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L'ONU et la résolution de la crise du Darfour.

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par Guylain MURHULA MUHIGWA
Université Officielle de Bukavu "UOB" - Licence en Relations Intérnationales 2010
  

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IV.1.2. La Commission des droits de l'homme et les conclusions des rapporteurs

spéciaux

C'est sur la base des informations émanant des rapports du Haut Commissariat aux droits de l'homme qui avaient déjà alerté l'Assemblée générale, que, au mois de mars 1993, une résolution de la Commission des droits de l'homme ( 129) demandait la nomination d'un Rapporteur spécial, eu égard à la particulière gravité de la situation, ceci sera plus tard au coeur de la mobilisation des opinions publiques sensibilisées par la tragédie du Darfour, constituait, dès cette époque, la trame des préoccupations de la Commission, attentive à la situation des droits de l'homme au Soudan depuis 1991 : déplacements internes de populations, notamment de minorités, exode en masse de réfugiés vers les pays voisins, exécutions sommaires, aide humanitaire empêchée, détentions arbitraires, tortures, discriminations...

Rétrospectivement, le premier rapport intérimaire du Rapporteur spécial, publié en novembre 1993, paraît singulièrement actuel. Il se penche sur les violations des droits de l'homme commises depuis le 30 juin 1989, date du coup d'Etat du général Al-Bachir, et s'intéresse tant aux exactions commises par les autorités gouvernementales qu'à la

129 Résolution 1993/60 du 10 mars 1993.

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situation dans les zones contrôlées par l'Armée de libération du peuple soudanais (SPLM/A). Parmi les informations qu'il livre, les rapporteurs de la commission sur la situation au Soudan et au Darfour relèvent notamment :

? Le fait que quelque 5 millions de personnes sont alors déjà déplacées du fait du

conflit entre le Nord et le Sud, auxquelles s'ajoutent près de 500 000 réfugiés à l'étranger, répartis entre le Zaïre, l'Ouganda, l'Ethiopie, la République centrafricaine et le Kenya ;

? Que les bombardements aériens par le gouvernement soudanais sur des objectifs civils dans les villes ou les camps de déplacés sont attestés ;

? Que les forces armées, auxquelles se joignent des milices arabes et des unités
paramilitaires, se livrent à des massacres de populations civiles, des pillages, des destructions massives, des enlèvements.

? Que, à la publication du rapport, la situation dans les Monts Nouba ne cesse
d'empirer depuis déjà près de dix ans : affrontements entre groupes arabes et non arabes ; pillages, razzias et autres atrocités, tant de la part de milices alliées au gouvernement central que des troupes du SPLM/A qui contrôlent une grande partie de la région, conduisent des centaines de milliers d'habitants à fuir, dans un véritable processus de déracinement des communautés Nouba, commencé dès août 1989 et sans doute déjà alors irréversible.

En d'autres termes, encore une fois, plus de dix ans avant que n'éclate la crise du Darfour, les plus graves violations des droits de l'homme ainsi qu'une situation humanitaire les plus tragiques, qui ne diffèrent en rien de celles qui serviraient de toile de fond à la mobilisation internationale de 2004, étaient largement connues de la communauté internationale et parfaitement documentées.

Cette connaissance n'a alors provoqué ni indignation ni réaction de la communauté internationale. L'Assemblée générale, au long de cette période, reste seule à s'émouvoir de la situation décrite rapport après rapport. Tous les rapports qui suivront, ne feront qu'alimenter les débats et étayer les résolutions annuelles de l'Assemblée générale que nous avons présentées. Sans qu'il soit besoin d'insister, il leur suffit de remarquer que le Conseil de sécurité restera longtemps silencieux, pour n'intervenir vraiment qu'en 2004, année à partir de laquelle l'Assemblée générale se consacrera exclusivement au financement des MINUS et MINUAD.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry