WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Enjeux et defis du renforcement du commerce intra-africain en afrique centrale : analyse du commerce entre le Cameroun et le Gabon

( Télécharger le fichier original )
par Claude Armel MOUSSADJI MAPANGOU
Université de Yaoundé 2 Soa - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

VI- LES HYPOTHESES

Pour ce qui est de l'hypothèse, précisons que c'est la réponse anticipée à la question posée. Nous pouvons de ce fait avoir une hypothèse principale (a) et deux secondaires (b).

a- Hypothèse principale :

Le renforcement du commerce entre le Gabon et le Cameroun n'est pas une condition suffisante à la libéralisation des échanges commerciaux intracommunautaires. Mais il est nécessaire car il constitue un atout indispensable dans le cadre du commerce intra-africain.

b- Hypothèses secondaires

Première hypothèse

La position stratégique du Cameroun et du Gabon leur confèrent le statut de zone de transit, un avantage certain dans le cadre du renforcement du commerce régional.

Deuxième hypothèse

Le commerce entre le Gabon et le Cameroun est entravé d'obstacles multiples qui limitent son champ d'expansion en Afrique centrale.

VII- APPROCHE METHODOLOGIQUE

La méthode est l'approche du chercheur qui consiste à démontrer les bases sur lesquelles, il a établi son raisonnement. Ainsi, nous allons adopter une démarche à trois volets axés sur : la collecte des données (a), l'analyse des données (b) et l'interprétation des données (c).

a- Collecte des données

Cette étape nous a amené à adopter un cheminement scientifique basé sur : les entretiens, l'exploitation documentaire et les enquêtes sur le terrain.

Les entretiens : il s'agit des différentes informations que nous avons pu recueillir auprès d'experts du Ministère du commerce, des petites et moyennes entreprises, de l'artisanat et du développement des services du Gabon, de la CEEAC siège social à Libreville, de la CEMAC, du MINADER au Cameroun, de CEA, bureau régional à Yaoundé au Cameroun et du MINCOM. Cet entretien nous a permis de mieux comprendre les aspects clés de notre thème et de mieux orienter notre problématique.

L'exploitation documentaire : cette étape nous a conduit à la consultation des documents relatifs à notre thème de recherche. Ainsi, nous avons consulté des mémoires, des rapports de la banque mondiale sur le commerce en Afrique centrale, ceux de la BAD, des ouvrages, annuaires statistiques, des rapports de douane aux postes phytosanitaires du Cameroun.

Enquêtes sur le terrain : les enquêtes sur le terrain nous ont amené dans les différents lieux de distribution des produits alimentaires des deux pays. Nous nous sommes ainsi rendus au port d'Owendo, au port d'embarquement d'ANTARES à Libreville au Gabon, dans certains marchés de la capitale gabonaise, marché banane du B2, et celui du PK8. Mais également, aux marchés frontaliers d'Abang Minko'o et de Kyé-ossi au Cameroun. Cette enquête nous a permis de voir dans les faits ce sur quoi la littérature courante nous informe, et prendre des photos pour présenter à l'opinion les lieux de stockage et de distribution des principaux produits échangés

b- Analyse des données

La méthodologie constitue selon M. Grawitz, « l'ensemble des opérations intellectuelles, par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie. »14. Précisons au passage, qu'aucune méthode précise n'existe en relation internationale, la dimension pluridisciplinaire des sciences sociales nécessite que l'on emprunte à d'autres sciences pour mieux expliquer les phénomènes internationaux. C'est dans cette optique qu'Augustin Kontchou Kouomeni affirme que «la science des Relations Internationales, dans ses efforts vers la scientificité utilise les méthodes des autres sciences

14Madeleine Grawitz, Méthodologie des sciences sociales, Paris, 11ème Edition, 1991, p252.

Moussadji Mapangou Claude Armel Master II Dynamique Gestion et sécurité des espaces

transfrontaliers

10

Moussadji Mapangou Claude Armel Master II Dynamique Gestion et sécurité des espaces

transfrontaliers

11

sociales (comme l'économie, l'histoire politique, la psychologie etc.)15 » épris de cette démarche, nous avons choisis d'adopter deux méthodes dont la méthode géopolitique et la méthode prospective.

La géopolitique telle que définie par François THUAL, « étudie le comportement des Etats ou de tout groupe organisé qui donne lieu à des actions16 » ainsi définie, cette méthode va nous permettre de cerner les enjeux du renforcement du commerce régional, et du choix du Cameroun et du Gabon comme fer de lance du renforcement du commerce en Afrique centrale. Quant à la méthode prospective, elle est selon Edward Cornish17, l'anticipation à l'avenir et au développement des stratégies d'actions. Mais la vision prospective telle que nous l'envisagions, doit tenir compte de l'interdépendance économique notion inspirée de « l'économie externe » d'Alfred Marshall « l'interdépendance doit s'enrichir encore si l'on introduit dans la science économique des anticipations des sujets en face d'un future rempli de risque18 ». Par l'usage de la prospective comme méthode d'analyse, nous allons ainsi montrer que par la levée des obstacles au commerce et la mise en place de la zone de coprospérité, le commerce entre le Gabon et le Cameroun pourra pousser vers le haut le commerce intracommunautaire en Afrique centrale.

c- Interprétation des données

Pour l'interprétation de nos données, nous avons mobilisés quatre théories en relation internationale.

Premièrement, le réalisme Au sens monolithique, la théorie réaliste désigne l'Etat comme le centre décisionnel à l'origine de la formulation de la politique étrangère, dont le plus haut décideur incarne l'unité19. En clair, elle place l'Etat comme acteur unique des relations internationales, il est le seul à décider avec qui il devra entretenir des relations de coopération. De fait, cette théorie nous permet de comprendre les choix politiques des deux Etats. Les relations sinueuses entretenues par le Gabon et le Cameroun depuis les

15 A. KONTCHOU KOUAMEGNI, «méthodes de recherche, et domaines nouveaux en Relations Internationales», in Revue Camerounaise des Relations Internationales, édition spéciale XXIe anniversaire de l'université de Yaoundé, n° 1, Octobre-Décembre 1983, pp. 55-56.

16 François THUAL, Méthode de la géopolitique, apprendre à déchiffrer l'actualité, Dunod, 1993, p. 20.

17 Edward Cornish, Futuring: the exploration of the future, Londres, 2004, p.313.

18 Alfred Marshall, « la prospective économique », in revue économique volume 16, N°2, 1965, p.316.

19 Amélie Blom, Fréderic charillon, théories et concepts des relations internationales, paris, Hachette supérieur, p. 83.

Moussadji Mapangou Claude Armel Master II Dynamique Gestion et sécurité des espaces

transfrontaliers

12

indépendances traduisent à suffisance l'interdépendance des deux Etats dans la préservation de leur intérêt commun, celui de devenir des véritables leaders de la sous-région.

Deuxièmement, nous avons le libéralisme, il met en évidence la liberté des Etats dans leurs choix politiques, économiques voire religieux. Dans le cadre de notre étude, l'aspect économique sera pris en compte car, il pourra au mieux justifier le choix stratégique du Cameroun par le Gabon comme partenaire commercial privilégié au détriment des autres pays limitrophes.

Troisièmement, le transnationalisme celui-ci vient remettre en cause le monopole de l'Etat comme garant des intérêts économiques et commerciaux. Par cette théorie, nous voulons montrer le rôle d'acteurs autres que l'Etat qui imposent leur volonté et transpercent les lois et règlement en matière de commerce régis par les Etats et les communautés économiques régionales. Elle va nous permettre également pour ce qui est du commerce entre le Gabon et le Cameroun de mettre en évidence le commerce frontalier informel qui échappe au contrôle de l'Etat à travers des circuits parallèles développés par des commerçants mafieux. Ce commerce représente pour bon nombre d'experts une part non négligeable du commerce frontalier en Afrique centrale et une perte considérable pour les Etats. En dehors des acteurs individuels, nous avons aussi les acteurs collectifs tels que l'OMC, l'Union Européenne à travers les Accords de Partenariats Economiques (APE) qui influencent également le commerce en Afrique centrale. Pour le cas de l'Organisation Mondial du commerce, elle impose aux Etats et aux Communautés Economiques Régionales (CER) des nouvelles règles en matière de commerce international. Quant aux APE, ils marquent encore une fois de plus, la ferme volonté des Etats européens de s'implanter en Afrique et de contrôler les chaines de distributions en Afrique centrale. Cela peut se traduire par exemple par, l'accord collectif de partenariat économique entre l'Union Européenne et la CEMAC.

Quatrièmement, la nouvelle théorie du commerce international et de la croissance endogène pour Grossman et Helpmann, « l'ouverture permet d'augmenter les importations domestiques de biens et services qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à l'apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, le pays connaît un progrès technologique, sa production devient plus efficiente et sa productivité augmente. On s'attend alors que les économies plus ouvertes croissent à un rythme plus rapide que celles plus protectionnistes20 ». Par cette théorie, nous voulons montrer la nécessité pour le Gabon et le

20 FOUDA EKOBENA S.Y, « commerce intra-région et croissance économique : quels enjeux pour la sécurité alimentaire dans l'espace CEMAC » in contribution pour la conférence annuelle du projet d'analyse du commerce mondial (GTAP), Dakar, juin 2014, p.5.

Moussadji Mapangou Claude Armel Master II Dynamique Gestion et sécurité des espaces

transfrontaliers

13

Cameroun de libéraliser les échanges pour atteindre la croissance escomptée par le renforcement du commerce intracommunautaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand