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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous région de la sadc: approche par modèles des données de panel. de 1990 à  2013.

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par Prince TAFUTENI BITAKI
Université de Kisangani - Licence 2015
  

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CHAPITRE DEUXIEME : CONTEXTE DE L'INTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE ET CROISANCE ECONOMIQUE DANS LA SADC

Introduction

L'un des grands défis auxquels les pays africains sont confrontés en ce vingt-et-unième siècle est, à la fois, de réussir à créer des blocs économiques et monétaires pouvant leur permettre de réduire le degré de marginalisation dont ils sont victimes à l'échelle mondiale, et de promouvoir leur développement socio-économique et institutionnel durable. Dans une certaine mesure, ce double objectif peut se rapporter en un seul, si l'on considère qu'une intégration économique bien menée accélère la dynamique de la productivité régionale. Une telle ambition nécessite toutefois des mesures d'engagement fermes et une sérieuse prise de conscience générale qui implique un pragmatisme implacable.

L'expérience de l'Afrique australe en matière de construction régionale se dessine différemment des autres organisations sous-régionales du continent, si l'on tient compte de son histoire, de son organisation intérieure et de son fonctionnement. Elle développe certes les mêmes objectifs que les autres regroupements à savoir, s'intégrer «optimalement» pour mieux renforcer ses efforts de développement socio-économique. Mais, l'une des particularités de la régionalisation australe est qu'elle est impulsée au départ par une volonté politique et stratégique de s'affirmer contre l'hégémonie d'une puissance africaine qui n'est autre que l'Afrique du Sud.

Aujourd'hui, la SADCC devenue la SADC depuis 1992, a évolué tant sur la forme que sur le fond, et s'est considérablement élargie, passant de cinq Etats lors de sa création à quinze Etats à nos jours. Bien qu'elle ait conservé son organisation institutionnelle décentralisée, ses objectifs et ses stratégies ont tout de même changé depuis sa refondation. En effet, l'Afrique du Sud, rentrée dans l'organisation depuis 1994, n'est plus l'ennemi d'hier qu'il fallait combattre politiquement et économiquement, mais le partenaire le plus important de la région. Il va de soi alors que les objectifs comme la lutte antiapartheid et la libération économique vis-à-vis de l'Afrique du Sud soient délaissés pour donner naissance à des nouvelles orientations tournées vers le renforcement de la coopération et de l'intégration régionale, la lutte contre la pauvreté et le développement régional réel.

Mémoire de Licence Par Prince TAFUTENI BITAKI Pages 28

Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous-région de la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à 2013

De la SADCC12 à la SADC signifie aussi le passage d'une conférence de coordination à une communauté économique qui s'explique par différents facteurs tant externes qu'internes à l'organisation sous-régionale. En effet, sur plan international, les événements de la fin des années 80 (la chute du mur de Berlin synonyme de la fin de la guerre froide) et l'ampleur des mouvements économiques et financiers induits par la mondialisation ont influencé ce changement. Il devenait ainsi primordial pour des Etats de l'Afrique australe de fortifier leur régionalisation pour répondre aux mutations internationales auxquelles on assistait. Sur le plan régional, une reconsidération spatiale en faveur d'une région unifiée s'imposait compte tenu de la démocratisation du système politique sud-africaine et de l'indépendance de la Namibie, symbole de la fin du colonialisme dans la région. Aussi, la révision de l'existence même de la SADCC qui n'était qu'une organisation régionale de facto, sans traité ni base légale (K. Dupreelle, 2001), s'imposait afin de mettre en place un espace favorable aux échanges bilatéraux et multilatéraux, au développement régional des initiatives privées et des compétences, à l'attractivité des capitaux et à la productivité.

Malgré les fortes disparités structurelles au sein de l'organisation australe, la SADC est aujourd'hui perçue comme l'un des avancements crédibles du régionalisme en Afrique. En effet, les réformes institutionnelles et économiques, le développement et la répartition des unités sectorielles, les réalisations des grands projets régionaux la placent sur une trajectoire dynamique et rapide en termes processus d'intégration. L'évaluation des potentiels d'unification régionale australe repose sur la capacité des Etats membres à créer une structure adéquate et viable face à la donne internationale.

C'est pourquoi une organisation régionale reflète avant tout les pays qui la composent. Plus les Etats sont tournés vers des accords de coopération réalistes, plus pragmatique sera la régionalisation pour laquelle ils oeuvrent. La force de la SADC réside dans le fait qu'elle soit conçue par des économies complémentaires et substituables, par des pôles de croissance et développement, et par des différentes ressources tant naturelles qu'humaines.

L'organisation australe n'a pas seulement que des atouts. Comme certaines organisations sous-régionales, son évolution reste marquée par des incertitudes et des rééchelonnements. En effet, le retard pris par des membres pour conditionner leur économie à la concurrence régionale et internationale a

12 Née en 1980, la Conférence pour la Coordination du Développement de l'Afrique australe -

Southern African Development Coordination Conference - doit son existence à un long processus de négociations et de consultations politiques entamé en 1975 entre les différents pays de la région.

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contraint l'organisation à différer la mise en place d'une zone de libre-échange de 2008 à 2015. En plus, l'ouverture des marchés à la concurrence étrangère reste un sujet très délicat dans plusieurs pays de la zone. Les gouvernements craignent en effet une déstabilisation de leurs économies, encore trop fragiles pour pouvoir absorber un déferlement des produits importés. En plus, une libéralisation mal négociée risque d'avoir des conséquences très graves sur le tissu social des pays concernés.

C'est pourquoi, l'intégration économique basée sur la coopération sectorielle (comme c'est le cas de la SADC) trouve toute sa justification dans la mesure où, l'hypothèse d'une véritable intégration économique et commerciale sans entrave nécessite des nouvelles approches. Ceci implique notamment des mesures devant permettre la suppression des barrières et obstacles à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux au sein de la région. Une configuration du type «Union Européenne» exige des mécanismes institutionnels et économiques très sophistiqués que ne peut, à l'heure actuelle, prétendre la SADC. Le processus de régionalisation australe est encore à ses débuts malgré les 27 années cumulées de son existence. Il existe donc des obstacles et des problématiques dont la résolution demande plus de temps. De plus, l'hégémonie de l'économie sud-africaine au sein de cette région donne à l'intégration australe un aspect configuré de polarisation/marginalisation entre un centre (Afrique du Sud) et une périphérie formée par la plupart des autres pays13.

2.1. INTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE DANS LA SADC

Pour les économies en développement, et même pour les économies développées en l'occurrence les pays européens, la construction des blocs régionaux semble s'apparenter à un processus répondant à l'évolution dynamique de la mondialisation. Ceci conduit justement à un débat théorique et contradictoire sur l'essence même de la régionalisation face à la mondialisation. Si, pour certains, le regain du régionalisme est une réponse alternative à l'approfondissement difficile du multilatéralisme à l'échelle universelle (J-M. Siroën, 2004), pour d'autres, la préférence communautaire qui se dégage du régionalisme est vue comme une forme du nouveau protectionnisme inter-blocs (P. Krugman, 1987). Pour d'autres encore, la poursuivre des constructions régionales s'inscrit dans la continuité du processus de la mondialisation et n'entrave en rien son évolution (J. Bhagwati, 1993).

13 Lambert Opara Opimba, Op-cit., p62

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Mais par-dessus tout, la mise en place d'un bloc régional répond aux besoins et aux compétences nationales, aux convictions politiques, aux intérêts économiques et à la forme de coopération que ces pays souhaitent bâtir. En effet, les zones de libre-échange, les unions douanières ou encore les marchés communs ont été les principales formes choisies par les différents Etats de cette région pour encadre leur effort de régionalisation (K. Dupreelle, 2001).

L'Afrique australe recèle d'indéniables facteurs d'intégration. Au nombre de ceux-ci figurent les importantes opportunités d'échanges commerciaux intra-régionaux, l'existence de complémentarités économiques potentielles et la présence de l'Afrique du Sud qui constitue un puissant pôle de croissance. Toutefois, le programme d'intégration sous-régionale se heurte à un certain nombre d'obstacles, au rang desquels figurent le manque de convergence macroéconomique et de stabilité, l'appartenance des pays de la sous-région à plusieurs organisations d'intégration régionale, la précarité de la situation sociale, l'incidence des catastrophes naturelles et l'insécurité alimentaire qui en découle, la stabilité politique et la gouvernance, et la quasi-inexistence d'infrastructures de liaison entre les différents pays et les contraintes institutionnelles internes.

Bien que l'objectif immédiat de la SADC ne soit pas de disposer d'une monnaie commune, la convergence macroéconomique demeure primordiale pour la réalisation de la stabilité macroéconomique, qui est indispensable pour attirer l'investissement étranger et promouvoir l'intégration régionale. Au nombre des paramètres de la convergence macroéconomique proposés par le Comité des gouverneurs des banques centrales de la SADC en vue d'orienter les efforts des États membres vers les réformes et la stabilité qui assurent la cohésion et l'unité d'objectifs figurent le taux d'inflation, la valeur actualisée nette de la dette publique ou des prêts garantis par l'État comme pourcentage du revenu national brut, le déficit du budget public comme pourcentage du PIB et le déficit du compte courant en tant que pourcentage du PIB. La convergence macroéconomique a été plus rapide dans les pays membres de la SACU, ainsi qu'à Maurice, tandis qu'elle a été plus lente dans les autres pays.

Bien que l'inflation accuse un recul dans l'ensemble des pays, la moyenne pour les pays de la SACU, entre 2000 et 2003, était de 8,2 %, contre 46,5 % pour les pays de la SADC non membres de cette organisation et 32,4 % pour l'ensemble de la sous-région. Ces niveaux d'inflation élevés se traduisent souvent par des coûts d'intrants élevés, limitant ainsi la production des denrées d'exportation et les échanges intra-régionaux. De même, les déficits budgétaires sont beaucoup plus faibles dans les pays de la SACU, représentant en moyenne

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1,6 % du PIB pour la période 2000-03 - le Botswana ayant enregistré un excédent budgétaire depuis 2000, bien que celui-ci soit en baisse. Il n'en demeure pas moins encourageant de constater que, même parmi les pays de la SADC non membres de la SACU, le déficit budgétaire, en tant que pourcentage du PIB, a constamment baissé, s'établissant en moyenne à 5,6 % entre 2000 et 2003. Un certain nombre de pays de la sous-région, notamment le Mozambique et la Tanzanie, ont entrepris des programmes de réforme économique qui ont permis de réduire l'inflation et les déficits budgétaires. Des dérapages importants ont été constatés dans d'autres pays, notamment au Zimbabwe, en RDC et en Angola. Enfin, l'évolution de la situation de la dette extérieure indique également une convergence plus rapide au sein de la SACU et une convergence lente pour les autres États membres. À l'exception peut-être du Lesotho, les autres États membres de la SACU et Maurice ont des ratios de la dette extérieure relativement faibles, inférieurs à 25 % du PIB, tandis que les autres États membres de la SADC ont des ratios dette/PIB supérieurs à 80 %, le Malawi étant le pays le plus endetté. D'une manière générale, les indicateurs de convergence témoignent de la nécessité pour les gouvernements de la SADC d'adopter des politiques nationales propres à réduire au minimum les taux d'inflation, les déficits budgétaires et la dette publique, afin d'assurer la convergence macroéconomique générale en vue de promouvoir les échanges commerciaux et l'investissement.

L'examen de l'effet de l'intégration économique régionale sur le choix de localisation des firmes ou simplement sur l'afflux des capitaux internationaux fait l'objet d'une littérature empirique très ciblée, car elle s'inspire essentiellement des faits existant dans zones qui ont une forte capacité d'intégration. A partir d'un modèle de gravité et en distinguant les IDE intra et extrarégionaux, J. de Sousa et J. Lochard (2004) montrent que l'élargissement de l'union européenne à 25 attire à la fois les investissements des pays membres et non membres de l'Union. Bien avant les deux auteurs et dans la même problématique traitant de l'intégration européenne, A. Rieber (2000) montrait déjà que, d'une part, le degré d'ouverture indique une complémentarité entre les flux commerciaux et les investissements directs et, d'autre part, la variable UE, désignant l'organisation européenne, indique un effet positif du marché unique sur les IDE intra-communautaire. Dans le même ordre d'idée, Bende-Nabende (2002) analyse l'attractivité de l'ASEAN (APEC) à partir des variables indicatrices, mais montre que la formation de cette zone n'a pas un lien économétrique direct avec les flux des IDE détenus par la région. D'après l'auteur, le fait d'appartenir à l'ASEAN n'affecte pas le choix des investisseurs. O. Bertrand et N. Madariaga (2003) se sont intéressés à l'analyse de l'investissement direct étranger américain à destination de l'ALENA et du MERCOSUR. Leurs résultats issus d'une

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estimation en panel « indiquent que l'intégration économique a influé sur la structure des choix de localisation des entreprises américaines ». Dans une approche plus générale de l'impact de l'intégration économique sur les IDE, F. Albornoz et G. Corcos (2003) partent du principe que le lien qui s'opère entre les deux est complexe, et montrent à partir des simulations numériques la réalisation des différents scénarios de localisation des FMN en fonction des stratégies concurrentielles adoptées par des pays d'accueil, malgré le fait qu'ils appartiennent à une même région.

Ces différentes études, y compris celles menées par M. Blomström et A. Kokko (1997) et K. Sekkat et O. Galgau (2002), se consacrent essentiellement aux économies développées ou aux zones où l'intégration est très appuyée. A notre connaissance, très peu de travaux ont porté un intérêt particulier au cas des pays africains avec la même approche analytique et dans le même style. Les raisons à cela sont diverses et concernent généralement les points suivants : i) la non disponibilité des données tangibles susceptibles d'enrichir les tests économétriques ; ii) les flux des IDE en Afrique sont assez prévisibles d'avance puisqu'ils font l'objet de sélection adverse, due au risque, et concernent surtout les secteurs de l'extraction de l'économie; iii) le faible degré de l'intégration des pays africains qui limitent par conséquent l'interconnexion des économies et la taille critique de la zone ; iv) la faible diversité des activités économiques qui réduit le choix et les opportunités des entrepreneurs ; v) la dominance des effets spécifiques de chaque pays et l'omniprésence des pouvoirs étatiques dans la sphère économique.

Il sied de signaler qu'en vertu du protocole commercial, les États membres ont pris l'engagement d'établir une zone de libre-échange permettant au programme d'intégration économique de la SADC d'entrer dans le champ d'application des règles de l'Organisation mondiale du commerce se rapportant aux accords commerciaux régionaux.

La ZLE14 de la SADC est entrée en vigueur en janvier 2008 et elle a été officiellement lancée par le Sommet, au cours de sa session ordinaire d'août 2008 à Sandton en Afrique du Sud. Toutefois, la ZLE de la SADC est encore confrontée à des défis majeurs, concernant notamment sa mise en oeuvre effective, la pleine participation des membres qui en sont encore à la finalisation des offres respectives ou sont encore en consultations avec leurs mandants, le

14 Une Zone de Libre-échange: est un espace conventionnel dans lequel deux ou plusieurs Etats appartenant ou non à une même région géographique, s'accordent à se donner des faveurs douanières (notamment la suppression des droits des douanes). Toutefois, ils se réservent le droit de taxer, chacun à sa façon, les tiers Etats.

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plein engagement de la communauté des affaires de la région et du public en général.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery