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Activités de reconstruction économique et sociale pour l'autonomisation de la femme à  Bangui et ses environs.

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par Ulrich Martial Bienvenu SANDY
Université de Bangui - Master 2 en Action Humanitaire et Développement 2015
  

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Conclusion

Lorsque des contraintes particulièrement bien enracinées se rattachent à de grandes questions, comme l'autonomisation des femmes ou encore les différentes formes de violence dont elles sont victimes, il peut être nécessaire de s'attaquer à ces contraintes dans le cadre des activités liées aux initiatives locales. Il est nécessaire de mettre en oeuvre des initiatives autonomes ciblées d'égalité entre les sexes, afin d'éliminer plus directement ces contraintes et d'atteindre les objectifs de croissance économique durable et d'autonomisation économique des femmes.

L'étude sur les activités de reconstruction économique a permis de ressortir, par arrondissement, les activités à fort impact économique qui tournent autour du petit commerce et des activités agricoles.

Le développement de la culture entrepreneuriale comme une des activités d'appui à la relance économique aide les bénéficiaires à développer leur capital afin de pérenniser les acquis du projet.

Le Projet « Autonomisation de la femme pour renforcer la résilience et le relèvement durable des communautés affectées par les crises à Bangui, Bocaranga et Kaga Bandoro » est une réponse multidisciplinaire aux multiples besoins de la femme centrafricaine et contribuera fortement à la relance économique du pays. Sa mise en oeuvre nécessite, tout de même, la définition des stratégies et d'un mécanisme de suivi à moyen et long terme tel que décrit ci-dessus.

CONCLUSION GENERALE

En somme, la situation de la femme centrafricaine, jusque-là peu enviable, s'est gravement détériorée avec les dernières crises militaro-politiques que traverse le pays depuis 2013. Ces derniers évènements ont disloqué de nombreuses familles suite aux mouvements de population importants et se sont soldés aux multiples exactions perpétrées contre les femmes principalement. L'analyse du poids démographique des femmes par milieu de résidence montre que les femmes et les hommes sont presque à proportions à peu près égale en milieu urbain ; contrairement en milieu rural où les femmes sont plus nombreuses que les hommes. (50,4% contre 49,6%) en général.

Les pesanteurs culturelles, la faible participation des femmes aux organes de prise de décision et la différence de pouvoir économique entre les sexes sont autant de problèmes qui limitent fondamentalement l'autonomisation économique des femmes et freinent le dynamisme de la promotion de l'égalité et de l'équité nonobstant les efforts des partenaires au développement dans ce secteur. Malgré tout, bon nombre de femmes vivent avec ces différences, car les femmes les plus démunies, celles qui habitent dans des collectivités éloignées ou celles qui vivent dans des zones en situation de conflit peuvent être aux prises avec d'importants obstacles aggravés par l'analphabétisme, l'exclusion, un profond isolement ou la vulnérabilité à l'exploitation.

La portée et l'orientation des programmes choisis parmi les objectifs mentionnés dépendent toujours du contexte. Ainsi, il faut procéder à des analyses comparatives entre les sexes et à des analyses économiques rigoureuses pour mieux cerner les défis, les contraintes, les possibilités et les risques particuliers associés à l'autonomisation économique des femmes pour aider à définir les activités et les résultats escomptés d'une initiative.

Si beaucoup reste à faire, le monde a déjà profondément changé en reconnaissant finalement que l'égalité hommes-femmes est souhaitable dans l'intérêt de tous. Il est de plus en plus évident que l'élimination des inégalités a de nombreux avantages, économiques ou autres.

L'autonomisation des femmes centrafricaines représente une nouvelle approche pour améliorer leurs conditions de vie. Elle suppose un engagement fort et à long terme qui nécessite des stratégies allant du sommet à la base (action de l'État) que des stratégies qui viennent de la base (organisations de la société civile). Elle tend à être définitive et nécessite donc un dialogue qui comporte de ce fait un engagement collectif. Le renforcement des capacités économiques de la femme permet à celle-ci d'être active et efficace dans le processus de la reconstruction économique et social du pays. L'autonomisation économique suppose enfin une relative unanimité et ne peut être le fait des seuls acteurs de mise en oeuvre et gouvernements, il faut une acceptation par les populations - hommes, femmes, filles et garçon - dans leur majorité.

La mobilisation de la population, les hommes en particulier, pour promouvoir les droits des femmes et abolir les stéréotypes sexistes entourant les tâches domestiques et les emplois rémunérés peut modifier les comportements sociaux et ébranler le statu quo des femmes. En effet, comme l'a reconnu Michelle Bachelet38(*), des femmes peuvent réussir - et réussissent effectivement - en dépit des règles du jeu qui les désavantagent. Et avec l'élargissement de leur rôle dans l'économie, elles parviendront à changer la façon dont leur rôle est perçu, elles sont en meilleure position au sein de leur collectivité et de leur famille pour négocier, et elles sont mieux à même de prendre des décisions ou d'influer sur celles-ci si on leur offre toute l'opportunité. Des investissements plus importants sont également réalisés au profit de la prochaine génération de filles. L'autonomisation des femmes peut ainsi contribuer à accélérer le processus de reconstruction économique et sociale amorcé en Centrafrique.

Les questions du genre sont basées généralement sur des constructions sociales et se traduisent par des rôles, des partages de pouvoir et des relations entre femmes et hommes établis par la société ou par la communauté. Il est important d'analyser et de chercher à comprendre les relations sociales entre femmes et hommes afin de préparer la population féminine à être active dans le processus du développement. La connaissance des relations socialement construites qui lient les femmes aux hommes et les attentes et rôles assignés à chaque sexe dans la société permettent de mieux mettre en évidence les causes structurelles qui assignent aux femmes un statut différent et presque toujours inférieur à celui des hommes.

* 38 Michelle Bachelet, 2012, Discours à l'occasion du lancement du rapport de l'OIT sur les tendances mondiales de l'emploi des femmes 2012

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