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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous région de la sadc: approche par modèles des données de panel. de 1990 à  2013.

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par Prince TAFUTENI BITAKI
Université de Kisangani - Licence 2015
  

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2.2. EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA SADC-10

Depuis quelques années les pays africains sont dans une perspective dynamique de croissance économique soutenue par plusieurs facteurs tant nationaux qu'internationaux. D'après la BAD/OCDE (2006), la richesse productive par tête créée par l'ensemble des pays africains a augmenté en moyenne de 3.5 en 1997, pour atteindre un taux prévisionnel de 5.5% en 2007. Si ce résultat est imputable aux efforts individuels réalisés par chaque pays, il convient aussi de souligner qu'il intervient dans une période de prise de conscience collective des Etats africains. En effet, l'environnement politique actuel de la majorité de ces pays est beaucoup plus propice aux échanges et à la croissance qu'il y a quelques années. Aussi, les réformes entamées au cours des années 1990 apportent-elles finalement leurs effets pour certains pays. Ajouter à cela, la bonne tenue des cours des matières premières sur les marchés internationaux, et l'accroissement annuel des exportations des pays africains participent à la robustesse de leur taux de croissance observé.

D'un autre côté l'essor macroéconomique que connait la plupart de ces pays coïncide avec le renouveau du régionalisme au sein du continent. Partant de là, on est tenté de s'interroger si l'entame d'un processus d'organisation spatiale au sein de chaque région n'a pas contribué directement ou indirectement à cette croissance économique. Si tel est le cas, le bon sens imposerait de rechercher dans quelle mesure l'augmentation du produit par tête peut-elle être endogène aux effets liés à l'intégration économique régionale.

Les pays d'Afrique australe constituent ensemble un important espace économique, dans la mesure où ils comptaient au total 211 millions d'habitants en 2003 et leur PIB cumulé s'élevait à 229 milliards de dollars au cours de la même année. Cependant, il existe des écarts considérables entre pays, sur les plans tant démographique qu'économique. S'agissant de la population, la République démocratique du Congo (RDC) est le plus peuplé - sa population représentant un quart de la population totale de la sous-région, tandis que sur le plan économique, l'Afrique du Sud est de loin le pays le plus important - son PIB représentant 70 % de celui de l'ensemble de la sous-région. Ces dernières années, la performance économique à l'échelle sous-régionale a été médiocre, le PIB réel n'ayant crû, en moyenne, que de 2,6 % au cours de la période 2000-02. Elle s'est cependant redressée légèrement, dans la mesure où ce taux est passé à 3,3 % en 2003. Mais, elle varie considérablement d'un pays à un autre, ce qui témoigne,

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Intégration économique régionale et dynamique de la croissance économique dans la sous-région de la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à 2013

notamment des différences de performance entre les différents pays en matière de gestion macroéconomique. Le revenu par habitant de la sous-région, qui est relativement élevé, a accusé un recul ces dernières années.

En 2002, le revenu moyen par habitant était de 812 dollars, contre 1 004 dollars en 2001. Cette tendance à la baisse du revenu par habitant à l'échelle sous-régionale est préoccupante, dans la mesure où elle témoigne de la progression du niveau de pauvreté imputable à la mauvaise performance économique associée, notamment à l'impact débilitant et néfaste de la pandémie de VIH/sida, à la mauvaise gestion économique et aux obstacles au renforcement de l'intégration régionale. Selon les estimations, 40 à 50 % de la population de la sous-région vit dans la pauvreté absolue, comme en témoignent les indicateurs sociaux médiocres, notamment les niveaux de malnutrition élevés, le chômage, le sous-emploi, la baisse de l'espérance de vie et le faible accès aux services de base et à l'infrastructure nécessaires pour maintenir les capacités humaines de base15.

Au cours de la période 2000-02, le PIB de la SADC a crû au rythme de 2,6 %, en moyenne, ce qui, compte tenu du taux de croissance démographique moyen de 2,5 % enregistré par la sous-région, s'est traduit par une amélioration très modeste du niveau de vie. Une amélioration très légère est intervenue en 2003, le taux de croissance de la sous-région étant passé à 3,3 %. Cependant, en dépit de celle-ci, au cours de cette année, la sous-région de la SADC a connu le taux de croissance économique le plus faible par rapport aux autres sous-régions du continent. À titre d'exemple, la sous-région de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a enregistré un taux de croissance annuel de 5,6 %, tandis que celle de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a réalisé un taux de croissance de 4,6 %.

Il convient, cependant, de souligner qu'au sein de la SADC, la performance économique a varié et continue de varier considérablement, reflétant, entre autres facteurs, les différences de performance en matière de gestion macroéconomique des différents pays. Le revenu par habitant de la sous-région, qui a été relativement élevé, d'une manière générale, a accusé du recul récemment. En 2002, le revenu par habitant moyen s'élevait à 812 dollars, contre 1 004 dollars en 2001. Ceci est à comparer à la moyenne de 646 dollars par habitant enregistré par l'ensemble du continent africain. Les six pays (Botswana, Maurice, Namibie, Seychelles, Afrique du Sud et Swaziland) considérés comme des pays à revenu intermédiaire ont enregistré un revenu moyen par habitant de

15 Groupe de la Banque Africaine de Développement, Document de Stratégie d'assistance Régionale, Afrique

Australe, (2004-2008)

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2 886 dollars. Cependant, les pays à faible revenu de la sous-région n'enregistrent qu'un revenu moyen par habitant de 236 dollars. Cette baisse du revenu par habitant dans la sous-région est préoccupante, dans la mesure où elle témoigne de la croissance du niveau de pauvreté qui est imputable à la mauvaise performance économique associée, notamment à l'impact débilitant et néfaste de la pandémie de VIH/sida, à la mauvaise gestion économique et aux obstacles au renforcement de l'intégration régionale.

Figure 2. Evolution des taux de croissance du PIB au sein de la SADC-10 de 1190 à 2013

-10

-20

-30

30

20

10

0

Evolution des taux de croissance de l'économie au sein de la SADC-10

ANGOLA NAMIBIE

RD CONGO LESOTHO MADAGASCAR

RSA ZAMBIE ZIMBABWE

MALAWI TANZANIE

Source : nos analyses à partir des données issues Banque mondiale. Note : Tous les pays de la SADC n'ont pas été représentés pour des raisons de disponibilité statistique de longue période.

Si la plupart des économies de la SADC maintiennent une régularité économique depuis 2001, il ressort toutefois de ce graphique que les écarts de productivité entre pays demeurent sensiblement maintenus depuis la même période. L'une des explications que l'on peut apporter à ces écarts de croissance, est que ces Etats sont caractérisés par des structures économiques hétérogènes (S. Chauvin et G. Gaulier, 2000 ) et par des aspects spécifiques et conjoncturels. Raison pour laquelle, certains pays ont de meilleures performances que d'autres. En outre, la forte croissance observée pour l'Angola par rapport à d'autres pays de notre échantillon, membres de la région s'expliquerait par les effets d'illusion sur la croissance dus à l'embellie du pétrole.

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2.3. OUVERTURE COMMERCIALE, IDE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

2.3.1. Ouverture commerciale et croissance dans la SADC

L'intégration commerciale est également lente, le volume total des échanges intra-régionaux n'ayant représenté que 22 % de celui de la sous-région au cours de la période 1999-2003. Une part substantielle des importations et exportations intra-régionales est le fait des pays membres de la SACU, en particulier l'Afrique du Sud. En outre, au sein de la sous-région, il semble n'exister aucun lien entre les échanges commerciaux et l'intégration, aux plans tant régional que mondial. Bien qu'un certain nombre de pays adoptent à présent des stratégies axées sur les exportations, dans le cadre des réformes économiques entreprises au cours des années 80 et 90, les tarifs douaniers sont élevés au sein de la SADC et varient d'un pays à un autre dans la sous-région. À titre d'exemple, les exportations de la Tanzanie vers le Zimbabwe font l'objet de taux tarifaires élevés, pouvant atteindre 94 %. La lenteur de l'intégration commerciale constitue une source de préoccupation, dans la mesure où la réussite de la SADC en tant que communauté d'intégration régionale dépendra de la mesure dans laquelle elle favorisera les échanges intra-régionaux.

L'activité économique dans la sous-région est dominée par le secteur des services qui comprend le tourisme, le transport et les services commerciaux. En 2003, ce secteur représentait 66,9 % du PIB. Le secteur des services est suivi de ceux de l'industrie et de l'agriculture, qui représentaient 24,3 % et 8,8 %, respectivement. Les secteurs des services et de l'agriculture sont également les principaux pourvoyeurs d'emplois, occupant 44 % et 37 %, respectivement, de la main-d'oeuvre. Le secteur manufacturier représente une part appréciable de la base de l'économie de l'Afrique du Sud, de Maurice, du Swaziland et du Zimbabwe. Avec l'agriculture et le secteur des mines, il couvre la majeure partie des exportations de la région. Les secteurs des services et de l'industrie manufacturière dominent dans les importations intra-régionales.

La réussite de la SADC en tant que communauté d'intégration régionale tient à la mesure dans laquelle elle favorisera les échanges intra-régionaux. Bien que le volume total des échanges intra-régionaux soit en hausse, il demeure faible, représentant 22 % du volume total des échanges commerciaux de l'ensemble de la sous-région pour la période 1999-2003. La majeure partie des échanges de la sous-région se fait avec l'Union européenne, les États-Unis et le Japon. Au sein de la sous-région, les pays membres de la SACU, en particulier l'Afrique du Sud, représentent une part appréciable des importations et

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exportations intra- régionales. Tous les pays de la SADC (y compris ceux de la SACU) enregistrent un déficit commercial important avec l'Afrique du Sud, essentiellement en raison de la compétitivité générale de ce pays, mais également du fait des politiques commerciales quelque peu restrictives qu'il applique, notamment pour les textiles. Les États membres de la SADC sont très tributaires des exportations de produits de base, essentiellement les produits agricoles et minéraux. En conséquence, ils sont vulnérables aux chocs extérieurs.

La présente figure montre les évolutions et les disparités des différentes économies de la sous régions du point de vue de l'ouverture commerciale.

Figure 3. Évolution des exportations au sein des pays de la SADC-10

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

ANGOLA RD CONGO LESOTHO MADAGASCAR

NAMIBIE RSA ZAMBIE ZIMBABWE

Evolution des exportations (en % du PIB) au sein de la

SADC-10

MALAWI TANZANIE

Source : nos analyses à partir des données issues Banque mondiale, Note : Tous les pays de la SADC n'ont pas été représentés pour des raisons de disponibilité statistique de longue période.

A la lecture de la présente figure, il se dégage une situation selon laquelle, les exportations des pays membres de la SADC, principalement ceux de la SAC- 10, évoluent différemment, ceci compte tenu des spécificités des systèmes de production de chaque pays et des caractéristiques qui leur sont propres. De manière générale, ce graphique montre une forte prépondérance des exportations de l'Angola au sein de la région atteignant une proportion d'au moins 86.62% en 1996 contre 50% de son PIB en 2013.

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Néanmoins, en attendant que les barrières tarifaires et non tarifaires de la zone australe se suppriment complètement, la SADC continue à être la région où les échanges intra-régionaux sont les plus intensifiés d'Afrique. D'après les statistiques de la CNUCED (2005) et le rapport de la CEA (2004), entre 1994 et 2000, les pays de la SADC représentent la part la plus importante des exportations (31%) et des importations (30%), ce qui s'explique, en partie, par la prépondérance de l'économie Sud-Africaine. D'autres pays à forte vocation exportatrice de la SADC tels que Maurice et le Zimbabwe, y ont également contribué. Des pays tels que le Malawi et le Mozambique ont également enregistré des résultats impressionnants en ce qui concerne les exportations vers le marché de la SADC. Les pays de la SADC occupent la première place parmi les communautés économiques régionales, même s'ils n'ont commencé à appliquer de protocole commercial qu'en septembre 2000. A mesure que le protocole est mis en oeuvre, le volume du commerce à l'intérieur de la SADC augmentera. Ceci tend à montrer que ces Etats justifient d'une forte propension à commercialiser entre eux.

La sous-région australe ne se limite pas seulement à la production et à la commercialisation des biens de base ou semi-finis. Elle a également une forte productivité sur les produits manufacturés. Les hétérogénéités structurelles qui caractérisent les Etats membres, font en sorte que les productions soient réparties géographiquement au sein de la région. Ainsi, on y retrouve des pôles industriels et technologiques à forte valeur ajoutée centralisés autour de l'Afrique du Sud (l'automobile), et des pôles d'industrie artisanale intensive en main d'oeuvre localisés dans d'autres pays comme le Swaziland, le Namibie (les textiles). Aussi, selon les statistiques officielles de la CNUCED, les produits manufacturés ont-ils représenté en moyenne, entre 1994 et 2000, 60% du total des exportations de la zone.

Comparée à d'autres blocs en Afrique, c'est de loin la part la plus importante dans les échanges intracommunautaires tel que le témoigne le tableau ci-dessous :

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Tableau 3. Exportations intracommunautaires et exportations de produits manufacturés, moyenne annuelle sur 1994- 2000 (en millions de dollars)

Organisations

Exportations
intracommunautaires
totales

Exportations

intracommunautaires des
produits manufacturés

Part (en %) des
exportations des
produits manufacturés
dans les exportations
totales

CEDEAO

2301,8

371,6

16,1

CEEAC

162,2

50,0

30,8

CEN-SAD

1501,5

648,4

43,2

COMESA

1093,1

401,2

36,7

SADC

3664,7

2189,9

59,8

Source : Rapport de la CEA (2004) et CNUCED, 2004

Figure 4 . Evolution des importations au sein de la SADC - 10 de 1990 à 203

160

140

120

100

40

80

60

20

0

ANGOLA RD CONGO

NAMIBIE RSA

Evolution des importations (en % du PIB) au sein de la

SADC-10

ZAMBIE ZIMBABWE

LESOTHO MADAGASCAR

MALAWI TANZANIE

Source : nos analyses à partir des données issues Banque mondiale. Note : Tous les pays de la SADC n'ont pas été représentés pour des raisons de disponibilité statistique de longue période.

La lecture de la figue susmentionnée laisse entrevoir une situation selon laquelle, l'économie du Lesotho est plus tributaire des importations avec des proportions excédant le 100% de leur production intérieur durant notre période d'étude. En RDC, les importations représentent en moyenne une proportion de 22.8% l'an. La Namibie, le Zimbabwe et l'Angola présentent une

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situation presque similaire avec des importations qui représentent plus de 50% de leurs productions intérieures respectives.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein