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Les stratégies des firmes multinationales chinoises au Tchad et leur contribution à  la diversification de l'économie tchadienne

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par Ali NASSOUR
Université Marien Ngouabi - Master 2016
  

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2-2: L'impact de l'exploitation du pétrole sur l'économie tchadienne

La mise en exploitation du pétrole au Tchad a été un vecteur de dynamisation de l'investissement dans un contexte où, par ailleurs, le décollage de nouvelles puissances émergentes a conduit à rehausser les enjeux que représentaient les pays africains pour la sécurisation de l'accès aux matières premières. Conséquence de ces découvertes pétrolières et de l'attraction qu'elles ont suscitée, l'investissement a considérablement augmenté par rapport à son rythme de long terme. Jusqu'en 2000, le taux d'investissement, défini à partir de la

133 Ibidem

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formation brute de capital fixe, tourne autour de 15 % du PIB. Depuis l'avènement du pétrole et la réalisation des infrastructures nécessaires à son exploitation, l'accumulation du capital a sensiblement progressé jusqu'à représenter 60 % du PIB en 2002. Le rythme a ensuite décéléré mais est resté à un niveau plus élevé que la tendance à long terme du fait de l'ouverture de nouveaux champs d'exploitation des hydrocarbures et des effets induits par la dynamique des relations internationales avec les nouveaux pays émergents134.

Les perspectives économiques récentes ont montré qu'après avoir enregistré une expansion de 14.3 % en 2010, l'économie tchadienne a connu un fort ralentissement en 2011 avec un taux de croissance de 2.8 %. Cette évolution résulte principalement de la baisse d'activité dans le secteur primaire. Le secteur non pétrolier, qui représente 73 % du PIB, a affiché une croissance de 2.4 % en 2011 contre 16.6 % en 2010. Quant au secteur pétrolier (27 % du PIB), malgré la baisse de la production (-1.4 %), le redressement des cours mondiaux du pétrole brut a soutenu sa croissance. L'effet prix imprime ainsi à ce secteur un taux de croissance de 3.6 % soit une progression de 0.3% par rapport au taux affiché en 2010. Si les secteurs secondaire (14 % du PIB) et tertiaire (40 % du PIB) prennent un poids accru dans la création de la richesse nationale, celle-ci reste largement dépendante du secteur primaire qui compte pour 46% dans le PIB135. Avec une baisse de 5.1 %, le secteur primaire a ainsi contribué au ralentissement de la croissance en 2011. Cette évolution est imputable à une baisse de la production agricole vivrière de 29.1 % due, à son tour, au retournement cyclique après la forte hausse de 61.7 % enregistrée en 2010 et aussi au retard des pluies observées en 2011. En dépit de cette tendance à la baisse, la croissance du secteur primaire a enregistré en 2012 et 2013 un rebond grâce aux bons résultats de la production agricole136. L'activité agro-industrielle connaît quant à elle une croissance de 8.4 % favorisée par le retour des paysans à la culture du coton et la bonne tenue des cours mondiaux de ce produit. S'agissant de l'exploitation pétrolière, la production du brut est en baisse de 1.4 % suite à des conditions géologiques moins favorables et aux coûts de production de plus en plus élevés. Cette baisse s'est poursuivie avec des prévisions de taux de croissance respectivement de 1.1 % et -4.6 % en 2012 et 2013. L'activité dans le secteur secondaire a connu une hausse de 18.7 %, progression qu'explique la forte hausse (53.8 %) enregistrée par la branche égrenage de coton consécutive à la solution apportée aux problèmes techniques connus par la société Coton-Tchad.

134 BAD. (2012), op. Cit., pp. 8-11.

135www.africaneconomicoutlook.org 136 Idem

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Le démarrage de la production de ciment au second semestre 2011 et la bonne tenue de la demande intérieure ont permis à l'ensemble des autres productions industrielles de progresser de 4.9 %. La branche électricité, gaz et eau a progressé de 11.8%, grâce à l'apport de la société de raffinage de N'djamena (SRN) au second semestre 2011. Les perspectives du secteur secondaire sont prometteuses pour 2012 et 2013 avec des prévisions de taux de croissance respectivement de 18.7 % et de 7.5 %. Ces prévisions s'appuient sur les changements structurels qui interviendront à court terme dans ce secteur, notamment la mise en service de la zone industrielle et l'amélioration significative de la production d'électricité137. Quant au tertiaire, il affiche une croissance de 5.8 % en 2011 contre 14.7 % en 2010, un résultat dû au recul important des activités du commerce, des transports et des télécommunications ainsi que des activités hôtelières, conséquences, notamment, du retrait de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT). L'activation de la fibre optique et ses implications sur les sous-secteurs, en particulier de la communication, ont entraîné une croissance du tertiaire de l'ordre de 6.7 % en 2012 avant un nouveau fléchissement à 2.3 % en 2013 sous l'effet de la baisse des activités du commerce. En termes de ressources et d'emplois, la consommation finale marchande a enregistré en 2011 une croissance de 8.8 % contre 13 % en 2010. Cette évolution résulte de la consommation des administrations publiques et du dynamisme du secteur privé.

Section 2 : Les effets des investissements directs étrangers (IDE) sur la diversification de l'économie tchadienne

Les effets de la découverte de pétrole sur l'économie tchadienne sont doubles. Le premier effet, que l'on observe aujourd'hui, est celui des grands travaux d'exploitation. D'après le FMI, ces effets auraient été relativement importants en 2001 puisque les estimations actuelles sur le taux de croissance s'élèvent à 8,9% (8,1% pour la BEAC). On distingue d'une part, les effets dus à la masse salariale distribuée aux travailleurs locaux (4 milliards en 2001), et d'autre part, ceux correspondant à la valeur des contrats de sous-traitance obtenus par des entreprises tchadiennes (environ une vingtaine de milliards en 2001). Le second effet est à long terme, bien entendu le bénéfice de l'exploitation qui avait débuté fin 2003138. L'exploitation des champs pétroliers a entraîné un accroissement des recettes et des dépenses publiques. En effet, les recettes totales sont passées de135, 43 milliards (12,13% du PIB) pour s'établir à 1329,6 milliards de franc CFA représentant près de (20% du PIB).

137 Ibidem

138 AFD. (2002), Analyses et perspectives macroéconomique au Tchad, pp. 5-8.

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Cela correspond à une hausse en moyenne annuelle de l'ordre de 22,5%. Pour ce qui est des dépenses publiques, elles ont enregistré des fortes hausses passant 203,2 milliards (18,2% du PIB) à 1463,56 milliards de FCFA correspondant à (22,02% du PIB). Un point important concerne la dépendance de l'économie nationale au pétrole. Ainsi, d'après le FMI (Rapport n°13/284), l'économie tchadienne est fortement tributaire du pétrole qui assurait plus de 70% des recettes budgétaires, 90% du total des exportations de biens et 30% du PIB nominal en 2013. Ces chiffres traduisent la nécessité de la diversification de l'économie qui permettrait de faire face aux chocs résultant de la baisse des cours du brut. C'est dans cette perspective que nous allons aborder d'abord la dynamique de la diversification au Tchad (paragraphe 1) et ensuite les indicateurs de la diversification au Tchad (paragraphe 2).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote