WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'obéissance en droit pénal camerounais. à‰tude de la jurisprudence.

( Télécharger le fichier original )
par ARMEL CHALAIR DJIEDJEU TCHOUAKE
Université de Dschang - Master II 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION PARTIELLE

L'obéissance incriminée relève de toute sorte de soumission indue ou encore de l'obéissance qui a conduit la commission d'une infraction. L'infraction appelant l'intervention du juge pénal, les tribunaux d'instance et d'Appel voire la Cour Suprême se sont prononcés efficacement sur la sanction de l'obéissance. La diversité de la jurisprudence sur cette question est remarquable.

Le juge dans sa fonction tribunitienne dissuade tout éventuel délinquant en puissance. Mais, la délinquance par obéissance est un peu atypique du point de vue du processus de réalisation de l'infraction et les difficultés d'établissement de la responsabilité des sujets qui y ont pris part : le donneur d'ordre et l'obéissant.

Cette difficulté vient de ce que le système pénal camerounais se limite essentiellement à la lettre de l'article 83 C.P. qui circonscrit les faits justificatifs uniquement à l'autorité légitime. Non seulement, ce concept est plein d'ambigüité mais aussi son régime appelle beaucoup de minutie dans son examen. Pourtant, dans le système pénal français l'obéissance constitue un fait justificatif général : c'est-à-dire que dès lors qu'il est établi que le sujet a obéi à qui que ce soit, il bénéficie du jeu des faits justificatifs.

La jurisprudence camerounaise est suffisamment claire sur le fait que l'obéissance n'est due qu'à l'autorité légale et compétente. La légitimité de toute autre autorité n'étant qu'un compromis social et ne peut point exonérer quiconque, par obéissance, se serait rendu coupable d'une infraction. Mais il aurait été mieux de s'aligner sur le chemin français ce qui nous épargnerait des analyses difficultueuses. Toutefois, il est constant que l'obéissance est toujours une cause d'amoindrissement de la responsabilité pénale.

CONCLUSION GENERALE

pi/Alabama en dtoit pénal cansetounaLL : étude de lajutL6ptudeace. Page 90

~~ohéita!aance en dtolt pénal cametowaaL : étude de lajutL6ptude.nce. Page 91

La question de l'obéissance est un sujet suffisamment délicat dans une société en pleine effervescence comme la nôtre. Si obéir devait toujours être un délit, il y aurait plus de prisonniers que d'hommes libres, puisque les Hommes en général ne sont pas égaux ; ou plus encore, on n'a pas tous la même place ou valeur dans un service. C'est pourquoi l'obéissance et la hiérarchie vont de paire. Alors, lorsque l'obéissance répond à une prescription légale, la responsabilité pénale n'est pas entamée, l'acte délictueux est supprimé : c'est ce que le législateur appelle les faits justificatifs. En revanche, elle est un problème lorsqu'elle est faite en dehors de toute prévision légale.

Le droit pénal pose deux hypothèses : l'obéissance à la loi et l'obéissance à l'autorité légale. Pour l'obéissance à la loi, c'est le fait d'agir sous l'ordre de la loi. La loi autorise dans certaines circonstances et selon certaines modalités des agissements qui portent atteinte à la liberté individuelle, et du coup, il n'y a aucunement infraction.

Il est à ce point édifiant de constater que seule l'autorité légale est habilitée à donner des ordres et est d'ailleurs la seule à qui obéissance doit être due ; c'est ainsi que l'obéissance constitue un fait justificatif à l'endroit de celui qui s'est rendu coupable d'une infraction en exécutant sans excès de zèle son ordre.

Malgré cette clarté législative, on en arrive à confondre toujours les concepts d'autorité légale et d'autorité légitime.

En effet, même si la loi attribue au père, chef de famille des pouvoirs allant dans la gestion et l'orientation du ménage ; ou encore, fait du chef d'entreprise le grand manitou en lui octroyant de grands privilèges et pouvoirs sur ses employés par la consécration du lien de subordination, il est de pur détail que ceux-ci ne détiennent de ce fait aucune parcelle de puissance publique.

Quelle que soit la situation où les sujets remettent à l'un d'entre eux des privilèges pour présider à leurs destinées, le fait que sa suprématie ne soit pas contestée lui apporte une simple légitimité qui n'a rien à voir avec la légitimité de l'article 83 C.P. . Et ainsi, elle est autorité privée. Pour ainsi dire, les ordres donnés seront illégaux et c'est ce contre quoi le droit pénal moderne s'insurge.

Mais il faut noter que depuis toujours, le combat contre la vassalité, l'exécution des ordres illégaux a commencé avec la condamnation des rapines.

~~ohéita!aance en dtolt pénal cametowaaL : étude de lajutL6ptude.nce. Page 92

Le droit pénal moderne a estimé que l'obéissance à l'autorité constitue un fait justificatif et les juges sont unanimes sur l'exonération de qui s'est plié aux ordres de l'autorité légale.

Un problème surgit lorsqu'on sait que le chef de famille, l'employeur jouissent d'une légitimité suffisamment forte mais que les effets ne sont les mêmes comparativement à l'autorité légale. En effet, même si les sujets qui entourent l'autorité privée lui doivent obéissance, il faut reconnaître que ceci ne constitue en rien un fait justificatif mais plutôt peut engendrer des circonstances atténuantes en cas d'infraction.

Les juges ont veillé à ce que ce genre d'obéissance soit réprimé avec la dernière énergie, les peines variant selon les convictions individuelles. Il faut avouer qu'ils ont été plus sévères qu'au temps du préteur TERENTIUS LUCULLUS203.

Cependant, nous pensons que si le législateur a expressément remis des pouvoirs au mari notamment la direction de la famille, la soumission de l'épouse, l'obéissance des enfants. Et au chef d'entreprise, les pouvoirs de direction, de gestion et le pouvoir réglementaire sans oublier la signification du lien de subordination, il fallait bien que l'obéissance à ces derniers soit génératrice de fait justificatif parce que leurs pouvoirs sont élaborés et déterminés par la loi, bien que civile, et ne sont point contestés : d'où le diptyque légalité et légitimité. Hormis les cas d'abus. Le législateur a été très restrictif et, nous pensons que la loi visant l'autorité légitime est un terme qui devrait être pris au sens large. Vivement que l'extension des faits justificatifs soit faite aux autorités privées telles que l'employé et le chef de famille comme en France à partir de la théorie de l'obéissance passive. Cette théorie qui crée une excuse absolutoire pour toute personne qui se serait pliée aux ordres de n'importe quelle autorité n'existe pas dans notre système pénal qui ne se borne qu'aux circonstances atténuantes et excuses atténuantes.

203 Célèbre juge reconnu pour son tact et sa perspicacité, mentionné par CARBASSE, précité ; p. 23.

~~ohéita!aance en dtolt pénal cametowaaL : étude de lajutL6ptude.nce. Page 93

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe