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Analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en république démocratique du Congo de 2000 à  2013.

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par Martin Arnold Balabeba
Université Pédagogique Nationale/UPN  - Licence en économie monétaire  2014
  

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2.2.3. Action sur le taux d'intérêt

En intervenant par le taux d'intérêt, les autorités monétaires agissent sur le prix de la monnaie. Les banques centrales disposent des deux instruments quant à ce : le concours à un taux fixe (discompt rate policy ou politique de réescompte) et les interventions sur le marché des capitaux (open market Policy).

A. Politique de réescompte

Le taux de réescompte est abordé comme instrument de la politique monétaire. Lorsqu'une banque commerciale se retrouve à cours des liquidités, elle peut s'adresser à l'institut d'émission en lui demandant de réescompter une partie de titres représentatifs de ses créances sur l'économie qu'elle dispose dans son portefeuille.

Quand la banque centrale prête aux banques, on dit qu'elle le fait à travers la fenêtre. En répercutant la hausse ou inversement la baisse du taux de réescompte sur le coût du crédit, les banques changent les conditions dans lesquelles s'opère le financement de l'économie.

Le principe de la politique monétaire par le taux directeur consiste pour l'institut d'émission à utiliser la maîtrise qu'elle exerce sur la liquidité des banques afin d'agir sur leur taux, en leur donnant plus ou moins de latitude pour assurer leur trésorerie, en rendant plus ou moins coûteuse cette trésorerie.

Cette action se ressent en premier lieu sur le marché interbancaire avec in fine, étant donnée la place centrale des banques au sein du système financier, une large diffusion de ses effets sur l'ensemble des conditions de financements de l'économie et des placements financiers.

Ainsi, comme instrument de la politique monétaire de la banque centrale, le taux directeur influe, par le truchement des taux créditeur et débiteur, sur les activités des banques et par ricochet, influe sur la marge d'intérêt bancaire. Dans la mesure où les banques fixent leurs taux de base en fonction des taux inte rbancaires, le processus de diffusion peut être présenté comme suit :

Graphique N°1 : Processus séquentiel des taux d'intérêt

Taux de base

Taux directeur

Taux interbancaire

Taux débiteur

Demande de crédit

Taux créditeur

Collecte de dépôt

Source : Mukundi Nyembo E., cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2 Économie monétaire, Faseg, UPN, Kinshasa, inédit.

Quand bien même que la politique de réescompte soit le principal instrument de la politique monétaire dans les économies d'endettement comme celle de la République Démocratique du Congo, elle se place de plus en plus au second plan dans les pays où prédomine la finance du marché à l'instar des États Unis d'Amérique.

En France par exemple, à partir de 1971 et la mise en application du rapport de MARJORLIN-SADRIN-WORMSER, les autorités monétaires ont voulu marginaliser la procédure du réescompte au profit des opérations à taux variables.

Toutefois, la banque centrale peut, par ailleurs, agir directement sur le marché monétaire et sur le marché financier, en achetant ou en vendant des titres négociables afin d'influencer sur les cours de ces titres et donc leur taux d'intérêt. Cette politique est désignée chez les Anglo-saxons« open market policy ».

B. Open market policy

Les interventions de la banque centrale sur le marché dépendent d'un pays à un autre, de la grandeur d'un marché à un autre.

Dans le pays où le marché est étroit, les interventions des autorités monétaires concernent le marché interbancaire ou au besoin le marché monétaire. Dans ce cas, les interventions visent les modifications des taux d'intérêt des banques. Telle était la situation de la France avant l'Euro.

En principe, cette première modalité d'intervention de l'institut d'émission sur le marché monétaire stricto sensu parait loin d'être qualifiée d'open market au sens américain. Une autre modalité d'intervention est celle qui s'effectue sur le marché monétaire au sens large. Les titres qui servent de support ou produits dans ce cas, ce sont les effets de commerce, mais principalement et surtout les bons du trésor.

Alors que dans le premier cas, l'intervention sur le marché monétaire pour réguler la liquidité bancaire, il ya hésitation de parler d'open market policy, dans ce second cas, les interventions visent l'achat ou la vente des titres sur le marché financier.

Les opérations d'open market consistent donc en la vente et l'achat des obligations d'État par la banque centrale sur le marché financier. Ces opérations ne sont faisables que dans les économies où le marché des capitaux est profond.

Le principe de la politique monétaire avec l'instrument d'open market est qu'en vendant sa propre monnaie sur marché en contrepartie des obligations de l'État, la banque centrale vise à accroitre la liquidité de l'économie au travers de la base monétaire, et donc de l'offre de la monnaie, par cette nouvelle injection.

En revanche, en achetant la monnaie centrale en contrepartie des obligations d'État ou d'autres titres similaires, l'institut d'émission vise à ponctionner la liquidité de l'économie.

En effet, réduisant la liquidité au sein de l'économie, la banque centrale freine l'ascendance de la base monétaire, par ricochet de l'offre de monnaie, et des spéculations autour de la monnaie nationale.

Par pratique de l'open market, la banque centrale invite les banques à lui faire des propositions, soit en taux d'intérêt qu'elles sont disposées à payer pour obtenir un montant donné de monnaie centrale, soit en quantité de monnaie centrale souhaitée au taux d'intérêt fixé par la banque centrale. La tendance se manifeste à combiner les deux modalités d'intervention des banques centrales sur le marché monétaire. C'est la technique d'adjudication.

Ces interventions de la banque centrale influent sur le marché via deux mécanismes :

· L'effet de liquidité : l'achat ferme de titre par la banque centrale élargit la liquidité bancaire et corollairement baisse le taux d'intérêt, alors que la vente la réduit et, conséquemment, hausse le taux d'intérêt ;

· L'effet signal : dépend de la perception qu'ont les acteurs du marché sur la crédibilité de la politique monétaire.

En pratique, les effets de signal et de liquidité s'exercent simultanément : ainsi, une baisse du taux au jour le jour, pilotée par la banque centrale induit mécaniquement un effet de liquidité de même qu'elle peut signaler aux acteurs du marché la confiance des autorités quant à l'évolution future du taux de change et de l'inflation.

Contrairement au système des réserves obligations qui affecte la demande de la monnaie centrale par les banques au travers de la constitution ou l'utilisation de leurs réserves, l'open market policy comme politique de réescompte affecte et la base monétaire et le taux d'intérêt interbancaire, deux objectifs opératoires de la politique monétaire.

Par ailleurs, l'open market policy se démarque de la politique de réescompte dans la prise d'initiative. Elle provient des privés (banques) pour la politique de réescompte, alors qu'elle l'est de la banque centrale pour l'open market Policy.

La technique d'open market, d'abord privilégiée aux États Unis et au Japon, s'est étendue en Europe et a été adoptée par la BCE. Dans sa définition initiale, cette technique désignait les opérations d'achats et ventes fermes (définitives) par la banque centrale de titres publics.

Aujourd'hui, elle concerne toutes les opérations qu'effectue la banque centrale sur les marchés, que ces opérations soient définitives (achats ou ventes fermes) ou temporaires (pensions). Elles peuvent porter sur des titres publics ou privés.

Pour clore ce point, il sied de noter que les instruments de la politique monétaire affectent les activités des banques, spécifiquement l'intermédiation financière, parce qu'elles sont liées à la monnaie centrale. En effet, la difficulté de trésorerie des banques peuvent avoir une triple origine :

· La reconstitution de leurs réserves à la suite des billets et des crédits qu'elles accordent ;

· L'existence des transferts à l'étranger ;

· L'obligation de conformer les réserves obligatoires.

N'étant pas à mesure de résoudre ce problème de la trésorerie par les ressources propres ou celles collectées, les banques recourent au marché généralement interbancaire. Les systèmes bancaires étant structuralement plus emprunteurs que préteurs, sur le marché interbancaire l'équilibre est quasiment rompu, la demande de la monnaie centrale excédant l'offre. Les banques finissent par se refinancer auprès du préteur en dernier ressors, l'institut d'émission qui, in fine, a la main mise sur toutes les activités financières.

Dans centaines économiques, et à une centaine époque, les actions sur les liquidités bancaires n'ont pas permis aux banques centrales de contrôler efficacement l'expansion de l'offre de monnaie. A cet effet, elles ont fait recours à des interventionnismes directs ou l'action sur la distribution du crédit.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo