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Activités de reconstruction économique et sociale pour l'autonomisation de la femme à  Bangui et ses environs.

( Télécharger le fichier original )
par Ulrich Martial Bienvenu SANDY
Université de Bangui - Master 2 en Action Humanitaire et Développement 2015
  

Disponible en mode multipage

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Sommaire

Dédicace .............................................................................................................

ii

Remerciements ....................................................................................................

iii

Liste des sigles et abréviations ................................................................................

iv

Résumé ..............................................................................................................

vi

INTRODUCTION GENERALE .............................................................................

1

CHAPITRE 1 : RAPPORT DE STAGE ................................................................

5

 

Introduction .............................................................................................

5

 

I. CADRE DU STAGE ACADEMIQUE ET ELEMENTS DE COMPREHENSION .....

6

 

II. ETUDE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION A FORT IMPACT ECONOMIQUE SUR LE REVENU DES FEMMES ET FILLES ........................

17

 

Conclusion ...............................................................................................

23

CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ET D'AUTONOMISATION DE LA FEMME............

24

 

Introduction ..............................................................................................

24

 

I. APPROCHES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES ....................................

25

 

II. ETAT DES LIEUX DE LA RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE ET DE L'AUTONOMISATION DE LA FEMME .......................................................

34

 

Conclusion ..............................................................................................

45

CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA FEMME A BANGUI ET SES ENVIRONS ..........................................................................

46

 

Introduction ...............................................................................................

46

 

I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE .................................................

47

 

II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS ...............................................

59

 

Conclusion ..............................................................................................

77

CONCLUSION GENERALE ..............................................................................

78

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................

80

TABLE DES MATIERES ..................................................................................

82

ANNEXES ........................................................................................................

84

DEDICACE

En mémoire de notre feue mère BANGUIDET Marie Florence

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier notre Directeur de Mémoire, Pr. Emmanuel MBETID-BESSANE, Doyen de la FASEG, Directeur du LERSA et responsable du Master Action Humanitaire et Développement (AHD), pour l'ouverture d'esprit qu'il nous a apportée à travers ses conseils et orientations et pour son goût à donner à la jeunesse estudiantine tous les outils nécessaires à son insertion professionnelle. Que tous les enseignants de la Faculté des Sciences Economique et de Gestion de l'Université de Bangui, en particulier les intervenants du programme AHD dont Félicie Chevalier, Professeur Associée au LERSA, trouvent ici l'expression de nos remerciements pour le savoir qu'ils nous ont transmis.

Nous remercions l'ensemble du personnel de la Mission de International Rescue Committee (IRC) de Centrafrique pour leur disponibilité, leurs qualités humaines et la confiance qu'ils nous ont témoignée durant notre stage. Nous remercions plus particulièrement notre tutrice de stage Salma Ben Aïssa pour sa bienveillance et sa diligence de nous avoir accepté en stage au sein de l'IRC et son accompagnement dans les recherches qui nous ont permis de réaliser un travail enrichissant.

Nous tenons à remercier tous ceux qui, de loin ou de près, ont contribué à notre formation et à l'aboutissement de notre objectif académique, notamment l'Ambassade de France en Centrafrique pour ses appuis multiformes à la création et à l'accompagnement du Master AHD. Enfin nous remercions toutes les personnes qui ont accepté de répondre à nos différentes questions.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACTED

:

Agence d'Aide à la Coopération Technique et de Développement

ACFPE 

:

Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l'Emploi

AGR 

:

Activités Génératrices de Revenu

AHD 

:

Action Humanitaire et Développement

APEC 

:

Sigle anglais de la Coopération Economique pour l'Asie-Pacifique

Arndt 

:

Arrondissement

ASNU

:

Agences du Système des Nations Unies

BAD 

:

Banque Africaine de Développement

BCR 

:

Bureau Central du Recensement

BM 

:

Banque Mondiale

CFW

:

Cash For Work (Travail Contre Payement)

CEDEF 

:

Convention sur l'Elimination de la Discrimination à l'Egard des Femmes

CMP 

:

Commission Mouvement de la Population

CNI 

:

Comité National des Investissements

CPIA 

:

Comité Permanent Inter Agence

CYPD 

:

Protection et Développement de Jeune Enfance

DRC

:

Danish Refugee Council

DSRP 

:

Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

ERD 

:

Relèvement et Développement Economique

FASEG 

:

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

GUFE 

:

Guichet Unique de Formalité des Entreprises

Hab.

:

Habitant

HNO 

:

Humanitarian Needs Overview (Aperçu des Besoins Humanitaires)

HRP 

:

Humanitarian Response Plan

ICASEES 

:

Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales

IDH 

:

Indice du Développement Humain

IIG 

:

Indice des Inégalités du Genre

IRC 

:

International Rescue Committee

JPN 

:

Jeunesse Pionnière Nationale

LERSA 

:

Laboratoire d'Economie Rurale et de Sécurité Alimentaire

MSSC 

:

Moyens de Subsistance et Stabilisation des Communautés

OCDE 

:

Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OCHA 

:

Office of Coordination Humanitarian Affaires (Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires

OFDA

:

Office of Foreign Disaster Assistance

OMD 

:

Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONG 

:

Organisation Non Gouvernementale

ONU 

:

Organisation des Nations Unies

OIT 

:

Organisation Internationale du Travail

PAF 

:

Protection et Autonomisation de la Femme

PDI 

:

Personne Déplacée Interne

PME/PMI 

:

Petites et Moyennes Entreprises/Industries

PNPEE 

:

Politique Nationale de Promotion de l'Egalité et de l'Equité

PNUD 

:

Programme des Nations Unies pour le Développement

PURD 

:

Programme d'Urgence pour le Relèvement Durable

RCA 

:

République Centrafricaine

RDC

:

République Démocratique du Congo

SIDA

:

Swedish International Development Cooperation Agency

SV

:

Stichting Vluchteling

UA

:

Union Africaine

UNHCR 

:

Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés

UNICEF 

:

Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

UNPC 

:

Union Nationale du Patronat Centrafricain

VBG/GBV 

:

Violence Basée sur le Genre / Gender Bases Violence

RESUME

En 2013, la Centrafrique atteint l'apogée de la crise vécue depuis plusieurs décennies amenant l'ONU à déclarer le niveau 3. Malgré la désactivation du niveau 3 en Mai 2015 après que quelques avancées aient été observées dans la gestion de la crise, la situation humanitaire reste volatile et incertaine. L'interférence des phases d'urgence et du développement constitue un frein au processus de reconstruction et rend complexe cette crise. Une telle situation exige des acteurs humanitaires et du développement, la mise en oeuvre des actions d'appui au relèvement et de lutte contre la pauvreté qui prévoient d'éventuelle situation d'urgence en promouvant un équilibre social intercommunautaire. La qualité des ressources humaines et l'implication de toutes les populations (femmes, hommes, filles et garçons) sont les facteurs incontournables de gestion de cette période. D'où l'intérêt de ce travail qui relève la nécessité de la participation de la femme au processus de reconstruction économique et sociale du pays, en tant qu'actrice de développement. Il étudie les types d'activités susceptibles de renforcer le leadership de la population féminine et de contribuer à son autonomisation financière afin de la rendre plus participative.

SUMMARY

In 2013, Central African Republic reached its highest point in crisis since many decades causing the UN to declare the level 3. Despite the downgrade from level 3 in May 2015 as well as some progress in crisis' management, the humanitarian situation still remains volatile and uncertain. The back and forth between emergency and development phases has been an obstacle to the reconstruction process and continues to make this crisis complex. This situation requires humanitarian and development actors to implement actions to support recovery and the fight against poverty which provide for possible emergencies by promoting inter-community social balance. The quality of human resources and the involvement of all people (women, men, girls and boys) are the essential factors for managing this period. Therefore, this work reinforces the importance of women's participation not only in the process of economic and social reconstruction of the country but also as an actor for development. It examines both the types of activities that strengthen the leadership of the female population and what contributes to their financial autonomy in order to make them more participatory citizens of the country.

INTRODUCTION GENERALE

Catastrophes naturelles, attaques terroristes et conflits armés sont autant de maux qui caractérisent l'histoire du 21ème siècle et dont on ne peut passer un seul jour aujourd'hui sans que les médias en parlent. Les gens se battent, violent et tuent au nom de l'identité ethnique, religieuse ou des intérêts politiques et économiques. Les conditions de vie des populations des zones de ces crises et leurs moyens de subsistance se dégradent de jour en jour. La RCA s'inscrit dans la catégorie des Etats victimes de conflit armé.

En effet, pays enclavé et potentiellement riche en ressources naturelles non encore exploitées, la République Centrafricaine a connu plusieurs crises militaro-politiques dont la plus redoutable est celle de Décembre 2012 qui a ouvert la voie à différentes séries d'attaques avec un impact considérable sur les tissus économique et social du pays, caractérisées par : (i.) les mouvements massifs de 838 000 déplacés internes des zones de conflits vers les zones stables et de 268.000 Réfugiés (CMP, 2014) ; (ii.) la perte des biens, des moyens de subsistance, des outils de production des ménages et des PME/PMI ; (iii.) des tueries : plus de 2000 décès (OCHA, 2014) et des cas de violence basée sur le genre ; iv. la destruction et le pillage des édifices publics et privés : des milliers de maisons détruites (UNHCR, 2014). Les femmes et les enfants ont été les principales victimes de ces conflits qui ont encore des impacts visibles, ressenties par les difficiles conditions de vie sur toute l'étendue du territoire, la dégradation des infrastructures socio-économiques, la dégradation de la cohésion sociale et les difficultés des acteurs économiques - femmes et jeunes du secteur informel - à reprendre leur activité.

La connotation ethno-religieuse qu'a prise la crise centrafricaine de 2013 a été, d'un côté, une raison pour les bandes armées de s'en prendre violemment aux éleveurs (majoritairement musulmans) avec des conséquences multiples et, de l'autre côté les représailles d'autres groupes armés sur les populations agricoles les empêchant ainsi d'accéder à leur champ et les contraignant à quitter leur lieu de vie. Ces situations ont causé de lourdes pertes à l'agriculture, à l'élevage, a ébranlé la cohésion sociale entre les communautés et a mis à rude épreuve la cohabitation entre les agriculteurs et les éleveurs. L'agriculture et le petit élevage, principales sources d'activités et de revenus sur l'ensemble du territoire, souffrent à la fois de l'insécurité, de la mauvaise qualité et du manque d'intrants (semences, engrais) ainsi que de l'absence d'opportunités pour leur commercialisation. Les autres activités économiques dominées par le petit commerce restent marginales.

Face à la recrudescence des évènements et à l'augmentation du nombre des déplacés, l'ONU a déclaré en décembre 2013 le niveau 3 de la crise pour permettre la fourniture accélérée et à grande échelle de l'assistance et de la protection aux personnes dans le besoin à travers l'augmentation des capacités d'intervention et le renforcement du leadership humanitaire. Ce qui a ouvert la voie à la présence massive d'acteurs humanitaires où le nombre d'ONG est passé de 47 en Décembre 2013 à 105 en Octobre 2014. Le 13 mai 2015, le Comité Permanent Inter Agence (CPIA), a désactivé le niveau 3 de la crise Centrafricaine1(*), donnant ainsi lieu à une nouvelle orientation dans sa gestion et exigeant aux acteurs présents sur le terrain d'initier des projets qui vont dans le sens de reconstruction économique et de la stabilisation des communautés. Les actions à mener dans ce contexte de relèvement visent à lutter contre la pauvreté et à promouvoir un équilibre social intercommunautaire. Cette lutte contre la pauvreté et pour l'équilibre social repose sur la qualité des ressources humaines et se réalise à travers une forte mobilisation de toutes les couches sociales de la population (femmes, hommes, filles et garçons).

Cependant, l'analyse des données recueillies sur le terrain pour encourager la reconstruction du pays relève de profondes disparités entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs clés du développement, bien que l'autonomisation de la femme soit le sujet de réflexion recommandé par les Nations Unies en 2015 et que la population centrafricaine est majoritairement féminine (50,2%). L'indice d'inégalité de genre est de 0,4692(*), classant la RCA au 40ème rand des pays africains. Le taux d'analphabétisme des femmes est très élevé (68% de femmes contre 46,2 % d'hommes). Les femmes sont plus actives dans le milieu informel, mais leur contribution à la richesse nationale est toujours minimisée, voire même négligée. La pauvreté touche plus les femmes que les hommes : bien avant la crise, 81 % des femmes sont pauvres en milieu rural contre 69% des hommes. La pauvreté d'existence affecte la moitié des ménages centrafricains (50,3%). En 2015, 2.519.115 personnes (50,2% de femmes et 49,8 d'hommes) ont besoin d'assistance humanitaire en Centrafrique (HNO, OCHA, 2015). Parmi eux, 453.262 (50,2% de femmes et 49,8 d'hommes) résident à Bangui.

Face à ces situations, on est tenté de s'interroger sur une probable corrélation qui pourrait exister entre l'importance numérique de la population féminine, l'inégalité entre le genre et le taux élevé de la pauvreté en Centrafrique. Une tentative de réponse à ce problème est d'appuyer le pouvoir économique des femmes. La question que l'on est en droit de se poser dans le contexte actuel de relèvement de la RCA est celle de savoir comment les activités de reconstruction économique et sociale contribueraient-elles à la promotion du genre en RCA en vue de faire de la femme centrafricaine une vraie actrice du développement ? Cette interrogation a orienté notre choix du stage pour la rédaction de notre mémoire de fin d'étude.

En effet, la validation de notre diplôme de Master 2 nécessite la soutenance d'un mémoire de stage que nous avons réalisé à International Rescue Committee (IRC). Nous avons eu l'occasion, au cours de notre stage, d'échanger avec les bénéficiaires des activités d'IRC afin de connaître leur appréciation des appuis reçus et d'évaluer leurs besoins. La réalisation de notre mémoire exigeait de nous un accès total à la documentation de l'IRC. Ce qui nous a été rendu facile grâce à l'implication de notre tutrice sur qui nous avons compté et sur les conseils et les avis de tous les staffs IRC qui n'ont pas hésité à répondre à nos multiples questions. Nous avons également assisté aux réunions du Cluster Moyens de Subsistance et Stabilisation des Communautés (MSSC), un des groupes sectoriels des Nations Unies qui regroupe tous les acteurs de mise en oeuvre des activités dans les secteurs de cohésion sociale et de relèvement précoce. Enfin, nous nous sommes documenté sur le contexte centrafricain, sur les actions déjà menées par IRC et d'autres acteurs, et spécifiquement les actions réalisées dans le domaine d'autonomisation de la femme. Ce qui nous a permis de constater que de nombreuses activités ont été réalisées en vue d'appuyer l'autonomisation de la femme et/ou d'encourager la promotion du genre, mais elles se limitent à l'intervalle de la période du projet sans un mécanisme de suivi dans le moyen terme. Aussi, l'impact des crises qu'a connues la RCA a été principalement analysé, jusqu'à présent, en fonction des mouvements de populations et de la division au sein des communautés religieuses, la destruction du tissu économique et le rôle de la femme, en tant que pièce maîtresse du relèvement économique, semblent relayer au second plan. Les constats et interrogations qui précédent nous ont amené à formuler notre thème sur « les activités de reconstruction économique et sociale pour l'autonomisation de la femme à Bangui et ses environs ».

Beaucoup d'activités ne sont jusque-là menées que pour encourager les moyens de subsistance des communautés, bien que le pays se trouve déjà dans une phase de transition entre la crise et le développement.

Il est donc nécessaire d'envisager l'orientation des projets d'appui à la relance économique vers des actions ayant un fort impact économique et social dont les acquis pourront être perduré dans le temps avec des stratégies et des mécanismes de suivi qui existeront même au delà de la durée de vie des projets. Notre mémoire s'inscrit dans ce contexte et va constituer une solide base de réflexion pour les projets à venir en matière de l'autonomisation de la femme et de la promotion du genre. Il va s'intéresser aux types d'activités susceptibles de renforcer le leadership de la population féminine tout en contribuant à son autonomisation financière afin de la rendre plus active dans le processus de la reconstruction. Ce travail concerne uniquement les conditions économiques et sociales de la femme en tant qu'actrice de développement. Nous ne développerons pas les analyses par rapport aux trois dimensions d'analyse du genre (Santé, autonomisation et emploi) ni à une analyse complète du genre, dans toutes ses composantes. Nous pensons être en mesure, durant ce temps passé à l'IRC, de mettre à contribution nos expériences et compétences techniques afin de mettre en oeuvre de tels projets, étant recrutée par l'organisation, pour quelques mois supplémentaires.

Dans un premier chapitre, après avoir présenté le cadre du stage académique, ses activités en lien avec notre sujet d'étude et les éléments de compréhension, nous ferons une brève description de l'étude sur les activités de reconstruction économique à fort impact économique sur le revenu des femmes et filles que nous avons réalisée. Dans un deuxième chapitre, nous parlerons des principaux défis du relèvement économique en RCA dont laquelle partie on présentera les approches conceptuelles et théoriques de notre travail ainsi qu'un état des lieux de la promotion du genre et de l'autonomisation de la femme. Dans un troisième chapitre, enfin, nous présenterons les résultats de notre étude de terrain qui nous amène à énumérer les activités à fort impact économique et social et à décrire comment on peut les mettre en oeuvre avec des mécanismes de suivi sur le long terme.

CHAPITRE 1 : RAPPORT DE STAGE

Introduction

Ce premier chapitre traite de notre stage réalisé à International Rescue Committee (IRC) dans le cadre de notre Master 2 Actions Humanitaire et Développement à l'Université de Bangui en vue de rédiger ce mémoire. Dans une vision de travailler sur une thématique liant la reconstruction économique et sociale et l'autonomisation des femmes, nous avons accepté le stage qu'offre IRC avec pour missions : la réalisation d'études sur le genre, la participation à la préparation de réponses à un appel humanitaire, la conception d'outils de suivi de Projets et la participation à la mise en oeuvre, au suivi et à l'évaluation des activités de Relance économique. Notre stage avait donc une double facette, une facette conceptuelle qui est le montage des projets et une facette opérationnelle qui a consisté à appuyer la mise en oeuvre et le suivi des activités du programme Relèvement et Développement Economique. Ce qui nous a permis de mettre en pratique nos compétences acquises pendant deux années d'études et nos expériences extra-académiques.

Organisation de renommée internationale et spécialisée dans l'aide humanitaire et le développement post-conflit, IRC met en oeuvre des activités qui visent la protection des femmes et la relance des activités économiques dans le but de stimuler l'autonomisation de la femme et de faciliter le retour des PDI et leur stabilisation dans les quartiers/villages de retour. Plusieurs projets ont été mis en oeuvre en 2015 pour contribuer à l'atteinte de ces objectifs. Nous sommes intéressé par les activités d'autonomisation des femmes pour étudier leur impact sur le développement du leadership féminin et leur contribution à la reconstruction économique et sociale de la RCA.

Dans ce chapitre, nous ferons dans un premier temps une brève présentation de notre structure d'accueil particulièrement de ses différentes activités en lient à notre thématique et de notre mission pendant les six 06 mois que nous y avons passé. Dans un second temps, nous parlerons de l'étude sur les activités à fort impact économique et social sur l'économie des femmes qui a été l'objet de notre travail. Dans un troisième temps, enfin, nous parlerons de la compréhension de notre position de stage, en tant que Gestionnaire des Subventions Adjoint.

I.CADRE DU STAGE ACADEMIQUE ET ELEMENTS DE COMPREHENSION

I.1. Contexte de stage

Ce stage s'inscrit dans le cadre de notre formation académique en vue de préparer la soutenance de notre mémoire de Master 2. Nous avons donc été accueilli au sein de l'International Rescue Committee où nous avons commencé notre stage le 20 juillet 2015 en développement des projets et mobilisation des ressources en assistant le Gestionnaire des Financements. Une position qui nous a permis de comprendre les enjeux de développement du projet et de mobilisation des ressources, surtout dans un contexte humanitaire comme celui de la RCA.

En effet, présenter des pistes de solution aux conséquences de la crise humanitaire en termes clairs et suffisamment convaincants susceptibles de mobiliser les acteurs de mise en oeuvre et les bailleurs de fonds autour des activités de reconstruction s'est avéré une tâche délicate, la crise centrafricaine étant une goutte d'eau dans un flot de crise dans le monde. La RCA traverse une crise structurelle profonde et continue, dont les conséquences humanitaires ont été amplifiées par plusieurs années de non gouvernabilité et aggravées par la rébellion armée depuis décembre 2012. La RCA souffre depuis des décennies d'une instabilité institutionnelle marquée par une succession de mutineries, des tentatives de coup d'état dont deux réussies en 2003 et 2013. Le 24 mars 2013, l'alternance politique s'est opérée sur fond de conflit armé particulièrement dévastateur sur les plans politique, humanitaire, sécuritaire, économique, militaire et surtout social. En 2015, 4,8 millions3(*) d'habitants - soit 100% de la population - vivent dans les zones de conflit et 2,7 millions4(*) - 56% - ont besoin d'assistance humanitaire (OCHA, 2015). Face à cette situation et aux contraintes de mobilisation des ressources financières vers la Centrafrique, il y a une nécessité d'orienter les actions de reconstruction vers des activités pilotes suivant une approche participative intégrée pour que les acquis des services offerts perdurent dans ce contexte humanitaire volatile.

La compréhension de notre travail nécessite une description succincte de la mission de notre structure d'accueil et de ses activités en lien avec notre thématique ainsi qu'une visibilité sur notre mission, particulièrement la compréhension du travail et le lien avec notre formation en Action Humanitaire et Développement.

a. IRC en Centrafrique et ses valeurs

Fondé en 1933 à l'initiative d'Albert Einstein pour aider les opposants à Adolph Hitler, International Rescue Committee (IRC) est une Organisation Non Gouvernementale de renommée internationale, spécialisée dans l'aide humanitaire et le développement post-conflit. Son siège est aux Etats Unis d'Amérique, avec des Bureaux de liaison à Genève et à Bruxelles. Présent dans 40 pays, IRC fournit une assistance aux réfugiés, déplacés et aux communautés victimes d'oppression ou de conflit à travers le monde. Il répond aux pires crises humanitaires de la planète et aide les gens à survivre en renforçant leur résilience et à prendre le contrôle de leur avenir. Il s'engage à respecter les principes de liberté, de dignité humaine et d'autonomie. Cet engagement s'exprime notamment dans l'aide humanitaire d'urgence, la protection des droits humains, le développement post conflit, l'assistance à la réinstallation et le plaidoyer.

IRC a entamé son intervention en Centrafrique en février 2007 en ouvrant deux bases à Bangui et à Bocaranga en vue de fournir une assistance aux réfugiés, déplacés et aux communautés victimes des conflits. En 2008, s'ouvre une troisième base à Kaga Bandoro. Il s'efforce à rester neutre et impartial dans ses actions et travaille dans quatre domaines, notamment : Protection et Développement de Jeune Enfance (CYPD) ; Protection et Autonomisation de la Femme (PAF) ; Relèvement et Développement Economique (ERD) et Santé.

ü Les valeurs de l'IRC et les principes humanitaires

La promotion et le respect des principes humanitaires pendant la réponse sont au centre des interventions de l'IRC. Les actions se font dans le strict respect des principes humanitaires qui offrent les bases de l'action humanitaire, notamment :

- Neutralité : Les acteurs humanitaires agissant au nom de l'IRC ne doivent pas prendre parti pendant les hostilités ni se lancer dans des polémiques de nature politique, raciale, religieuse ou idéologique.

- Humanité : Toutes les interventions de l'IRC visent à alléger les souffrances humaines. L'objectif d'une action humanitaire étant de protéger la vie et la santé humaines et de garantir le respect des êtres humains.

- Indépendance : IRC est indépendant de toute visée politique, économique, militaire ou autre dans les zones où il intervient.

- Impartialité : Les interventions de IRC sont menées uniquement sur la base des besoins sans faire de distinction entre nationalités, races, genres, religions, croyances, classes ou opinions politiques. Les staffs d'IRC s'appliquent à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux personnes les plus vulnérables.

Outre ces principes, les interventions de l'IRC obéissent aux trois piliers fondamentaux de toutes les interventions humanitaires, que sont : acceptance ; Protection et redevabilité. De façon spécifique, les interventions de l'IRC satisfont aux trois valeurs internes que tout employé est sensé respecter et promouvoir que sont : Service, Responsabilité et Protection. Ces principes et valeurs occupent une place centrale dans l'établissement et le maintien de l'accès aux populations touchées dans le contexte du conflit armé en Centrafrique.

b. Les activités de l'IRC pour l'autonomisation de la femme

Depuis Décembre 2013, les conflits armés conduisent des centaines de milliers de personnes à se déplacer de leurs maisons vers des sites, la brousse ou encore vers les pays voisins de la Centrafrique. Des droits des femmes et des enfants ont été bafoués, des biens socio-économiques ont été perdus. IRC a réagi en fournissant une aide vitale dans les zones de crise (Nana Gribizi, Kemo, Ouham Péndé et les périphériques de Bangui) sans délai, sachant que l'assistance rapide sauve des vies. Chaque jour, IRC travaille à restaurer espoir et dignité à des centaines de personnes en mettant en oeuvre, de Janvier 2014 en Mars 2015, un Projet de Protection et d'Autonomisation de la Femme dont l'une des activités a été l'appui en exercice des AGR, avec un appui financier de l'UNICEF. 14 groupements de 25 femmes ont été sélectionnés dans 7 sites des PDI de Bangui et Bimbo. IRC a mis en place une stratégie qui a consisté à intégrer parmi les bénéficiaires d'autres femmes non victimes, afin d'assurer la protection de l'identité des victimes. Au lieu de créer des groupements des victimes des GBV, IRC a opté pour la création des groupements des AGR pour éviter la discrimination des femmes victimes des VBG. Ainsi, les 25 membres d'un groupement sont constitués de 15 victimes de GBV et 10 autres femmes non victimes. Deux types d'AGR ont été proposés aux bénéficiaires, à savoir la saponification et le tricotage. De telles activités ont été d'une importance pour les bénéficiaires en ce sens que beaucoup de femmes connaissent faire le savon à travers la forte mobilisation mise en place par les équipes d'IRC autour des activités. Ces deux types d'activités proposées par l'équipe IRC ont toutefois été critiqués par les femmes bénéficiaires qui pensent qu'elles ne sont pas associées dans l'identification des activités, nous confie une bénéficiaire.

c. Financement des activités et partenariat

a. Financement des activités

Comme toutes les ONG Internationales installées dans le pays, le financement d'IRC Centrafrique provient de son siège sis aux Etats Unis (New York). Outre cette source, IRC noue un solide partenariat avec ses bailleurs et donateurs traditionnels au niveau international. Pour l'année 2015, IRC met en oeuvre onze projets dont cinq (05) sont financés au niveau international par :

- Office of Foreign Disaster Assistance (OFDA) - US Agency for International Development ;

- Stichting Vluchteling (SV) ;

- Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA) ;

- Steven Klinsky ;

- EuropeAid.

Au niveau national, IRC Centrafrique travaille en partenariat avec les Agences du Système des Nations Unies, notamment l'UNFPA, l'UNICEF, le PAM et l'UNHCR qui ont financé certaines activités en 2015.

b. Partenariat et relations avec les ONG locales

IRC a, en interne, une équipe partenariat en charge des relations avec les organisations locales. Cette équipe est un volet du Programme Protection et Autonomisation de la Femme. Pour 2015, IRC travaille en partenariat avec 19 ONG Nationales pour réaliser 26 Projets sur financement Fonds Békou avec 15 projets et un autre financement du CHF avec 11 projets. Le partenariat IRC - ONG locales s'inscrit dans un cadre du renforcement des capacités organisationnelles et fonctionnelles de ces ONG et consiste à identifier leurs faiblesses afin d'apporter des appuis technique et financier pour réaliser les projets auxquels ils ont sous-traité. Les activités menées dans ce cadre de partenariat touchent trois secteurs (AGR, Protection et GBV) et sont menées dans l'une des 6 zones suivantes : Kemo, Nana Gribizi, Ouham Péndé, Bangui, Bimbo et Begoua. Tous les projets réalisés en partenariat avec les ONG locales sont suivis à deux niveaux, par le partenaire lui-même qui est responsable de mise en oeuvre et, ensuite, par IRC. Les difficultés rencontrées par l'équipe IRC pour ce volet sont d'ordre sécuritaire avec la dispersion des membres des organisations partenaires et les mouvements limités dans les zones d'intervention rendant inaccessible les sites des bénéficiaires.

I.2. Objet, terrain de stage et activités

a. Objet et terrain de stage

o Objectifs de stage

Comme objectifs pédagogiques, ce stage nous a permis de :

- Découvrir le cycle de gestion d'un projet d'une ONG Internationale ;

- Connaître et concevoir des outils de gestion de projet humanitaire ;

- Réaliser des outils d'enquête et d'activités et

- Produire un rapport de stage en fin de période.

Sur le plan professionnel, ce stage nous a permis d'acquérir les compétences pratiques en complément des connaissances théoriques acquises à l'université. Nous avons ainsi vu nos compétences académiques et nos expériences professionnelles renforcées.

o Terrain de stage

Nous étions basé au Bureau de l'IRC à Bangui et nous avons eu à travailler sur les activités du programme ERD mis en oeuvre dans la ville de Bangui (3ème et 6ème Arrondissement) et ses environs (quartiers de Bimbo).

La prise de pouvoir par la Séléka en mars 2013 a entraîné la dégradation d'une situation humanitaire déjà difficile, plongeant la capitale centrafricaine (Bangui) et ses environs dans une nouvelle crise à la fois sécuritaire, politique et humanitaire, aggravée par la violence et les violations massives des droits de l'homme. Ces évènements ont entrainé la formation d'une résistance armée locale des groupes dits anti-balaka qui ont pu lancer, en décembre 2013, une offensive sur la capitale, Bangui. Cette situation a créé des déplacements massifs de population au niveau national. A Bangui, en décembre 2013, on dénombrait environ 309,489 personnes déplacées internes5(*). Malgré une tentative au retour progressif observée dans les Arrondissements 3 et 5 de Bangui grâce à une forte mobilisation de la communauté internationale pour permettre aux déplacés retournés de trouver des solutions alternatives, l'environnement sécuritaire se détériorait de jour en jour. La capitale Bangui et la Préfecture de l'Ombella M'poko forment, avec Kemo, Ouham, Mbomou et Haut-Mbomou, les zones de déprise, caractérisées par un solde migratoire négatif (départs plus nombreux que des rentrées). L'Ombella M'poko constitue l'une des régions aux économies agricoles, mais complètement détruites par les effets de la crise qui a affecté les moyens d'existence des populations qui sont contraint vers la fin de 2014 à adopter les stratégies de crise6(*).

b. Missions confiées et activités réalisées

o Missions confiées

Aux termes de la convention de stage, nous avons pour missions :

- la participation à la préparation d'une réponse à un appel humanitaire ;

- la réalisation d'une étude sur le genre ;

- la réalisation d'une cartographie du processus d'un plan humanitaire et

- l'implication dans les activités de relèvement économique.

o Activités réalisées

Les activités que nous avons réalisées ont dépassé celles qui nous ont été confiées. Nous avons vu notre mission évoluer, allant jusqu'à assurer, pendant un mois, l'intérim du Coordonnateur du Programme Relèvement et Développement Economique lors de son congé professionnel. Durant six mois, nous avons travaillé auprès du Gestionnaire des Financements qui est notre Manager direct et nous avons également été un support pour les équipes programmes, particulièrement les programmes PAF et ERD.

Les activités que nous avons réalisées ont été :

- Participation à la préparation d'une réponse à un appel humanitaire

ü Présentation des Projets Santé IRC sous financement UNICEF et CHF à la réunion du Cluster Santé ;

ü Elaboration du « Projet d'autonomisation de la femme pour renforcer la résilience et le relèvement durable des communautés affectées par les crises à Bangui, Bocaranga et Kaga Bandoro » ;

ü Révision de la Note conceptuelle Sécurité alimentaire d'IRC du « Projet soutien à la sécurité alimentaire et appui à la résilience des ménages vulnérables et des ménages retournés dans la Nana Gribizi » ;

ü Participation à la réunion d'ouverture du financement et présentation d'un exposé sur les clauses contractuelles du Projet GW077 UNICEF-IRC ;

ü Rédaction du premier rapport narratif du « Projet d'appui à la sécurité alimentaire, de renforcement des moyens de subsistances et de protection des personnes déplacées et affectées par le conflit en Centrafrique » ;

ü Participation à deux réunions de révision budgétaire des projets ;

ü Participation à la préparation de réponse aux appels à projet de Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA) 4 et RRM.

- Implication dans les activités de relèvement économique

ü Formation des membres des équipes ERD ;

ü Formation des membres des comités de sélection sur les critères du projet, leur rôle et l'importance de leur implication.

ü Participation à l'Atelier de Formation sur la base des données 4w ;

ü Participation au processus du recrutement des staffs ERD ;

ü Elaboration d'un plan de travail des activités de Cash For Work (CFW) ;

ü Elaboration des Termes de Référence des activités du Cash For Work ;

ü Appui à l'équipe ERD pour la mise en oeuvre des activités de CFW ;

ü Organisation des réunions de présentation des activités du cash for work aux autorités locales, leaders communautaires et aux populations des 3ème et 6ème Arrondissement et de Bimbo ;

ü Intérim du Coordonnateur ERD durant tout le mois de Septembre ;

- Réalisation d'une étude sur le genre et des outils d'enquête

ü Elaboration du document de problématique genre en Centrafrique ;

ü Réalisation du formulaire d'enquête pour préparer le projet ECHO.

- Réalisation d'une cartographie du processus d'un plan humanitaire

ü Réalisation de la cartographie des zones d'intervention d'IRC ;

ü Réalisation d'un planning de suivi des projets d'IRC.

- Autres activités réalisées

ü Traduction et harmonisation en français de la version anglaise de la convention de collaboration IRC/Sous-traitant ;

ü Représentation d'IRC aux réunions des Clusters Santé, Sécurité Alimentaire et Moyens de Subsistance et Stabilisation des Communautés ;

ü Réalisation de la cartographie des zones d'intervention d'IRC ;

ü Traduction en anglais du rapport d'évaluation rapide à Mbotonga.

Nous avons voulu effectuer ce stage à IRC dans le but d'avoir une vue d'ensemble des enjeux de développement de projet et de mobilisation des ressources ; de nous initier aux différentes techniques de développement et de gestion des projets ; d'être en prise directe avec les réalités du terrain et d'envisager à la fin de notre stage une proposition de projet finançable. Etre stagiaire dans notre spécialité au sein d'une ONG Internationale, telle qu'IRC, nous a facilité une large compréhension de la vie humanitaire et des risques liés aux métiers. A titre personnel, la motivation a été au centre de nos activités. En effet, ce stage nous a donné l'opportunité de mettre à profit notre formation et d'être utile à IRC. Nous avons pu faire la différence entre l'exigence académique, la réalité et les besoins du terrain. Ce stage nous a permis d'étendre et d'approfondir nos connaissances et de nous en servir en réalisant des documents synthétiques et directement utilisables par notre hiérarchie et les équipes programmes.

c. Difficultés rencontrées

Difficultés

Solutions apportées

1. Un déficit de communication entre les départements et une faiblesse de communication entre les équipes d'une part et entre les responsables hiérarchiques et leurs subalternes. Aussi, au niveau de Bangui, nous avons remarqué un grand problème de communication externe avant la mise en oeuvre des activités du volet ERD de SV que nous avons appuyé à lancer les activités, envers les responsables communautaires.

1.1. Organisation des réunions de présentation du Projet aux autorités municipales avant d'aller vers les Chefs de Quartier.

1.2. Il serait souhaitable que dans l'avenir, avant le lancement des activités d'un projet -surtout multisectoriel comme celui de SV- une réunion de présentation soit organisée par les Coordonnateurs de tous les volets du projet, avec les autorités locales des zones d'intervention ainsi que les représentants de la Mairie Centrale. Après cette réunion, des réunions décentralisées peuvent être organisées dans chaque zone. Cette approche facilite l'acceptance et incite les autorités locales de tout mettre en oeuvre pour éviter toute tension et contribuer à la réussite du projet.

2. Le reporting des activités se fait en retard au niveau des programmes. Les informations ne sont pas bien partagées entre les programmes et les finances.

2.1. La réalisation d'une synthèse des procédures des différents bailleurs de fonds stipulées dans les différents contrats de financement afin de distribuer aux gestionnaires de programme sous forme de brochures. Ceci permettra aux programmes de se familiariser avec les procédures et exigences de chaque donateur ;

2.2. Un renforcement des capacités des équipes de programme sur la compréhension et le suivi régulier des indicateurs, des chronogrammes en conformité avec les exigences des bailleurs de fonds ainsi que la production des rapports d'activités avec des indicateurs pertinents, pouvant permettre la compréhension des besoins des communautés ainsi que leurs attentes.

3. Manque de suivi de la planification budgétaire. Il y a même des financements qui sont utilisés sans qu'il y ait un suivi et même des dépenses qui sont faites sur d'autres lignes que les lignes normales. Tout ceci ressort un grand problème de suivi budgétaire et du chronogramme d'activités.

La prévision budgétaire a été faite en fonction du nombre de mois et non de la planification des activités. Il est donc normal qu'il y ait d'important écart entre la prévision budgétaire et la réalisation.

3.1. La réalisation d'un tableau de suivi budgétaire à communiquer et à respecter par tous les gestionnaires des lignes budgétaires ;

3.2. Il faut que les équipes programmes réajustent leur chronogramme d'activités en tenant compte des aléas et des retards enregistrés sur la mise en oeuvre des activités ;

3.3. Il est important pour chaque Coordonnateur d'établir un plan de dépense au début du projet en précisant les dépenses en fonction d'activités par mois. Ledit plan devra être envoyé à la finance qui le suivra pour les prévisions budgétaires. La prévision budgétaire ne devra pas se faire en fonction du nombre de mois couvert par le projet, au risque de ne pas couvrir certaines activités ou de prévoir le financement avant la date exacte de réalisation ;

3.4. Le chargement des lignes budgétaires doit tenir compte des coûts exacts des dépenses au lieu de faire des charges approximatives qui ne reflètent pas les réalités du terrain.

4. Difficultés de mobilisation des financements au niveau international, face aux multiples crises humanitaires vécues au niveau international dont celle de la Syrie qui draine bonne partie du financement international.

4.1. Prévoir des visites terrain des bailleurs lors de la conception des propositions de projet ;

4.2. Les sources de vérification des activités sur le terrain telles que images photos et vidéos des potentiels bénéficiaires ainsi que les témoignages des autorités administratives et locales motivent davantage des bailleurs.

5. Problème logistique, avec seulement trois (03) véhicules partagés entre les équipes programmes, équipes supports, l'administration et la coordination. Un seul véhicule partagé entre toutes les équipes sur le terrain limite les déplacements et la performance des équipes.

5.1. Une réponse au problème logistique pourrait être la mise à disposition d'un véhicule par programme ou par zone d'intervention. Surtout les activités de Cash For Work nécessité la disponibilité d'un véhicule à tout moment auprès des staffs sur le terrain pour le déplacement des matériels et pour toute autre éventualité.

I.3. Compréhension de la position du stage

Il importe dans la présente partie de notre travail de procéder à une petite description du département de gestion des subventions dont lequel nous avons passé notre stage.

a. Le Département de gestion de financement

Le département de Gestion des financements  est responsable de la mise en oeuvre et de la gestion des contrats, des politiques et procédures administratives en matière d'octroi des subventions afin de s'assurer que tous les partenaires au projet, sous-traitants et bénéficiaires, les exigences et critères de mise en oeuvre, sont respectés conformément aux exigences des bailleurs de IRC. Le département de gestion des subventions travaille en collaboration avec l'équipe de gestion des financements au siège et les coordonnateurs des programmes pour apporter des conseils au personnel sur les questions relatives aux subventions et aux contrats sur la base des documents de contrats, la réglementation en matière de passation de marché et des bailleurs de fonds. Il est responsable de développer et de gérer les budgets complexes. Il est chargé de coordonner, d'orienter et donner des directives sur les exigences spécifiques des projets auprès des gestionnaires de programmes.

Le Gestionnaire des financements est une fonction qu'on retrouve dans la plupart des organisations humanitaires internationales et plus particulièrement à IRC où il a pour cadre du travail : s'assurer que les projets sont mis en oeuvre en conformité avec les exigences et clauses contractuelles telles que définies avec les bailleurs de fonds ; s'assurer que les rapports narratifs et financiers sont transmis aux bailleurs dans les délais et qu'ils soient de qualité tant au niveau qualitatif et quantitatif ; s'assurer de la compilation des différents rapports internes, leur conception et leur révision et tout autre support destine au grand public ; agir en tant que point focal pour la conception, rédaction des nouvelles propositions des projets et en coordination avec les différents coordinateurs et assurer la liaison avec l'unité technique pour validation des nouveaux projets.

Le Gestionnaire des subventions joue enfin le rôle d'expert local dans la planification, la budgétisation, l'exécution et l'évaluation des candidatures à la subvention. Les activités réalisées durant les six mois de stage ont complété nos modules de formation tels que « le montage de projet et la recherche des fonds », la communication et les relations bailleurs » et « le reporting et la communication » et nous ont permis de mieux comprendre les différents aspects de cette fonction.

b. Les enjeux de montage de projet et de mobilisation des ressources

Le pilotage du projet selon le chronogramme établi et le suivi des indicateurs sont importants dans la mobilisation des ressources pour un prochain financement. Or, il existe cependant deux problèmes que sont une mauvaise planification et un mauvais suivi budgétaire  ou des chronogrammes. Durant notre stage, nous avons eu l'occasion de participer à des réunions d'ouverture de budget et une réunion de révision budgétaire. Ce qui nous a permis de mieux comprendre les enjeux de développement de projet, de mobilisation des ressources et de suivi budgétaire ainsi que les conséquences qui peuvent découler d'un manque de suivi budgétaire ou des indicateurs. La réunion d'ouverture du budget est convoquée par le département de gestion des subventions dès qu'un accord de financement est signé avec un bailleur. Elle réunit tous les chefs des départements Financement, Programme, Logistique et Ressources, en vue d'une appropriation collective de différentes lignes budgétaires. La réunion de suivi budgétaire se tient à deux mois de clôture d'un projet pour évaluer le niveau de consommation, chercher à comprendre le retard enregistré pour la consommation et définir des stratégies à décider des informations à donner aux bailleurs. Ces deux réunions s'inscrivent dans un cycle normal de projet.

Le reporting et la communication sont deux facteurs pour la réussite des activités des programmes, car ils permettent un partage d'expérience et également une appropriation de l'état d'avancement entre programmes et finance. En effet, si le reporting et une communication efficace permettent de gagner la confiance du bailleur, leur absence ou un déficit de communication fiable a des impacts très négatifs et peut faire perdre la confiance du bailleur. Or, la confiance « est quelque chose qu'on doit toujours conquérir et qu'on ne doit pas laisser dépérir7(*) » (DJIKOUME, 2015). Le manque de confiance entre bailleur et le partenaire de mise en oeuvre provient très souvent lors de la mise en oeuvre du projet et nait du retard dans la production des rapports d'activités, d'une absence de communication permanente, ceci dans un souci de redevabilité. Une recherche de financement se fait généralement en deux (02) phases : i. l'information sur les bailleurs de fonds potentiels, leurs instruments de financement et les modalités d'attribution de ces financements et ii. la communication pour se faire connaître et connaître le projet.

c. Les limites du développement de projet et de mobilisation des ressources

Les acteurs humanitaires présents en Centrafrique font face à une compétition internationale pour mobiliser les ressources vers un pays où on n'accorde pas de grande priorité. La situation sécuritaire en Centrafrique impacte la mise en oeuvre des projets, limite l'accès aux bénéficiaires et rend difficile le suivi des activités. La volatilité de la situation ne permet pas de planifier sur le long terme des projets surtout pour ceux qui sont considères comme des projets de relèvement économique et de développement. De plus, face aux différentes crises à travers le monde, les financements deviennent de plus en plus difficiles à drainer vers la Centrafrique notamment en comparaison à la crise syrienne qui mobilise une importante partie des financements humanitaires.

II. ETUDE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION A FORT IMPACT ECONOMIQUE SUR LE REVENU DES FEMMES ET FILLES

II.1. Objectifs et attentes de l'étude

a. Objectif général

De manière générale, l'objectif de cette étude est de démontrer comment et pourquoi les activités de reconstruction économique et sociale à fort impact économique sur le revenu des femmes et durables dans le temps pourront renforcer le leadership féminin et appuyer leur autonomisation afin de parvenir à une réelle égalité du genre.

Plus spécifiquement, cette étude permet de :

1. étudier la capacité des ménages de notre zone d'étude à s'adapter aux exigences des activités du relèvement économique et de la stabilisation de la communauté axées sur l'autonomisation des femmes considérées comme actrices du développement ;

2. identifier les activités à fort impact économique et durables dans l'espace et dans le temps des ménages de la zone d'étude en général et sur le pouvoir d'achat des femmes en particulier en tenant compte du milieu de vie ;

3. identifier les facteurs de blocage à la pérennisation des activités de la reconstruction économique des principales bénéficiaires ;

4. faire une analyse géographique des activités favorables à l'autonomisation de la femme, la reconstruction économique et sociale et la promotion de l'égalité et de l'équité du genre en RCA ;

5. analyser les dynamiques du système économique local et de la résilience des populations plus vulnérables (femmes et filles) pour définir une stratégie d'autonomisation de la femme en vue de proposer des recommandations.

b. Hypothèses de recherches

1. Beaucoup d'activités d'autonomisation de la femme et de promotion du genre mises en oeuvre en Centrafrique ne tiendraient pas compte de l'aspect du suivi et ne dureraient qu'à l'intervalle du Projet ;

2. Les activités de reconstruction économique et sociale à fort impact économique et dont les acquis peuvent être pérennisés dans le temps (telles que appui à la formation, la création et la gestion des PME) renforceraient le leadership féminin et contribueraient ainsi à la promotion de l'égalité du genre ;

3. L'importance numérique de la population féminine et son faible pouvoir d'achat seraient des facteurs d'augmentation du taux de la pauvreté et limiteraient les actions de reconstruction du pays ;

4. Les recommandations assorties de cette étude renseigneraient les prises de décision pour des actions futures d'appui à l'autonomisation de la femme et de la promotion du genre.

c. Résultats attendus

De cette étude, il est attendu :

1. Une appréciation de l'impact des activités de la reconstruction économique et sociale et de la promotion du genre réalisées jusque-là ;

2. La constitution d'une base des données pouvant orienter la prise de décision sur les initiatives futures à mettre en oeuvre pour faciliter le rétablissement et la stabilisation des ménages et contribuer à la promotion de l'égalité et de l'équité du genre ;

3. La connaissance des facteurs de blocage à la pérennisation des activités de la reconstruction économique des principales bénéficiaires ;

4. La connaissance des activités à fort impact économique et social pour le renforcement du leadership féminin ;

5. Des éléments de succès pour favoriser la mise en oeuvre des activités de reconstruction économique et sociale pour l'autonomisation de la femme durables dans le temps ;

La disposition d'une carte géographique des activités favorables à l'autonomisation de la femme, la reconstruction économique et sociale et la promotion de l'égalité et de l'équité du genre.

II.2. Méthodologie de travail, contraintes et limites

a. Méthodologie

Pour la réalisation de cette étude, nous avons utilisé trois (03) méthodes de collecte des données complémentaires que sont : l'analyse bibliographique, les entretiens et les focus groupes. La méthodologie est basée sur l'approche de l'Analyse Economique des Ménages afin de comprendre les vulnérabilités des enquêtées, leurs résiliences ainsi que la prise en compte de leur point de vue.

D'abord, la première étape consiste à faire une analyse bibliographique, c'est à dire une lecture des articles, rapports d'études et tout autre type de documents se rapportant au sujet de notre étude. Les ouvrages généraux, les rapports d'activités et d'évaluations, les articles publiés dans les journaux et sur l'internet, les discours qui traitent d'un élément de notre travail ont ainsi été consultés et ont constitué la base de notre travail. Tous ces documents nous ont permis, dans les mesures du possible, d'évaluer ce qui a été démontré, ce qui interroge encore afin de réunir les informations supplémentaires et suffisantes à notre travail. L'analyse de ces données primaires de base a permis d'orienter l'enquête en identifiant la zone de couverture, les informations à collecter et les informateurs clés. Cette première étape nous a permis de préciser les objectifs, selon l'état actuel des connaissances.

Ensuite, l'entretien (à l'aide d'un questionnaire) basé sur le système d'interview auprès de la population constituant notre échantillonnage et les informateurs clés. Pour la collecte des informations, nous avons effectué des enquêtes auprès des bénéficiaires de quelques activités réalisées par certains acteurs dans notre zone de travail. Nous avons eu aussi des entretiens ouverts avec toutes personnes ressources, considérées comme des informateurs clés, notamment les responsables des ONG Nationales et Internationales (ACTED, DRC, IRC, Mercy Corps), les responsables de quelques Agences du Système des Nations Unies (ASNU) dans leur double position de bailleur et/ou d'acteur de mise en oeuvre des activités de relèvement économique et d'autonomisation de la femme, ainsi que les cadres des départements ministériels techniques concernés par notre analyse et le Comité National des Investissements (CNI).

Enfin, les focus-groupes consistant à recueillir les opinions des personnes réunies en groupe par le système de dialogue direct avec les personnes ciblées ont constitué la dernière étape de notre collecte des données.

b. Profil de l'Echantillon

La taille globale de l'échantillon de l'enquête était de 200 personnes. Les 200 personnes interviewées sont, reparties de la manière suivante : 120 personnes interviewées à l'aide du questionnaire, trois focus groupes de 15 personnes chacun et des entretiens directs avec 35 informateurs clés. L'entretien avec les informateurs clés a ciblé les spécialistes des questions de relèvement précoce, de la promotion du genre, de la reconstruction économique et sociale et de la promotion du genre, les professionnels du secteur privé et les cadres des institutions de l'Etat, département ministériel, Agences de l'Etat dont le Guichet Unique de Formalité des Entreprises (GUFE). Les 120 personnes interviewées directement sont des personnes ayant bénéficié de différentes activités des ONG, plus particulière de l'IRC.

c. Contraintes et limites

Compte tenu du respect de la zone d'intervention de l'IRC, des contraintes sécuritaires et des ressources limitées, notre enquête n'a couvert que deux Arrondissements de la ville de Bangui et ses périphériques. Il ne s'agit pas d'une vaste enquête ménage. L'insécurité dans la zone d'étude constitue également une contrainte pour la réalisation de cette étude. Nous avons rencontré des difficultés dans la collecte des données primaires, surtout auprès des institutions publiques de l'Etat. Dans certains départements, les données ne sont pas disponibles parce que les outils informatiques ont été volés pendant les derniers évènements ; dans d'autres il n'existe pas de données actualisées par manque d'évaluation récente. Nous étions obligé de prendre des données bruts auprès des techniciens de ces structures (ICASEES et BCR) ainsi que quelques données actualisées, disponibles sur internet.

II.3. Délimitation et raison du choix de la zone de l'étude.

L'étude a été réalisée dans deux Unités Primaires de Sondage : Bangui et Bimbo. L'analyse des données collectées donne une situation de base exploitable. Les grappes varient en fonction de la zone. Ainsi, les grappes sont le 3ème Arrondissement (Fatima 2, Kokoro 1, 4 et 5) et le 6ème Arrondissement (Sandoumé, Kpètènè 1, Fatima 1 et Magalé) pour Bangui et les communes de Bimbo 1, 3 et 4.

Figure 1 : Cartographie de la zone d'intervention IRC à Bangui

Source : Carte réalisée sur la base des rapports d'Activité de IRC

Ces localités constituent la zone d'intervention des Programmes IRC de Bangui, ce qui a été la première raison du choix de nos zones d'études. Ensuite, ces grappes d'études ont été choisies pour des raisons suivantes :

· Le 3ème est non seulement l'un des Arrondissements les plus impactés par les dernières crises, mais il constitue le poumon économique du pays et le centre de retranchement des communautés musulmanes de toute la ville. Le 6ème Arrondissement constitue une zone de refuge des habitants des zones impactées. Il est choisi pour sa proximité avec le 3ème Arrondissement d'une part et pour des raisons des échanges commerciaux et la complémentarité d'affaires avec le 3ème. En effet, tous les acteurs économiques du 3ème Arrondissement qui ont fuit les crises sont concentrés en grande partie dans les marchés du 6ème Arrondissement qui, selon eux, présentent des opportunités économiques similaires. Une étude sur les opportunités économiques dans ces deux arrondissements nous a permis d'appréhender au mieux les enjeux de la reconstruction économique et sociale ;

· La Commune de Bimbo constitue une zone à forte présence des acteurs économiques du secteur agricole. Il est reconnu que les commerçantes de cette localité sont les seules à garder une parfaite relation d'affaires avec les habitants du 3ème Arrondissement à majorité musulmane pendant les pics de crise de décembre 2013 à Mars 2015. Les femmes de Boeing livraient les légumes à ces derniers. Ce que les habitants retranchés de l'enclave du Km5 ne peuvent jamais oublier et qu'ils ont cité en référence comme un des facteurs très encourageant d'une cohabitation pacifique. Aussi, les zones de Boeing (Kokoro Dameca et Kette Goussa) sont des zones où les habitudes de vie rurale dominent le comportement des habitants.

Conclusion

L'objectif visé à travers ce stage qui était celui de permettre le développement de nos compétences et de mettre en pratique les enseignements reçus lors de notre formation et de les étendre est atteint. En termes de formation, les missions qui nous ont été confiées nous ont permis de confronter nos connaissances aux réalités du terrain. Suivre un stage dans un département des financements - en charge de développement des projets et de mobilisation des ressources -, nous a donné l'opportunité d'acquérir de nouvelles connaissances beaucoup plus pratiques et de découvrir d'autres concepts et théories de management de projet.

Sur le plan personnel, nous avons été motivé dans toutes les tâches qu'on nous confiait de réaliser. En effet, ce stage nous a donné l'opportunité de mettre à profit notre formation et d'être utile à notre structure d'accueil. Pendant ce stage, nous avons pu confronter l'expérience théorique et académique à la réalité et aux besoins du terrain. Le stage nous a permis d'étendre et d'approfondir nos connaissances et de nous en servir en réalisant des documents synthétiques et directement utilisables. Les activités réalisées durant ce stage ont dépassé les attentes de notre mission. Nous avons su combiner connaissances académiques et expériences professionnelles extra académique pour la réussite de ces missions.Le stage nous a permis d'appréhender la portée de notre sujet de mémoire et de le confronter aux exigences et aux besoins réels du terrain.

Plusieurs raisons ont motivé le choix des 3ème et 6ème Arrondissements de Bangui et Bimbo comme notre zone d'études. La moitié de la population urbaine du pays vit en effet dans la capitale Bangui et sa ville attenante, Bimbo. La population urbaine y est très concentrée, créant ainsi une mégacéphalie urbaine.

Les propositions d'activités qui seront faites à la fin de ce travail résultent donc des points de vue et des constats enregistrés dans ces aires de recherche.

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ACTIVITES DE

CONSTRUCTION ET D'AUTONOMISATION DE LA FEMME

Introduction

L'économie centrafricaine, en berne aujourd'hui, était essentiellement basée sur l'agriculture, l'élevage et le bois. Le secteur primaire contribue à 55% du PIB et à environ 90% des exportations8(*). La dégradation sécuritaire liée à la crise a engendré une désorganisation de l'économie nationale, n'épargnant aucun secteur : élevage (-55%), agriculture (-35,1%), services (-31,6%), industrie (-20,8%), sylviculture (-17%). Les transports routiers et aériens restent extrêmement dépendants de la sécurisation des sites sensibles par les forces internationales (aéroport, axe Bangui-Cameroun, stations-service) tandis que la majorité des entreprises ont été dépossédées de leur appareil de production. Seuls les secteurs bancaire et sucrier connaissent, dans une certaine mesure et à l'instar du commerce de proximité, une reprise de leur activité. Les petites activités génératrices de revenus qui dominent le secteur tertiaire et occupent une grande importance dans l'économie des ménages du pays, connaissent de sérieuses difficultés dues à la perte du capital d'affaires pendant les crises, au manque d'approvisionnement des marchandises lié à l'insécurité sur les axes et aux mauvais états des routes.

La stabilisation des communautés nécessite la paix et un climat d'entente cordiale entre les membres de différentes couches sociales sans distinction de race, de sexe, de religion. Elle se fonde sur le principe que « la paix est une construction dont les éléments relèvent à la fois du politique, de l'économique, du social, du symbolique, du psychologique9(*) » (GARDA, 2002).

Dans cette partie du travail, nous nous efforçons d'abord de définir les concepts clés pouvant faciliter la compréhension de notre travail. Ensuite, nous parlerons de la corrélation entre pauvreté d'existence, autonomisation de la femme et promotion du genre. Enfin nous ferons un état des lieux de la promotion du genre dans le contexte de reconstruction économique et sociale.

I. APPROCHES CONCEPTUELLES

I.1. Définition des concepts

Dans le souci de rendre accessible notre travail à un large public, les termes qui y sont couramment utilisés méritent d'être clarifiés :

a. Reconstruction

La « reconstruction » se réfère à l'action de reconstruire qui peut à la fois signifier « rétablir dans son état originel » et « imaginer quelque chose autrement » (Le Petit Larousse illustré). Dans son sens général, une période de reconstruction est le temps de réparation et de remise en état des infrastructures, des logements, des moyens de transport, etc., après une guerre. Selon les contextes nationaux, une de ces périodes peut être appelée, de manière absolue, la Reconstruction10(*).

o Dans le contexte humanitaire :

La reconstruction peut se définir comme la phase de transition entre l'urgence et le développement. Pour mieux situer le contexte de la reconstruction, il est préférable de faire un rapprochement entre les notions de conflit et de post-conflit. Les actions de reconstruction dépendent de l'intensité des dégâts commis lors de la destruction. Pour GRÜNEWALD (1997) « l'existence d'une phase intermédiaire entre l'urgence et le développement ne s'observe dans les faits que dans un nombre limité de cas11(*) », d'où la durée limitée de la phase de reconstruction. La reconstruction est liée à une période post conflit : le conflit évoque la destruction, alors que le post-conflit s'active à reconstruire. De cette similitude, on comprend que la notion de reconstruction s'apparente à la période de post-urgence ou encore de réhabilitation et paraît prendre sa place dans le schéma urgence/ réhabilitation/ développement.

o Reconstruction sociale

Parlant du social, l'action de réconciliation vise « un retour à l'harmonie ou un rapprochement entre les peuples, sans toutefois imposer un modèle de relation interethnique, s'inscrit dans un processus de reconnaissance et débouche généralement sur des mesures de réparation et aboutit idéalement à des réformes nécessaires »12(*). L'Institut de Paix des Nations Unies définit la reconstruction sociale comme « une condition dans laquelle la population atteint un niveau de tolérance et de coexistence pacifique ; gagne la cohésion sociale par l'acceptation d'une identité nationale qui transcende les différences individuelles, sectaires et communautaires ; dispose des mécanismes et de la volonté de régler les différends de façon non violente ; a institutions communautaires qui lient la société dans toutes les divisions; et traite de l'héritage des abus passés ». La cohésion sociale, en tant que phénomène social, est en effet l'une des victimes des conflits violents, tel a été le cas de la Centrafrique. La réconciliation n'impose pas les modalités du `vivre ensemble', mais propose plutôt des pratiques pour un libre choix des populations ou de cohabitation entre les peuples.

o Activités de reconstruction économique et sociale

Par activités de reconstruction économique et sociale, on entend l'ensemble des activités dont la mise en oeuvre contribue à la résolution des problèmes économiques et sociaux des communautés en période post-conflit. Elles s'inscrivent, le plus généralement, dans le moyen terme et ont pour but de renforcer la résilience des populations victimes des conflits ou des catastrophes naturelles, de contribuer à l'augmentation de leur revenu et de faciliter leur stabilisation dans les communautés de retour. Elles comprennent les activités de cash conditionnel et inconditionnel (cash transfert, cash voucher, etc.), d'appui à l'exercice des AGR, de cohésion sociale, d'appui en intrants agricoles et de réinsertion socioprofessionnelle y compris la formation technique et professionnelle de courte durée.

b. Autonomisation économique

Thème d'actualité, l'autonomisation économique a été définit de plusieurs façons par divers chercheurs et organismes selon le courant de pensée. Dans le cadre de ce travail, on entend par autonomisation économique une combinaison du concept de renforcement du pouvoir et celui de l'avancement économique. Elle est étroitement liée au renforcement du pouvoir social et politique. Parlant notamment des femmes, les stratégies d'autonomisation économique se concentrent sur les facteurs pouvant les aider à réussir et à avancer sur le marché, au sein de la communauté. Il s'agit donc « de rehausser les compétences, d'accroître l'accès à des ressources productives, d'améliorer les environnements favorables et institutionnels, et d'aider les femmes à pouvoir prendre des décisions et à y donner suite pour tirer parti de la croissance et du développement économiques13(*).

c. Vulnérabilité

Le concept de vulnérabilité, entendu « la fragilité à subir un choc », touche les sciences dures et les sciences humaines. L'évaluation des vulnérabilités est une notion ancienne aux Etats-Unis. Dans les années 1950 déjà, est apparue aux Etats Unis la gestion des plaines inondables ou floodplain management. Le concept vulnérabilité se caractérise par deux approches : la vulnérabilité biophysique et la vulnérabilité sociale. « La vulnérabilité biophysique se détermine par la nature de l'aléa, sa probabilité, l'importance de l'exposition des enjeux et la sensibilité physique des enjeux ». Selon cette représentation, pour chaque enjeu reconnu, il est possible d'établir une évaluation des dommages en fonction des critères d'impact, de fragilité et d'exposition. La vulnérabilité sociale, appelée aussi (vulnérabilité d'organisation), est « la capacité d'une société à anticiper l'aléa, à faire face à l'urgence, à adapter son comportement en temps de crise et à se reconstruire. La vulnérabilité sociale est ainsi directement liée à la résilience et au fonctionnement des sociétés14(*) ».

d. Résilience

La résilience désigne la capacité des ménages à faire face aux chocs subis. Ce mot a été employé, dans les années 60, par les physiciens suivis des Ecologistes entre les années 70 et 80 qui employaient le terme résilience pour définir la durabilité ou la persistance d'un écosystème complexe. Holling (1973), a introduit le concept de « systèmes résilients ». Un système est résilient, « s'il perdure malgré les chocs et perturbations en provenance du milieu interne et/ou de l'environnement externe ». La résilience est alors définit comme « l'importance d'une perturbation qu'un écosystème peut encaisser sans changer de structure ». A la résilience s'ajoute la notion de durée de retour à un état de fonctionnement acceptable. La résilience, au sens économique désigne « la capacité intrinsèque des entreprises, des organisations et des communautés à retrouver un état d'équilibre »15(*). En sciences sociales, les chercheurs distinguent la « résilience passive » et « la résilience proactive ». La polysémie du terme nourrit de nombreux débats et montre la difficulté de son utilisation. Malgré ces difficultés, le mot résilience est devenu le concept central de la gestion des risques, notamment dans les pays anglo-saxons.

e. Indice des inégalités du genre

L'Indice des Inégalités du Genre (IIG) désigne le désavantage d'un sexe par rapport à l'autre dans la triple dimension : la santé reproductive ; l'autonomisation et le marché de l'emploi. L'IIG est un indicateur social très important dans l'analyse des données de notre travail, car il indique en général les pertes en termes de développement humain, causées par les inégalités entre femmes et hommes au regard des dimensions suscitées. Cet indice, autrement appelé calcul sur la base de la mesure des inégalités sensibles aux associations est suggéré par Seth (2009) et « mesure l'égalité des genres à travers trois dimensions distinctes : l'égalité dans les opportunités économiques, l'égalité dans le développement humain et l'égalité dans les lois et institutions16(*) ». L'IIG est sensible à la conception des projets de reconstruction économique et sociale. Une étude axée sur les trois dimensions de l'IIG permet généralement de répondre aux questions de l'autonomisation économique et sociale de la femme et de la parité hommes femmes sur les plans économiques, professionnelles et sociales.

f. Capacité décisionnelle

La capacité décisionnelle est la capacité de déterminer, de faire des choix et de les transformer en résultats tangibles. Elle est la clé de l'autonomisation économique, car elle permet à une personne de prendre des décisions ou de les influencer, de remettre en question des normes sociales et culturelles et de modifier les facteurs sous-jacents qui influent sur leur capacité de réussite. « La capacité décisionnelle est essentielle aux femmes si elles souhaitent participer aux activités économiques et sociales et prendre leur place sur le marché et dans les processus décisionnels familiaux et sociétaux ». La capacité décisionnelle est essentielle à la plus grande intégration des populations les plus marginalisées dans l'économie et peut les aider à tirer profit des produits de leurs activités.

I.2. La nécessité de l'autonomisation économique des femmes.

a. Compréhension du problème

La RCA traverse une crise humanitaire complexe avec des mélanges de situation d'urgence à la situation de développement. Le relèvement, phase de transition entre l'urgence et le développement, est une période cruciale pour le rétablissement du pays et la stabilisation des communautés.

Les questions d'autonomisation de la femme ont fait l'objet de plusieurs discussions et fora. En Janvier 2015, s'est tenu à Addis-Abeba le 24ème Sommet de l'Union Africaine (UA) qui s'est terminé sous un appel urgent aÌ l'autonomisation des femmes en Afrique. Dans son discours de clôture, le Président de l'UA reconnait que les femmes et les jeunes constituent un grand atout pour l'Afrique ; d'ouÌ le thème du Sommet : «Année de l'autonomisation des femmes et du développement pour la concrétisation de l'agenda 2063».

L'autonomisation de la femme et le renforcement de son pouvoir économique ont contribué à l'émergence de nombreux pays qui ont su bénéficier des avantages de ces pratiques. Au rang de ces Etats, figure le Canada qui reconnaît que le talent, la créativité et le dynamisme en affaires de l'ensemble de la population sont nécessaires à une croissance économique durable. Le renforcement du pouvoir économique des femmes a une grande incidence sur le développement des nations, parce qu'elles ont tendance à consacrer une plus grande part de leur revenu à leur famille. Comme les femmes constituent la majorité des pauvres, l'amélioration de leur situation économique peut aussi contribuer directement à accroître leur bien-être et, ce faisant, briser le cycle de la pauvreté.

L'autonomisation économique est également un puissant moyen pour assurer le respect des droits de la femme, réaliser l'égalité entre les sexes et stimuler la croissance et le développement qui, à leur tour, contribuent à l'équilibre du genre. L'augmentation du revenu des populations encourage la scolarisation des enfants dans des conditions où tant les filles que les garçons sont inscrits à l'école. Les parents seront aussi moins susceptibles de voir leurs filles se marier à un jeune âge.

b. Autonomisation économique des femmes : mesures et engagements

Des travaux de recherche et des programmes axés sur les femmes et le travail sont appuyés par des organismes comme ONU Femmes, l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Des donateurs, y compris la Suède, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont élaboré des approches pour faciliter la participation des femmes à l'économie. Le secteur privé ne reste pas en marge de cette dynamique en examinant des façons de favoriser la participation des femmes à des postes de direction selon les principes d'autonomisation des femmes du Pacte mondial des Nations Unies et de l'ONU Femmes.

Au plan international, les dirigeants des États membres de la Coopération Economique pour l'Asie-Pacifique (APEC), réunis en 2011 dans le cadre du Sommet sur les femmes et l'économie, se sont engagés à prendre des mesures concrètes « pour réaliser le plein potentiel des femmes, les intégrer plus pleinement dans les économies de l'APEC, exploiter leurs talents, éliminer les obstacles qui limitent leur participation économique et maximiser leur contribution à la croissance économique ». La FAO a mis en valeur le rôle des femmes dans un de ses rapports17(*) qui mentionne que le rendement des agricultrices pourrait augmenter de 20% à 30 % si les femmes avaient le même accès aux ressources productives que les hommes. La production agricole totale dans les pays en développement pourra alors croitre dans une proportion de 2,5% à 4%. La Banque Mondiale (BM) est parvenue à attirer l'attention mondiale sur les enjeux qui entourent l'autonomisation économique des femmes18(*).

En RCA, le processus de promotion de la femme et de l'égalité de genre a connu un certain nombre d'avancées sur les triples plans institutionnel, politique et juridique. Des dispositifs institutionnels en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes, de l'équité et de l'autonomisation des femmes ont été mis en place. On peut citer la création d'un Ministère en charge de la Promotion du Genre et d'un Comité Technique sectoriel « Egalité de Genre et Réduction de la pauvreté »19(*) pour appuyer les actions des organisations féminines et des partenaires.

c. Le cadre juridique

Les cadres juridiques définissent et garantissent les droits des femmes et des hommes à titre de citoyens et d'acteurs économiques. Il arrive cependant que les lois et les règlements visent différemment les hommes et les femmes à cause de leurs rôles et de leurs responsabilités distincts. Des recommandations récentes sont fondées sur de plus vastes engagements portant sur les droits des femmes et l'égalité entre les sexes qui fournissent une norme pour les approches d'autonomisation économique des femmes et des orientations à cet égard. La communauté internationale a adopté la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) et diverses conventions de l'OIT (dont la convention n° 111 sur les droits et la protection des travailleurs, et la Convention concernant la discrimination en matière d'emploi et de profession).

Plusieurs instruments juridiques ont été alors élaborés dont certaines dispositions soutiennent l'égalité entre hommes et femmes et promeuvent l'autonomisation économique des femmes. Il s'agit, entre autres, de : la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des peuples et son protocole ; la Loi n°09.004 du 29 janvier 2009 portant Code du travail ; la Loi n°09.014 du 10 août 2009 portant Statut Général de la Fonction Publique et la Loi n°97.13 du 11 novembre 1997 portant Code de la famille et la Constitution de la République du 13 décembre 2015.

Des documents de politiques et stratégiques ont également été élaborés pour renforcer cet engagement politique, notamment le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP II 2011-2015) et la Politique Nationale de Promotion de l'Egalité et de l'Equité (PNPEE) adopté en 2005 et son Plan d'Action multisectoriel de 2007. Enfin, la RCA a souscrit à la CEDEF et s'est engagée à tout mettre en oeuvre pour contribuer à la réalisation des objectifs mondiaux communs. C'est le cas de l'objectif 3 des OMD qui vise à « promouvoir l'égalité de genre et à renforcer le pouvoir des femmes » et du cas des besoins de promotion de l'équité entre les hommes et les femmes, formulés par la 4ème Conférence mondiale sur les femmes autour de quatre points communs à l'ensemble des régions du monde : la réduction de la pauvreté ; la protection des droits des femmes ; la participation des femmes aux instances de décision politique et économique et l'intégration économique de la femme.

I.3. La corrélation entre pauvreté d'existence, autonomisation de la femme et promotion du genre

Pourquoi traiter des inégalités entre les sexes en matière d'emploi et de l'impact différencié selon le sexe de la crise financière et économique sur l'emploi des femmes ? En quoi cela est-il important ? C'est en ces termes que Mme Michelle Bachelet, Directrice de l'ONU Femmes a amorcé son discours le 11 Décembre 201220(*). Elle a mentionné la nécessité d'analyser les inégalités entre les sexes au niveau de l'emploi, du commerce et de l'impact de la crise financière, car les hommes et les femmes sont touchés différemment. Les pays africains qui enregistrent les meilleurs taux de l'IDH ont une bonne pratique de l'IIG. Le Développement Humain est très lié à la mesure des inégalités sensibles au genre.

Malheureusement, l'analyse des performances en termes d'Indicateurs de Développement fait observer des différences remarquables entre les sexes. L'analyse de la structure de la population et des principaux indicateurs économiques montre une forte concentration des femmes en milieu rural 50,4% contre 49,6% d'hommes qu'en milieu urbain où elles sont presque égales aux hommes - 50,99% des femmes contre 49,01% d'hommes -. En termes d'indicateurs de pauvreté, le milieu rural est plus pauvre 69,4% que le milieu urbain 49,6% en général et qu'il y a 81% de femmes pauvres en milieu rural contre 69% d'hommes. L'IDH est de 0.341 et classe la RCA au 186ème rang sur 188 économies observées au niveau international et au 50ème rang sur 52 Etats africains. Au plan économique les femmes sont plus concentrées dans le commerce (57%) et l'agriculture (51%) et opèrent pour la plupart dans l'informel. Dans le secteur formel, la proportion des femmes est plus faible dans certains métiers qui semblent avoir un caractère masculin, ce qui renforce leur faible pouvoir décisionnel dans la sphère familiale mais aussi communautaire. L'IIG est passé de 0,76821(*)  à 0,46922(*) le classant à la 40ème position des Etats ayant les bonnes pratiques en faveur de la promotion du genre sur les 52 Etats africains ; la Banque Mondiale l'a classé en 2014, 188ème sur 189 pays selon le classement du Doing business23(*) au classement international et 50ème sur 52 économies africaines.

a. Une potentialité économique mal exploitée

En Centrafrique, l'importance numérique de la population féminine (50,2% de la population totale) constituerait une force physique très importante si les potentiels se trouvant en elle arrivent à être libérés. Malheureusement, elle subit une pression qui l'empêche de contribuer efficacement au processus de reconstruction du pays. La connaissance des relations socialement construites liant les femmes aux hommes, les attentes et rôles assignés à chaque sexe dans la société permet de mieux mettre en évidence les causes structurelles qui assignent aux femmes un statut socialement différent à celui des hommes comme l'a souligné Mme Bachelet (2012) « tant que les politiques ne s'attaqueront pas aux impacts différents et discriminatoires sur les femmes, les droits des femmes et des filles continueront d'être violés sur le marché du travail, et les économies et les sociétés n'atteindront pas leur plein potentiel ». La pauvreté frappe en effet plus de femmes que d'hommes et la pauvreté d'existence est encore prépondérante. Les ménages dirigés par les femmes sont pauvres avec plus de charge familiale, alors qu'elles ont un faible accès aux patrimoines matériels et résidentiels.

b. Le développement du leadership féminin et l'égalité entre les sexes

La question de leadership au sein des organisations féminines fragilise les actions des ONG en faveur des femmes selon de nombreux responsables de programmes comme Christian VOVI, Coordonnateur PAF à IRC qui souligne « les principales difficultés qu'on a rencontré avec les groupements de femmes appuyées par IRC sont l'appropriation des activités, le mélange des responsabilités associatives avec les tâches ménagères et le leadership excessif des femmes ». La structuration de certains groupements et plateformes des femmes est caractérisée par un manque d'organisation et de stratégie qui se traduit par des divisions internes ou entre les organisations. En effet, certains leaders des organisations féminines ont un leadership excessif sur les autres membres de leur groupement. Ceci fragilise les stratégies des femmes et créent un conflit de leadership qui limite les efforts de leur autonomisation et leur émancipation consentis par les acteurs humanitaires.

III. ETAT DES LIEUX DE LA RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE ET DE L'AUTONOMISATION DE LA FEMME

III.1. Les principaux défis de reconstruction en RCA

De la complexité de la crise aux défis institutionnels en passant par les défis sociaux, plusieurs défis caractérisent le processus de reconstruction de la RCA. Le plus important est de concilier les différents acteurs, domaines et échelles de la reconstruction pour mettre en place une structure sociale qui pérennise la paix, gage du développement économique et de stabilisation sociale.

a. Une sortie de crise complexe avec les phases de relèvement entrecoupées des phases d'urgence

L'analyse approfondie de la crise centrafricaine avec des situations d'urgence entrecoupées des situations de relèvement nécessite une bonne stratégie de développement susceptible de ne pas subir davantage de choc. En effet, si le calme revenait petit à petit à Bangui et dans une partie du pays entre janvier et décembre 2015, la situation sécuritaire reste volatile, en particulier à Bangui et dans le centre du pays, où anti-balaka et ex-Séléka s'affrontent régulièrement ainsi que sur le corridor Bangui-Garouaboulaye. L'autorité de l'Etat reste absente sur la plus grande partie du territoire national, une majorité des fonctionnaires n'ayant pas regagné leurs postes. Les conditions de vie des populations sont gravement détériorées, sur tous les plans : économique, sécuritaire, humanitaire, alimentaire et sanitaire.

Le 26 Septembre 2015, alors que le pays se trouvait presque dans la phase de relèvement par endroit, la ville de Bangui a une fois de plus été secouée par le regain des violences occasionnant 77 décès24(*), 414 blessés, 48.131 nouveaux cas des PDI, 1.086 Réfugiés ayant traversé le fleuve Oubangui vers la RDC et le pillage des bâtiments abritant les bureaux des acteurs humanitaires. Cette flambée de violence ainsi que celle du 27 Octobre ont replongé les quartiers du sud de la ville de Bangui - qui constituent notre aire de recherche - dans une nouvelle phase d'urgence, alors que des activités de reconstruction et de stabilisation des déplacés retournés de la crise de 2013 dans leurs communautés de retour, commençaient déjà à être amorcées. On assiste aussi à des attaques organisées et coordonnées des groupes armés sur des marchandises en partance pour Bangui ou de Bangui pour les zones de Province. L'attaque des convoies de marchandise et les assassinats des convoyeurs sur le Corridor Bangui-Garouaboulaye ont, non seulement eu des conséquences politiques et sécuritaires, mais aussi économiques et sociales. Les hommes armés ont entouré la capitale, paralysant ainsi la circulation sur les axes qui l'approvisionnent en vivre pour créer la pénurie et la flambée des prix, pillant les ONG et les pharmacies pour intensifier la crise humanitaire et le chômage qui bat son plein, terrorisant la population pour déclencher la haine et le mécontentement et plonger le pays dans la violence et l'insécurité.

Tout porte à croire qu'à quelques jours des échéances électorales, des stratégies sont mises en place pour asphyxier la ville de Bangui en la coupant de toutes les activités économiques. Une telle stratégie ne pourrait qu'aggraver la souffrance des acteurs économiques centrafricains, en particulier les femmes et les jeunes qui exerçaient pour la plupart dans le secteur informel et sont largement dépendants d'autres acteurs économiques : les grossistes.

b. La cohésion sociale : un dilemme à la stabilisation du climat des affaires favorable à la reconstruction économique en RCA

La cohésion sociale entre les communautés demeure un défi majeur à la reconstruction économique et sociale de la RCA. En effet, il a toujours existé en Centrafrique, une organisation administrative entre les communautés, regroupées en zones d'intérêts économiques : commune d'élevage dominée par une forte présence de la population musulmane et commune agricole à majorité chrétienne. Traditionnellement, la répartition de la population active en Centrafrique par secteur d'activités présente une complémentarité avec la répartition par couche religieuse. Le secteur de commerce, surtout l'importation et le commerce de gros, est en général dominé par la population musulmane et les libanais. La population chrétienne, plus active dans l'agriculture que le commerce, ne se limite pour la plupart que dans le commerce de détail. Il existait alors une parfaite harmonie et un climat d'entente cordiale entre différentes communautés, même dans la vie des marchés. Certains commerces sont détenus en général par des musulmans, d'autres uniquement par les chrétiens. Cette organisation virtuelle crée une relation d'interdépendance entre les communautés qui vivaient ensemble pour subvenir à leurs besoins.

La connotation ethno-religieuse qu'a prise la crise de Mars 2013 a occasionné un grand bouleversement dans cette organisation et a mis à rude épreuve la cohabitation entre les différents acteurs économiques. Avant la crise de Décembre 2013 par exemple, le commerce de la farine du maïs pratiqué par les femmes sur les marchés de la place répondait à cette organisation. Bien que la culture du maïs se fasse par des populations majoritairement chrétiennes des zones agricoles, l'achat et le transport des sacs des grains de maïs vers les grands centres de consommation (ville urbaine) se faisaient par des grossistes et des camionneurs majoritairement musulmans. Actuellement, sur les marchés de la place, on assiste à une pénurie de cet aliment dont le prix à presque doublé du fait du départ massif des commerçants musulmans qui exerçaient dans la chaine de cette filière d'une part et par la rareté du maïs sur les marchés due au fait que les grossistes et camionneurs musulmans ne peuvent plus s'approvisionner depuis les zones de production, d'autre part.

Parallèlement aux activités d'appui à l'autonomisation de la femme, la prise en compte de la dimension sociale de cohabitation entre les acteurs économiques impactera la pertinence des actions à mettre en oeuvre. Pour les acteurs, il ne se pose pas de problème de cohabitation avec les acteurs d'autre confession religieuse comme en témoigne les résultats d'un sondage sur l'intention de retour des acteurs économiques des marchés du Km5, réalisé par l'ONG ACTED25(*). En effet, l'ensemble des acteurs économiques auditionnés reconnaissent que le commerce n'a pas de frontière et qu'ils n'ont pas à choisir de clients. Ils affirment que la RCA est un pays laïc et qu'ils ont toujours vécu en harmonie avec les communautés de différentes confessions religieuses. Pour eux, l'islam et le christianisme ne sont juste que deux religions et non deux nationalités. Si pour les commerçants, la question de cohabitation entre acteurs de différentes confessions n'est pas un problème, elle n'en demeure pas vraie pour les consommateurs qui, eux, viennent de tout horizon et pensent que le désarmement et la sécurité sont des critères encourageant les relations commerciales (vendeurs/clients) de différentes confessions.

Il existe tout de même une lueur d'espoir favorable au rétablissement de cohésion sociale entre les communautés de différentes confessions : les habitudes d'affaires connues de tout centrafricain. En effet, la cohabitation entre musulman et chrétien, vue sous l'angle d'opportunité économique est un facteur encourageant le rétablissement d'un climat de cohésion sociale, car si les populations chrétiennes sont à majorité fonctionnaires et cultivateurs, les musulmans eux, sont d'essence commerçants et éleveurs. Ce qui nécessite une complémentarité dans les relations pour parvenir à lutter ensemble contre la crise alimentaire que traverse le pays.

c. La coordination entre les acteurs et la complémentarité des actions

La volatilité du contexte humanitaire né des crises répétitives de la Centrafrique est un handicap à des actions de relèvement durable, comme l'a remarqué le Gouvernement centrafricain lors de l'élaboration du Programme d'Urgence pour le Relèvement Durable (PURD). La reconstruction, en effet, nécessite la définition d'une stratégie de coordination des interventions entre le Gouvernement et les acteurs en travaillant ensemble pour atteindre des objectifs communs qui permettent l'instauration d'une paix durable et d'un environnement sécuritaire favorable à la stabilisation des déplacés retournés dans leurs communautés de retour. La pérennisation des acquis des activités de reconstruction économique et sociale, qui implique la notion de la durabilité des actions, devra s'inscrire dans des programmes à moyen et long terme. La période de conflit nait différents besoins au sein des communautés dont la réponse à un seul volet n'apporte pas de solution immédiate. La reconstruction économique et sociale impose la remise en état de l'appareil de l'Etat sur toute l'étendue du territoire, une collaboration entre les acteurs apportant l'assistance, les organisations locales et les institutions de l'Etat qui doivent être associées dans le processus d'implémentation des activités des programmes, puisque « la restructuration doit être calibrée en fonction des capacités du pays à cette période »26(*). La réussite des actions de reconstruction repose sur un effort participatif intégré de la communauté dans toute leur composante pour une réconciliation pacifique qui nécessite « la volonté de mettre fin une fois pour toute à ce qui a pu dresser des peuples l'un contre l'autre »27(*). Dans cette logique de coordination des interventions, l'Etat assure la protection des acteurs humanitaires et facilite l'ouverture d'un couloir et d'un espace humanitaire favorable à la réalisation des interventions jusqu'à l'instauration d'un sentiment de confiance.

III.2. Le rôle des femmes dans le processus de reconstruction économique et sociale

Face à l'incertitude de l'avenir de la femme au plan international en général et dans les pays sous-développés en particulier, la communauté internationale a pris conscience de la nécessité de l'implication de la femme en tant qu'actrice de développement et a déclaré l'année 1975, année internationale de la femme. Cette année constitue le repère des initiatives visant l'implication de la femme dans le processus de développement et la promotion de l'égalité de genre.

a. L'exemple du Canada et d'ONU Femmes en matière d'autonomisation économique des femmes

L'ONU Femmes compte parmi ses toutes premières priorités la promotion de l'autonomisation et des opportunités économiques des femmes. L'exemple du Canada en matière d'autonomisation de la femme nous édifie pour la compréhension de cette problématique.

En effet, depuis quelques années, les Canadiennes sont plus nombreuses à gravir avec succès les échelons et à décrocher des postes d'influence dans la sphère économique au niveau national et international. L'apport des PME à propriété majoritairement féminine a fait que l'économie canadienne en 2011 s'est chiffrée à environ 148 milliards de dollars. Ce qui motive la conclusion du Gouvernement canadien en ses termes : « toute aide visant à améliorer le taux de survie et à promouvoir la croissance des entreprises féminines aura d'importantes retombées sur le développement économique du Canada, y compris sur l'emploi, les revenus fiscaux et les exportations ». Dans cette approche, l'Etat canadien et l'ONU Femmes ont organisé à Ottawa, en octobre 2011, la Conférence internationale sur l'autonomisation économique des femmes à l'issue de laquelle plusieurs engagements ont été pris par le Gouvernement canadien, conformément à son Plan d'action en matière d'efficacité de l'aide.

Le Canada et l'ONU Femmes ont également convenu de mettre en ligne le Portail du savoir sur l'autonomisation économique des femmes pour mettre à la disposition des entrepreneures, des praticiens et des décideurs du monde entier une somme plus importante de recherches appliquées et de connaissances. Ce portail deviendra un guichet unique pour se procurer l'information, les ressources techniques, les connaissances et les pratiques exemplaires les plus récentes sur les occasions d'affaires et les débouchés économiques.

b. Les actions d'autonomisation de la femme en Centrafrique

Depuis deux ans, les acteurs humanitaires ont été au chevet de la RCA pour apporter assistance aux populations les plus vulnérables qui en ont besoin. Plusieurs actions ont alors été entreprises pour améliorer les conditions de vie des populations en renforçant leur résilience.

o Un modèle de la promotion du genre en Afrique centrale

L'Etat centrafricain déploie des efforts pour encourager l'autonomisation de la femme dans le contexte de reconstruction du pays. L'avènement de Catherine SAMBA-PANZA à la tête de l'Etat est une preuve de l'engagement au niveau pays pour encourager la promotion de l'égalité du genre. Premier Etat africain à avoir une femme Premier Ministre (Mme Elisabeth DOMICIEN) et premier Etat d'Afrique Centrale à hisser une femme au plus haut sommet de l'Etat, la RCA justifie dans les faits sa volonté de promouvoir l'égalité entre les sexes tout en mesurant l'impact positif de la place importante des femmes dans tous les secteurs de la vie professionnelle, politique, économique et culturelle. Même si des progrès restent à faire, les fondations sont bien visibles et mesurables.

o Le Programme d'Urgence pour le Relèvement Durable

Face à la crise centrafricaine, le Gouvernement concentre désormais tous ses efforts sur le Programme d'Urgence pour le Relèvement Durable (PURD) 2014-2016. Le PURD apparait aujourd'hui comme un cadre de référence pour le dialogue et la concertation avec les partenaires techniques et financiers en vue de mobiliser le financement nécessaire pour les grandes actions de relèvement post crise. Il privilégie le rôle des femmes dans le développement économique et social de la RCA dans un contexte de redynamisation du secteur privé et de développement des activités du secteur bancaire.

Le Gouvernement reconnait que l'implication accrue de la femme dans le monde de l'entrepreneuriat privé est un gage certain de la reconstruction économique et sociale de la RCA. Il fait de la lutte pour la promotion de l'égalité et de l'équité du genre une des priorités du processus de reconstruction et de consolidation de la paix. Ce qui se traduit par l'intérêt qu'accorde le PURD à la thématique genre qui est pris en compte dans la stratégie 3 « Relance des activités dans les secteurs sociaux » avec un budget prévisionnel évolutif passant de 70 millions en 2014 à 860 millions en 2016. Cependant, si l'on considère l'évolution du coût global des actions prioritaires de l'orientation stratégique 3 du PURD, la part réservée au secteur genre est en régression : il occupe 1,57% du budget total de la stratégie 3 en 2014, 1,54% en 2015 et 1,08% en 2016.

c. Le secteur privé centrafricain

L'Union Nationale du Patronat Centrafricain (UNPC), première plateforme des patrons d'entreprise en Centrafrique, est si intéressée par l'émergence d'une classe des femmes entrepreneures afin d'augmenter leur représentativité dans le rang de ses adhérents qui, jusque-là est de 6,66% sur 105 entreprises adhérant à l'UNPC. L'UNPC a organisé en 2008 des « Journées de l'Entreprenariat Féminin en Centrafrique » qui visent à promouvoir l'entrepreneuriat féminin en Centrafrique et à susciter une prise de conscience collective des femmes centrafricaines en tant qu'actrices du développement économique et social. L'UNPC reconnait l'existence de plusieurs obstacles jalonnant le parcours professionnel des entrepreneures, au rang desquels, on trouve: i. la diminution du temps de travail des femmes par les responsabilités domestiques ; ii. le manque de garantie empêchant certaines femmes d'accéder aux crédits  et iii. les préjugés liés au genre qui affectent les femmes et le choix des secteurs d'activités. Toutes ces difficultés, selon le patronat centrafricain constituent un frein à la promotion de l'entrepreneuriat féminin en RCA28(*). Le soutien du patronat centrafricain est une nouvelle stratégie de l'UNPC qui croit à la femme pour le développement de la RCA et qui tient à encadrer les activités des femmes, à identifier toutes les opportunités favorables à l'épanouissement de leurs affaires et à terme, mettre à leur disposition un fonds de garantie des crédits et de création d'entreprise.

III.3. Les facteurs de blocage à l'autonomisation de la femme et les liens avec l'inégalité et l'iniquité du genre.

Les comportements socioculturels sont au centre de bien des obstacles à l'autonomisation économique des femmes, car ils créent des attentes négatives aux domaines de travail « naturels » des hommes et des femmes et encouragent la discrimination entre les sexes. Les stéréotypes voulant que l'homme soit le principal soutien de famille limitent les possibilités des femmes de se joindre à la population active ou de choisir une vocation à fort potentiel économique. Ils limitent aussi les efforts de la reconstruction socioéconomique du pays du fait que les femmes n'arrivent toujours pas à libérer tout le potentiel qui est en elles en vue de participer au processus. Les principaux problèmes du genre en Centrafrique sont regroupés en quatre catégories, à savoir : i) le faible taux de scolarisation des filles et le manque de leur participation au programme de formation ; ii) les tabous et préjugés socioculturels qui ont des répercussions sur la capacité des femmes à entreprendre comme les hommes ; iii) l'inaccessibilité physique et financière au droit et à la défense des groupes sociaux vulnérables et iv) la faible représentation des femmes dans les juridictions de droit moderne et leur insuffisance dans les juridictions de droit coutumier.

a. Les pesanteurs culturelles

Dans la société centrafricaine, les valeurs culturelles sont basées sur les coutumes traditionnelles et accordent malheureusement beaucoup plus d'importance à la femme en tant que mère, épouse et femme au foyer. Dès leur jeune âge, on apprend aux garçons une éducation faisant de lui un être supérieur aux filles. Cette perception sociale de la femme a des conséquences importantes sur son épanouissement social et sur sa participation effective au processus du développement. Malgré une espérance de vie moyenne plus élevée que celle des hommes, les femmes centrafricaines courent plus de risque de décéder entre 15 et 49 ans en raison de la mortalité maternelle qui est due aux mariages précoces, aux complications de l'accouchement et aux nombreuses pratiques traditionnelles au rang desquels figure l'excision.

Les tâches domestiques et de soins ainsi que les travaux agricoles à la ferme familiale, qui épuisent leur temps et leur énergie, rythment la vie quotidienne des populations féminines centrafricaines. Le manque de temps est la principale raison de la présence accrue des femmes dans l'économie non structurée, ce qui les pousse à opter pour du travail à domicile, qui ne nécessite aucun déplacement, ou encore un emploi à temps partiel, flexible ou autonome, qui leur permet de choisir leur propre horaire de travail. Il y a lieu ici de mentionner la nécessité de réduire les contraintes de temps et de mobilité qu'elles rencontrent, ou d'en tenir compte, afin de proposer aux femmes des activités à plus fort revenu.

Il importe de souligner également que la culture centrafricaine n'est pas habituée des valeurs entrepreneuriales. En effet, un centrafricain, titulaire d'un diplôme en agronomie, en architecture, en génie civile, etc. préfère attendre l'intégration dans la fonction publique alors qu'il est formé, de part son domaine, pour aider l'Etat dans la création d'emploi. Aussi, les parents centrafricains n'inculquent pas à leurs enfants les notions d'initiative entrepreneuriale. Les femmes centrafricaines ne sont donc pas épargnées de cette situation.

b. La faible participation des femmes aux organes de prise de décision

Au lendemain de la prise de pouvoir du 24 mars 2013, on note une faible participation de la femme centrafricaine dans les organes de prise de décision, contrairement aux quelques avancées observées au début des années suivant le coup d'Etat de 2003 qui a conduit à l'élaboration d'une nouvelle Constitution avec une adhésion à l'égalité de genre et prônant le principe de quota pour la participation des femmes (30%) aux organes de décision (Art 69 de la Constitution de 2004).

Pour une gestion pacifique de la crise centrafricaine, l'Union Africaine a proposé aux autorités administratives une approche participative et inclusive en impliquant toutes les couches sociales du pays. On a constaté malheureusement une faible participation des femmes dans les grands foras de résolution de la crise. Leurs revendications sont alors limitées. Sur les 52 participants présents au sommet de Libreville, seulement 06 femmes ont pris part aux assises. Au sommet de Ndjamena, 2 femmes seulement ont participé officiellement. Bien que l'Accord de Ndjamena s'inscrive dans la vision participative et inclusive de l'UA en proposant la constitution d'un Gouvernement d'union nationale et inclusif, on a constaté une diminution du taux de participation des femmes aux organes de prise de décision de 2013 à 2014. Le nombre des femmes membres du Gouvernement est passé de 06 en 2012 à 02 puis à 03 sur 39 membres du Gouvernement Djotodja 1 (07,69%) en 2013.

c. Différence de pouvoir économique entre les sexes

Des progrès ont été enregistrés en faveur d'égalité entre hommes et femmes, mais un écart économique considérable est encore observé entre les sexes. En effet, les contraintes d'accès à des crédits de création d'entreprise limitent la capacité des femmes à migrer dans les institutions patronales. Sur 105 entreprises, membres de l'UNPC, seulement 7 ont pour propriétaire des femmes et une entreprise seulement a pour propriétaire femme sur les 24 entreprises affiliées au Groupement Interprofessionnel Centrafricain (GICA). En outre, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à occuper des postes où elles exercent un leadership économique formel. Cette différence de capacité économique observée entre les sexes résulte de divers obstacles. Les femmes agricoles ont généralement du mal à acquérir les mêmes connaissances et compétences spécialisées que les hommes, pour obtenir des intrants et des services financiers et professionnels équivalents.

Il est également reconnu que le manque de pouvoir décisionnel des femmes limite leur choix de décider de leurs propres conditions de vie ou d'influer sur les décisions collectives avec une incidence sur leurs moyens de subsistance, leur mobilité ainsi que leur volonté de stabiliser dans leur communauté de retour après les crises. Ces obstacles reposent sur les attitudes socioculturelles discriminatoires et leurs manifestations, qui peuvent nuire considérablement à la participation des femmes à l'économie et à des activités productives. Les femmes sont majoritaires dans des filières d'activités destinées directement à la consommation des ménages. De telles activités peuvent vite tomber en faillite, s'il y a une mévente ou en cas de difficultés financières ne permettant pas au mari de subvenir aux besoins alimentaires de la journée, les marchandises sont utilisées pour l'alimentation de la maison. Or, bien souvent leur travail dans ces filières n'est ni rémunéré, ni pris en compte, même s'il contribue aux économies nationales et locales.

d. Difficultés d'accès au crédit de fonctionnement

Il existe des conditions très contraignantes d'accéder à des crédits, par exemple le fait d'avoir une maison bâtie comme garantie d'octroi de crédit. La majorité des commerçantes n'ont pas connaissance de la microfinance. C'est en réponse aux difficultés d'accès au crédit d'affaires que rencontrent les femmes et au déficit d'information sur les conditions de demande en service financier que le Gouvernement centrafricain a élaboré une Stratégie Nationale de Finance Inclusive (SNFI) autour de quatre axes qui prévoit « une plus grande inclusion financière à travers l'offre d'une gamme très variée de services financiers par diverses catégories d'institutions financières aux populations exclues des circuits financiers classiques, particulièrement aux femmes et jeunes économiquement actives »29(*).

e. Plafond de verre et autonomisation de la femme

Figure 1 : Répartition des travailleurs selon leur statut professionnel et le sexe

Apparue aux Etats Unis à la fin de 1970, l'expression Plafond de verre désigne l'ensemble des obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des postes élevés dans les hiérarchies professionnelles. Il reprend une notion présente dans le film d'Elia Kazan (Le Mur invisible 1947) et s'est fait connaître en 1986 à la suite d'un article publié dans le Wall Street Journal. Le «?plafond de verre?» qui entrave leur carrière constitue une réalité indéniable mais qui résiste à toute explication simpliste30(*). Les statistiques révèlent une forte prépondérance masculine aux postes de pouvoir et de décision.

En RCA, les chefs des moyennes et grandes entreprises sont à 93?% des hommes. Si le nombre des femmes dans les postes d'encadrement varie beaucoup d'une région à l'autre, elles restent dans tous les cas très minoritaires dans les postes de direction et de décision stratégique.

Source31(*) : Bureau Central du Recensement (BCR)

Les femmes sont plus nombreuses dans la population active occupant des emplois indépendants et d'aide familiale. Dans l'emploi salarié et comme employeur, elles occupent une proportion trop infime que celle des hommes. En Novembre 2015, elles représentent 28,13% des Ministres (9 femmes sur 32 membres du Gouvernement). Les entretiens avec les Chefs de Service du personnel de différents ministères révèlent qu'une des raisons évoquées pour une faible représentativité des femmes a été les difficultés d'accès dans les villes de province qui limitent la mobilité des femmes. Ce qui fait que tous les postes de responsabilité en province ou presque ne sont occupés que par des hommes. Ce qui suscite un débat, car si l'Etat peut garantir la sécurité des hommes en province, il peut en faire autant pour les femmes. Il s'agit là d'une simple perception basée sur les constructions sociales.

Conclusion

En somme, de la stabilité à l'instauration d'une paix durable, plusieurs défis entravent le processus de reconstruction économique et sociale en Centrafrique. Le relèvement économique s'annonce difficile dans un contexte où les hommes armés continuent de semer la terreur derrière laquelle ils trouvent leur compte. Jusqu'à l'année 2000, les informations aussi précises et détaillées que possibles sur la situation des femmes sont peu disponibles en Centrafrique. Deux évènements importants ont donné la sonnette d'alarme en 2000 à la Société civile et au Gouvernement centrafricain de se pencher davantage sur les questions du genre. Il s'agit de : i. la conférence de Beijing + 5 et de la 23ème Assemblée Générale des Nations Unies qui a adopté la Déclaration du Millénaire.

A la lumière de tout ce qui précède, plusieurs actions ont été réalisées au niveau international et national pour que la femme puisse être participative au processus du développement. Mais, face aux réalités du terrain et aux besoins spécifiques des femmes, les différentes actions tendant à améliorer les conditions de vie restent insuffisantes. Plusieurs analyses décrivent la manière à laquelle les changements dans les habitudes de communication peuvent avoir des effets différents pour les femmes et pour les hommes, avec une incidence sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Les politiques qui accroissent les chances tant pour les femmes que les hommes augmenteront le potentiel de réduction de la pauvreté.

Pour que les initiatives puissent apporter une réponse complète à l'ensemble des obstacles de l'autonomisation économique des femmes, il est essentiel de prendre en compte les facteurs socioculturels qui limitent la capacité des femmes d'interagir avec les marchés et d'en profiter, comme l'absence de rémunération, la répartition inéquitable du travail ménager, la mobilité limitée, ainsi que la prévalence de la violence sexuelle et fondée sur le genre. L'autonomisation économique des femmes signifie donc qu'il faut s'attacher à réduire les obstacles qu'elles doivent surmonter pour participer à la croissance et au développement et en tirer parti, et qu'il faut travailler à assurer le respect des droits des femmes.

CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET

SOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA FEMME A BANGUI ET SES ENVIRONS

Introduction

Il y a de plus en plus consensus selon lequel « la suppression des obstacles à l'autonomisation économique des femmes est indispensable à une croissance économique soutenue, inclusive et durable, à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à l'atteinte de l'égalité entre les sexes »32(*). La Centrafrique traverse encore une période la plus sombre de son histoire et les efforts ont été déployés tant par le Gouvernement que par les partenaires pour la booster vers le développement. Le circuit économique informel structuré autour des activités agro-pastorales et des AGR est sérieusement déstabilisé à cause de l'insécurité et des tracasseries sur les voies de communication dans l'Est et le Centre du pays. Plusieurs activités ont d'ors et déjà été entreprises et seront encore envisagées pour la reconstruction économique. Il est cependant nécessaire de s'orienter vers des activités qui peuvent avoir un impact économique durable dans le temps et dans l'espace. Une de ces activités reste le renforcement du pouvoir économique et du statut social de la femme pour son efficacité dans le processus.

L'autonomisation de la femme et la promotion du genre, thématiques étroitement liées, apparaissent jusque-là comme de simples problèmes sociaux pouvant se résoudre par un apport de la parité ou un simple partage des rôles entre les hommes et les femmes. Ces questions sont toujours perçues comme l'exercice du pouvoir et, se faisant, se heurte à d'énormes difficultés dans la mise en oeuvre, car « si la construction sociale des sexes octroie des pouvoirs imaginaires aux hommes (prédispositions) l'exercice de ce pouvoir n'est pas imaginaire. Il est inscrit dans nos réalités et ceci dans tous les domaines de la vie : politique, sociale bien sûr, économique, etc. »33(*). C'est pourquoi, nous n'allons pas aborder la question de promotion du genre sous l'angle d'égalité physique entre hommes et femmes, mais plutôt sous l'angle d'opportunités économiques, d'apport au développement et de la répartition du pouvoir social.

I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE

I.1. Déroulement de l'étude

Les enquêtes ont duré un mois, car nous les avons réalisées que les Samedi et Dimanche, compte tenu de notre occupation au lieu de stage. Nous avons donc enquêté 10 jours durant, soit 12 enquêtes par jour. Les contraintes sécuritaires ont limité notre travail.

I.2. Eléments clés de l'étude

a. Questionnaire utilisé pour l'enquête

Le questionnaire utilisé était basé sur les thématiques suivantes : données sociodémographiques ; Vulnérabilité des ménages des enquêtées ; Capital économique et social ; Activités Génératrices de Revenu ; Compétences et aptitude et Niveau de connaissance sur les structures de microfinance. Ces thématiques comportent chacune une série de questions ouvertes et fermées permettant de capturer au mieux les réponses des personnes en tenant compte à la fois des besoins de l'enquête mais aussi des problématiques et des spécificités identifiées par les populations elles-mêmes.

b. Caractéristiques des enquêtées

ü Répartition des enquêtées par tranche d'âge

L'Âge des enquêtées varie de 18 à 57 ans, avec une moyenne de 34 ans. On note une forte concentration des commerçantes dans la tranche d'âge de [26 à 35 ans] 36,35 %, suivi de [36 à 45 ans] à 25,83% et des [18 à 25 ans] à 22,5%. Enfin les [46 ans et plus [ occupent 15% des enquêtées.

ü Répartition des enquêtées par niveau d'étude

Tableau 1 : Répartition des enquêtés par niveau d'étude

Niveau d'étude

%

Aucun

22.50

Formation technique

3.33

Primaire

30.83

Secondaire

40.83

Supérieur

2.50

Grand Total

100

Le niveau d'étude est proportionnel à l'âge des enquêtées. Les plus jeunes sont allées loin dans les études que les plus âgées. Les 15% des enquêtées âgées de plus de 46 ans n'ont jamais été à l'école.

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

ü Répartition des enquêtées par quartier d'intervention

L'enquête s'est déroulée dans les zones d'intervention de l'IRC à Bangui. Au total, 120 femmes et filles ont été auditionnées. La répartition a été faite de façon à avoir un nombre équitable dans les Unités Primaires de Sondage, soit 60 personnes à Bangui et 60 personnes à Bimbo. Dans Bimbo, on a travaillé dans 8 quartiers avec des échantillons de 7 personnes dans 4 quartiers et 8 personnes dans quatre autres quartiers. A Bangui, nous avons enquêté dans 2 Arrondissements, avec une répartition équitable qui nous a permis d'équilibrer les réponses fournies. Quatre quartiers sont retenus dans chaque Arrondissement pour un effectif de 30 personnes par arrondissement, soit 2 quartiers avec un échantillon de 7 personnes et 2 autres quartiers avec 8 personnes chacun.

ü Répartition des enquêtées selon les types d'aide

23.33% des enquêtées n'ont pas reçu d'aide durant ni après la crise. Dans la plupart des cas, ce sont des personnes qui ne se sont pas déplacées de leur lieu de résidence. Elles sont plus nombreuses à Bimbo 14.17% qu'à Bangui 9.16%. 76.67% ont reçu une aide pendant ou après la crise. Le travail contre payement est la plus importante aide reçue à 57.50% des cas, suivi d'aide alimentaire (20%), de Transfert monétaire et d'appui à l'exercice d'AGR à 8,33% chacun et l'appui à la formation professionnelle à 5,83%. La réhabilitation des abris est un type d'aide qu'ont reçu seulement les habitants du 3ème Arrondissement à 5%.

I.3. Résultats de l'étude

a. Forte concentration des femmes dans les activités commerciales et agricoles

Généralement, l'agriculture et le commerce attirent plus les femmes du fait probablement qu'ils nécessitent peu de qualification et de capitaux. Près de 75% des populations actives exercent dans le secteur agro-pastoral qui occupe 81 % de la main-d'oeuvre féminine contre 67 % chez les hommes (BCR, 2003). L'analyse des résultats de notre étude montre que le commerce et l'agriculture occupent 87,5% des femmes à Bangui (3ème et 6ème Arrondissement) et dans ses environs en Novembre 2015 contre 73,34% avant Décembre 2013. En effet, ces deux principales sources de revenu ont augmenté après la crise avec l'arrivée dans la catégorie des élèves (filles scolarisées) qui, sous le poids de la crise, soit se tournent vers des activités commerciales pour apporter un appui aux parents afin de faire face aux exigences familiales soit pour se faire un peu d'argent en attendant la rentrée scolaire. Dans la commune de Bimbo 3 (Boeing), l'agriculture dominée par la culture maraîchère, occupe 61% des femmes enquêtées contre 39% qui sont dans le petit commerce. Par contre, le type d'agriculture très pratiquée au niveau des 3ème et 6ème Arrondissements est l'agriculture vivrière qui se pratique en dehors de la ville, à des dizaines de Kilomètres.

Tableau 2 : Principales sources de revenu des enquêtées

 

Avant Déc. 2013

Après Déc. 2013

Agriculture

16.67

22.5

Petit commerce

56.67

65

Petit métier

13.33

5

Fonctionnaire

5.83

3.33

Aucune

13.33

4.17

 Total

100

100

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

Le petit métier attire peu les femmes, avec 13,33% (majoritairement coiffure et couture) avant la crise de 2013, contre 5% en novembre 2015. On a remarqué un fort tôt de changement d'activités, dû à la perte des capitaux et la destruction des salons de coiffure et des ateliers de couture qu'elles disposaient.

En effet, 40,83% des femmes ont changé d'activités après la crise de 2013, 53,33% exercent les mêmes activités qu'avant la crise et 5,84 n'ont pas répondu à la question. Les raisons du changement d'activités sont multiples, mais les plus dominantes sont : la perte du capital d'affaires, l'exercice d'une AGR en attendant la reprise d'activité normale, l'exploitation d'une opportunité d'affaires et l'appui au revenu de la maison. Certaines femmes, se trouvant dans le besoin d'assistance, acceptent d'exercer toute AGR qu'on leur propose, peu importe l'issue. C'est très souvent des activités proposées par les acteurs à leur endroit ou des activités proposées par des tierces. Sur les 40,83% des femmes ayant changé d'activités après la crise, 74,17% ont choisi elles-mêmes leur activité actuelle contre 25,83% dont les activités ont été proposées par des tierces ou des acteurs humanitaires.

b. Les activités à fort impact économique sur le revenu des femmes

Les filières d'activités du petit commerce sont considérés à 69,17% comme des activités à fort impact économique, suivies de l'agriculture à 42,50%. Viennent ensuite le petit élevage et le petit métier respectivement avec 10% et 7,5%. Le type de culture dominant est la culture maraichère pour les quartiers de Boeing (Kokoro Dameca, Kette Goussa et Plateau) et quelques quartiers du 3ème Arndt notamment les quartiers Kokoro 4 et 5 qui sont frontaliers aux premiers. Dans le 3ème et le 6ème Arndt en général, les filières dominantes sont celles de la culture vivrière qui sont pratiquées en dehors de la ville à des dizaines de Km.

Figure 3 : Répartition des activités par secteur catégories d'activités

Les filières de petit commerce recommandées par les enquêtées sont contenues dans la figure ci-dessous dans la proportion d'importance. Selon les enquêtées, le commerce des chenilles (30%) est fortement demandé, suivi du manioc (25%).

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

Les bananes plantains et les gargotes/petits restaurants/débits de boissons sont proposés à 22,5% chacun. La vente des légumes, du poisson fumé et des feuilles de coco viennent respectivement avec 20%, 17,5% et 15%.

Figure 4 : Répartition des petits commerces par filière d'activités

Le chicouangue est proposé, avec la viande boucanée, à 12,5% des enquêtées. Le chicouangue est en effet, une des principales sources de revenu des femmes du 6ème Arrondissement et de Boeing (Kette Goussa et Kokoro Dameca). Le commerce des condiments est proposé à 7,5%, ainsi que la viande de porc et les habits des femmes et des enfants viennent avec 5% chacun. Les raisons des choix de ces activités sont nombreuses. Les acteurs estiment que les gens ont en toujours besoin. La rareté de la viande des boeufs oblige les consommateurs à préférer davantage des produits agricoles (légumes), des viandes boucanées et les aliments congelés.

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

Les quartiers de Boeing (Kette Gousa et Kokoro Daméca) sont une zone agricole et sont plus connus pour la vente des produits maraichers sur les marchés de Bangui. Le manioc, quand à lui, est consommé à tout moment. On note également que les activités proposées sont fortement demandées et la consommation se fait durant toute l'année, à l'exception de la commercialisation des chenilles qui est périodique. La ville de Bimbo est de plus en plus attractive, suite aux récents bouleversements au niveau de Bangui, les gens y passent davantage de week-end. Ce qui motive la création et l'augmentation du nombre des débits de boisson et des gargotes. Les chenilles, bananes plantains, manioc, etc., sont des aliments de base des populations du Sud de la RCA, qui sont majoritaires dans notre zone d'étude.

c. Les activités susceptibles d'avoir un impact sur la vie sociale de la communauté

Les conséquences de la crise centrafricaine sur le tissu social, nécessite une attention particulière dans le développement des activités de relèvement du pays. L'ensemble des activités doivent concourir à l'atteinte d'un équilibre social entre les populations. La réponse la plus rapide à la destruction du tissu social s'obtient à travers la réalisation des activités d'éducation et de sensibilisation sur la cohésion sociale et le vivre ensemble, de plaidoyer et du dialogue intercommunautaire, d'éducation à la paix, d'instruction civique au fondamental 1 et 2.

Selon les enquêtées, l'entente entre chrétiens et musulmans est une question du temps et d'éducation, vue l'intensité de la dégradation du tissu social. Les activités d'éducation et de sensibilisation sur la cohésion sociale et du vivre ensemble (55,83%), celles de plaidoyer et du dialogue intercommunautaire (42,5%) ainsi que l'éducation à la paix (40%) apparaissent comme des moyens efficaces de renforcer le lien et l'entente entre les filles et fils du pays.

L'instruction civique au fondamental 1 et 2 (25%), l'enseignement religieux (8,33%) et la prise de conscience et responsabilité des parents (0,83%) sont également des activités dont la mise en oeuvre contribue à la promotion de la cohésion sociale et permet la compréhension de la notion du vivre ensemble. L'éducation civique transmet des valeurs citoyennes qui transforment les mentalités.

Les femmes estiment que le renforcement des capacités économiques et financières des femmes et des jeunes (23,33%) et l'appui à l'insertion socioprofessionnelle des jeunes (11,67%) ont un grand impact sur la vie sociale de la communauté. 20,83% des enquêtées mentionnent le désarmement, la sécurisation des quartiers et le réarmement des FACA et leur déploiement dans les Arrondissements (19,17%) comme des activités susceptibles de renforcer les liens de cohésion sociale avec un grand impact sur la vie de leur communauté. Elles reconnaissent que tant que les armes circulent encore, les bandits seront tentés de semer du désordre et les gens n'auront plus confiance aux autres. L'opérationnalisation des FACA peut diminuer les actes de banditisme qui causent un disfonctionnement au sein de la communauté. Une fois désarmés et réinsérés, les jeunes auront une occupation et les armes ne seront plus en circulation.

La prise en charge judiciaire des victimes des violences peut aussi renforcer le lien de cohabitation entre les communautés. En effet, 15% des femmes pensent que la traduction en justice des responsables des violences et la réparation des sévices subis par les victimes favorisent la reconnaissance de leur sentiment de victimisation. Enfin, les rencontres culturelles inter quartiers (Sport, théâtre, sketch, musique, ...) et les enseignements religieux sont proposés par des enquêtées dans des proportions respectives de 12,50% et 8,33%. Pour les enquêtées, le sport unit le peuple, ces échanges inter quartiers faciliteront donc le mélange des quartiers chrétiens aux quartiers musulmans qui vivent séparément actuellement. La justice apaise la colère des victimes qui ne pourront retrouver la confiance en elles-mêmes qu'après avoir senti la reconnaissance de leur victimisation. En effet, la réparation des victimes apaisera leur colère.

d. Difficultés rencontrées lors des activités d'autonomisation de la femme

Elles varient en fonction des acteurs. Pour les acteurs de mise en oeuvre des activités d'appui à l'autonomisation de la femme, il se pose beaucoup de problèmes d'appropriation des activités par les femmes, de l'excessivité du leadership de certaines femmes, du mélange du patrimoine familial avec le patrimoine d'affaires, du mélange des tâches familiales avec les tâches commerciales. Pour les femmes elles-mêmes, le plus grand problème est le manque de suivi des activités dû au fait à la durée des projets qui n'est pas longue pour que les ONG leur apportent tout accompagnement technique nécessaire.

ü Manque de maîtrise d'activités et de leurs contraintes par des femmes exerçant une AGR sur proposition d'autrui ou d'un acteur

Les femmes qui ont choisi elles-mêmes leur activité n'ont pas beaucoup de difficultés que celles pour qui les activités leur ont été proposées par quelqu'un d'autre. Les premières affirment avoir plus des avantages que des inconvénients. Ces avantages varient entre la bonne maîtrise de l'activité et de ces contraintes, une bonne rentabilité, l'augmentation du capital, une forte clientèle et leur fidélisation. En définitive, les femmes qui choisissent elles-mêmes leur activité approuvent que l'exercice de leur activité ne demande pas beaucoup d'effort ni des tracasseries et qu'il n'y a pas de mévente. Pour les femmes dont l'activité a été proposée, les seuls avantages ne se limitent qu'au renforcement de leur résilience, leur moyens de subsistance et au fait que l'exercice de ces activités leur permet de tenir le coût en attendant de reprendre les activités normales. Les femmes dont les activités leur sont proposées éprouvent d'énormes difficultés et reconnaissent qu'il y a plus d'inconvénients que d'avantages. Elles n'ont généralement pas de maîtrise de l'activité ni de ses contraintes. D'autres disent être dépaysées, mais sont contraintes de le faire, en attendant une vraie opportunité.

ü Perturbation des activités économiques pendant la saison des chenilles

Il y a une forte perturbation des activités commerciales dans ces zones d'études pendant les mois de Juin à Août qui constituent la saison des chenilles. En effet, certaines commerçantes changent d'activités à cette période au profit de la commercialisation en gros ou en détails de ce produit alimentaire non ligneux, classé dans la catégorie des produits de la cueillette. Entre Juin-Août, beaucoup d'autres commerces tels que les viandes de boeuf, les viandes boucanées, les poissons fumés, les viandes de porc, les légumes, etc., ne marchent pas bien. Par contre, on note une augmentation du revenu d'autres filières de petit commerce telles que les feuilles de coco, bien que rares. Cette perturbation sur le revenu des commerçantes montre l'influence du commerce des chenilles sur les autres filières d'activités économiques exercées par les femmes.

ü Contraintes sécuritaires et difficultés d'approvisionnement

L'approvisionnement en matières premières demeure un problème majeur que rencontrent les commerçantes de notre zone d'étude. Les contraintes sécuritaires et les barrières illégales érigées sur les voies de communication réduisent les quantités des marchandises achetées depuis les provinces. L'inefficacité du secteur de transport, le mauvais état des routes, l'excessivité des taxes et le taux élevé des prélèvements augmentent le coût de revient des marchandises. Le problème d'approvisionnement en produits de premières nécessités tels que sucre, café, aliments congelés, etc., reste une contrainte à l'exercice des AGR dans ces zones. Les marchés sont fortement dépendants des marchés du Km5. L'inaccessibilité dans l'enclave du Pk5, due aux crises récurrentes, a un impact direct et significatif sur les AGR exercées par les enquêtées.

ü Difficultés organisationnelles et fonctionnelles

Des contraintes structurelles limitent le fonctionnement des marchés dans ces zones d'études ainsi que l'organisation des acteurs. Ce sont, pour la plupart : i. la faible organisation ou l'absence de structuration des commerces ; ii. les difficultés de stockage des marchandises liées en grande partie aux contraintes sécuritaires qui obligent les femmes à ramener leurs marchandises à la maison chaque soir. Elles sont donc obligées d'acheter une petite quantité des marchandises et iii. les difficultés d'accès aux crédits d'affaires.

e. Perception des communautés sur les actions des acteurs humanitaires

75,83% des femmes de notre zone d'étude ont reçu une aide d'un acteur humanitaire entre Décembre 2013 et Novembre 2015. Ces appuis ont été donnés, pour la plupart, par des ONG internationales et nationales. Les 24,17% des femmes n'ayant pas eu d'appui sont majoritairement celles qui ne se sont pas déplacées de leur lieu de résidence pendant la crise. Le Travail contre payement (Cash For Work) reste le type d'aide le plus fourni, avec 57,5% des types d'aide. L'aide alimentaire seconde avec 20%, le transfert monétaire et l'appui à l'exercice des Activités Génératrices des Revenus suivent avec 8,33% chacun. 5,83% ont bénéficié d'un appui en formation professionnelle et technique et 5% enfin ont reçu une aide à la réhabilitation des abris dans des quartiers Kokoro 4 et 5.

ü Forte utilisation des aides pour des besoins alimentaires

Ces différents appuis ont permis aux bénéficiaires de traverser les moments de crise, de renforcer leur résilience et leurs moyens de subsistance. Les produits de ces différents appuis ont été utilisés majoritairement pour répondre aux besoins alimentaires (54%), de créer/relancer des AGR (17%), de rembourser les dettes (12%), d'acquérir les biens non alimentaires (6%). Ils ont enfin permis de faire face aux exigences scolaires et à la prise en charge médicale dans des proportions respectivement de 2% et 6%. Enfin, 3% d'aide reçue ont permis aux bénéficiaires de réhabiliter leur maison. Beaucoup d'acteurs ont perdu leur capital d'affaires, ces appuis -particulièrement le travail contre payement, le transfert monétaire et l'appui aux AGR - ont permis donc aux femmes d'exercer une activité.

ü Forte acceptence pour les acteurs humanitaires

Les acteurs humanitaires sont plus estimés pour des appuis dans le développement des projets d'affaires et le suivi des activités. 54,17% des femmes font plus confiance aux ONG internationales pour une assistance dans l'exercice de leurs activités. Elles sont cependant dubitatives quant au mécanisme de suivi des activités qui est souvent très limité dans le temps. 28,33 sont favorables aux ONG Nationales qui ont une assise nationale et une possibilité de suivi à long terme et de pérennisation de leur appui. Elles sont toutefois méfiantes quant à l'attitude des responsables de certaines ONG nationales qui n'inspirent pas trop confiance.

Figure 5 :

Répartition des enquêtées selon l'acceptance des acteurs dans l'appui à leur activités

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

Les acteurs économiques dans une proportion de 8,33% font confiance aux proches parents - majoritairement les maris ou autre parent spécialisé en gestion de projet - pour les assister dans l'exercice de leur activité. Les Agences du Système des Nations Unies (ASNU) viennent en quatrième position avec 4,17%, suivies enfin des Amis/Voisins avec 1,67%. Ce fort taux d'acceptence pour les ONG tant nationales qu'internationales, pour des raisons complémentaires, offre une opportunité à exploiter pour réussir les activités d'appui à l'autonomisation de la femme. En effet, la coordination des activités entre ONG internationales et ONG nationales a un triple avantage : d'abord, cette coordination prépare, dans une perspective à long terme, la relève du leadership et l'implication progressive des ONG nationales dans les activités de relèvement et du développement. Elle facilite ensuite la pérennisation des acquis de différents appuis en ce sens que les ONG nationales s'installeront dans une perspective à long terme, alors que les actions des ONG internationales sont limitées par les exigences du projet avec des mécanismes de suivi limité à l'intervalle de vie du projet. Les ONG nationales assureront le suivi des bénéficiaires pendant ce temps. Elle facilite enfin l'observation des trois piliers d'assistance humanitaire que sont l'acceptance de la communauté, la protection des acteurs et la facilité de la redévabilité.

Dans un contexte comme celui de la RCA où les acteurs humanitaires sont souvent victimes de fortes décrédibilisassions de la part des groupes armés, la présence des acteurs nationaux sur le terrain facilite l'accès aux bénéficiaires, même dans les zones difficiles d'accès. Leur présence également assure une protection des personnes et des biens pour les acteurs, étant donné qu'elles ont une forte maîtrise des valeurs et normes du milieu.

Les enquêtées ont apprécié l'appui des ONG tant nationales qu'internationales, auprès des communautés durant ces dernières crises. Toutefois, il existe certains sentiments de désapprobation de certaines activées réalisées ou de leur méthodologie de mise en oeuvre qui suscitent souvent des tensions au sein de la population bénéficiaire, les structures associatives et certains chefs de quartier, plus particulièrement pendant le processus de sélection où les sélectionnés ont des liens avec les Chefs de quartier ou les responsables de sélection.

f. Compétences et aptitude

ü Expérience en entrepreneuriat et types de formation dans le passé

Neuf femmes sur 10, exerçant une AGR dans notre zone de travail n'ont pas de connaissance des notions de base d'entrepreneuriat. Aucune n'a fait de formation appropriée avant de se lancer dans les activités. 56,67% des femmes enquêtées n'ont pas eu de formation dans le passé. Les types de formation reçus par les 43,33% ne sont pas des formations professionnelles ni techniques.

Figure 6 : Types de formation subie par les femmes

Ces formations ont été prises en charge par des ONG/ASNU à 23,33% des cas et financées par des aides parentales à hauteur de 16,67%.

L'Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et de l'Emploi (ACFPE) est aussi un acteur qui apporte des appuis significatifs aux femmes enquêtées. ACFPE a contribué à la formation de 3,33% des femmes.

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

o Accès des femmes aux institutions de microfinance

Seulement 10% des femmes ont une connaissance plus on moins partielle de la microfinance, 70% d'entre elles n'ont pas de notion de la microfinance. La connaissance de la microfinance chez les femmes d'affaires centrafricaines est subordonnée à leur niveau d'études. Pour bon nombre des femmes d'affaires, le Gouvernement n'a pas su valoriser la SNFI qui, pourrait les aider à prospérer dans la gestion de leur affaire. Pour les enquêtées qui n'ont pas connaissance de la SNFI, les politiques et stratégies nationales en matière de la microfinance ne sont pas bénéfiques pour leur affaire. Les difficultés rencontrées très souvent par les femmes dans la création ou l'exercice de leurs activités économiques sont : le manque de moyen financier, la crise de confiance avec les clients, les tracasseries douanières et routières, l'augmentation des prix des matières premières sur le marché, les difficultés dans la tenue de la trésorerie et de prise en charge du personnel d'appui , le mélange du patrimoine personnel et du patrimoine de l'entreprise, la faiblesse du capital financier, la difficulté de mobiliser les dettes clients, le coût élevé de commission sur marchandise, le vol des matériels durant les derniers évènements ainsi que l'instabilité de l'environnement d'affaire. La connaissance de ces facteurs est primordiale dans la mesure où, les réponses à apporter à l'épineux problème de gestion des entreprises féminines en dépondent. Ils permettent aux acteurs de développer des projets qui prennent en compte tous ces paramètres.

ü Les besoins des femmes en formation professionnelle

Figure 7 : Besoins en formation exprimés par les femmes

Source : Notre enquête réalisée en Novembre 2015

Les besoins en formation professionnelle et technique sont plus élevés pour les modules de création/gestion des AGR, l'initiation à l'entrepreneuriat, la comptabilité gestion et l'agriculture avec respectivement 68,33%, 39,17%, 27,5% et 19,17% des besoins. 17,5% des femmes souhaitent être formées en couture/coiffure ; 16,67% sont pour une formation en hôtellerie, la formation en informatique, gestion du personnel, assistance médicale et soins infirmiers sont demandés chacune par 13,33% des femmes.

La création et la gestion des Petites et Moyennes Entreprises est demandée par 10% des femmes ; en somme la création/gestion des AGR/PME est sollicitée par 78,33% des femmes. Ce pourcentage montre l'intérêt des femmes à se lancer efficacement dans le processus de relèvement du pays, car la forte présence des femmes dans la gestion des PME faciliterait leur apparition dans le secteur formel et réduit leur concentration dans le secteur informel.

Ces différentes formations ont été choisies par les femmes qui pensent qu'elles leur permettent un renforcement des capacités, l'acquisition des compétences nécessaires et un appui technique à la gestion d'une PME et au démarrage de leurs activités. Les formations en petit métier et à la création/gestion des AGR/PME permettent aussi d'atteindre des objectifs à long terme tels que l'amélioration du PIB du pays. Les 6,67% des demandeurs de formation en petit métier reconnaissent que la crise Centrafricaine a créé une crise alimentaire et la rareté des viandes sur le marché, ce qui a entrainé une forte demande en viande de volailles qui justifie leur intérêt à choisir la formation en petit élevage avec pour vision de créer un poulailler pour certaines et de devenir un grand éleveur de porcins et de volailles pour d'autres.

ü Les besoins techniques et financiers

Les femmes expriment les besoins d'assistance technique dans l'exercice de leur activité et un appui financier considérable pour le lancement des activités génératrices de revenu. Presque la totalité (98,50%) demande un soutien financier pour l'exercice des AGR ou la création des PME. 1,50% pensent cependant être en mesure de mobiliser elles-mêmes les ressources pour leurs AGR si on leur apporte l'appui technique nécessaire et si l'environnement d'affaires ainsi que les conditions sécuritaires soient améliorés. Il est nécessaire d'organiser des formations spécifiques aux types et filières d'activités proposées par les femmes en plus des modules de formation portant sur les aptitudes et les compétences. Les femmes ayant opté pour des formations agricoles expriment des besoins d'augmentation de leur parcelle actuelle ou d'achat des terrains pour y exercer les cultures.

II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

II.1. Perspectives d'avenir

La RCA est un pays riche, à fort potentiel économique jusque-là encore inexploité. La période actuelle pourrait être bénéfique pour ce pays si on parvient à transformer la situation de période de crise telle que vécue depuis Décembre 2013 en une opportunité pour qu'il devienne véritablement un pays émergent. Il va falloir pour cela des ressources humaines efficaces, capables de transformer l'impossible en possible en se basant sur les principes du leadership transformationnel. Nombreuses femmes sont d'avis que la vie reprenne son cour normal et ont des réactions fascinantes avec un engagement ferme de pouvoir être en mesure de se relever des crises.

La RCA était une économie exportatrice de produits agricoles, miniers et forestiers. L'économie est faiblement industrialisée avec quelques industries agro-alimentaires (Brasserie, Huilerie, sciage du bois, etc.). Le secteur primaire, notamment l'agriculture et l'élevage occupe l'essentiel des actifs avec plus de 70% de la population et contribue à plus de la moitié de la richesse nationale produite. Le secteur tertiaire, en particulier les services, vient en 2ème position avec des acteurs informels de plus en plus nombreux aussi bien à Bangui qu'à ses périphériques.

Dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique et en Asie, les petits producteurs, dont la majorité sont des femmes, produisent 80 % des aliments consommés. Les petites exploitations agricoles familiales pourraient faire de l'agriculture un facteur clé de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté.

a. Population féminine, potentielle source de développement économique

De manière générale, l'effectif des femmes (50,2%) constitue la plus importante proportion de la population. L'espérance de vie à la naissance est passée de 49 ans en 1988 à 47,7 ans en 2011 (DSRP 2) avec une meilleure amélioration chez les femmes.

L'économie centrafricaine dispose plusieurs atouts à exploiter en vue d'amorcer une croissance économique bénéfique à l'ensemble de la population, notamment une réserve importante de terres propices à l'agriculture et à l'élevage, le secteur de service (commerces) peu développé. Dans cette économie paralysée, caractérisée par une faible offre de services publics, l'Etat reste malheureusement le principal acteur en termes d'offre d'emploi et de distribution de revenus. La mise en valeur de l'agriculture et de l'élevage constitue une réponse à la crise que connaît le pays et facilitera un accroissement économique du pays. Les activités agricoles couplées avec le renforcement des capacités de la femme sur les initiatives entrepreneuriales sont des pistes envisageables pour répondre aux besoins des communautés.

b. L'effet des investissements sur l'économie des ménages et du pays

Dans un contexte très volatil comme celui de la RCA, les activités de relèvement doivent viser, en plus d'assistance immédiate, un appui à la reconstruction économique et à la stabilisation des communautés sur le moyen et le long terme en contribuant à la fois à l'augmentation du revenu des ménages bénéficiaires et à l'amélioration de l'économie du pays en général. En effet, la RCA est un pays à une forte main-d'oeuvre agricole. Malheureusement, à la différence des pays développés qui ont une main-d'oeuvre agricole ne dépassant jamais 10% de la population active ; dans les services au dessus de 50% de la population active, la RCA collectionne au contraire tous les indices de la pauvreté avec une main d'oeuvre agricole représentant 78% de la population active, dans les services 5,2%, plus spécifiquement 4,5% dans le commerce. Cette situation résulte de la faiblesse des investissements publics et privés, de l'inexistence de l'esprit d'entreprise chez beaucoup de centrafricain (préférant le fonctionnariat au détriment de l'entrepreneuriat) et de l'absence de la logique d'accumulation de capital. C'est pour cette raison que WADANGALY I. et HEWATON A. ont proposé une stratégie dite stratégie « d'attaque frontale34(*) » qui consiste, selon eux, à investir simultanément sur plusieurs secteurs à la fois en considérant qu'un investissement dans :

ü l'agriculture : produit une valeur ajoutée de coefficient un (1) ;

ü l'industrie et les mines : de coefficient deux (2) ;

ü les services : produit une valeur ajoutée de coefficient trois (3). C'est-à-dire que pour une somme d'argent investie dans les services, on obtient une valeur ajoutée de plus de trois (03) fois la somme investie.

Un investissement dans l'agriculture (25%), l'élevage (25%) et le service/commerce (50%) contribue à l'amélioration des revenus des bénéficiaires et aura une incidence positive sur le PIB de la RCA dans les cinq prochaines années qui suivent le processus. Cela permet d'obtenir une population active comparable à celle des nouveaux pays industrialisés (N.P.I.), c'est-à-dire en chute dans l'agriculture et en hausse dans les services.

c. Mécanisme de suivi et stratégie de pérennisation des activités d'appui au relèvement économique des femmes

En matière d'offre de formation adaptée aux réalités centrafricaines, la structure de l'Etat qui intervient dans le domaine est l'ACFPE. En dehors de l'ACFPE, la majorité des interventions en entrepreneuriat se font en dehors de la réglementation et pour la plupart, par l'ignorance et une insuffisance du professionnalisme (absence de système de contrôle, de plan d'affaire, difficultés de la tenue des caisses, ...). Il n'existe pas de cadre de formation diplômante en entrepreneuriat ni en auto-emploi à l'Université de Bangui, ni au niveau de la chambre de commerce.

Pour atteindre le but programmes de reconstruction et éviter que leurs acquis terminent en fin de projet, une approche globale et pluridisciplinaire est nécessaire. Il est question d'organiser des réunions d'information, de sensibilisation et de plaidoyer avec les autorités locales et les leaders communautaires lors desquelles il faut toujours revenir sur la notion de la participation communautaire. Ces acteurs sensibilisés serviront de personnes ressources pour l'identification des bénéficiaires dans le cadre du projet et seront toujours prêts à leur apporter tout appui nécessaire. L'identification des bénéficiaires se fera à travers l'implication des leaders communautaires, les responsables des organisations féminines et de jeunesse, les responsables des Koli et Walis Gara (pour les AGR). Les populations elles-mêmes doivent être impliquées durant tout le processus du projet.

Pour le Cash For Work, il serait judicieux de travailler en partenariat avec une organisation locale partenaire par zone de Projet. Cette organisation dont les membres sont issus des communautés aideront dans l'identification des activités à faire en collaboration avec les autorités locales de leur circonscription. Les responsables de ces organisations feront un suivi externe pour l'avancement des travaux et rendent compte. Il est important aussi de mener une campagne de sensibilisation sur l'hygiène et l'assainissement le long des sites des travaux peu avant leur réalisation.

Les activités d'appui à la formation professionnelle peuvent se faire en collaboration avec le Centre de formation de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN) à Bangui comme dans l'arrière-pays ou avec l'ACFPE qui a pour principale mission le renforcement des capacités des ressources humaines centrafricaines et leur insertion socio-professionnelle à travers quatre grands axes notamment : i. la gestion et la promotion de l'emploi ; ii. la promotion de la Formation Professionnelle ; iii. l'appui/conseil en entreprise et iv. le développement de la libre Entreprise. L' l'ACFPE dans le volet Appui à la création des PME et à la formation professionnelle. En plus de la formation qu'elle dispense et de son expertise prêtée pour la réalisation de ce volet, ACFPE continuera à suivre les entrepreneures à la fin du projet pendant les 5 premières années d'exercice. L'ACFPE dispose à cet effet un fond de garantie de crédit à la création des PME dans les Etablissements de Microfinance de la place.

II.2. Recommandations

Les activités de reconstruction économique et sociale axées sur l'autonomisation économique des femmes peuvent contribuer à l'atteinte de cinq objectifs interdépendants et complémentaires, à savoir :

ü soutenir la mise en place d'une plateforme de dialogue intercommunautaire et d'un mécanisme d'alerte précoce pour faciliter les dynamiques de retour volontaires des déplacés dans les quartiers ;

ü renforcer la capacité décisionnelle des femmes dans le choix des débouchés économiques et d'en profiter; de définir, d'influencer et de prendre des décisions économiques en tenant compte des normes socioculturelles ;

ü accroître les débouchés économiques des femmes en les aidant à obtenir des emplois convenables, à démarrer et à développer avec succès leurs entreprises, ou à accroître leur productivité et leurs gains agricoles ;

ü mobiliser les hommes à titre de partisans de l'autonomisation économique des femmes et de participants à sa réalisation ;

ü promouvoir l'entrepreneuriat féminin.

Toutes les informations reçues de la part de nos interlocuteurs et mentionnées ci-dessus nous amènent à formuler quelques recommandations suivantes.

a. Mise en place d'une plateforme de dialogue intercommunautaire

« Aux grands maux, les grands remèdes ». La particularité de la crise centrafricaine en cours depuis 2013 a été la dégradation du climat social intercommunautaire. La plateforme de dialogue intercommunautaire, dont une discussion est déjà engagée par DRC, sera composée des représentants de différentes confessions religieuses, notables, leaders communautaires, des représentants de jeunesse, des femmes et des organisations influentes par secteur. La mission de la plateforme sera de traduire en acte la théorie selon laquelle l'éducation civique transforme la mentalité en se basant sur des valeurs innées pour faciliter la notion de vivre ensemble. Les activités à réaliser par cette plateforme serait de : mettre en place, dans chaque Arrondissement, un Comité d'Arrondissement. Le Comité d'Arrondissement se chargera de mettre en place les comités de quartier ; renforcer les capacités organisationnelles, techniques et de négociation ; élaborer les outils nécessaires à la prévention, la résolution pacifique des conflits, au système de communication ; organiser les campagnes de sensibilisation et de mobilisation des communautés sur les thématiques de paix, cohésion sociale, relance économique, retour des PDI et le vivre ensemble ; identifier, par quartier, les facteurs encourageant le retour de la paix et la cohabitation entre différentes communautés et organiser les échanges entre les résidents des quartiers et les PDI de chaque quartier.

b. Renforcement de la capacité décisionnelle des femmes

Le renforcement de la capacité décisionnelle de la femme peut se concrétiser par : i. l'accroissement des possibilités de formation technique et professionnelle, notamment dans des secteurs non traditionnels, à valeur plus élevée et émergents ; ii. le renforcement de leurs compétences pour une meilleure qualité de vie, de leurs connaissances, ainsi que l'esprit d'entreprise et les opportunités d'emploi. Sur la base du modèle canadien, la réduction des obstacles qui empêchent les femmes de se joindre à la population active et la hausse de leur productivité et de leurs revenus augmentent leurs chances de réussir en tant qu'entrepreneures, agricultrices ou salariées. Il devient donc essentiel de joindre les femmes les plus pauvres afin de favoriser leur participation aux activités. Le renforcement de la capacité décisionnelle des femmes ne se réalisera que suivant une approche participative intégrée avec l'implication des pouvoirs publics, des autorités administratives et locales, des femmes elles-mêmes et des hommes pour une appropriation des valeurs sociétales.

c. L'accroissement des débouchés économiques des femmes

 

Les activités d'appui aux initiatives entrepreneuriales et créatrices d'emploi des femmes apparaissent comme des pistes de solutions aux problèmes de sous développement. La productivité et la rentabilité des PME/TPE dirigées par des femmes, y compris les exploitations agricoles peuvent être facilitées à travers la réalisation de ces objectifs :

· offrir aux femmes une formation en entrepreneuriat et un appui financier et technique pour démarrer, gérer et faire croître leur entreprise tant agricole que commerciale. Il s'agit ici de former les femmes sur différentes thématiques entrepreneuriales, création/gestion des PME, les petites notions de comptabilité de base, de les appuyer pour monter un projet d'affaire individuel et les mettre en position de stage chez des mentors identifiés préalablement et en fonction de filière d'activités proposées par chaque bénéficiaire. Ces femmes seront enfin mises en réseaux communautaires et commerciaux, en fonction de leur centre d'intérêt et de leur projet d'entreprise. Chaque groupe de Cinq personnes associe leur capital pour créer une PME répondant aux normes standards. Cette stratégie se base sur un système de mentorage, de parrainage et de marrainage afin de développer la confiance des femmes, tant dans la vie publique que familiale, et de renforcer leur pouvoir de négociation. Elle consiste aussi à améliorer l'accès des entrepreneures et des agricultrices aux services financiers, dont les prêts, l'épargne, l'assurance et le crédit-bail, en particulier dans les zones rurales. En effet, l'équipe projet se chargera de remplir toutes les formalités administratives et fiscales nécessaires au démarrage et de discuter avec le Gouvernement la possibilité d'accorder aux femmes entrepreneures une période de cinq ans où elles exercent leurs activités sans payer les taxes, conformément aux clauses conclues lors d'un plaidoyer auprès du Gouvernement.

· cibler les fermes en offrant des services d'appui à la résilience et de vulgarisation dans des domaines tels que les pratiques agricoles et la gestion des ressources naturelles, la transformation et la commercialisation, les normes de production. Les offres de service doivent cibler toute une chaine de valeur dans une région donnée. A l'exemple de la commune de Bimbo, un appui aux AGR peut cibler à la fois et sur demande des bénéficiaires les filières Manioc, Maïs et Arachide selon la saison en mettant sur pied, au même moment des activités d'appui en intrants et aux travaux champêtres couplées de Cash For Work pour les mêmes bénéficiaires ; des activités de création et d'exploitations de petites unités de transformation et de commercialisation des produits agricoles et des activités d'exercices d'AGR pour d'autres types de bénéficiaires, toutes féminines. Cette stratégie consiste à faire bénéficier un groupe de femmes à des intrants agricoles accompagnés d'un appui en Cash For Work pour qu'elles cultivent et labourent. Aussi, on peut sélectionner des jeunes (filles et garçons) qui bénéficieront des activités de Cash For Work pour travailler dans les plantations des premières bénéficiaires ;

· orienter les activités de cash vers les secteurs potentiellement générateurs de revenu. Il s'agit de planifier des séances de renforcement des capacités des bénéficiaires des activités de cash (cash inconditionnel et cash conditionnel) sur la création et la gestion des entreprises avant les activités proprement dites. Les résultats de notre étude montrent que 17% des bénéficiaires de CFW ont réinvesti une partie de leur argent dans une AGR. Ce qui est un premier pas, sur lequel les organisations peuvent se baser. Il serait également possible de proposer aux bénéficiaires de CFW la création des GIE peu avant le payement de leur per diem. 93% de nos enquêtés sont favorables à la constitution des groupements de 5% à 10% pour constituer un capital au démarrage de leur AGR.

d. Mobilisation des hommes à titre de partisans de l'autonomisation économique des femmes et de participants à sa réalisation

L'implication des hommes dans les activités d'autonomisation économique des femmes trouve son importance dans la mesure où nombreux sont ceux qui comprennent par la notion du genre, « l'égalité physique homme/femme », alors que l'égalité du genre permet de résoudre des problèmes de développement. Impliquer les hommes dans ces activités revient à briser les obstacles qui freinent l'émancipation de la femme et permet de leur montrer l'importance des mesures visant à accroître le droit de regard des femmes sur les ressources du ménage et des lois qui promeuvent la participation au processus de la reconstruction, en tant qu'actrices de développement. Les activités à mener dans ce contexte peuvent être : le renforcement de la capacité institutionnelle des organismes gouvernementaux voués au développement économique et à la condition féminine d'aborder l'autonomisation économique des femmes ; l'appui aux mesures de préparation aux situations d'urgence et de rétablissement après une catastrophe naturelle qui intègrent ou ciblent les femmes ; l'implication des hommes dans les réunions de présentation des activités des projets ; l'organisation des campagnes de sensibilisation et des plaidoyers auprès des décideurs.

e. La promotion de l'entrepreneuriat féminin

Le secteur de l'entrepreneuriat et de l'auto-emploi est caractérisé par l'insuffisance de professionnalisme dans les interventions. Les femmes manquent de culture entrepreneuriale et ne sont pas assez formées ni sensibilisées sur la connaissance du secteur ni ses règles de fonctionnement. Plusieurs acteurs économiques - du secteur informel - n'ont pas pris conscience que l'entrepreneuriat est un secteur exigeant l'acquisition d'un savoir-faire du domaine. De nombreuses femmes, appuyées par les activités des ONG, s'y lancent par aventure et fonctionnent sans avoir au préalable mis en place les bases fondamentales de fonctionnement professionnel telles que une bonne étude de faisabilité du marché, le remplissage des formalités administratives, la mise en oeuvre d'un bon plan d'affaire, la maîtrise des principes requis et le remboursement à temps des crédits.

Beaucoup des femmes et des jeunes qui pratiquent les activités agricoles ne savent pas que les produits de leurs activités peuvent générer de l'argent qui pourront être réinvestis dans d'autres activités. Si les femmes savent qu'elles cultivent la terre pour vendre les produits et que l'argent généré par la vente de ces produits agricoles leur permet de créer une entreprise familiale, ou encore si l'agriculture en elle-même est considérée comme un métier, on parviendra certainement à basculer la tendance du cycle infernal de la pauvreté. Même dans leur pratique quotidienne d'exercice de petites AGR, beaucoup de femmes limitent leur activité au niveau du ménage. Elles n'ont pas de stratégie de développement du capital. Elles font le commerce juste pour « subvenir aux besoins alimentaires » ou pour attendre une opportunité professionnelle comme le témoignage suivant « j'exerce cette activité en attendant mon intégration dans la fonction publique », nous confie l'une d'entre elles. Ce qui témoigne à suffisance le manque de culture entrepreneuriale. Le commerce est devenu ainsi un simple passe-temps et non un métier.

II.3. Projet d'appui à l'autonomisation des femmes pour la reconstruction économique et sociale et la promotion du genre en Centrafrique

Le présent projet est conçu conformément aux exigences du formulaire d'appel à proposition du CHF. Il peut être adapté en fonction des orientations de tout autre bailleur de fonds, sans modifier le contenu. Etant donné le nombre limité de page de notre travail, cette partie présente une synthèse du projet conçu.

Intitulé du projet : « Autonomisation de la femme pour renforcer la résilience et le relèvement durable des communautés affectées par les crises à Bangui et Bimbo »

Durée du Projet  : 12 mois

Date de démarrage prévu : Juin 2016

Résumé du Projet 

Ce projet, à mettre en oeuvre dans la ville de Bangui (3ème et 5ème Arrondissement) et la commune de Bimbo, va contribuer à l'amélioration des conditions socio-économiques des ménages des quartiers/villages. L'équipe du projet mènera, pour cela, quatre activités principales afin de fournir une réponse complète, adaptée et cohérente aux besoins multiples des communautés bénéficiaires. Les activités économiques locales seront ainsi restaurées et redynamisées, les liens de confiance recréés et la disponibilité des produits sur le marché sera augmentée. Ce Projet cible principalement les femmes pour renforcer leur pouvoir économique et leur leadership décisionnel afin de faire d'elles des actrices du développement. Mais, dans un souci d'intégrer les concepts genre dans la proposition, il est prévu des activités pour des publics mixtes - majoritairement masculins - en vue d'équilibrer la représentativité. Les femmes et les jeunes seront impliqués dans les activités de formation professionnelle qui contribueront au renforcement de leur résilience. Les activités de Cash For Work permettront à un grand nombre de ménage de réduire le recours aux stratégies de survie de crise ou d'urgence, de relancer leur moyens de subsistance ou d'investir dans des dépenses liées à la stabilisation des communautés dans leur communauté de retour.

Coût total du projet : 725 113 360 XAF

a. CONTEXTE DU PROJET

o Contexte humanitaire

La RCA traverse une crise humanitaire mettant 453 262 personnes (225 724 hommes et 227 537 femmes) dans les besoins d'assistance alimentaire à Bangui (HNO 2015, OCHA) ; pour la Préfecture de la Kemo, l'effectif est de 95 434 habitants (49,8% d'hommes et 50,8% de femmes). En 2015, les incidents intercommunautaires sont encore fréquents dans la ville de Bangui, notamment dans les quartiers du 3ème et du 5ème Arrondissements ainsi que dans les quartiers périphériques de la ville, notamment les quartiers de Boeing (Bimbo). La crise a affecté les moyens d'existence des populations qui sont contraintes vers la fin de 2014 à adopter les stratégies de crise, selon le rapport d'analyse de situation de la sécurité alimentaire de l'IPC. Les réserves en vivres restent également limitées puisque les greniers avaient été pillés et/ou brûlés. La majorité des ménages n'a accès qu'à un repas en moyenne par jour. Face à la recrudescence des évènements et à l'augmentation du nombre des déplacés, l'ONU a déclaré en décembre 2013 le niveau 3 de la crise pour permettre la fourniture accélérée et à grande échelle de l'assistance et de la protection aux personnes dans le besoin à travers l'augmentation des capacités d'intervention. Le 13 mai 2015, le Comité Permanent Inter Agence (CPIA), a désactivé le niveau 3 de la crise Centrafricaine35(*). Cette désactivation a permis une nouvelle orientation dans la gestion de la crise et exigeait aux acteurs présents sur le terrain d'initier des projets de reconstruction économique et de la stabilisation des communautés.

Cependant, les derniers regains de violence, plus particulièrement la reprise des hostilités dans la ville de Bangui du 26 Septembre au 02 Octobre 2015 ont replongé le pays dans une phase d'urgence avec de nouveaux afflux des populations dans les sites des PDI, ce qui rend complexe les types de réponse en cours et augmente le nombre des PDIs dans les sites et en famille d'accueil.

o Analyse des besoins

Les AGR, l'agriculture et l'élevage sont les principales sources de revenu des femmes et jeunes avant la crise. Près de 75% des populations actives exercent dans le secteur agro-pastoral qui occupe 81 % de la main-d'oeuvre féminine contre 67 % chez les hommes (BCR, 2003). Il y a eu un changement après la crise avec la réduction des activités commerciales et la disparition de l'élevage. Selon l'enquête sur les activités économiques dans la localité36(*), le commerce et l'agriculture occupent 87,5% des femmes à Bangui et dans ses environs en Novembre 2015 contre 73,34% avant Décembre 2013. Les populations ont besoin d'une stabilisation dans leurs communautés, gage de la résilience progressive des populations traumatisées. L'étude réalisée dans la localité du projet a révélé les besoins suivants : - dégradation des infrastructures publiques (marchés, écoles, hôpitaux, etc.) ; réduction du niveau d'approvisionnement ; baisse des productions locales due à l'insécurité et aux déplacements massifs des populations ; destruction de plusieurs commerces et le départ massif des Commerçants. Les familles qui ont perdu la plupart de leurs revenus et biens productifs se trouvent dans une situation de forte vulnérabilité économique, alors que leur pouvoir d'achat est fortement impacté. Les ménages sont contraints de trouver d'autres moyens pour se nourrir, cependant les stratégies de survie s'épuisent, celles utilisées sont de plus en plus dommageables pour la population (retrait des enfants de l'école et pratique d'activités illégales) et ne suffiront pas à assurer la sécurité alimentaire à long terme. Les 3ème et 5ème Arrondissement de Bangui et les quartiers périphériques qui bénéficieront de ce projet sont des zones à haute priorité, identifiées lors du processus HNO 2015.

o Justification de la demande de financement

Les études réalisées montrent une réduction des commerçants dans le 3ème Arndt et leur concentration dans les autres marchés de la place. Ce qui pose un problème tant pur la localité que pour l'économie centrafricaine, car le marché du 3ème Arndt (Pk5) constituait le poumon économique du pays et un grand centre d'échanges commerciaux. Il y a donc nécessité de préparer une classe d'entrepreneurs qui pourront répondre aux besoins des communautés. Il est important d'apporter un appui au développement des activités agricoles et pastorales pour la redynamisation des marchés, le renforcement du pouvoir d'achat des populations en général et des femmes/filles en particulier. Les activités génératrices de revenus qui seront retenues dans le cadre de ce projet s'orienteront vers la création des petites et/ou moyennes entreprises agricoles, pastorales, commerciales et l'appui aux unités de transformation des produits alimentaires de base. Des activités de cash for Work communautaires pourraient être une bonne option pour restaurer la cohésion sociale mais aussi pour le réaménagement des infrastructures fortement délabrées (marchés, écoles, etc.). L'appui aux activités maraichères est une option pour redynamiser les marchés et créer des emplois pour l'amélioration du pouvoir d'achat des acteurs économiques, qui sont majoritairement des femmes.

b. DESCRIPTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE

o Description des bénéficiaires

4500 ménages, soit 22500 individus (5 personnes par ménage37(*)) bénéficieront directement des services de ce projet. Le ciblage portera sur les ménages les plus vulnérables, victimes des dernières crises de Septembre à Décembre 2015 qui ont, soit leur maison détruite (pour les 3ème et 5ème Arndt) soit qui accueillent les PDIs (pour les quartiers périphériques). L'équipe de projet intègrera plusieurs types de bénéficiaires dans la tranche d'âge de 18 à 45 ans sans distinction de sexe, de religions, d'ethnie, ayant en commun la vulnérabilité. La sélection respectera les critères suivants : être âgé de 18 à 45 ans et de bonne moralité ; vivre dans une famille avec un revenu mensuel inférieur à 20.000 FCFA ; n'avoir jamais été condamné ; habiter dans le quartier de sélection ; une seule personne par ménage. Des critères spécifiques aux activités d'appui à la formation professionnelle et de création des PME seront définis en tenant compte des spécificités de chaque zone.

Tableau 3 : Effectif des bénéficiaires désagrégés par activité et par sexe

Activités

Ensemble

Hommes

Femmes

Total

Cash For Work

1850

1 650

3500

Appui à l'exercice des AGR

0

500

500

Formation Professionnelle

225

225

450

Création PME

0

50

50

Membres de ménage des bénéficiaires

8 300

9 700

18 000

Total

10 375

12 125

22 500

o Complémentarité

Ce projet complète les projets mis en oeuvre par d'autres acteurs dans la zone d'intervention. La synergie créée autour de ce projet permettra une réponse globale, accélérée et de qualité aux multiples besoins des habitants de la zone d'intervention en vue de répondre aux problèmes identifiés lors du HNO, conformément aux objectifs stratégiques du Plan de Réponse Humanitaire. Elle permet aussi de fournir une assistance à grande échelle en matière de reconstruction économique et sociale, en particulier l'autonomisation des femmes. La finalité de toutes les actions étant d'apporter une assistance humanitaire accélérée, de qualité, à grande échelle et coordonnée aux populations dans le besoin, l'équipe de projet participera aux réunions de concertation entre les acteurs présents dans cette zone pour éviter l'interférence dans l'exécution des actions et les cas de doublant.

c. DESCRIPTION DU PROJET

o Objectifs

Ce projet va contribuer au renforcement de la résilience et au relèvement de 4500 ménages affectés par les crises de 2015 à Bangui et de ses environs.

De façon spécifique, il va permettre de : renforcer la résilience des populations affectées par les conflits ; créer directement 50 PME ; contribuer à l'émergence d'une classe d'entrepreneures féminins et jeunes ; appuyer la formation professionnelle et technique de 450 jeunes (filles et garçons) ; contribuer à l'augmentation du pouvoir d'achat des femmes à travers un appui aux AGR.

o Contribution aux objectifs du Cluster Livelihoods

L'appui envisagé en termes de reconstruction économique, la redynamisation des systèmes d'entraide et l'accès à des multiples sessions de sensibilisation/formation dans plusieurs domaines permettra aux femmes, hommes et jeunes désoeuvrés de reconstituer leurs moyens d'existence, de s'insérer professionnellement et contribuera à leur autonomisation tout en améliorant l'environnement urbain dans les quartiers ciblés.

d. LOGIQUE D'INTERVENTION

Objectifs du Cluster

Objectifs du Plan de Réponse Stratégique (SRP)

% activités

Objectif cluster # 1:
Fournir une assistance d'urgence et rétablir les moyens de subsistances des personnes affectées par la crise.

Objectif stratégique 4.
Faciliter les solutions durables pour les personnes déplacées et les réfugiés notamment dans les zones de retour ou de réintégration.

50%

Objectif cluster # 3 :
Renforcer la résilience et le relèvement durable des communautés affectées par les crises.

Objectif stratégique 3.
Augmenter l'accès aux services de base et moyens de subsistance des hommes et des femmes vulnérables.

50%

Résumé financier du programme

Ligne budgétaire

Montant CHF (XAF)

A. Personnel et autres coûts inhérents

85 856 518

B. Fournitures, marchandises, matériels

477 468 992

C. Equipements

9 110 100

D. Services contractuels

5 286 400

E. Voyages

17 000 000

F. Exécution du programme par d'autres partenaires

0

G. Autres coûts directs

108 637 949

Sous-total coûts directs

527 519 969

Sous-total coûts support

175 839 990

Sous-total coûts directs du projet

703 359 959

Montant couts indirects de programme (7%)

21 753 401

Total coûts projet CHF

725 113 360

o Démarche du projet

Effet 1 : Ce projet va contribuer à améliorer les conditions socio-économiques de 4500 ménages des quartiers de Bangui et ses environs. L'équipe du projet mènera trois activités principales afin de fournir une réponse complète, adaptée et cohérente aux besoins multiples des communautés bénéficiaires. Les activités économiques locales seront ainsi restaurées et redynamisées, les liens de confiance recréés, et la disponibilité des produits sur le marché seront augmenté. Les femmes et les jeunes seront impliqués dans les activités de formation professionnelle qui contribueront au renforcement de leur résilience et d'autonomisation dans les zones ciblées. Les activités de Cash For Work permettront à un grand nombre de ménage de réduire le recours aux stratégies de survie de crise ou d'urgence, de relancer leur moyens de subsistance ou d'investir dans des dépenses liées à la stabilisation des populations dans leur communauté de retour.

Produits

Indicateurs Objectivement Vérifiables

Sources de Vérification

Hypothèses/Risques/ Mitigation Produit

1.1 Les moyens de subsistances des personnes affectées par la crise sont rétablis :

La relance économique des villages/quartiers de retour est appuyée à travers l'offre des activités de cash for work aux populations vulnérables.

· Nombre de personnes enquêtées lors de différentes enquêtes tant au début qu'à la fin des activités ;

· Nombre de personnes ayant bénéficié des activités de Cash For Work.

· Rapport des enquêtes ;

· Listes de sélection des bénéficiaires ;

· Fiche d'émargement et de paiement ;

· Rapports et Photos d'activités ;

· Cartes de bénéficiaires ;

· Témoignage des Chefs de quartier et autorités locales ;

· La résurgence de la crise pourraient empêcher la mise en oeuvre des activités du projet ;

· Les conflits d'intérêt entre les communautés ou liés à la sélection seraient des sources de tension intercommunautaire.

1.2 Le pouvoir d'achat des femmes sera augmenté à travers les activités durables d'appui à l'exercice d'AGR et à la création des PME viables afin de contribuer à l'autonomisation des femmes.

· Nombre de femmes travaillant en Cash For Work ;

· % de femmes ayant bénéficié d'un appui en Kits AGR ;

· Nombre d'étalages/tables réhabilités et/ou construits ;

· Nombre de PME créées et gérées par les femmes ;

· % des membres de communautés touchées par les activités de sensibilisations

· 48 émissions radios organisées ;

· Nombre de sensibilisations organisées

· Fiche d'émargement pour la réception des Kits AGR ;

· Les documents administratifs et juridiques des PME créées ;

· Observation directe des travaux de réhabilitation dans les marchés ;

· Rapport d'activités de formation de l'ACFPE ;

· Rapport d'activités des responsables des marchés ;

· Rapport et Photos d'activités ;

· Témoignage des bénéficiaires, des responsables des marchés ciblés et des autorités locales et leaders communautaires.

· La résurgence de la crise dans les zones d'intervention retarderait les interventions ;

· Le conflit d'intérêt récurrent entre les responsables des marchés et les responsables municipaux pourraient retarder les activités.

Pour cela, des stratégies d'approche participative inclusive à travers l'implication de tous les acteurs seront utilisées. Un plaidoyer sera organisé à l'endroit de tous les acteurs afin de limiter tout dérapage.

1.3 Les activités du projet sont régulièrement suivis, les contraintes sont prises en compte, des ajustements sont faits pour une meilleure amélioration de l'atteinte des objectifs du Cluster.

· Nombre de réunion de travail organisé ;

· 40% d'argent éjecté dans les activités du Cash For Work soient investis dans les AGR et que les 60% couvrent les autres besoins de subsistance ;

· 85% des kits AGR distribués aux femmes soient réellement utilisés ;

· 90% des kits d'insertion sont utilisés pour des installations après formation.

Rapport de réunion ;

Fiches de présence pour les réunions ;

Témoignages des autorités locales

Non accès des populations à un post radio pour suivre nos émissions ;

. Les émissions organisées à certaines heures et certains jours de la semaine ne seraient pas suivies par beaucoup d'auditeurs ;

Activités

Ressources Nécessaires

1.1.1 Mobilisation des communautés

 

1.1.2 Etude de vulnérabilité des ménages et Enquête initiale de sélection participative des bénéficiaires

 

1.1.3. Mise en oeuvre des activités de Cash For Work CFW

 

1.1.4. Appui à la formation professionnelle et technique des filles et garçons

 

1.2.1. Appui à l'exercice des AGR

 

1.2.2. Appui à la création de 50 PME (dirigées par des femmes)

 

1.2.3. Promotion de l'entrepreneuriat féminin :

 

1.3.1. Monitoring et suivi des activités :

 

o Plan de travail pour les activités décrites dans le Cadre Logique

Le mois 1 Correspond au mois de Juin 2016 jusqu'au mois 12 Mai 2017

 

Description de l'activité (Mois)

Année

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

Activité 1.1.1

Mobilisation des communautés

2016

x

x

x

X

x

x

x

x

x

x

x

 

Activité 1.1.2

Etude de vulnérabilité des ménages et Enquête initiale de sélection participative des bénéficiaires

2016

x

x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

x

Activité 1.1.3

Mise en oeuvre des activités de Cash For Work CFW

2016

 

 

x

X

x

x

x

x

x

x

x

 

Activité 1.1.4

Appui à la formation professionnelle et technique des filles et garçons

2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Activité 1.2.1

Appui à l'exercice des AGR

2016

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Activité 1.2.2

Appui à la création de 50 PME (dirigées par des femmes)

2016

 

x

x

X

x

x

x

x

x

x

x

x

Activité 1.2.3

Promotion de l'entrepreneuriat féminin

2016

 

x

x

X

x

x

x

x

x

x

x

x

Activité 1.3.1

Monitoring et suivi des activités

2016

 

 

x

 

 

x

 

 

x

 

 

x

e. SUIVI ET EVALUATION

o Plan de mise en oeuvre

Pour atteindre le but visé par ce projet, qui est celui de renforcer la résilience et le relèvement durable de 4500 ménages affectés par les crises dans la zone du projet, une approche globale et pluridisciplinaire est nécessaire. Les autorités et les leaders communautaires, sensibilisés sur le processus de mise en oeuvre, seront ainsi dotés de connaissances nécessaires à leur implication effective dans nos activités. Les populations elles-mêmes seront impliquées durant tout le processus du projet. Pour le Cash For Work, l'équipe projet travaillera en partenariat avec une organisation locale partenaire par zone de Projet. Les activités d'appui à la formation professionnelle se feront en collaboration avec le Centre de formation de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN). L'équipe du projet sous-traitera avec l'ACFPE dans le volet Appui à la création des PME. En plus de la formation qu'elle dispense et de son expertise, ACFPE continuera à suivre les femmes entrepreneures à la fin du projet pendant les 5 premières années de leur exercice.

o Plan de suivi et rapportage

Le suivi/évaluation est basé essentiellement sur les réunions de travail avec les différents partenaires impliqués et la production des rapports d'activités mensuels et final. Des outils de planification et de suivi/évaluation harmonisés et validés par la Coordination du projet seront applicables à tous les acteurs. Le projet sera suivi à deux niveaux : au niveau primaire par chaque partenaire impliqué dans le volet le concernant ; au niveau secondaire par l'équipe de gestion du projet à travers : la consolidation des rapports d'activités, l'organisation des réunions de revue périodiques des activités du projet et la réalisation d'une évaluation externe des résultats du projet et d'un audit financier externe à la fin du projet. Dans un souci de redevabilité et de transparence, il sera créé un Bureau de plainte dans chaque Mairie d'Arrondissement. Un numéro d'urgence (opérationnel 24h/24) sera aussi communiqué lors de nos réunions publiques et sera fonctionnel jusqu'à la fin du projet. L'ACFPE et la JPN sont toutes des institutions de l'Etat, ayant donc une durée de vie plus longue que celle du Projet. Elles assureront le suivi des bénéficiaires formés par chaque agence après la fin du projet afin d'assurer la pérennité des actions.

f. AUTRES INFORMATIONS SUR LE PROJET

o Prise en compte du genre par activité (Oui/Non)

Activité 1.1.1

Mobilisation des communautés:

Oui

Activité 1.1.2

Etude de vulnérabilité des ménages et Enquête initiale de sélection participative des bénéficiaires

Oui

Activité 1.1.3

Mise en oeuvre des activités de Cash For Work CFW

Oui

Activité 1.1.4

Appui à la formation professionnelle et technique des filles et garçons

Oui

Activité 1.2.1

Appui à l'exercice des AGR :

Non

Activité 1.2.2

Appui à la création de 50 PME (dirigées par des femmes)

Non

Activité 1.2.3

Promotion de l'entrepreneuriat féminin :

Oui

Activité 1.3.1

Monitoring et suivi des activités

Oui

o Sécurité

La sécurité des bénéficiaires et du staff sont des priorités pour l'équipe projet. La mise en oeuvre de toutes les activités de ce projet sera proportionnelle aux situations sécuritaires. La stratégie de collaboration franche avec les leaders communautaires et les responsables des organisations locales permettra au staff de tchequer les informations sécuritaires chaque début de matinée afin de prendre des mesures y relatives. Des scénarii sont définis pour faire face sur les chantiers en cours, en cas d'insécurité. L'équipe du projet développera une approche inclusive des bénéficiaires dans la chaine de la sécurité. En cas d'insécurité empêchant la descente du staff du projet sur le terrain, nos équipes appelleront les Délégués de chaque équipe pour les informations tout en leur demandant de passer l'information dans leur quartier respectif. La stratégie d'utiliser les Chefs d'Equipe, par quartier et choisi par le Chef de quartier, permettra de donner une réponse favorable à cet aspect, car le plus souvent, les Chefs d'équipe choisis par le Chef de Quartier sont des responsables de jeunesse. Les bénéficiaires, pleinement impliqués dans les activités, assureront eux mêmes leur sécurité et la sécurité du staff projet en premier lieu ; le staff du projet assurera la sécurité des bénéficiaires à travers la mise à disposition des informations nécessaires.

o Accès

L'équipe du projet a déjà une très forte présence dans les zones d'intervention, avec des activités mises en oeuvre. Nos équipes sur place dispose d'un carnet d'adresse rempli qui nous servira de moyens d'atteindre tous les notables, les leaders communautaires. L'accès dans les zones d'intervention satisfera le principe de l'acceptance (premier pilier d'intervention humanitaire) en commençant par faire accepter les activités du projet aux responsables administratifs (Sous-préfets, Maires, Chefs de Quartier) en respectant l'ordre hiérarchique. Au niveau de Bangui, l'équipe projet inclura la Mairie Centrale en plus des Mairies de Chaque Arrondissement. Dans les zones de province, il y a une double possibilité de se rendre sur notre zone de travail, soit par voie aérienne depuis Bangui, soit par voie terrestre grâce aux efforts déployés par les forces internationales.

Conclusion

Lorsque des contraintes particulièrement bien enracinées se rattachent à de grandes questions, comme l'autonomisation des femmes ou encore les différentes formes de violence dont elles sont victimes, il peut être nécessaire de s'attaquer à ces contraintes dans le cadre des activités liées aux initiatives locales. Il est nécessaire de mettre en oeuvre des initiatives autonomes ciblées d'égalité entre les sexes, afin d'éliminer plus directement ces contraintes et d'atteindre les objectifs de croissance économique durable et d'autonomisation économique des femmes.

L'étude sur les activités de reconstruction économique a permis de ressortir, par arrondissement, les activités à fort impact économique qui tournent autour du petit commerce et des activités agricoles.

Le développement de la culture entrepreneuriale comme une des activités d'appui à la relance économique aide les bénéficiaires à développer leur capital afin de pérenniser les acquis du projet.

Le Projet « Autonomisation de la femme pour renforcer la résilience et le relèvement durable des communautés affectées par les crises à Bangui, Bocaranga et Kaga Bandoro » est une réponse multidisciplinaire aux multiples besoins de la femme centrafricaine et contribuera fortement à la relance économique du pays. Sa mise en oeuvre nécessite, tout de même, la définition des stratégies et d'un mécanisme de suivi à moyen et long terme tel que décrit ci-dessus.

CONCLUSION GENERALE

En somme, la situation de la femme centrafricaine, jusque-là peu enviable, s'est gravement détériorée avec les dernières crises militaro-politiques que traverse le pays depuis 2013. Ces derniers évènements ont disloqué de nombreuses familles suite aux mouvements de population importants et se sont soldés aux multiples exactions perpétrées contre les femmes principalement. L'analyse du poids démographique des femmes par milieu de résidence montre que les femmes et les hommes sont presque à proportions à peu près égale en milieu urbain ; contrairement en milieu rural où les femmes sont plus nombreuses que les hommes. (50,4% contre 49,6%) en général.

Les pesanteurs culturelles, la faible participation des femmes aux organes de prise de décision et la différence de pouvoir économique entre les sexes sont autant de problèmes qui limitent fondamentalement l'autonomisation économique des femmes et freinent le dynamisme de la promotion de l'égalité et de l'équité nonobstant les efforts des partenaires au développement dans ce secteur. Malgré tout, bon nombre de femmes vivent avec ces différences, car les femmes les plus démunies, celles qui habitent dans des collectivités éloignées ou celles qui vivent dans des zones en situation de conflit peuvent être aux prises avec d'importants obstacles aggravés par l'analphabétisme, l'exclusion, un profond isolement ou la vulnérabilité à l'exploitation.

La portée et l'orientation des programmes choisis parmi les objectifs mentionnés dépendent toujours du contexte. Ainsi, il faut procéder à des analyses comparatives entre les sexes et à des analyses économiques rigoureuses pour mieux cerner les défis, les contraintes, les possibilités et les risques particuliers associés à l'autonomisation économique des femmes pour aider à définir les activités et les résultats escomptés d'une initiative.

Si beaucoup reste à faire, le monde a déjà profondément changé en reconnaissant finalement que l'égalité hommes-femmes est souhaitable dans l'intérêt de tous. Il est de plus en plus évident que l'élimination des inégalités a de nombreux avantages, économiques ou autres.

L'autonomisation des femmes centrafricaines représente une nouvelle approche pour améliorer leurs conditions de vie. Elle suppose un engagement fort et à long terme qui nécessite des stratégies allant du sommet à la base (action de l'État) que des stratégies qui viennent de la base (organisations de la société civile). Elle tend à être définitive et nécessite donc un dialogue qui comporte de ce fait un engagement collectif. Le renforcement des capacités économiques de la femme permet à celle-ci d'être active et efficace dans le processus de la reconstruction économique et social du pays. L'autonomisation économique suppose enfin une relative unanimité et ne peut être le fait des seuls acteurs de mise en oeuvre et gouvernements, il faut une acceptation par les populations - hommes, femmes, filles et garçon - dans leur majorité.

La mobilisation de la population, les hommes en particulier, pour promouvoir les droits des femmes et abolir les stéréotypes sexistes entourant les tâches domestiques et les emplois rémunérés peut modifier les comportements sociaux et ébranler le statu quo des femmes. En effet, comme l'a reconnu Michelle Bachelet38(*), des femmes peuvent réussir - et réussissent effectivement - en dépit des règles du jeu qui les désavantagent. Et avec l'élargissement de leur rôle dans l'économie, elles parviendront à changer la façon dont leur rôle est perçu, elles sont en meilleure position au sein de leur collectivité et de leur famille pour négocier, et elles sont mieux à même de prendre des décisions ou d'influer sur celles-ci si on leur offre toute l'opportunité. Des investissements plus importants sont également réalisés au profit de la prochaine génération de filles. L'autonomisation des femmes peut ainsi contribuer à accélérer le processus de reconstruction économique et sociale amorcé en Centrafrique.

Les questions du genre sont basées généralement sur des constructions sociales et se traduisent par des rôles, des partages de pouvoir et des relations entre femmes et hommes établis par la société ou par la communauté. Il est important d'analyser et de chercher à comprendre les relations sociales entre femmes et hommes afin de préparer la population féminine à être active dans le processus du développement. La connaissance des relations socialement construites qui lient les femmes aux hommes et les attentes et rôles assignés à chaque sexe dans la société permettent de mieux mettre en évidence les causes structurelles qui assignent aux femmes un statut différent et presque toujours inférieur à celui des hommes.

BIBLIOGRAPHIE

1. BODEMO S. et KPWOKA M.-T. (année). Le développement des activités de promotion de la femme, PNLP en RCA, étude sectorielle ;

2. BORGHINO B., 2009, Le « genre » ? Un concept, des outils, une méthode, CIDDEF39(*) n° 20 Janvier-Mars 2009 ;

3. DUFLO Esther, 2006, «?La femme et le plafond de verre?», Libération du 27 novembre 2006 ;

4. FRASER-MOLEKETI G., 2015, l'indice de l'égalité du genre en Afrique 2015, autonomiser les femmes africaines, BAD, 42 p. ;

5. HALPERN C., 2008, Peut-on finir avec le Plafond de vert ?, Sciences Humaines N° 195 - juillet 2008, pp.19-24 ;

6. HEWATON A. et WADANGALY I., 2003 « Quelle stratégie pour le décollage socio-économique de la RCA ? », Investir au coeur de l'Afrique N° 001 Août 2003, p. 9.

7. NGUÉLÉBÉ E., 2003, Situation de la femme en Centrafrique, Ministère de l'Economie, du Plan de la RCA, Rapport d'analyse thématique, 50p. ;

8. SAMBA-PANZA C., 2015, Allocution à l'occasion du Lancement officiel de la Journée Internationale de la Femme 2015, Bangui-Hémicycle du CNT, 6p. ;

9. TABAPSI T., 2011, Stratégie Sectorielle Egalité de Genre  et Réduction de la Pauvreté, UNFPA, Bangui ;

10. VERVEER M., 2010, L'autonomisation des femmes et les objectifs du Millénaire pour le développement, Sommet sur les OMD et l'autonomisation des femmes, Centre des études stratégiques et internationales, New-York ;

11. VIRCOULON T. et C Arnaud, 2015, Penser et anticiper les impacts socio-économiques de l'intervention humanitaire en RCA, Note de IFRI-Programme Afrique Subsaharienne ;

12. Banque Mondiale, 2014, Rapport Doing Business ;

13. Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 2012 : Égalité des genres et développement

14. Nations-Unies, 2013, Rapport du Secrétaire Général sur les femmes, la paix et la sécurité, S/2013/525 ;

15. Nations Unies, 1995, Programme d'Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (PA/CIPD), New York.

16. Nations Unies, 1995, Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes, Beijing (CHINE), du 4 au 15 Septembre 1995.

17. Nations Unies, 1995, Rapport de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, Synthèse des rapports des pays sur la population et le développement, New-York.

18. OCHA, Rapport de situation n° 55 ;

19. OCHA, 2015, Plan de Réponse Humanitaire (PRS) ;

20. OIM Congo, 2003, le rôle des femmes dans la reconstruction économique et le développement en République Démocratique du Congo, séminaire sur le rôle des femmes dans la reconstruction nationale et le développement économique ;

21. ORSE40(*), 2004, Etude ORSE : l'accès des femmes aux postes de décision, p.95 ;

22. PNUD, 2015, l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, dépliant du 8 Mars, 2p. ;

23. PNUD, 2014, Rapport mondial sur le développement humain ;

24. PNUD, Promouvoir l'égalité des sexes. Où en sommes-nous ?

25. RCA, 2014, Profil Genre République Centrafricaine, AFD ;

26. RCA, 2014, Programme d'Urgence et du Relèvement Durable (PURD) ;

27. RCA, 2013, République Centrafricaine : une crise de l'éducation passée sous silence, Rapport d'évaluation du Partenariat Mondial pour l'Education ;

28. RCA, 2010, Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté 2 ;

29. RCA, 2007, Bulletin d'information de Humanitarian and Development Partnership Team | RCA, n° 36 du 29/10 - 05/11/07 ;

30. RCA, 2007, Plan d'Action de la Politique Nationale de Promotion de l'Egalité et de l'Equité ;

31. RCA, 2005, Politique Nationale de Promotion de l'Egalité et de l'Equité ;

32. UN-Women, Mars 2014, Evaluation rapide de la situation des VBG dans les sites de l'Est, Rapport d'évaluation ;

33. Wikipédia, Le plafond de verre, l'encyclopédie libre en ligne, www.wikipédia.org;

34. Penser et anticiper les impacts socio-économiques de l'intervention humanitaire en République centrafricaine », https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/note_rca_vircoulon-arnaud_0.pdf ;

TABLE DES MATIERES

Dédicace ............................................................................................................

ii

Remerciements ...................................................................................................

iii

Liste des sigles et abréviations ...............................................................................

Iv

Résumé ..........................................................................................................

Vi

INTRODUCTION GENERALE .............................................................................

1

CHAPITRE 1 : RAPPORT DE STAGE ....................................................................

5

 

Introduction ...................................................................................................

5

 

I. CADRE DU STAGE ACADEMIQUE ET ELEMENTS DE COMPREHENSION ..........

6

 

I.1. Contexte de stage ....................................................................................

6

 

I.2. Objet, terrain de stage et activités ..................................................................

10

 

I.3. Compréhension de la position du stage ..........................................................

15

 

II. ETUDE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION A FORT IMPACT ECONOMIQUE SUR LE REVENU DES FEMMES ET FILLES ..............................

17

 

II.1. Objectifset attentes de l'étude .....................................................................

17

 

II.2. Méthodologie de travail, contraintes et limites ...............................................

19

 

II.3. Délimitation et raison du choix de la zone d'étude ..........................................

21

 

Conclusion ...................................................................................................

23

CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ET D'AUTONOMISATION DE LA FEMME ...............

24

 

Introduction ...................................................................................................

24

 

I. APPROCHES CONCEPTUELLES ..................................................................

25

 

I.1. Définition des concepts ..............................................................................

25

 

I.2. La nécessité de l'autonomisation économique des femmes ...............................

29

 

I.3. La corrélation entre pauvreté d'existence, autonomisation de la femme et promotion du genre...................................................................................

32

 

II. ETAT DES LIEUX DE LA PROMOTION DU GENRE ET DE

L'AUTONOMISATION DE LA FEMME ..................................................................

34

 

II.1. Les principaux défis de la reconstruction en RCA ...........................................

34

 

II.2. Le rôle des femmes dans le processus de reconstruction économique et sociale

38

 

II.3. Les facteurs de blocage à l'autonomisation de la femme et les liens avec l'inégalité et l'iniquité du genre .....................................................................

41

 

Conclusion ....................................................................................................

45

CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA FEMME A BANGUI ET SES ENVIRONS .................................................................................

46

 

Introduction ....................................................................................................

46

 

I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE ......................................................

47

 

I.1. Déroulement de l'étude ..............................................................................

47

 

I.2. Eléments clés de l'étude ............................................................................

47

 

I.3. Résultats de l'étude ..................................................................................

48

 

II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS ...................................................

59

 

II.1. Perspectives d'avenir ...............................................................................

59

 

II.2. Recommandations ..................................................................................

62

 

II.3. Projet d'appui à l'autonomisation des femmes pour la reconstruction économique et sociale et la promotion du genre en Centrafrique ........................................

67

 

Conclusion ...................................................................................................

77

CONCLUSION GENERALE ..................................................................................

78

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................

80

TABLE DES MATIERES .....................................................................................

82

ANNEXES .........................................................................................................

84

ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaire d'enquête auprès des bénéficiaires

Questionnaire d'entretien N°______

- Enquête sur les activités de reconstruction à fort impact économique et social sur le revenu des femmes et filles-

a. Date : .......... / .......... / 2015

b. Nom de l'enquêteur :

1. informations générales

1.1.Préfecture

 

1.2. Arrondissement/Sous-préfecture

 

1.3 Quartier/Village

 

2. Information sur l'enquêté et vulnérabilité de son ménage.

2.1Age :

2.2Sexe : HF

2.3Niveau d'étude : Aucune  ; Primaire ; Secondaire  ; Supérieure  ; Formation Technique Alphabétisation, Autre (à préciser) _____________________________________________________________

2.4 Taille du ménage : _____________

2.5 Statut de la personne enquêtée : Chef de famille, Conjoint,Enfant, Autres (à préciser) _________________

2.6 Statut matrimonial de l'enquêté : marié(e) monogame, marié(e) polygame, vie maritale ,

divorcé(e)/séparé, Célibataire, Autre (précisez) ______________________________________________

2.7 Fonction de la personne enquêtée : ___________________________________________________________

2.8 Vulnérabilité dans le ménage Veuve/veuf  ; Handicapé  ; Vieillard (plus de 60 ans), Orphelin

Autre (à préciser) : ______________________________________________________

2.9 Lieu de résidence : Résident à son domicile, Déplacé dans un site ,Déplacé dans une famille d'accueil ,

Déplacé/retourné dans le lieu de vie identique à avant déc. 2013, Autre (à préciser) :_____________________

2.10 Les enfants du ménage en âge d'être scolarisés sont-ils scolarisés ? Oui Non

Si oui < 5ans : __________ et > 5 ans : __________

Si non, pourquoi ________________________________________________________________________

2.11 Nombre d'enfants de moins de 5 ans dans le ménage : _____

2.12 Aviez-vous bénéficiez de l'appui d'un acteur durant cette crise ? Oui, Non

Si oui : pendant la crise après la crise

Si non, Pourquoi ? _______________________________________________________________________________

2.13 Si Oui à la question 2.12, quel type d'aide aviez-vous bénéficié ? Aide alimentaire Transfert monétaire,

Travail contre paiement, Appui à l'exercice d'AGR, Autres  (à préciser) ____________________________

2.14Qu'aviez-vous fait du produit de cette aide ?

a. Alimentation %

b. Education %

c. Santé %

d. Relance/création des AGR % :_____________________________________________________

e. Réhabilitation de la maison %

f. Remboursement des dettes %

g. Loyer %

g. Autre (précisez) _____________________________________________________________________________

2.15 Si Oui à la question 2.12, cet appui vous a-t-il aidé ? Oui, Non,

Justifiez votre réponse : ___________ ______________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

2.16 Profitez-vous encore des avantages de cet appui ? Oui ? Non ?

2.17 Que pensez-vous de cet appui ?

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

2.18 A qui faites-vous confiance pour une assistance technique dans votre exercice d'activités ?

ASNU, ONGi, ONGn, Proche parent, Ami(e)/voisin, Autre acteur proche,

Autre (A préciser) : ____________________________________________

3. DEPENSES

3.1 Nature de dépense : Quelles sont vos dépenses mensuelles par poste (dépense globale) ?

Nourriture : ____________

Education : ____________

Santé : ____________

Biens non alimentaires : ____________

Investissementdansl'activitééconomique : ____________

Loyer : ____________

Epargne : ____________

Autres (remboursement de la dette, dons, etc) : _____________________________________________________

3.2 Quel poste de dépenses pose le plus de problèmes à votre ménage avant Décembre 2013 (1 seul choix possible) ?

Alimentation

Remboursement dette

Santé/Médicaments

Enterrement/cérémonie

Education

Loyer

Biens non alimentaires

Autre (précisez) ___________________________

Pourquoi : _____________________________________________________________________________

3.3 Quel poste de dépenses pose le plus de problèmes à votre ménage après Décembre 2013 la crise (1 seul choix possible) ?

Alimentation

Remboursement dette

Santé/Médicaments

Enterrement/cérémonie

Education

Loyer

Biens non alimentaires

Autre (précisez) ___________________________

Pourquoi : _____________________________________________________________________________

4. INFORMATION SUR LES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU OU DE CASH TRANSFERT (Q.

4.1. Quelle(s) activité(s) économique(s) exercez-vous avant la crise ?

a. Petit commerce :___________________________________________________________________

b. Petit métier  :___________________________________________________________________

c. Agriculture : ___________________________________________________________________

d. Artisan  : ___________________________________________________________________

e. Vendeur de rue : ___________________________________________________________________

f. Travail pour des gens (pas à son propre compte) : ___________________________________________

g. Aucun revenu 

h. Fonctionnaire

i. Militaire

j. Autre (précisez) _____________________________________________________________________________

4.2. Si 5.1. existe, quels ont été votre :

Revenu haute saison

Mois haute saison

Revenu basse saison

Mois basse saison

 
 
 
 

4.3. Quelle(s) activité(s) économique(s) exercez-vous avec l'aide reçu ?

a. Petit commerce :___________________________________________________________________

b. Petit métier  :___________________________________________________________________

c. Agriculture : ___________________________________________________________________

d. Artisan  : ___________________________________________________________________

e. Vendeur de rue : ___________________________________________________________________

f. Travail pour des gens (pas à son propre compte) : ___________________________________________

g. Aucun revenu 

h. Fonctionnaire

i. Militaire

j. Autre (précisez) _____________________________________________________________________________

4.4. Si 5.1. existe, quels ont été votre :

Revenu haute saison

Mois haute saison

Revenu basse saison

Mois basse saison

 
 
 
 

4.5. Revenu mensuel de l'enquêté :

Avant la crise: ________________________________________________________

Après la crise : _____________________________________________________

4.6. Revenu mensuel du ménage (en additionnant tous les revenus des membres de la famille):

Avant la crise : ______________________________________________________________________

Après la crise : ______________________________________________________________________

4.7. Autres sources de revenu du ménage avant Décembre 2013 (Si oui à la question 2.12) :

a. Petit commerce :___________________________________________________________________

b. Petit métier  :___________________________________________________________________

c. Agriculture : ___________________________________________________________________

d. Artisan  : ___________________________________________________________________

e. Vendeur de rue : ___________________________________________________________________

f. Travail pour des gens (pas à son propre compte) : ___________________________________________

g. Aucun revenu 

h. Fonctionnaire

i. Militaire

j. Autre (précisez) _____________________________________________________________________________

4.8. Autres sources de revenu du ménage après Décembre 2013 (Si oui à la question 2.12) :

a. Petit commerce :___________________________________________________________________

b. Petit métier  :___________________________________________________________________

c. Agriculture : ___________________________________________________________________

d. Artisan  : ___________________________________________________________________

e. Vendeur de rue : ___________________________________________________________________

f. Travail pour des gens (pas à son propre compte) : ___________________________________________

g. Aucun revenu 

h. Fonctionnaire

i. Militaire

j. Autre (précisez) _____________________________________________________________________________

4.9. Comment aviez-vous choisi cette activité ? Choisi vous-même, Proposé par l'acteur (ONG, ASNU)

Proposé par une tierce (parent ou ami)

4.10. Quels sont selon vous les avantages d'un tel choix ?

___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

4.11. Quels sont selon vous les inconvénients d'un tel choix ?

___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

4.12 Avez-vous un compte en banque  ? Oui, Non, Procédure en cours

Si oui : ECOBANK, BPMC, CBCA, CMCA, BSCICSofia Crédit, Express Union ,

Autre (précisez) :_______________________________________

4.13 Comment épargnez-vous votre argent ?

A la banque, A la maison, Sous forme de tontine

4.14. Quelles sont selon vous les trois (3) principales activités à fort impact économique sur le revenu des femmes dans

votre Arrondissement/Communes ?

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

______________________________________________________________________________________________

4.15. Pourquoi :

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

4.16. Quelles sont selon vous les activités susceptibles d'avoir un impact sur la vie sociale de votre communauté ?

______________________________________________________________________________________________

4.17. Pourquoi :

_________________________________________________________________________________________________

5. COMPETENCES ET APTITUDE

5.1. Quelles formations professionnelles ou techniques avez-vous fait dans le passé ?

______________________________________________________________________________________

5.2 Par qui ? PEC personnelle, Appui parental, PEC ONG/ASNU, Autre (A préciser) ____________________

5.3. Quelles sont vos besoins actuels en formations professionnelles ou techniques ?

______________________________________________________________________________________

5.4 Pourquoi :

______________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

5.5 Quel est votre projet d'avenir ?

______________________________________________________________________________________

Remarques :

___________________________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________________________

___________________________________________________________________________________________

___________________________________________________________________________________________

___________________________________________________________________________________________

Annexe 2 : FICHE PAYS : REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Nom officiel

:

Centrafrique

Nature du régime 

:

République

Superficie

:

623 000 Km²

Capitale

:

Bangui (... habitants)

Fête nationale 

:

1er décembre (Proclamation de la République en 1958)

Espérance de vie

:

47,7 ans (DSRP 2)

Densité

:

7,2 hab. /km²

Langues officielles

:

Sango (langue nationale), Français

Monnaie

:

Franc CFA (1 euros = 655.957 FCFA)

Population totale

:

4,8 millions d'habitants (ICASEES, Octobre 2015)

Population dans le besoin

:

2,3 millions d'habitants (HNO, 2015)

Personnes ciblées par HRP 2016

:

999 979 personnes (HRP, 2016)

Indice du Développement Humain

:

0,341

Indice des Inégalités du Genre

:

0,469 (BAD, 2015)

Contexte humanitaire

L'histoire de la RCA est jalonnée de remous sociaux, mais la prise du pouvoir par la coalition Séléka le 24 mars 2013 et les évènements connexes créent un contexte inédit de violence exacerbée et de très grande instabilité, du fait de la destruction quasi-totale de l'appareil de l'Etat. Dans le contexte de cette nouvelle dynamique, le Gouvernement centrafricain s'emploie depuis lors à conduire les chantiers prioritaires de la transition dont la préparation des élections et le relèvement économique du pays. Ne disposant ni d'une force publique opérationnelle, ni d'un appareil administratif en ordre de marche, ni de ressources budgétaires sûres, les institutions peinent toutefois à exercer leurs compétences de façon autonome. La situation politique actuelle a une incidence sur les relations internationales de la RCA, dominées par l'évolution de la situation et les enjeux de la gestion de crise. Le contexte sécuritaire demeure hautement volatile et imprévisible dans tout le pays et les phases d'urgence interfèrent avec celles du développement. Des groupes minoritaires sont confinés dans plusieurs enclaves avec un risque potentiel d'aggravation de la situation pouvant conduire à une nouvelle vague de déplacements. Le Cluster protection s'inquiète de la situation des civils dans l'enclave du PK5 où les communautés restent en situation de risque avec un accès limité ou pas d'accès aux services de base.

Annexe 3 : Tableau comparatif IDH, IIG et taux de pauvreté.

 

Opportunités

économiques

Développement humain

Lois et Institutions

IIG

IDH

PAYS

SCORE

RANG

SCORE

RANG

SCORE

RANG

SCORE

RANG

SCORE

RANG

Afrique du Sud

63,4

21

92,0

3

68,1

3

74,5

01

0.658

9ème

Rwanda

75,2

5

79,4

12

68,4

2

74,3

02

0.506

21ème

Namibie

64,7

20

89,7

5

65,5

4

73,3

03

0.624

11ème

Île Maurice

52,9

37

97,6

1

69,1

1

73,2

04

0.771

2ème

Malawi

88,9

1

68,6

21

60,8

7

72,8

05

0.414

39ème

Lesotho

70,8

10

81,0

11

58,4

13

70,0

06

0.486

29ème

Botswana

76,3

4

91,1

4

40,6

27

69,4

07

0.683

6ème

Zimbabwe

70,8

9

77,4

14

59,1

10

69,1

08

0.492

25ème

Cap Vert

55,4

31

88,1

8

57,0

15

66,8

09

0.636

10ème

Madagascar

60,9

27

75,3

18

58,7

11

65,0

10

0.498

24ème

Burundi

69,1

13

60,7

30

63,4

6

64,4

11

0.389

45ème

Tanzanie

73,0

8

65,1

26

54,4

16

64,2

12

0.488

27ème

Ouganda

73,7

7

58,1

34

58,4

12

63,4

13

0.484

31ème

Kenya

63,3

22

69,1

20

57,5

14

63,3

14

0.535

18ème

Ghana

68,1

14

67,0

23

51,8

18

62,3

15

0.573

13ème

Mozambique

67,2

17

58,0

35

60,3

8

61,9

16

0.393

43ème

Tunisie

53,6

34

93,5

2

34,1

33

60,4

17

0.721

4ème

Zambie

67,4

16

62,5

29

44,9

23

58,3

18

0.561

15ème

Swaziland

64,8

19

85,9

9

23,7

39

58,1

19

0.530

19ème

Sierra Leone

70,6

12

43,0

44

59,2

9

57,6

20

0.374

48ème

Algérie

41,6

46

88,9

7

42,1

25

57,6

21

0.717

5ème

Burkina Faso

63,3

23

60,1

31

46,4

22

56,6

22

0.388

46ème

Nigeria

66,2

18

59,0

32

39,1

30

54,7

23

0.504

23ème

Gambie

77,5

2

66,1

25

20,5

44

54,7

24

0.441

37ème

Angola

54,5

32

41,0

46

64,3

5

53,2

25

0.526

20ème

Maroc

38,1

48

79,0

13

41,7

26

52,9

26

0.617

12ème

Érythrée

61,1

26

47,8

39

49,6

19

52,8

27

0.381

47ème

Gabon

60,1

28

75,3

17

21,6

41

52,4

28

0.674

8ème

Bénin

61,5

24

47,3

41

47,3

20

52,0

29

0.476

32ème

Sénégal

50,9

39

64,6

28

40,3

28

51,9

30

0.485

30ème

Éthiopie

67,7

15

33,1

49

52,1

17

51,0

31

0.435

38ème

São Tomé et Príncipe

60,0

29

75,6

16

14,4

46

50,0

32

0.558

16ème

Togo

61,4

25

40,6

47

46,5

21

49,5

33

0.473

34ème

Guinée Équatoriale

49,5

41

67,6

22

31,2

35

49,4

3

0.556

17ème

Égypte

47,1

42

84,6

10

16,2

45

49,3

35

0.682

7ème

RD Congo

75,1

6

50,8

38

21,7

40

49,2

36

0.338

51ème

République du Congo

39,7

47

76,6

15

30,8

37

49,0

37

0.564

14ème

Liberia

53,1

36

47,5

40

44,6

24

48,4

38

0.412

40ème

Guinée-Bissau

56,7

30

57,8

36

28,5

38

47,7

39

0.396

42ème

RCA

77,1

3

32,6

50

30,9

36

46,9

40

0.341

50ème

Cameroun

53,9

33

64,7

27

21,6

42

46,7

41

0.504

22ème

Comores

46,6

43

72,4

19

12,9

48

44,0

42

0.488

26ème

Côte d'Ivoire

33,9

49

57,0

37

40,1

29

43,7

43

0.452

36ème

Tchad

70,7

11

24,2

51

31,7

34

42,2

44

0.372

49ème

Niger

50,5

40

41,5

45

34,5

32

42,2

45

0.337

52ème

Mauritanie

53,2

35

58,6

33

13,9

47

41,9

46

0.487

28ème

Djibouti

51,8

38

66,7

24

4,9

52

41,1

47

0.467

35ème

Guinée

44,5

45

39,5

48

34,7

31

39,5

48

0.392

44ème

Libye

11,8

52

89,5

6

12,5

49

37,9

49

0.784

1er

Mali

32,2

50

46,7

42

21,3

43

33,4

50

0.407

41ème

Soudan

46,0

44

43,4

43

6,2

51

31,9

51

0.473

33ème

Somalie

26,9

51

8,8

52

11,8

50

15,8

52

 
 

* 1 OCHA CAR, Rapport de Situation No. 55 du 12 au 26 mai 2015.

* 2 FRASER-MOLEKETI G., 2015, Rapport d'étude « Indice de l'Inégalité du Genre en Afrique 2015 : Autonomisation les femmes africaines », Banque Africaine de Développement, 42p.

* 3 OCHA, 2014, Aperçu des besoins humanitaires (HNO), Bangui, 22p ;

* 4 OCHA, 2015, Plan de Réponse Stratégique (PRS), Bangui, 46p.

* 5 Commission Mouvement de Population, CMP.

* 6 Rapport d'analyse de situation de la sécurité alimentaire de l'IPC

* 7 DJIKOUME J., 2015, Cours de Communication et Relations Bailleurs, Master 2 AHD, LERSA.

* 8 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/republique-centrafricaine/presentation-de-la-republique-centrafricaine/

* 9 Garda Christophe, 2002, Le Programme alimentaire, sanitaire et éducatif du CCFD pour aider à la reconstruction de la paix au Cambodge, Fiche Irénées, Paris.

* 10 https://fr.wikipedia.org/wiki/Reconstruction

* 11 GRÜNEWALD François, 1997, au nom du Groupe Urgence, Réhabilitation, Développement, Contribution, Assise de la coopération et de la solidarité, CICR.

* 12 VINCENOT D., 2009, De nouvelles dynamiques pour pratiquer la paix : étude transversale des fiches d'expériences, Fiches Irénées, Paris.

* 13 Canada, L'autonomisation économique des femmes, Note d'orientation du Ministère Canadien des Affaires étrangères, Commerce et Développement

* 14 BARROCA B., DINARDO M. et MBOUMOUA I., 2013, De la vulnérabilité à la résilience : mutation ou bouleversement ?

* 15 Paquet, 1999 : la résilience serait la clé de la durabilité.

* 16 FRASER-MOLEKETI G., 2015, Rapport d'étude « Indice de l'Inégalité du Genre en Afrique 2015 : Autonomisation les femmes africaines », BAD.

* 17 FAO, 2011, La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2010-2011 - Le rôle des femmes dans l'agriculture : Combler le fossé entre les hommes et les femmes pour soutenir le développement

* 18 Banque Mondiale, 2012, Rapport sur le développement dans le monde 2012 : Égalité des genres et développement 

* 19 RCA, 2008, arrêté n°014 du Premier Ministre en date du 14 mai 2008

* 20 BACHELET M, 2012, discours à l'occasion du lancement du « Rapport de l'OIT sur les tendances mondiales de l'emploi des femmes 2012 ».

* 21 RCA, 2011, DSRP 2 (2011-2015), Ministère du Plan de l'Economie et de la Coopération Internationale, p.

* 22 FRASER-MOLEKETI G., l'IIG en Afrique 2015, autonomiser les femmes africaines, BAD, 2015, p. 32

* 23 Rapport Doing Business 2014, p.12

* 24 OCHA RCA, Flash Update 7, Affrontements Bangui, 10 Octobre 2015

* 25 ACTED RCA, 2015, Rapport d'enquête sur l'intention de retour des commerçants des marchés Kokoro et Mamadou Mbaïki ;

* 26 CROIDIEU F., 2002, La Banque Mondiale au Timor Oriental (2000-2003) : soutien à un projet de réhabilitation du secteur médical, Fiche Irénées, Paris ;

* 27 REMOND R., 2004, La Réconciliation : Exposé historique et éclaircissement conceptuel, in Fin des conflits et réconciliation : conditions pour une paix durable, Les Cahiers de la paix, n°10, Acte du colloque du Centre Mondial de la paix, Verdun, p.50

* 28 GREZENGUE G., 2008, Discours à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Journées de l'entrepreneuriat féminin, Bangui, 4p.

* 29 RCA, 2010, Stratégie Nationale pour la Finance Inclusive (SNFI) en RCA 2010 - 2014, Ministère des Finances et du Budget, Bangui, p5 ;

* 30 HALPERN C., 2008, « Peut-on en finir avec le plafond de verre ? », Sciences Humaines N° 195 - juillet 2008

* 31 RCA, 2003, Synthèse des résultats du troisième RGPH de la RCA, BCR, 20p.

* 32 L'autonomisation économique des femmes, Note d'orientation du Ministère Canadien des Affaires étrangères, Commerce et Développement.

* 33 OUOBA P. Maxime, 2007, « La prise en compte de l'approche genre dans les projets de développement : le cas des ONG françaises », Mémoire de Master 1 Sociologie, UNIVERSITE PARIS 8/ VINCENNES - SAINT-DENIS ;

* 34 WADANGALY I. et HEWATON Alexandre, 2003 « Quelle stratégie pour le décollage socio-économique de la RCA ? », Investir au coeur de l'Afrique N° 001 Août 2003, p. 9.

* 35 OCHA, République Centrafricaine Rapport de Situation No. 55 du 12 au 26 mai 2015.

* 36 Les résultats de notre enquête sur les activités à fort impact économique et social sur le revenu des femmes à Bangui et ses environs.

* 37 RCA, Profil pays, Indicateurs ACAPS, Juillet 2015

* 38 Michelle Bachelet, 2012, Discours à l'occasion du lancement du rapport de l'OIT sur les tendances mondiales de l'emploi des femmes 2012

* 39 Centre d'Information et de Documentation sur les Droits de l'enfant et de la Femme, N°20 Janvier-Mars 2009

* 40 Observatoire sur la Responsabilité Sociale des Entreprises






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