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Les littoraux djiboutiens entre enjeux économiques et risques environnementaux (le golfe de Tadjourah)

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par DJILANI YOUSSOUF ALI DJILANI YOUSSOUF ALI
Université du Havre - M2 Géographie 2015
  

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INRODUCTION GÉNÉRALE

Au début du )()(e siècle, l'Afrique reste encore un continent pauvre et marginal dans la mondialisation, mais qui connait aussi un spectaculaire changement sociopolitique et économique. Ouverts sur deux océans (Indien et Atlantique) comme sur des mers (Rouge et Méditerranée), une trentaine des pays du continent noir amorcent depuis les vingt dernières années une transition économique sans précédent caractérisée par le dynamisme de leurs façades maritimes, la libéralisation des échanges après l'adhésion à l'organisation mondiale du commerce et ils participent désormais pleinement à la mondialisation des flux et des échanges comme le confirme le propos de Yann Alix expert en transport maritime« L'Afrique est de mieux en mieux connectée au reste du monde », (novafrica.2010).

Bordés intégralement par l'océan indien du Mozambique à l'Érythrée, longtemps fréquentés et sillonnés par des Orientaux (Arabes, Chinois et Indiens) qui ont établi leurs comptoirs commerciaux, les rivages africains de l'océan indien sont toujours considérés comme la façade maritime africaine la plus dynamique du continent. Les guerres civiles, conflits armés et autres conjonctures politico-économiques défavorables qui ensanglantaient jadis cette partie du continent africain se transforment aujourd'hui en une guerre économique cristallisée par la concurrence des activités maritimes et portuaires entre les différents ports des pays de la région, ainsi de Durban à Djibouti en passant par Dar-es-Salam en Tanzanie et Mombassa au Kenya, l'ouverture maritime va de pair avec la diversification et la démocratisation des structures économiques de chacun de ces pays Est-africains.

Le développement et la modernisation des infrastructures portuaires, du tourisme littoral, de l'industrie halieutique sont souvent les secteurs économiques liés à la mer les plus développés et dynamiques malgré les disparités économiques et le niveau de l'IDH (indicateur de développement humain) qui persistent au sein de ces pays.

Avec une façade maritime de 372 km partagée entre la rive méridionale de la mer rouge et la partie Nord-Ouest de l'océan et ayant l'une des économie maritimes les plus diversifiées des pays de la zone COMESA (Marché commun de pays de l'Afrique de l'Est et Austral), Djibouti dont le territoire géographique s'organise autour du golfe de Tadjourah a longtemps misée sur le développement des infrastructures portuaires et maritimes toute en profitant de sa position géostratégique sur le détroit

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de Bab- El-Mandeb pour envisager d'être une nouvelle porte d'entrée de l'Afrique de l'Est.

Dépourvu de toutes ressources naturelles et exploitables sur son territoire, le deuxième pays le plus urbanisé de l'Afrique noire et ancien Territoire Français des Afars et des Issas (TFAI) a confié depuis une vingtaine années son avenir au développement des activités maritimes et de ressources de l'énergie renouvelable à travers la géothermie (Banque mondiale, 2014). Abritant actuellement 87% de la population du pays sur ses littoraux, le golfe de Tadjourah est un joyau naturel et maritime du pays. Sa proximité géographique directe avec le détroit de Bab-El-Mandeb, le troisième canal interocéanique par lequel transite chaque année 40% du trafic maritime mondial nous laisse imaginer l'enjeu géostratégique que suscite ce petit golfe à l'échelle régionale.

Aujourd'hui, les rivages du nord comme ceux du sud de la baie de Tadjourah sont constellés de ports de toute taille et sont ponctués par des gigantesques chantiers de construction sur lesquels fourmillent et travaillent des ouvriers Sino-Djiboutiens. Le golfe demeure aussi depuis 1998 le seul débouché maritime de l'Éthiopie, pays enclavé de 95 millions d'habitants, et le trafic portuaire conteneurisé représente une manne financière absolument colossale pour l'économie djiboutienne souvent dépendante de l'aide extérieure. Galvanisé par l'injection de l'argent des investisseurs arabes puis chinois à plusieurs reprises, le secteur du transport maritime, en particulier le trafic portuaire, explose dans le golfe et devient une activité en pleine expansion, mais qui se voit désormais concurrencée petit à petit par le tourisme littoral, un nouveau secteur économique pourtant né à l'ombre du transport maritime.

Si l'euphorie du développement des activités portuaires et maritimes peut être le synonyme de la prospérité socio-économique et du développement de ce jeune pays Est-africain, il n'en est pas de même pour l'environnement, en particulier le littoral du golfe de Tadjourah sur lequel ces grands chantiers phares de développement sont construits et installés. Le préjudice environnemental de ces grands projets demeure non négligeable dans un pays où la protection de l'environnement, notamment la gestion durable des ressources marines, demeure l'une des priorités du gouvernement pour atteindre ses objectifs millénaires et qui envisage de créer très prochainement l'observatoire régional de l'environnement.

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Dans le cadre de la mise en place par le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de l'environnement, d'un comité national spécifiquement dédié à la gestion intégrée du littoral, nous avons donc décidés de faire ce premier projet de recherche consacré à l'étude d'impact anthropique sur l'écosystème marin du golfe de Tadjourah, pour mieux comprendre, appréhender et examiner les principes, la stratégie d'action globale et les résultats de cette politique environnementale afin de mieux assurer la gouvernance durable du littoral à Djibouti.

Notre terrain d'étude est le golfe de Tadjourah, le choix de ce petit golfe ou mer intérieure n'est pas fortuit et a été motivé par un certain nombre de facteurs plus ou moins inhérents à notre sujet. L'idée de faire notre projet de recherche sur ce sujet a germé aprèsdeux constats que nous avons faits dans ce golfe. Notre premier constat est que ce petit golfe et ses rivages pourtant historiquement connus, sillonnés et humanisés aujourd'hui n'ont jamais fait l'objet une étude de recherche particulière sur le plan scientifique. Notre seconde remarque est que le littoral de ce golfe dont les eaux sont riches en ressources naturelles non exploitées représente 90% de l'économie maritime du pays et s'industrialise à la vitesse grande « V », d'une décennie à l'autre, et l'inévitable répercussion environnementale de cette industrialisation n'a été jamais prise au sérieux jusqu'à présent.

La problématique de notre projet de recherche s'inscrit dans la logique d'un vaste programme de développement durable initié et piloté par le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de l'environnement avec la mise en place d'une directive nationale des gestions intégrées du littoral grâce à l'appui de l'UICN (union internationale pour la conservation de nature) et du PNUE (programme de nations unis pour l'environnement).

L'objectif général de cette première étude de recherche dans le golfe de Tadjourah est de contribuer à la connaissance de l'état de relation entretenu par l'homme moderne avec le biotope et les ressources marines dans le golfe de Tadjourah. il s'agit d'une manière ou d'une autre de faire l'analyse théorique et approfondie de cette relation à travers l'étude d'impact et d'évaluation spécifique des empreintes environnementales liées au développement du trafic portuaire et du tourisme balnéaire sur les milieux marins du golfe pour tirer finalement une conclusion scientifique sur cette question de cohabitation qui parait malheureusement anodine aux yeux de certains à Djibouti.

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Quels sont les impacts et les risques environnementaux marins du golfe liés au transport maritime et au tourisme balnéaire ? Comment se manifestent ces risques ? Quel est leur ampleur directe ou indirecte sur l'écosystème marin du golfe ? Où en est-on de la politique environnementale, en particulier celle du comité national de gestion intégrée du littoral et ses armadas de principes et des directives ? Quelles sont ses actions face à ce genre de situation ? Ce sont les principales questions centrales de notre étude de recherche auxquelles on cherchera minutieusement à répondre tout au long de la réalisation de ce projet de recherche.

Pour répondre à la problématique générale, le programme de notre projet d'étude se divise en deux grands axes. La première partie présente les outils méthodologiques que nous avons utilisés pour perfectionner les déroulements et la réalisation de notre étude de recherche sur le terrain à Djibouti, cette partie traite aussi les différentes analyses théoriques des termes jugés nécessaires pour démontrer l'importance de relation entre le transport maritime, tourisme littoral et l'environnement. La seconde partie constitue l'épine dorsale et le coeur de notre projet de recherche puisqu'elle porte en elle les éléments essentiels à la problématique générale, donc les enjeux et les défis du transport maritime, du tourisme balnéaire en relation avec l'aspect environnemental dans le golfe sont les principaux points à détailler profondément dans cette partie.

Pour étayer l'argumentation afin de répondre aux questions centrale de notre sujet, nous nous intéresserons à faire la liaison entre les différents termes importants de la thématique avant de mettre l'accent sur la politique de l'environnement et ses résultats dans les pays de la Corne de l'Afrique y compris à Djibouti. Par ailleurs, dans le menu de la recherche et la discussion de notre étude, le transport maritime et le tourisme balnéaire feront l'objet de cas d'étude particuliers dans le golfe de Tadjourah.

Mots-clés: transport maritime, hôtellerie balnéaire, biodiversité marine, Développement durable, environnement, Djibouti

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille