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Les littoraux djiboutiens entre enjeux économiques et risques environnementaux (le golfe de Tadjourah)

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par DJILANI YOUSSOUF ALI DJILANI YOUSSOUF ALI
Université du Havre - M2 Géographie 2015
  

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Conclusion partielle

Ayant des concepts centraux de notre travail de recherche, le transport maritime, le tourisme balnéaire et les risques environnementaux marins marquent l'intégralité de l'étude à travers leurs significations singulières et donc leurs importances spécifiques.

Le transport maritime et le tourisme balnéaire sont des secteurs d'activité économique par définition liés à la mer. Les risques environnementaux au sens strict ne sont qu'une probabilité de danger et d'impact négatif des activités sur l'environnement, en l'occurrence les sites (sol, mer, biotope) sur lesquels elles se sont se sont développées. Paradoxalement, il faut qu'il y ait la présence massive de ces activités maritimes pour qu'on puisse qu'on parler « du risque environnemental ».

Á Djibouti comme un peu partout dans le monde, ces deux branches d'activités économiques entretiennent des relations de réciprocité dont l'interdépendance et la concurrence intersectorielle sont les bases. Le transport maritime et l'industrie balnéaire se développent et font partie dans le golfe de Tadjourah du paysage littoral, une situation face à laquelle le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de l'environnement n'est nullement indifférent. Il contribue ses efforts, tant bien que mal, à la conservation de la nature avec ses lois et sa stratégie nationale pour le développement durable. Le littoral du golfe de Tadjourah bénéficie théoriquement de la politique environnementale conduite par le ministère et ses équipes professionnelles du terrain, même si jusqu'à présent le littoral du golfe et ses ressources marines n'ont fait pas l'objet d'une monographie d'impact environnemental.

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DEUXIÈME PARTIE : ENJEUX ET DÉFI DE

TRANSPORT MARITIME ET DU TOURISME

BALNÉAIRE DANS LE GOLFE DE TADJOURAH

Introduction partielle

Dans le spectre de la mondialisation et de la globalisation de l'économie maritime, l'essor de transport maritime et du tourisme balnéaire joue un rôle fondamental pour le développement de la majorité des pays ou des régions du monde.

Aujourd'hui, Les progrès économiques et la réussite de l'intégration politique des pays de cette sous-région ont masqués l'image sombre accolée à cette partie de l'Afrique. Bordés entièrement par l'Océan Indien et la Mer Rouge, les pays de la région possèdent les littoraux dynamiques et actifs pour s'insérer dans la

mondialisation. Á l'exception de l'Éthiopie montagneuse enclavée et peuplée,
quatre autres pays de la région du Kenya à l'Érythrée en passant par la Somalie et la petite république de Djibouti disposent chacun d'eux un rivage maritime plus ou moins industrialisé.

Le séisme géopolitique que travers cette région encore mouvementée de l'Afrique depuis la fin guerre de la froide (Somalie, Érythrée) a paradoxalement créé des disparités régionales du développement socio-économique dans cette sous-région. Cependant, certain entre eux comme le Kenya et la république de Djibouti profitent du chaos régional pour se lancer dans le développement et de la diversification de l'économie maritime notamment celles des transports maritimes et les activités balnéaires. Tous situés respectivement sur un axe maritime forgé par l'histoire coloniale et maritime, le Kenya et la République de Djibouti, s'investissent dans le développement et la modernisation des infrastructures de leurs économies maritimes.

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Avec l'essor florissant du trafic portuaire Djibouti et Mombassa rivalisent pour l'activité portuaire et ils figurent parmi les grands ports africains du début du XXIe siècle. Dans cette foulée de l'industrialisation du littoral, le tourisme balnéaire devint aussi une autre activité en vogue qui se démarque peu à peu dans la sphère économique de ces pays.

Grâce à des atouts (paysages littoraux de cartes postales et infrastructures hôtelières), le Kenya reste le maître incontesté du développement des activités balnéaires sur tous les rivages Est Africains. Sur le littoral de l'ancienne côte française de Somalie (Djibouti), seuls les rivages du golfe de Tadjourah restent la destination phare pour les amateurs de sports nautiques et de plongées sous-marines.

Signataires des conventions, des protocoles et des conférences mondiales, Djibouti et le Kenya prennent au sérieux la question du problème environnemental. La protection de l'environnement et la gouvernance des mers sont entre autres, l'un des objectifs principaux de l'IGAD. Un pari difficile à gagner dans une Afrique mal menée par l'extrême pauvreté et la misère., par conséquent, « la fièvre » de maritimisation de l'économie prend là-dessus sur la fibre écologique souvent laissée aux naturalistes. La gestion équitable et durable des ressources naturelles deviennent consciemment l'une des solutions possibles pour résorber des chômages des jeunes et mettre rapidement sur le rail l'économie des pays concerné.

Présentement, le golfe de Tadjourah demeure l'unique façade maritime dynamique qui concentre sur ce littoral plus l'essentiel d»activités industrielles et maritimes du pays. Le transport maritime et le tourisme balnéaire se développent et se concurrencent inexorablement. Ils reconfigurent et recomposent non seulement l'image topographique des paysages littoraux du golfe, mais également sont susceptibles d'exercer des pressions considérables et nuisibles sur l'écosystème marin du golfe.

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Chapitre 1 : Le contexte régional de l'étude

Deux millions de km2 pour 140 millions d'habitants, la péninsule de la Corne de l'Afrique est un ensemble d'entités géopolitiques, géographiques et culturelles appartenant à la sous-région Est Africain. Espace et zone de mutation et de recomposition, les pays de la région sont aujourd'hui pleinement exposés au vent de la mondialisation. Á cet effet, la globalisation couplée à l'ouverture maritime de l'économie constitue un choix politique avec double conséquence pour ces sociétés, tant sur le plan économique qu'au niveau environnemental.

1.1. La Corne de l'Afrique dans la mondialisation : dès l'impasse à l'espoir

1.1.1. Dès la belligérance étatique au partenariat régional

Ici Comme ailleurs dans le monde, la disparition du bloc soviétique au début des années 1990 déclenche un effet de domino irréversible. Elle se débouche dans plusieurs régions du monde y compris dans la Corne de l'Afrique, par un chamboulement sociopolitique dans des pays et des régions d'un fragile équilibre.

Á la fin des années 1980, la Somalie du général marxiste Syaad BAREE(4) fut la seule alliée de l'union soviétique en Afrique orientale, donc le pouvoir de ce régime militaire vacille et disparaît avec la chute de ce dernier. Cette changement du régime tourne au vinaigre et abouti à une spirale de violence interclannique et en guerre civile de deux décennies en Somalie. Dans ce même contexte géopolitique, les séparatistes régionaux de l'ancienne province du littoral éthiopien de la mer rouge se réveillent et déclarent une guerre sécessionniste et indépendantiste contre Addis-Abeba. Cette dernière riposte militairement avec fermeté en déclenchant non seulement une guerre de dix ans qui prive la façade maritime à l'Éthiopie, mais une hostilité durable entre frère-voisins. Cette zizanie de voisinage aboutit finalement à l'accession de l'indépendance et à la naissance de l'avant-dernier État du continent africain en l'occurrence à l'Érythrée. L'enlisement du conflit Somalien en pour conséquence le morcellement de la grande Somalie en plusieurs provinces intra-somaliennes (Somaliland, Puntland).

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Certains d'entre elles s'autoproclament un État indépendant comme la Somaliland qui cherche désespérément depuis 1991, sa reconnaissance internationale, (Jeune Afrique, 2009).

Grandement affaibli par la sècheresse de la fin des années 1970 et le réveil de nationaliste du peuple Oromo, l'Éthiopie, privilégie la politique de bons voisinages, malgré des contentieux territoriaux avec ses voisins. Addis-Abeba a instauré la politique de fédéralisation de pouvoir sur son immense territoire et se tourne vers ses objectifs millénaires. En outre, le conflit frontalier hérité de l'époque coloniale persiste entre elle et ses voisins de la région à savoir la Somalie sur l'Ogaden, l'Érythrée depuis 1993, sur la région transfrontalière de Badmé et le Kenya dans la vallée de l'Omo (A, Gascon, l'Utopia ou l'Oromia, 2011).

Quant, à la république de Djibouti, seul pion de la francophonie dans la région tente depuis sa création à la fin des années 1970, de jouer la carte d'une politique équilibriste avec ses voisins. En revanche, le 11 juin 2008 l'Érythrée la déclare un conflit frontalier sur la presqu'île de ras (4) de Doumeira, à 27 km de détroit de Bab-El- Mandeb. Un différend transfrontalier dans lequel, le Qatar envoyé par la ligue arabe fait l'office d'une force d'interposition entre ces deux voisins belliqueux depuis 2010.

Redoutable belligérant avec presque tous ses voisins y compris le Yémen, L'Érythrée est désormais évincé sur la scène régionale et internationale. Une situation envenimée par un régime militaire, mégalomaniaque et répressif qui pousse chaque année le 1/5 de sa population sur la route de l'émigration (ONU, 2014).(6)

Selon, le HCR, cette région de l'Afrique est l'une des zones le plus émettrices de migrants au monde. Conflit décennal de la Somalie, dictature coriace en Érythrée, l'inégalité, extrême pauvreté et précarité en Éthiopie et au Kenya sont les facteurs

4Syad BAREE (1919-1995), officier et homme politique de la Somalie, sa chute à préméditer la pérennisation du

conflit tribale de vingt ans en Somalie.

5Ras Doumeira, une presqu'ile Djiboutienne située dans l'extrême Nord-Est du pays à la frontière Erythréenne

non loin du détroit de Bab-el- Mandeb ou a lieu en 2008 le conflit frontalier et historique entre Djibouti et

Asmara

(6) Observatoire de la corne de l'Afrique à L'IRIS, Ferras P, la corne de l'Afrique victime collatérale de la guerre

froide, 2001. Récit de l'histoire géopolitique contemporaine

(6) Van Simon IMBERT, la géopolitique de la frontière de Djibouti et dans la corne de l'Afrique

(6) Jean N.B, la corne une autre réalité géopolitique africaine « la corne de l'Afrique »

(6) Bernard Lugon, histoire moderne de l'Afrique de l'Est, 2001

ONG, organisation non gouvernementale, HCR, haut-commissariat des nations unis pour les réfugiés

MSF, Médecin sans frontière crée en 1971, par Bernard BOUCHNER

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répulsifs de ces migrants. Ils finissent leurs périples, coûteux, dangereux et éreintants dans des circonstances absolument tragiques et inhumaines. Située à quelque encablure de la côte africaine, la péninsule arabique constitue selon HCR un autre eldorado géographiquement proche pour des migrants venus essentiellement de la Corne de l'Afrique, après la traversée dangereuse de golfe d'Aden et de la Mer Rouge. Cependant, la proximité géographique avec la Corne de l'Afrique permet à ces pays (royaume wahhabite et monarchies du golfe) de renvoyer ces migrants vers leurs pays d'origine. Bénéficiant d'un climat politique paisible et d'une économie productrice, le Kenya et Djibouti, sont les deux pays d'accueil en majorité pour ces migrants désespérés(7).

Les chaos régionaux, plus particulièrement la faiblesse du pouvoir étatique et de l'insécurité, laissent directement la place à l'anarchie et à la désolation la plus totale. Une situation à laquelle la Corne de l'Afrique en proie à des instabilités politiques est souvent assujettie avec la porosité des frontières et la faillite de certaine États. L'intervention de l'armée américaine, en 1993 en Somalie qui se soldée par une débâcle historique dans le conflit met le feu au poudre dans un pays en lambeaux. Des guerres tribales minent la Somalie du moins dans la partie la méridionale du pays autour de la capitale Muqdisho depuis presque deux décennies. Deux millions de victimes et 2/5 de la population rejetés en dehors la frontière Somalienne, tels sont les chiffres approximatives et non fiable que les organisations internationales (ONU, HCR, CROIX SANS ROUGE, MSF) communiquent sur la Somalie depuis plus de vingt ans.

Dans ce contexte régional d'instabilité, l'Al-Qaida, profite de la situation pour créer et installer sa nouvelle branche « version africaine » dans cette région haute géostratégique pour envenimer le chaos. Al-Shebbab(9), littéralement signifiant « la jeunesse » en arabe a été donc fondée de toute pièce en 2006, avec la mise en place des tribunaux islamiques dans cette partie de la Somalie en agonie.

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Carte n°2, La corne, une contrée instable

Source, monde diplomatique, courrier international, Afrique Subsaharienne, 2008.

Depuis lors, cette nébuleuse fraction ou branche d'Al-Qaida sème le carnage et empiète sur l'internet des Occidentaux dans la région. L'UA, est intervenue en dépêchant sur place 22 000 hommes pour sécuriser la capitale et ses alentours depuis la défaite cuisante d'Al-shebbab. Quant aux Occidentaux, la France est toujours présente à Djibouti avec sa base militaire et les États-Unis ont ouvert une nouvelle base militaire depuis 2002 ; ils tentent donc de protéger avec sursis leurs intérêts.

Au niveau régional, l'Éthiopie et Djibouti, accusent le régime érythréen de soutenir les terroristes Al-Shebbab, Ces derniers font des attentats-suicides et des enlèvements sommaires des ressortissants étrangers dans ces trois pays limitrophes de la Somalie (Éthiopie, Djibouti, Kenya) voire même au-delà de la région.

« On ne sait jamais où finit le flibustier et où commence le pirate » écrit en 1963, Henry de Monfreid, poète et aventurier Français, amoureux de cette région d'Afrique. Aujourd'hui encore, la balkanisation de la Corne de l'Afrique, a pour conséquence la montée en puissance et la multiplication des actes de piraterie maritime au large de la Somalie laissée à l'abandon depuis 1991.

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C'est à partir des années 2003-2005, que ces fléaux apparaissent pour la première fois autour de la Corne d'Afrique.

La tactique d'attaque est souvent la même qu'à l'ailleurs dans le monde, des hommes armés généralement tous Somaliens surgissent de nulle part et agressent les navires, chalutiers étrangers avec leurs armateurs. Le bureau international de transport maritime a recensé 161 actes criminels entre 2005-2006 dans le golfe d'Aden et au large du Kenya (voir carte n°2). « Le chaos règne en Somalie et s'étend de plus en plus vers les routes maritimes, les navires qui passent par l'Océan Indien ressemblent à des troupeaux de moutons passant devant une meute de loups » ironise, Raymond WOESSNER le géographe maritimiste et auteur d'un ouvrage `Géographie des mers et des océans', Atlande, 2014.5

Carte n°3, La piraterie maritime dans la corne de l'Afrique

Source : ambassade de France (Djibouti et Ethiopie), Elysée, 2015

Plusieurs organisations internationaux notamment l'ONU et l'organisation internationale de transport maritime pour qui cette voie maritime à une importance capitale déclenchent la sonnet d'alarme contre ce fléau de piraterie en Somalie. L'union européenne dépêche un contingent militaire surnommé l'opération

7 Mathieu GUIDERE, Spécialiste du monde arabo-musulman, propos recueil sur France 24 (débat sur le monde musulman), 2013.

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ATLANTE(8) sous la bannière de l'OTAN. Elle est suivit par autres pays qui installent et déploient conjointement leurs troupes militaires à Djibouti pour lutter contre la piraterie. Depuis 2009, les attaques sont considérablement baissées dans cette voie de communication maritime la plus fréquenté selon OIM.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo