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Approche par compétences et changement de paradigmes représentations d'un échantillon d'enseignants à  propos de leur métier, de l'apprentissage et de l'enseignement

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par Badya LAGE
Université de Rouen - Master recherche 2 2007
  

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II/ Changement de l'exercice du métier d'enseignant

A/ Métier vs profession :

L'adoption de l'approche par compétences ne nécessite pas seulement un changement de paradigme concernant le processus d'apprentissage et d'enseignement, elle nécessite aussi un changement dans la conception de l'exercice du métier d'enseignant. Actuellement, on parle plus d'une professionnalité que d'un métier. Astolfi (2003), définit « le métier », par le fait qu'il se caractérise par :

- la maîtrise d'un savoir faire stabilisé,

- l'application d'une gamme de routines disponibles, de gestes reproductibles.

- la recherche de réponses invariantes, dont les acteurs attendent qu'elles marchent,

- l'absence d'une analyse singulière de chaque situation,

- un investissement personnel limité.

Alors que la profession selon toujours le même auteur, suppose que dans certaines circonstances, l'exercice des tâches requises corresponde à une situation de résolution de problème. Même si le professionnel dispose de références théoriques et pratiques, il est appelé, sans cesse, à en reconstruire l'usage, du moment que les situations rencontrées

15 ibid

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changent et sont souvent inédites. C'est dans cette articulation singulière du connu et de l'inconnu, avec ce que cela suppose d'investissement personnel et d'originalité dans la réponse apportée que se manifeste leur professionnalité. (p.39). Le professionnel possède, selon Rouiller (2005) une connaissance approfondie des savoirs théoriques et pratiques liés à son métier. Aussi est-il capable d'agir en situation complexe dans l'exercice professionnel. Il peut rendre compte de son action, la décrivant et l'explicitant grâce à une démarche d'analyse compréhensive. Il construit son savoir professionnel par l'action et la réflexion dans et sur l'action.

Selon Chatel (2002) in Astolfi (p.39), l'enseignement est à penser comme une action située. Ce qui donne un sens positif à l'incertitude. Même si l'enseignant est clair sur ses objectifs et sur le dispositif qu'il va installer, la façon dont les élèves s'en empareront pour travailler reste incertaine. Selon cette auteure, la situation pédagogique n'est pas extérieure à l'enseignant, elle n'est pas le résultat d'un calcul froid. Elle reste inséparable de son être agissant car elle articule connaissance et expérience.

L'adoption de l'approche par compétence, nécessite de l'enseignant des créations dans ses pratiques pédagogiques. Créer des conditions et des situations afin de permettre à l'élève d'apprendre et de construire ses connaissances demande à l'enseignant un engagement dans un processus incertain selon une pédagogie d'incertitude. Cet engagement ne serait possible que si l'enseignant pense son métier en tant que profession, que si l'enseignant se considère comme un professionnel cherchant et développant des procédures d'analyse et de résolutions de problèmes et non comme un exécutant d'un métier, appliquant des routines et des démarches invariables.

Des obstacles à la professionnalité des enseignants peuvent s'expliquer par un manque d'autonomie laissé aux enseignants. Ils peuvent être expliqués aussi par l'usage de sens commun que fait l'enseignant de certaines idées pédagogiques et du vocabulaire qui leur est associé (Astolfi, 2003). La pensée commune s'analyse depuis Bachelard comme le jeu d'obstacles épistémologique qui fonctionnent d'abord en termes de facilité et d'économie mentale (Fabre, 1995 in Astolfi ; 2003 p.40). Dans ce sens, il deviendrait plus facile pour certains, et mentalement plus pratique :

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- D'envisager l'acte d'apprendre en termes réceptifs, plutôt que sur le mode d'un processus actif ;

- De pratiquer l'acte d'enseigner comme une explication transmissive, plutôt qu'en termes de médiation ;

- D'analyser les erreurs comme des défectuosités de l'élève, plutôt qu'en cherchant à en comprendre la logique sous jacente ;

- De se représenter la motivation comme une attitude exigible à l'entrée plutôt que résultant de reprises et d'éclairages multiples ;

- De penser des leçons qui se referment sur les notions à mémoriser, plutôt qu'ouvrant à la nouveauté intellectuelle ...

Cette commodité et cette facilité de raisonnement constitueraient des obstacles à l'acceptation et à l'engagement dans un changement et dans une innovation dans les pratiques des enseignants.

Cette conception sur l'exercice de métier semblerait donc avoir une relation avec la conception de l'apprentissage. Si cette dernière appartient au paradigme d'apprentissage, l'enseignant concevra son métier autrement et se considérera beaucoup plus comme un professionnel qu'un exécutant des programmes scolaires.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe