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La problématique de l'intervention de l'O.N.U. dans le règlement des conflits en Afrique de l'ouest.

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par Arcel Thinard NDZOUBA OKAKINI
Université Cheikh Anta Diop - Master 2 en Relations Internationales 2011
  

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PARAGRAPHE II : Un personnel souvent peu qualifie

Au cours de la décennie écoulée, les Etats africains ont fait de grands efforts pour assurer la charge capitale de promouvoir la paix et de défendre la sécurité du continent. Ils sont conscients des graves dangers qui menacent leur sécurité et de la réticence du conseil de sécurité des Nations Unies à se retrouver impliqué dans des conflits d'une rare violence. Des organisations africaines comme l'organisation de l'Unité Africaine (O.U.A), la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C.E.D.E.A.O) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (S.A.D.C) s'efforcent d'acquérir davantage d'autonomie pour ce qui est de faire face aux conflits armés et aux urgences humanitaires complexes auxquelles elles se retrouvent confrontées. Toutefois, il convient de relever que, malgré cette volonté affirmée de ces organisations régionales et sous-régionale, les échecs sont le plus souvent de mise.

Dans le cadre de ce paragraphe, il sera plus question du personnel que fait usage les organisations africaines telles que l'UA, la C.E.D.E.A.O, la Société Civile ou autres personnes intervenant dans la zone Ouest-africaine de conflits. Depuis sa création en 1990, la C.E.D.E.A.O est intervenue militairement dans trois conflits sous-régionaux par le biais de son organe de défense dont l'E.C.O.M.O.G. Il s'agit d'abord du Libéria, puis en Sierra Léone et, tout récemment, en Guinée-Bissau. Elle entend également se déployer au Nord du Mali pour faire face aux combattants d'an sardine. Ces actions sous-régionale ont parfois ou même toujours été limitées du fait de la qualité des personnes employées sur le terrain.

Il est à préciser que les armées de la C.E.D.E.A.O ont le plus souvent une formation qui ne répond pas forcément aux normes internationales de défenses. Cette « analphabétisme » professionnelle des armées de la C.E.D.E.A.O ou de l'UA est dans une large mesure source d'inefficacité et d'échecs des initiatives de paix entreprises dans la zone Ouest du continent africain. Chacune de ses interventions a presque présenté des aspects troublants et a eu d'inquiétantes incidences. L'E.C.O.M.O.G a exacerbé la guerre civile au Libéria et son intervention dans ce pays a contribué au déclenchement de la guerre civile en Sierra Léone.

Les faiblesses de la force en Sierra Léone ont aussi entrainé la prolongation du conflit. Il s'en suit que les difficultés qui font échoué l'organisation sous-régionale dans ses actions sur le terrain sont en grande en rapport avec les moyens humains employés.

Dans les armées de l'E.C.O.M.O.G, rares sont les pays qui envoient un personnel de « haute gamme », c'est-à-dire un personnel militaire dont les expertises professionnelles sont de mises. Les conflits d'une telle atrocité tels qu'on les observe dans la zone Ouest-africaine, nécessitent dans leurs solutions, un personnel militaire qualifié, détenteur de connaissances ou de formation suffisante pour assurer les services nécessaires. Ces services sont relatifs parfois à l'organisation technique, à la communication, aux services médicaux ou au contrôle des mouvements sur le terrain.

Il faut aussi souligner que l'organisation de la C.E.D.E.A.O n'emploie pas seulement un personnel militaire. Dans ses initiatives de paix, l'organisation emploie aussi un personnel civil. En général ce personnel civil est souvent victime de son manque de professionnalisme34. Suite à la vague de libéralisation des régimes politiques de la fin du siècle dernier, nombre de peuples africains, bénéficiant désormais d'une plus grande marge de manoeuvre en termes de libertés publiques, et de plus d'assurances en matière de droits humains, ont vu leurs conditions changer. Après avoir été les « masses militantes » de « grands partis nationaux », ils se son transformés en citoyens agissants d'espaces publics nouveaux.

Comme justement, depuis une dizaine d'années, l'essentiel des théâtres de violence sur le continent africain relève beaucoup plus de ces « situations spécifiques » que de cas d'école, il est très difficile de leur trouver des solutions à la fois efficaces et viables. Face à ce déficit de capacité, les instances compétentes semblent avoir compris que les accords de paix établis uniquement entre chefs rebelles et chefs de gouvernements ne pouvaient aboutir que très difficilement à une paix durable. Et, de plus en plus, on s'oriente vers des modes participatifs de gestion des crises, dont la spécificité est d'intégrer dans les processus de paix, ceux que les signataires de l'Accord de Lusaka, sur le conflit en République Démocratique du Congo, appellent « les forces vives de la nation »35.

La présente étude est une analyse du rôle des sociétés civiles africaines dans la gestion des crises violentes en Afrique de l'Ouest, une sous-région qui illustre bien les nouveaux rapports de tension et de collaboration existant entre l'Etat et la société civile dans les domaines de la gestion de conflits ouvertement ou potentiellement violents36.

34 Document des Nations Unies A/50/711 et S/1995/911, Amélioration de la capacité de prévention des conflits et du maintien de la paix en Afrique : Rapport du Secrétaire général, 1er novembre 1995

35 Cf. l'Accord de désengagement et de redéploiement des forces en République Démocratique du Congo, signé le 10 juillet 1999 à Lusaka (Zambie), entre le gouvernement et des groupes rebelles congolais.

En Afrique de l'Ouest, comme partout ailleurs, les contours de la société civile au sein de la communauté politique globale demeurent imprécis. Cette imprécision génère souvent bien des confusions à l'origine de conflits parfois encore plus compliqués que ceux-là mêmes que société civile et Etat ont l'ambition de résoudre en partenariat. Dans le souci de mieux circonscrire la division du travail de paix entre la société civile et les autres acteurs et institutions de l'Etat, des efforts sont faits localement afin d'élaborer une définition endogène de la société civile, qui tienne compte de l'environnement et de la nature des crises à gérer.

Toutefois, au-delà de cette manifestation d'intérêt, sont évoquées les implications d'ordre éthique et politique, pas toujours évidentes et pas nécessairement vertueuses, de l'émergence de la société civile au coeur de la problématique de la résolution des conflits en Afrique de l'Ouest. Ceci parfois fait nourrir des stigmates autour de ces organes de la société civile qui font le plus souvent échouer leurs missions de paix et de sécurité dans la partie Ouest-africaine et même dans d'autres zones du continent. On assiste aussi en Afrique en général, et en Afrique de l'Ouest en particulier, à un handicap financier et matériel des organisations africaines dont nous ferons état ci-dessous.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld