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Analyse des disparités spatiales de la transmission du paludisme dans la vallée du Kou et sa gestion par un SIG

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par Abdoul Azize MILLOGO
Université de Ouagadougou - Master 2013
  

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CHAPITRE I : LE BASSIN VERSANT DU KOU ET SON PERIMETRE

AMENAGE

Le bassin versant du Kou est l'un des nombreux bassins versants régionaux qui constituent le bassin national du Mouhoun. Situé au Sud-ouest du Burkina Faso, il a une superficie de 1 800 km2 et est drainé par le Kou. Le bassin est très fourni en aménagements au nombre desquels le périmètre aménagé rizicole de la vallée du Kou. Ce dernier est situé au nord-ouest de Bobo Dioulasso avec une superficie de 1 260 ha. Il est irrigué gravitairement à partir d'une prise d'eau sur le Kou.

1.1 LE BASSIN VERSANT DU KOU

1.1.1. Relief

Le bassin versant du Kou est bordé essentiellement d'un plateau gréseux d'une altitude moyenne de 407 m qui ceinture de nombreuses cuvettes et des dépressions. L'une de ces dépressions, particulièrement importante comporte une large plaine d'inondation s'étendant sur 97 000 ha dont 2 300 ha sont exploitables. C'est sur cette dernière que le périmètre rizicole a été aménagé grâce à une dérivation des eaux du Kou PALE et al. (1986).

1.1.2. Hydrographie

Le Kou constitue le principal exutoire des eaux de bassin. Il est long de 30 km avec un débit variant entre 3,5 et 15 m3/s dans l'année. On y trouve d'autres cours d'eau presque permanents, des lacs, des mares et des sources (`la Guinguette' et la source hydraulique de Pesso) (Carte 3, page 28).

1.1.3. Climat

Le climat dans la zone est de type soudano-guinéen avec alternance d'une saison humide et d'une saison sèche inégalement réparties dans l'année. La saison des pluies s'étend sur les mois d'avril à octobre avec un maximum le plus souvent dans le mois d'août et la saison sèche de septembre à mars.

Les températures quant à elles connaissent des variations plus ou moins importantes selon l'alternance des saisons. Les moyennes mensuelles les plus élevées se rencontrent généralement en avril et les plus faibles en décembre (Figure 1, page 28). On distingue alors : - une saison chaude allant de mars à mai,

- une saison humide allant de juin à septembre,

- une saison chaude de transition de octobre à novembre et

- une saison froide allant de décembre à février.

Carte 3 : Relief et hydrographie de la zone d'étude

Figure 1: Les paramètres climatiques de la vallée du Kou de 1981 à 2010.

Pluviométrie (mm)

280

240

200

160

120

80

40

0

Précipitation Température

Température moyenne (° C)

140

120

100

80

60

40

20

0

28

Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Source: Température: Station agrométéorologique de la Vallée du Kou Précipitation: Station météorologique de Bobo dioulasso

NB : La divergence des sources s'explique par le fait que la station agro météorologique de la vallée du Kou ne dispose pas de données de précipitations antérieur à 1991.

29

Cette pluviométrie offre des conditions favorables à la reproduction des moustiques car les gites larvaires sont longtemps alimentés en eau et le risque de transmission du paludisme est quasi permanent au cours de l'année.

1.1.4. Végétation

Les précipitations abondantes favorisent le développement des espèces ligneuses dont la densité du peuplement, le nombre de strates et la hauteur sont nettement plus importants que dans les autres domaines biogéographiques (TAHYO M. 2000). La végétation est dominée par les espèces du domaine soudanien tandis que les espèces du domaine sahélien sont rares. Une caractéristique importante de ce domaine est la présence de galeries forestières le long des cours d'eau pérennes.

La végétation des quartiers étudiés est particulière. Avec l'aménagement du périmètre, la végétation naturelle a été durement éprouvée mais des espèces exotiques telles que le Manguifera indica, Kaya senegalensis, Delonix regia, Ceiba pentandra ont été introduites. La végétation de VK5 est presque totalement composée de manguiers. La majorité de ces arbres sont alignés le long des pistes. Celle de VK7 est à dominance de flamboyants. Ces espèces ont été introduites dans les quartiers lors de leur implantation dans les années 1970. La végétation de Sourkoudougou est naturelle mais le village est entouré d'importants vergers de manguiers.

Les gîtes d'anopheles gambiae sont généralement ensoleillés mais les nectars de certaines plantes sont attractifs pour les moustiques adultes.

1.1.5. Sols

Selon la carte d'occupation des sols du Burkina Faso, la commune de Bama repose sur des sols hydromorphes sur cuirasse ancienne qui s'engorgent régulièrement en saison de pluies. Ils sont pour la plus part favorables à l'agriculture.

La zone aménagée est constituée de sols à pente très faible, profonds et mal drainés. Selon BURGEAP/IWACO (1998), il existe 6 types de sols dans la vallée du Kou. La répartition des types de sol sur le périmètre est très hétérogène (figure 2, Page 30).

30

Figure 2 : Les types de sols de la vallée du Kou.

40% 35% 30% 25% 20% 15% 10%

5%

0%

 

38%

 

24%

 

18%

 

10%

6%

4%

 
 
 
 
 
 

Sablo-argilo -limoneux

 

Argilo -limoneux

 

Limoneux Type

de sol

Argileux

Sablo Sablo

-limoneux -argileux

Source: BURGEAP/IWACO, 1998

Les sols à texture lourde (sols argileux et sols argilo-limoneux) représentent 34 % des sols du périmètre et sont les mieux indiqués pour la riziculture. Ces différents types de sols sont répartis sur le périmètre de façon hétérogène. Le faible drainage des sols entraine la rétention des eaux en surface dans les casiers, formant ainsi les gites larvaires des moustiques.

1.2 LE PERIMETRE AMENAGE DE LA VALLEE DU KOU.

1.2.1. Historique de l'aménagement

Le périmètre irrigué de la vallée du Kou est situé au Nord-Ouest de Bobo Dioulasso dans la commune de Bama sur la route nationale N°9 (axe Bobo-Faramana-Mopti). Le périmètre est localisé entre les coordonnées suivantes : 11°22' et 11°24' Nord en latitude et 4°24' et 4°26' en longitude Ouest selon l'IGB.

L'idée de la création du périmètre rizicole de la vallée du Kou remonte aux années 1950. La coopération entre la Haute Volta et la Chine Populaire a permis la création des périmètres de Boulbi (75 ha) et de Louda (112 ha) entre 1962 et 1965 sur le plateau mossi. Il s'agissait de créer un périmètre irrigué de 1 500 ha et d'y installer 1 500 exploitants migrants pour la plupart, dans des villages crées de toute pièce et lotis selon un plan en damier ou ceux-ci auraient un revenu monétaire net de 150 000 F CFA en double culture annuel de riz PALE et al. (1986). Les premiers travaux ont été exécutés par la coopération Taïwanaise en 1969 et les cent premiers hectares aménagés ont été mis en exploitation en 1970.

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Les travaux d'extension continuèrent jusqu'en 1974. A cette date, 1 260 ha de terres dont 60 ha pour la recherche agricole étaient aménagés pour les 07 villages d'exploitants : Bama (le village autochtone) et les six autres villages crées : 1er, 2ème, 3ème, 4 ème,5ème et 6ème, qui sont respectivement devenu VK2, VK3, VK4, VK5, VK6 et VK7 en 1974 suite à l'insertion de Bama qui fut nommé VK1. L'encadrement des exploitants fut assuré par les techniciens taïwanais jusqu'en 1973, année à laquelle a pris fin l'installation des exploitants. En 1974 suite à la reconnaissance de la Chine de Pékin par la Haute Volta, un nouveau protocole a été signé remplaçant les taïwanais par les chinois pour une durée de deux (2) ans. Ceux-ci assurèrent l'encadrement technique durant le temps de leur séjour.

Le 30 décembre 1975, le périmètre fut remis au gouvernement voltaïque. Dès lors, sa responsabilité fut confié à l'Organisme Régional de Développement (ORD) des Hauts Bassins jusqu'en 1979.

Les dégradations constatées après quelques années de fonctionnement (baisse des rendements, désorganisation de la coopérative, etc.) sous la direction de l'ORD ont motivé la mise en place en 1979 d'un vaste projet de réhabilitation du périmètre. D'un coût de 1,5 milliard de F CFA, ce projet fut financé par un prêt de 372 millions de F CFA contracté auprès de la Banque Ouest Africaine du Développement (BOAD), une contribution nationale de 63,3 millions de F CFA du Projet d'Intégration de l'Agriculture et de l'Elevage et une subvention des Pays Bas. Le projet a duré de 1979 à 1993 et a été exécuté en 3 phases :

1979-1984 : phase I de la mission d'Assistance Néerlandaise et projet BOAD ;

1985-1989 : phase II de la mission d'Assistance Néerlandaise ;

1989-1993 : phase III de la mission d'Assistance Néerlandaise. Fin du programme.

Les différents organismes qui sont intervenus dans le périmètre avaient des missions bien précises :

De 1969 à 1975, l'assistance technique des deux Chines avait pour objectif principal de réaliser les travaux d'aménagement agricole et de former les exploitants à la maîtrise de la riziculture, depuis la mise en place des pépinières jusqu'aux récoltes, en mettant à leur disposition tout le matériel et le personnel adéquat ;

De 1975 à 1979, l'ORD devait poursuivre l'encadrement agricole des exploitants et l'organisation des campagnes ;

De 1979 à 1993, la mission des Néerlandais consistait à : - restaurer la fertilité des sols ;

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- accroitre la superficie irriguée de 300 ha ;

- accroitre la production agricole ;

- associer l'agriculture et l'élevage en développant l'élevage bovin (par l'embouche

pour le fumier et la traction) ;

- maîtriser le comportement hydraulique du réseau afin d'améliorer la gestion de l'eau ;

- développer les cultures alternatives sur les sols impropres à la riziculture ;

- redynamiser la coopérative de façon qu'elle soit autogérée et autofinancée ;

- rendre efficace l'organisation coopérative.

1.2.2. Les infrastructures

L'aménagement de la vallée du Kou est constitué d'une prise d'eau sur la rivière Kou au niveau du village de Diarradougou (Photo 1). Cette prise est composée d'un seuil déversant situé en travers du lit du Kou. Il est muni des vannes de manoeuvre qui permettent de dévier les eaux à travers un canal d'amenée vers le périmètre. La crête du seuil est arasée à une cote telle qu'en étiage toutes les eaux soient déviées dans le canal d'amenée et qu'en période de hautes eaux un débit assez important puisse passer dans le lit du Kou. Le canal d'amené est muni à son départ de vannes dont le rôle est de régler le débit qui y transite. A part les canaux quaternaires en terre, tous les canaux ont une section trapézoïdale protégée par un revêtement en béton ordinaire.

Photo 1 : La prise d'eau de Diarradougou

Source : Service technique agricole de la vallée du Kou, 2012.

1.2.2.1 Le canal principal, les secondaires, les tertiaires,

Du canal principal, partent 10 canaux secondaires de longueur variable allant de moins de 0,3 km pour certains à 2,5 km et pour d'autres pour une longueur totale de 10,9 km. Les

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tertiaires sont au nombre de 82, leur cote permet de dominer les parcelles qu'ils irriguent. La longueur totale des canaux secondaires et tertiaires est de 95 km. 420 canaux quaternaires partent des tertiaires. Encore appelés arroseurs, ils apportent l'eau directement dans les parcelles par l'intermédiaire de buse en béton. Comme dans le canal d'amenée, des vannes sont installées au départ de chaque prise d'eau pour réguler le débit de l'eau qui y transite.

1.2.2.2 Réseau d'assainissement-Pistes

Un réseau d'assainissement assez dense permet de collecter les eaux depuis les parcelles jusqu'à un canal émissaire en amont du lac Bama qui draine à son tour les eaux dans le Kou. Un réseau de piste permet d'accéder facilement aux ouvrages du canal primaire, aux canaux secondaires et tertiaires.

1.2.2.3 Quartier hydraulique

A la vallée du Kou, selon la dénomination du projet, chaque secondaire correspond à un bloc. Ainsi la superficie irriguée varie en fonction du tracé de chaque canal secondaire. D'une manière générale, chaque tertiaire irrigue 12 à 24 ha et chaque hectare est attribué à un exploitant. L'hectare est divisé en 20 casiers de 5 ares (Carte 4).

Carte 4 : Le réseau d'irrigation simplifié du périmètre aménagé de la vallée du Kou

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius