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Les mécanismes africains de prévention, de gestion et de règlement des conflits et la protection des populations civiles dans les conflits armés

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par Gautier TONONGBE
Université de Nantes - Master 2 2016
  

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CONCLUSION

« La guerre serait un bienfait de Dieu si elle ne tuait que les professionnels. »

Jacques Prévert

Dans un contexte marqué par des instabilités politiques et une récurrence assez singulière des conflits, l'Union africaine a ressenti l'urgence de prendre la pleine mesure du drame en adoptant le Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité à Durban en juillet 2002. Cet texte normatif introduit dans l'ordonnancement institutionnel africain une nouvelle Architecture africaine de paix et de sécurité qui s'ordonne autour d'objectifs, de principes et de valeurs, ainsi que de processus décisionnels portant sur la prévention, la gestion et la résolution des conflits sur le continent. L'Architecture africaine de paix et de sécurité repose sur cinq (05) piliers clefs dont la pièce maîtresse est le Conseil de paix et de sécurité et est appuyé dans l'exécution de son mandat par diverses instances : le Système continental d'alerte rapide dont le rôle est d'anticiper les conflits et de les prévenir, le Groupe des sages qui relève de la prévention des conflits et la Force africaine en attente qui constitue une force africaine de réaction rapide. Ces différents mécanismes s'inscrivent dans un grand schéma d'instruments supposésaccroître l'implication des acteurs africains dans la prévention et la gestion des conflits.

Au regard des évolutions récentes, il ne fait aucun doute que le continent a enregistré une avancée significative dans les domaines de la paix et de la sécurité, corollaire d'une volonté manifeste de trouver des solutions africaines aux problèmes africains. L'engagement de l'Union africaine dans la gestion des crises qui ont éclaté ces dernières années sur le continent notamment au Burundi, en Côte d'Ivoire, au Soudan et au Soudan du Sud, et plus récemment en République Centrafricaine témoigne à la fois d'un volontarisme et d'un dynamisme, sans doute réitéré, de prendre en main et de jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits sur le continent. Dans certains cas comme la Somalie, l'institution régionale a surpassé son maître, l'ONU, en réussissant à rétablir une paix, aussi imparfaite soit-elle. Si ces progrès peuvent être considérés comme une source de fierté, ils ont permis également de mettre à nu les graves insuffisances qui, si on n'y prend garde, risquent de faire écrouler l'AAPS comme un château de cartes.

L'expérience de l'Union africaine en matière de paix et de sécurité met en évidence un certain nombre de difficultés. L'inadéquation des procédures administratives et financières avec l'urgence de la protection des populations civiles engendre une lourdeur administrative et laisse aux acteurs sur le terrain une marge de manoeuvre assez limitée. De même, la forte dépendance financière vis-à-vis des partenaires internationaux, le manque de coordination de ceux-ci et la faible contribution des États membres font de l'organisation une « coquille vide », incapable d'assurer, par elle-même, les opérations de maintien de paix. Par ailleurs, les efforts allant dans le sens du maintien de la paix demeureront vains tant qu'il y a un déficit criard de ressources humaines et une opérationnalisation assez problématique des mécanismes structurels mis en place comme la Force africaine en attente censée être opérationnelle en 2015 mais qui ne l'est toujours pas alors que les situations dans les zones de conflits nécessitent des réponses immédiates pour une protection efficace des populations civiles. L'incapacité de l'Union africaine à intervenir au Mali en 2013 pour contrer les groupes terroristes est symptomatique des défis persistants auxquels est en proie le continent. Eu égard à ces goulots d'étranglement, des efforts sont déployés. Mais il faudra introduire davantage de réformes. Dans ce sens, il est vivement souhaité une réadaptation des procédures existantes afin de faciliter une flexibilité institutionnelle dans le déploiement des opérations de maintien de la paix. Une opérationnalisation effective de l'Architecture suppose aussi une totale autonomie financière dans le montage et le financement des opérations de paix. Ceci suppose, en filigrane, qu'il urge de trouver des sources de financements alternatifs réalistes qui permettent au continent de financer ses propres opérations de paix. Il importe, par ailleurs, de recruter du personnel administratif et militaire, d'assurer leur formation continue et de les doter de moyens logistiques adéquats pour faire face aux responsabilités croissantes de l'UA en matière de paix et de sécurité. L'UA ne saurait seule réussir le pari de la protection des civils, parce que l'enjeu va bien au-delà de l'approche qui consiste à trouver « des solutions africaines aux problèmes africains ». Il porte beaucoup plus sur l'urgence de renforcer davantage le partenariat de l'UA aussi bien avec les CER qu'avec l'ONU. Cependant, les solutions aux crises qui éclatent doivent prendre en compte le volet de la prévention qui semble être à la portée de l'UA plutôt que la gestion et la résolution des conflits dont elle n'a pas les moyens.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard