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Le quantitative easing européen réussira t-il à  redonner une certaine crédibilité à  la BCE ?

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par Vincent Farcy
ICN Business School - Programme Grandes Ecoles 2016
  

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3. La BCE a sa part de responsabilité dans cet échec

La gestion de la crise financière puis de la crise de la dette souveraine par la BCE est critiquable en de nombreux points. L'analyse des actions de la BCE prouve qu'elle s'est trop focalisée sur l'objectif de stabilité des prix au détriment des autres objectifs (croissance et stabilité financière). Plus précisément, la BCE ne semble pas avoir pris pleine mesure de la crise ce qui l'a conduite à afficher un manque de volontarisme certain dans ses actions jusqu'à mettre en doute l'intégrité de la zone euro. Elle avait pourtant les cartes en main pour réussir.

3.1. La BCE avait les cartes en main

Les leçons tirées des précédentes crises (Grande Dépression des années 1930 et Japon à la fin des années 1990) rendaient la BCE non ignorante sur ce qu'elle avait à faire une fois la crise produite. En effet, toutes ces crises passées pouvaient aider, d'autant plus qu'elle disposait de plus d'instruments à sa disposition que la Fed.

3.1.1. Elle pouvait s'appuyer sur les expériences du passé

Dès 1930, soit quelques mois après le krach boursier de 1929, Keynes alertait les banques centrales concernant les mentalités et les idées de leurs décideurs qui pouvaient empêcher la mise en place des mesures appropriées et ainsi empêcher la reprise économique à la suite d'un krach.

Keynes affirmait alors que le quantitative easing représentait, une fois atteint la frontière du taux zéro, l'unique solution à une politique monétaire expansive : « The Bank of England and the Federal Reserve Board (...) should pursue bank-rate policy and open-market operations `a outrance' (...) that is to say, they should combine to maintain a very low level of the short-term interest rate of interest, and buy long-dates securities (...) until the short-term market is saturated . » (Keynes, 1930, p.386). Selon Keynes, en achetant des obligations d'état et donc en augmentant leur bilan, les banques centrales sont capables de relancer l'économie, et ce sans limite. Ses préoccupations ne concernaient donc pas l'efficacité d'une telle mesure mais la potentielle réticence des décideurs à la mettre en oeuvre : « I repeat that the greatest evil of the moment and the greatest danger to economic progress in the near future are to be found in the willingness of the Central Banks of the world to allow the market-rate of interest to fall fast enough » (Keynes, 1930, p.207). Au début des années 1930, les banques centrales n'ont pas suivi la démarche de Keynes ce qui a donné lieu à la « Grande Depression ».

De plus, Ben Bernanke, avant de devenir gouverneur de la Fed avait montré que la passivité de la Fed lors de la crise de 1929 avait grandement contribué à la gravité et à la durée de la dépression qui avait suivi.

Le Japon a fait la même erreur durant les années 1990. La banque du Japon a, à plusieurs reprises, assoupli sa politique monétaire jusqu'à obtenir des taux d'intérêt à court terme à zéro, sans jamais obtenir de signes de reprise ou d'inflation. La Banque du Japon a préféré se concentrer sur les taux d'intérêt de court terme plutôt que de continuer sa politique monétaire expansionniste ce que lui ont reprocher des économistes comme Milton Friedman et Allan Meltzer en lui suggérant de s'engager dans un assouplissement quantitatif afin d'éviter la poursuite de la stagnation : « There is no limit to the extent to which the Bank of Japan can increase the money supply if it wished to do so. Higher monetary growth will have the same effect as always. After a year or so, the economy will expand more rapidly ; output will grow ; and after another delay, inflation will increase moderately » (Friedman, 1997). La Banque du Japon a adopté des politiques d'assouplissement quantitatif, mais trop tardivement, ce qui a donné lieu à ce que l'on appelle « the Japanese lost decade ».

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