

0.6 : ESQUISSE DU PLAN

Notre sujet sera traité en trois chapitres :

- Le premier portera sur l'approche théorique sur l'investissement ;

- Le deuxième sera consacré sur l'investissement en RD Congo, et en fin

- Le troisième intitulé : Le financement et la rentabilité des entreprises au Nord-kivu/Goma.

8 a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p et q C. BRAECKMAN, Le Congo et ses amis Chinois, le monde diplomatique, septembre 2009.

9 D'après le 1er Ministre Matata Ponyo Mapon lors de son dernier jour de son agenda à Berlin en échangeant avec les opérateurs économiques Allemands, regroupés au sein de l'Africa-verein.

6

Chapitre 1er : APPROCHE THEORIQUE SUR
L'INVESTISSEMENT

L'analyse de la littérature récente consacrée à la décision d'investir fait ressortir au-delà des critères traditionnels tels que le coût du capital et le profit anticipé : l'incertitude, l'aversion au risque du dirigeant, le degré de participation du dirigeant au capital de l'entreprise, la taille, la contrainte de financement ainsi que les variables d'identification de l'entreprise et du dirigeant. La décision d'investissement est un engagement durable de l'entreprise dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur l'ensemble des possibles futurs.

1.1. L'incertitude

Elle influe sur la décision d'investissement dans la mesure où celle-ci est par nature, un pari sur l'avenir. A la différence d'un choix de facteurs parfaitement flexibles et ajustables au cours du temps. Leur réalisation sera ainsi d'autant plus audacieuse que l'incertitude est grande (Bourdieu, 1997). L'une des caractéristiques des PME c'est le fait qu'elles ont peu d'influence sur leur environnement comparativement aux grandes entreprises. Elles sont en face d'une incertitude plus forte. Leur incertitude se présente sous trois formes10 :

- La première est l'incertitude associée au fait d'être « price-taker » et non « price-maker » sur le marché ;

- La deuxième forme est l'incertitude liée à une dépendance vis-à-vis d'un nombre restreint de clients qui va souvent de pair avec une offre du type « mono-produit » ou « monoservice ». L'exemple typique d'une entreprise confrontée à cette forme d'incertitude est la PME dont l'activité est limitée à la sous-traitance d'un produit pour une grande entreprise ;

- La dernière forme d'incertitude a trait à la grande diversité des objectifs du dirigeant de PME.

1.2. L'aversion envers le risque

La présence de l'aversion au risque dans le modèle devrait renforcer les effets négatifs de l'irréversibilité sur la décision d'investir selon Bourdieu. Mais, très peu de travaux ont déjà traité de la relation entre les deux éléments en environnement incertain et de ses conséquences sur la décision d'investir. Marchesnay11 a établi une typologie du comportement des entrepreneurs en fonction du degré de risque qu'ils acceptent d'assumer pour atteindre leurs objectifs prioritaires qu'ils se sont fixés. Dans ce cadre, les auteurs distinguent deux catégories d'entrepreneurs : les «

10 J. BOURDIEU et ali, « Investissement, incertitude et irréversibilité. Quelques développements récents de la théorie de l'investissement », Revue économique, vol.48, n°1, janvier 1997, p.p. 23-53.

11 M. MARCHESNAY, Petite entreprise et entrepreneur, dans Y. Simon et P. Joffre (dir.), Encyclopédie de gestion, Economica, Paris, p.p. 2209-2219.

7

PIC (pérennité, indépendance, croissance) », dont l'une des principales préoccupations est d'assurer la survie de leur firme, ce qui en fait des agents qui ont une grande aversion au risque, et les « CAP (croissance, autonomie, pérennité) », pour lesquels la valorisation de leur patrimoine, principal objectif poursuivi, passe par une prise de risque supérieure.

1.3. La participation du dirigeant au capital de l'entreprise

Jensen et Meckling (1976)12 ont mis en évidence des comportements différenciés à l'égard du risque selon que le dirigeant est lui-même propriétaire de l'entreprise qu'il dirige ou simple mandant, agissant pour le compte de ses actionnaires. Selon cette théorie de l'agence, lorsque la part du capital possédée par le manager décroît, sa motivation à consacrer un effort significatif à des activités créatives telles que la recherche de nouvelles occasions d'investissement rentable diminue.

1.4. La taille

Les risques et l'incertitude liés à la décision d'investir peuvent toutefois être sensiblement limités par l'accès à l'information et le suivi des marchés (études marketing ou commerciales, par exemple) qui permettent de mieux appréhender les perspectives d'évolution de la demande et de l'offre, la stratégie des concurrents, le risque d'apparition de produits de substitution ou de nouvelles technologies de produit ou de production13 (Betbeze rapporté par Sauner). Pourtant, il existe dans ce domaine un êtres forte asymétrie entre les grandes entreprises, qui peuvent mobiliser d'importants moyens humains ou financiers pour acquérir l'information nécessaire, et les PME, dont les ressources sont plus limitées et qui sont donc plus exposées au risque et à l'incertitude14 (Richet, rapporté par Sauner). Dans ces conditions, il peut paraître opportun de surseoira la décision d'investir et espérer que les décisions des entreprises du même secteur apporteront des informations sur la rentabilité de l'investissement (Sauner, 1999). Par ailleurs, le risque client tend désormais à être de plus en plus assumé par les PME. En outre, les PME qui sont plus susceptibles de se trouver en situation de dépendance à l'égard de leurs clients (mêmes auteurs), ces éléments peuvent être à l'origine du fait qu'elles hésitent davantage à lancer des programmes d'investissement productif.

1.5. Les contraintes de financement

La décision d'investir reste indissociable de la question du choix du mode de financement. Les différentes approches économétriques de l'investissement se heurtent aux problèmes de la prise en compte des contraintes financières, ou des contraintes de liquidités, qui empêchent les

12 L. SAUNER, Incertitude environnementale, aversion au risque du dirigeant et investissement productif des petites et moyennes entreprises, Revue internationale PME, vol. 12, n° 3, p.p. 33-57.

13 L. SAUNER, Idem

14 L. SAUNER, Ibidem

8

entreprises d'investir autant qu'elles le souhaiteraient15. Les célèbre Modigliani et Miller ont établi le théorème sur l'absence d'effet de la structure de financement des entreprises sur leurs décisions d'investissement, dans une économie où les marchés de capitaux fonctionneraient parfaitement. Mais dès cette époque, de nombreux auteurs tirant argument des résultats empiriques avaient souligné l'importance de l'autofinancement comme déterminant de l'investissement des entreprises (Meyer et Kuh, rapportés par Mairesse)16. Aussi, une attention particulière est mise sur l'imperfection des marchés de capitaux. Myers et Majluf (rapportés par Cobbaut)17 ont mis en évidence une hiérarchie dans les préférences des dirigeants. La théorie de l'ordre de préférence dans les choix des sources de financement (« pecking order theory ») stipule que pour financer leurs investissements les firmes vont utiliser dans l'ordre, tout d'abord l'autofinancement (les liquidités disponibles), ensuite la dette, et en dernier lieu seulement l'augmentation de capital. Cette théorie est pertinente pour l'analyse et la compréhension des modes de financement des PME et amène à considérer le niveau d'autofinancement de la firme, la capacité à obtenir un emprunt ou à mobiliser les ressources comme déterminant essentiel de la décision d'investissement. Et de façon générale, le rôle de variables financières est d'autant plus fort que les entreprises sont petites. En plus de ces variables, il y a lieu d'ajouter les variables d'identification de l'entrepreneur (propriétaire-dirigeant) ainsi que celles de l'entreprise elle-même.

A l'issu de ce bref développement, nous envisageons que ces facteurs ci-dessus sont susceptibles de fournir une explication suffisante du niveau d'investissement productif des petites et moyennes entreprises Africaines en général et Congolaises en particulier dans le sens ci-après :

- le marché : plus le marché est important, plus on investit;

- la taille de l'entreprise : une entreprise de grande taille investit plus qu'une entreprise de petite taille;

- la participation du dirigeant au capital de l'entreprise : nous pensons à une relation positive entre le niveau de participation du dirigeant au capital et l'investissement;

- la contrainte de financement : plus on est contrait financièrement, moins on investit l'incertitude environnementale : plus elle est élevée, moins on investit;

- l'aversion du dirigeant envers le risque : plus on a peut du risque, moins on investit;

- les variables d'identification de l'entreprise : âge de l'entreprise, niveau de formation du dirigeant et le secteur d'activité ont une relation simplement significative avec l'investissement productif.

15 J. MAIRESSE et Ali, Investissement des entreprises et contraintes financières en France et aux Etats-Unis, Economie et statistique, n° 341-342, 2001-1/2, p.p. 67-87.

16 J. Mairesse et Ali, Idem

17 R. COBBAUT, Théorie financière, 1994, Economica, Paris.

9

Il est impérieux au chercheur de définir les principaux concepts qui seront utilisés au cours de l'étude. Cette précision s'avère d'une grande importance car certains vocables peuvent être entendus avec plusieurs sens. Le cadre conceptuel a donc pour objectif de préciser l'appréhension exacte de chaque concept principal énoncé et utilisé par le chercheur.

Comme notre étude porte sur « les déterminants des investissements dans des entreprises en RDC » nous avons retenus les trois principaux concepts suivants :

- L'investissement ; - La rentabilité ;

- Le risque.

Section I : THEORIQUE SUR L'INVESTISSEMENT

I.1. Définition de l'investissement

L'investissement représente une acquisition des machines et des moyens de production (bâtiments et équipements) réalisée par un agent économique (entreprise, administration, ménage) dans l'objectif de maintenir ou de développer le capital technique dont il dispose18.

Le niveau des investissements dans l'économie global est déterminé par la formation brute du capital fixe (FBCF). L'investissement productif désigne les investissements en capital fixe réalisés par les entreprises qui sont véritablement destinés à produire d'autres biens, ceci exclut les investissements en logement (réalisé par les manages) et les dépenses de bâtiments (qui ne sont pas immédiatement productives).

Cependant, la définition de l'investissement peut varier selon qu'on adopte une vision comptable ou celle moins restrictive du gestionnaire dans l'entreprise ou de l'économiste19.

I.1.1. Vision comptable

Pour le comptable, un investissement est un flux qui modifie le niveau des actifs immobilisés dans l'entreprise. Il devient et se confond donc avec l'immobilisation. De ce point de vue, constitue donc un investissement : tout bien, meuble ou immeuble corporel ou incorporel, acquis ou crée par l'entreprise ou destiné à rester durablement (plus d'un an) sous la même forme dans l'entreprise.

18 G. ABRAHAM et G CAIRE, Dictionnaire d'économie, 2eme éd. Dalloz, Paris, 2002, P236

19 N. POPIOLEK, Guide du choix de l'investissement, éd. D'organisation, Paris, 2006.PP.2-3

10

I.1.2. Vision économique

Pour l'économiste comme pour le gestionnaire d'entreprise, un investissement a une définition plus large au sens comptable auquel s'ajoute le besoin en fonds de roulement d'exploitation, certaines charges d'exploitation et des titres financiers à court terme faisant partie de l'actif circulant. Le besoin en fonds de roulement est généré par le supplément d'activité liée à certains investissements industriels ou commerciaux.

I.2. Déterminants de l'investissement

Selon G. Abraham et G. Caire20, l'investissement des entreprises est réalisé dans un objectif de rentabilité. Deux séries des facteurs sont principalement prises en compte : les facteurs réels et les facteurs financiers.

I.2.1. Les facteurs réels

Parmi ceux-ci, le niveau des débouchés est un élément essentiel, une entreprise ne cherchera qu'accroître son capital de production que si les débouchés attendus du bien qu'elle produit sont suffisants. Si le climat économique est morose, les entreprises ne seront guère incitées à investir, par contre, si l'on est dans une période d'expansion, si l'on anticipe un développement important des débouchés, l'investissement sera envisagé plus favorablement.

I.2.2. Les facteurs financiers

Le niveau du taux d'intérêt est un élément essentiel. Si l'entreprise dispose de ressources de financement provenant par exemple des bénéfices antérieurs, elle a la possibilité de placer ces ressources sur le marché financier au taux d'intérêt du marché. Un investissement ne sera réalisé que si la rentabilité du projet est au moins égal au taux d'intérêt en question « accru d'ailleurs d'une prime de risque » dont l'ampleur varie suivant la conjoncture, le secteur et les caractéristiques de l'entreprise considérée. Ainsi l'investissement est une fonction décroissante de taux d'intérêt.

Au niveau macroéconomique, l'étude des déterminants de l'investissement apparaît indispensable tant pour l'explication de l'évolution économique constatée que pour la prévision de la mise en oeuvre des politiques économiques de relance, de stabilisation ou de diminution de la demande.

20 G. ABRAHAM et CAIRE, Op. Cit, p. 238

11

I.3. Fonction d'investissement

L'investissement désigne l'augmentation du stock de capital productif pendant une période donnée. Il est expliqué par plusieurs facteurs dont21 : le profit escompté, le taux d'inflation anticipé, le stock de capital disponible, les contraintes culturelles et institutionnelles, le coût de production, le taux d'intérêt, la variation de la demande finale,...

Rappelons aussi que, car nous l'avons déjà dit, la fonction d'investissement établit donc l'existence d'une relation négative entre le montant de l'investissement et le niveau du taux d'intérêt, I=I[i].

Avec

Où : dI = variation de l'investissement et di = variation du taux d'intérêt.

I.3.1. Différence entre investissement et placement

G. Abraham et G. Caire22 distinguent l'investissement (Achat d'actifs physiques) du placement (Achat d'actifs financiers) même si le langage permet bien de confusion. Quand on investit en bourse, on opère un placement puisqu'on achète des actions ou des obligations.

Cependant, l'investissement ne porte pas seulement sur des biens physiques, matériels (moyens de transports, machines, bâtiments). Une partie de la dépense peut porter sur des investissements immatériels, achat des brevets ou des licences, dépenses de publicités, création d'un réseau commercial. Cependant les investissements immatériels sont considérés comme des consommations intermédiaires et ne sont pas amortissables.

I.3.2. Investissement et Variation du taux d'intérêt

Selon Bernier et Simon23 le taux d'intérêt est une variable clé de l'investissement, car la décision d'investir est gouvernée par la rentabilité.

Le rôle du taux d'intérêt peut intuitivement se comprendre lorsqu'on examine les deux modalités de financements des biens d'investissement. Si l'entreprise emprunte des fonds, elle doit payer des intérêts aux préteurs (ménages, institutions financières,...). Si elle finance sa mesure par les intérêts qu'elle aurait pu recevoir en prêtant ses fonds.

21 P. SENZIRA, Macroéconomie, cours inédit, L2 Comptabilité, ISC Goma, 2009-2010.

22 G. Abraham et Caire, Op. Cit, p. 237

23 BERNIER et SIMON, Initiation à la Macroéconomie, 8ème éd. Dunod, Paris, 2001, p. 114

12

La rentabilité d'un investissement peut se mesurer en recourant au critère de la valeur actuelle [ou actualisée] nette, ou celui des taux de rentabilité interne (TRI).

( )

Avec i = Taux d'actualisation Co = Capital initial

I.4. Typologie des investissements24

On peut classer les investissements selon leur fonction, leur nature ou leur degré d'indépendance réciproque.

I.4.1. Les investissements suivant leur fonction Selon leur fonction on distingue :

- Les investissements de remplacement ou de renouvellement, destinés à maintenir inchangé le potentiel de production de l'entreprise. Ces équipements neufs ont les mêmes caractéristiques techniques que les anciens sur le plan de la capacité et donc des coûts de production. Il peut s'agir du potentiel de production (par exemple le renouvellement d'une machine), ou du potentiel humain (remplacement d'un salarié lors d'un départ à la retraite). L'accélération du progrès technique et la nécessité d'obtenir ou de conserver certain niveau de compétitivité font que, dans les faits, il n'est pas souhaitable de renouveler à l'identique un matériel vétuste et on rencontre souvent un second type d'investissements.

- Les investissements de modernisation ou de productivité. Ces investissements visent essentiellement à baisser les coûts de production, à améliorer la rentabilité. On les appelle également des investissements de rationalisation. Très souvent, ils se combinent avec les premiers.

- Les investissements d'expansion ou de capacité liés à la croissance de l'entreprise. Ils sont destinés à développer la production et la commercialisation des produits existants ou encore à permettre une diversification de l'activité de l'entreprise.

24 A. DAYAN, Manuel de gestion, Vol 2, 2èmeéd. Ellipses/AUF, Paris, 2004, p.144

Après avoir parlé de ces quelques notions, supposez non exhaustives sur l'investissement, plantons le décor en discutant sur les notions fondamentales concernant la rentabilité.

13

- Les investissements stratégiques qui engagent structurellement l'entreprise et supportent un degré d'incertitude élevé (investissements de diversification,

investissement en caractère social relatifs à la formation du personnel).

I.4.2. Les investissements suivant leur nature

Suivant leur nature, on peut distinguer :

- Les investissements matériels constitués par les équipements : machines, bâtiments,

...

- Les investissements immatériels, constitués par les actions de recherche et de développement, formation, publicité, études de marché.

- Les investissements financiers qui consistent essentiellement en des prises de participation dans d'autres sociétés.

I.4.3. Les investissements selon le degré de dépendance réciproque des projets Selon leur degré de dépendance réciproque on distingue :

- Les projets d'investissements indépendants : la rentabilité de chacun d'entre eux n'est pas sensiblement affectée par la réalisation ou la non réalisation des autres projets.

- Les projets incompatibles, qui sont mutuellement exclusifs. La réalisation de l'un rend la réalisation des autres impensables, ou inutile. Par exemple, deux usines entre lesquelles on hésite sont des investissements mutuellement exclusifs, s'il est avéré que la société n'a besoin que d'investir dans une seule usine.

- Les projets concurrents sont compatibles mais visent les mêmes objectifs, les mêmes besoins. Il y a donc un risque de gaspillage de ressources en cas de mauvaises coordinations.

- Les projets complémentaires : la réalisation de l'un exige la réalisation simultanée de l'autre (investissements de capacité concernant un produit et campagne publicitaire pour le même produit), ce qui permet d'obtenir des effets de synergie.

14

sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"