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Approche par compétences et changement de paradigmes représentations d'un échantillon d'enseignants à  propos de leur métier, de l'apprentissage et de l'enseignement

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par Badya LAGE
Université de Rouen - Master recherche 2 2007
  

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Partie I

Cadrage théorique

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Chapitre I

Conditions d'implantation d'un changement au niveau de réforme curriculaire

Avant d'aborder les conditions nécessaires à l'implantation d'un changement curriculaire, nous allons essayer de déterminer de quel type de changement il s'agit dans le cadre de la réforme du système marocain.

I/ Type de changement

Le changement planifié et imposé par la réforme du système éducatif marocain est un changement de pédagogie et de pratiques d'enseignement. Il fait partie des changements complexes parce qu'il concerne, entre autres, les objectifs, les méthodes d'enseignement et celles de l'évaluation. Ils correspondent de plus à un changement dans les valeurs des personnes et dans leur façon de voir les choses et de vivre des rapports avec les autres et avec le savoir. C'est un des changements de troisième type selon Perrenoud (1999). Un tel changement, contrairement à celui de structure de premier type ou de contenus du deuxième type, ne peut seulement se décréter mais il doit passer par une évolution des représentations, des identités, des compétences, des gestes professionnels et de l'organisation du travail. Sinon ces réformes ne provoquent aucun changement et perdent alors leur sens.

L'implantation d'une telle réforme nécessite un recours aux modèles de changement à perspective constructiviste.

II/ Conditions nécessaires au changement

Selon Fullan (2001)8, certains facteurs peuvent influencer le degré de l'implantation d'une réforme curriculaire (in L. Paquay 2002, p. 14). Ces facteurs correspondent aux : - Caractéristiques perçues du changement : la pertinence, la clarté des buts et des moyens de ce changement, la complexité, la qualité et la praticabilité du programme du changement. Le degré d'implantation du changement est accru par ces caractéristiques.

8 Le tableau résumant les différents facteurs influençant l'implantation d'une réforme curriculaire d'après Fullan est présenté en annexe.

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- Caractéristiques « locales » : les commissions scolaires, les conseils de gestion des établissements, les chefs des établissements et les enseignants. Jusqu'à quel degré ces acteurs éducatifs soutiennent et s'impliquent dans le changement.

- Facteurs externes : l'accompagnement des autorités publiques du changement.

Dans le système scolaire marocain, certaines conditions sont entrain de se mettre en place que ce soit au niveau des facteurs externes ou des caractéristiques locales. Des structures et liens viennent de se créer dans le cadre de cette réforme scolaire, tel que le conseil de gestion des établissements, l'intervention des autorités publics dans la gestion et le suivi de l'école...L'action de ces structures est encore à l'état embryonnaire.

Toutefois les facteurs en relation avec la perception du changement par les acteurs éducatifs sont encore à développer.

Parmi ces différents facteurs, l'enseignant, objet de notre recherche, est considéré comme le facteur le plus important dans l'application d'un changement surtout pédagogique. Dans ce cas, le degré d'implantation du changement est accru, d'après Fullan, dans la mesure où :

- Les enseignants sont engagés vers le changement ;

- Il existe des relations de collaboration, de soutien, de communication ouverte ;

- Un accompagnement des équipes et une formation sont assurés.

Pour ce dernier facteur, aucun accompagnement programmé ni formation continue

n'ont été assurés pour les enseignants du secondaire. Les visites de classes et les réunions pédagogiques réalisées par les inspecteurs ne peuvent répondre à ces objectifs, surtout que ces acteurs sont eux aussi en état de réforme et leur fonction de contrôle est encore dominante.

Également, l'organisation au niveau des établissements n'a pas connu de modification permettant la création des conditions d'une collaboration ou d'un travail en groupe entre les professeurs.

De ce fait, la question qui s'impose, c'est jusqu'à quel degré ces enseignants sont-ils engagés vers le changement ? D'autant plus qu'ils travaillent actuellement, depuis quelques années avec des instructions d'une approche par compétence.

Parler d'un engagement revient à parler d'une compréhension en profondeur des fondements de la réforme. Ainsi et selon Gather-Thurler (2000), un changement en

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éducation dépend de ce que les acteurs de l'école en pensent et en font, individuellement et collectivement. Il dépend de ce que ces acteurs ont compris de cette réforme. Ils s'impliqueraient davantage s'ils percevaient que les besoins visés par la réforme sont significatifs et que les conditions mises pour leur réalisation vont dans le sens de ces besoins (Huberman et Milles (1984). Le changement induit selon Fullan (2001) , n'a d'impact réel que s'il est signifiant pour les enseignants, s'ils en comprennent les finalités, adhèrent à ses orientations et s'approprient ses fondements, s'inscrivent dans une démarche d'apprentissage (Portelanc, 2004). Qu'en est-il donc de la compréhension des fondements de la réforme par l'acteur pédagogique marocain ?

La compréhension n'est pas suffisante à elle seule, d'autres changements doivent s'opérer chez l'acteur pédagogique. Comme nous l'avons déjà mentionné, les changements dans les pratiques d'après Perrenoud (1999), passent par une évolution des représentations, des identités, des compétences, des gestes professionnels et de l'organisation du travail.

Par conséquent, les perceptions qu'ont les acteurs pédagogiques en général et les enseignants en particuliers des changements et les représentations qu'ils ont construites sur les éléments de ce changement influenceraient l'implantation de la réforme. Cette influence peut être positive ou négative selon les représentations construites par les acteurs. Celles-ci constituent, d'après Donnay et Charlier (1991), un des noyaux à partir desquels se structurent les comportements d'enseignement et d'apprentissage. Elles peuvent constituer dans certains cas, des obstacles à la compréhension et à l'adoption de la pédagogie prescrite par la réforme.

Il apparaît ainsi primordial et important de déterminer comment les acteurs pédagogiques se représentent les éléments du changement comme une étape importante dans l'implantation de la réforme. Quelles représentations ont nos acteurs pédagogiques, plus précisément les enseignants vis-à-vis de l'approche adoptée par le système scolaire marocain ?

Aborder ce problème, nous permettrait d'approcher un des facteurs les plus importants influençant l'implantation d'une réforme scolaire curriculaire selon Fullan. De plus, la détermination et l'analyse des représentations des enseignants sur certains éléments de la réforme nous permettraient de mieux cibler la formation continue et l'accompagnement des enseignants.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld