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Les stratégies des firmes multinationales chinoises au Tchad et leur contribution à  la diversification de l'économie tchadienne

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par Ali NASSOUR
Université Marien Ngouabi - Master 2016
  

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1-2: Le mode d'implantation des entreprises privées

Les entreprises privées chinoises opérant sur le continent africain sont en très grande partie des PME et dépassent de très loin en nombre les firmes d'Etat et les entreprises semi-privées. En conséquence leurs investissements quand bien même significatifs sont plutôt faibles comparés à ceux des entreprises d'Etat engagées dans de grands projets d'infrastructures associées à la recherche et l'exploitation pétrolière et minière84. Néanmoins il existe quand même un club très restreint de firmes privées dont les capacités financières et technologiques sont beaucoup élevées parmi lesquelles LENOVO, ZTE, HUAWEI, SUNTECH Power et HAIER pour ne citer que celles-là qui, sont les plus connues. Quel que soit leur poids les entreprises privées échappent dans une large mesure au contrôle des autorités centrales qui régulent les IDE pour prendre en compte les intérêts de l'Etat chinois. La nature privée de ces entreprises et la grande marge de liberté dont elles disposent font que leurs investissements sont guidés par un souci de croissance ou d'exploitation d'opportunités économiques existantes sur le marché africain pour les investisseurs privés85.

Au Tchad on peut trouver les entreprises privées chinoises dans les domaines tels que l'hôtellerie, l'import-export, le service, les outils agricoles, l'élevage, l'industrie textile, etc. Nous pouvons citer entre autres: la Société Huawei et la Société ZTE qui sont parmi les plus importants fournisseurs des équipements de télécommunication à l'échelle mondiale et qui sont entrées en collaboration avec les entreprises spécialisées dans le secteur de la

84Amadou DIALLO. (2012), op. Cit., pp. 23-24. 85 Idem

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télécommunication du Tchad avec le projet CHAD CDMA 2000 (Code Division Multiple Access, Téléphonie fixe sans fil) et la téléphonie mobile au sein de la société des télécommunications du Tchad. En effet, le mode d'implantation de ces entreprises est commandé par le niveau d'investissement et le secteur d'activités visés. Or pratiquement tous les secteurs de l'économie africaine sont ciblés par les PME chinoises, même ceux où traditionnellement opèrent les grandes entreprises publiques ou semi-privées. Ainsi, leur implantation se manifeste par la création d'unités de production ou d'usines de fabrication de taille moyenne dans le secteur de la manufacture quelle que soit l'industrie concernée86.

Paragraphe 2 : Les stratégies mises en place par la Chine pour accompagner ses entreprises à investir à l'étranger

Au cours de ces dernières années, la Chine a développé sur le continent africain une stratégie agressive de pénétration des marchés, en exploitant les failles de relations paternalistes longtemps fondées sur des zones d'influence historique entre les puissances occidentales et les pays africains. La Chine a mis en place des stratégies et des moyens colossaux pour accompagner ses entreprises dans leur processus d'internationalisation, ce qui n'est pas le cas de la puissance occidentale. Comme le souligne Chaponnière (2006), la stratégie chinoise se démarque de celle de ses prédécesseurs sur deux points importants pour l'avenir87:

- la Chine est très ouverte aux investissements directs étrangers (IDE), elle est devenue l'une des plus grandes destinations des IDE. La Chine joue de son attractivité pour acquérir des technologies et renforcer la R&D ;

- les moteurs de la croissance chinoise ont été l'exportation et l'investissement, encouragés par l'abondance de liquidités et des taux d'intérêt bas. En effet, l'investissement représente 40 % du PIB de l'économie chinoise depuis 2000.

Ainsi, l'internationalisation des FMN chinoises provient des entreprises à capitaux publics, bénéficiant d'un soutien multiforme, en particulier financier, de l'Etat stratège qui opère au profit d'un véritable capitalisme d'Etat chinois à travers notamment la conclusion de divers accords de partenariats stratégiques avec les pays d'accueil (contrats pétroliers et

86 Ibidem

87Jean-Raphaël Chaponnière (2006), Les échanges entre la Chine et l'Afrique : situation actuelle, perspectives et sources pour l'analyse, Agence française de développement, p. 150.

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miniers contre la réalisation de projets d'infrastructures et les joint-ventures)88. En effet, ces firmes ont eu le privilège d'accéder à des capitaux bon marché en liaison avec des stratégies de long terme, à l'inverse de leurs concurrentes occidentales qui ont tendance à identifier les investissements risqués avec l'opportunité de réaliser des IDE à taux élevés de retour et considérant l'instabilité politique des pays africains comme une contrainte. Par ailleurs, nous convenons à la suite des travaux d'Alden et David (2006), que les FMN pétrolières chinoises déploieraient sur le continent africain trois types de stratégies managériales89 :

- la stratégie d'approvisionnement et d'intégration verticale : c'est le cas de SINOPC qui a largement investi au Soudan et en Angola, ainsi qu'au Congo-Brazzaville et au Gabon. Tout comme la FMN CNPC qui a réalisé des investissements en amont et en aval de la filière énergétique au Gabon et surtout au Tchad où elle va construire la première raffinerie du pays d'accueil, parallèlement à ses activités de prospection et de forage ;

- il s'agit de la stratégie de sécurité énergétique au profit de l'Etat chinois. Dans ce sens, pour l'Etat chinois (y compris les fonds souverains), il est impératif d'acquérir des actifs énergétiques à l'étranger, notamment en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Dans cette perspective, le gouvernement chinois appuie directement ses FMN au plan financier et lie ce soutien aux projets de développement (l'aide-projet), y compris en intervenant auprès des leaders politiques des pays cibles ;

- et enfin, la stratégie de partenariats et de joint-ventures, celle-ci permet aux FMN chinoises de s'associer aux partenaires locaux et/ou ceux des pays occidentaux sur les marchés étrangers en vue d'un apprentissage technologique et managérial, à l'instar de la joint-venture SSI Sonangol (45%) Sinopec (55%) International établie en Angola entre SINOPEC et SONANGOL, la firme publique angolaise de pétrole.

Dans ce paragraphe, nous examinerons d'une part la stratégie de financement des entreprises chinoises (2-1) et d'autre part le modèle angolais (2-2).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand