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Des ressources humaines pour des humains sans ressources ... Comment appréhender la fonction ressource humaine en milieu associatif ?

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par Aubin OUEDRAOGO
ISEM Nice - Master 1 2013
  

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2) Les Ressources Humaines dans les Associations

a. Emplois d'Avenir

Le bilan de l'année 2012-2013, se solde par un équilibre acquis notamment grâce au dispositif des emplois d'avenir mis en place en fin d'automne 2012.

L'emploi d'avenir est un contrat d'aide à l'insertion destiné aux jeunes particulièrement éloignés de l'emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique.il comporte des engagements réciproques entre le jeune, l'employeur et les pouvoirs publics, susceptibles de permettre une insertion durable du jeune dans la vie professionnelle. Les emplois d'avenir sont développés dans des activités présentant un caractère d'utilité sociale ou environnementale ou ayant un fort potentiel de création d'emplois et susceptibles d'offrir des perspectives de recrutements durables. On peut citer, à titre d'illustration : les filières vertes et numériques, le secteur social et médico-social, le secteur des aides à la personne, le secteur de l'animation et des loisirs, le tourisme. Ce dispositif est beaucoup utilisé par les associations.

Avec en moyenne près de 1400 nouvelles associations chaque année associatif, le secteur associatif se renouvelle régulièrement pour répondre aux attentes et aux besoins des habitants. Cela se réalise grâce à l'aide d'hommes et de femmes qui, en parallèle de leurs vies professionnelles et familiales, sont sensés assumer d'autres responsabilités et être animés par des valeurs et des motivations à la fois unifiées mais personnalisées, unanimement validées mais également « négociées ».

b. Le Bénévolat dans les Associations

Voyons ce que la notion de bénévolat nous renvoie !

« Est bénévole toute personne qui s'engage librement pour mener une action non salariée en direction d'autrui, en dehors de son temps professionnel et familial »

À partir de cette définition communément admise, cet engagement peut s'exercer au sein d'une association (environ 22% des Français). Les dernières données consolidées dont nous disposons (IFOP23(*) pour France Bénévolat24(*), 2013) conduisent à uneestimation de12.7 millions de Français bénévoles dans une association. À ne pas confondre avec les « interventions bénévoles », de l'ordre de 18 millions, compte-tenu des engagements multiples de 40% de ces bénévoles.

Motivations

À partir de motivations personnelles et profondes, une personne passe à l'acte et s'engage selon un processus de déclenchement qui peut être par exemple : le besoin d'activités, une sollicitation par des amis, ou encore par tradition familiale surtout chez les bénévoles les plus diplômés. Quant à ces motivations, que les sociologues nomment ressorts d'engagement, elles varient assez fortement selon le secteur dans lequel on agit. On peut retenir le souhait d'être utile à la société ; l'épanouissement personnel qui est d'autant plus partagé que l'on est jeune ; le souhait d'appartenir à une équipe ; une cause défendue ; l'acquisition d'une compétence ou encore le désir d'exercer une responsabilité.

Une mission prise au sérieux

Car pour la majorité des bénévoles, leur mission doit être précisément et préalablement définie, avec des objectifs précis et un suivi d'exécution. Cette mission suppose un savoir-faire et des compétences, mais précisons que ces compétences pourront être acquises et développées dans le cadre de l'engagement. La nécessité d'une formation, tout au long de l'engagement, apparaît clairement aux yeux des bénévoles ; auxquels il faut ajouter ceux qui pensent que ce serait souhaitable, et d'autres qui avouent qu'ils ne prennent pas ou qu'on ne leur donne pas le temps nécessaire.

À leurs yeux, cette formation revêt pour eux des formes multiples, parfois éloignées des standards du milieu professionnel. Elle peut se présenter tout autant, et cumulativement, sous la forme de l'apprentissage d'un savoir-faire sur le terrain, directement dans l'action, de conseils de bénévoles expérimentés, plus anciens ou dans le cadre de modules organisés par des professionnels d'un domaine particulier , ou encore par l'acquisition de connaissances par auto-formation.

Satisfactions

D'après une étude25(*) menée par Recherches et Solidarités en partenariat avec France Bénévolat en 2013, on a dans l'ordre des satisfactions spontanément déclarées, d'abord le contact et les échanges avec l'autre(72%), le plaisir d'être utile et efficace(68%), et la convivialité(63%). Parmi ces trois satisfactions qui se détachent nettement, deux concernent les relations interpersonnelles, ce qui montre aux responsables d'associations à quel point les bénévoles y sont sensibles.

L'épanouissement personnel vient nettement plus loin (49%), avec une réelle différence entre les plus jeunes qui n'hésitent pas à exprimer cette satisfaction (59%), et les bénévoles les plus âgés (38%).

Le sentiment de changer un peu les choses (44%) et le plaisir d'avoir fait progresser l'association (42% en moyenne mais avec un écart très net en faveur des femmes), viennent ensuite, devançant très nettement le sentiment du devoir accompli (28%) ou encore le plaisir de découvrir un univers jusque-là inconnu (27%, mais avec un nouvel avantage en faveur des femmes).

Lorsqu'on pousse un peu le bénévole dans ses retranchements, et que l'on substitue le terme de « satisfaction » qui peut freiner certains parmi les plus anciens, par un terme plus objectif comme celui « d'apport », les réponses sont plus tranchées.

C'est avant tout le sentiment d'être utile (73%), suivi de l'épanouissement personnel (62%) et des rencontres et des amitiés fortes (60%) qui sont ressentis le plus souvent par les bénévoles. Cette hiérarchie, appuyée sur cette double notion d'action pour les autres et d'action pour soi, se retrouve à tout âge, mais elle est beaucoup plus resserrée chez les plus jeunes (78% - 75% - 67%). Par exemple, c'est à travers cet engagement que 4% des bénévoles en moyenne (7% chez les moins de 40 ans) ont rencontré leur conjoint ou leur compagnon.

Le bénévole se trouve généralement bien dans son association, dans une proportion supérieure à 90%, même si 3% estiment ne pas être à la hauteur de la mission, et si 6% estiment n'avoir pas choisi la bonne association. Il peut consacrer beaucoup de temps : parmi les bénévoles qui agissent régulièrement, tout au long de l'année, 43% consacrent au moins cinq heures chaque semaine à leur association.

La fidélité est une caractéristique forte, puisque 56% des bénévoles ont une ancienneté de plus de 5 ans dans la même association. Mais le bénévole peut également faire preuve de curiosité et de mobilité.

Engagement bénévole et vie personnelle

Du sens et des compétences : source d'épanouissement personnel, le bénévolat permet de donner du sens à sa vie à tout âge. Si le bénévole met ses compétences au service de son engagement, il en acquiert d'autres, dont il aura une large utilité dans ses études, comme dans sa vie professionnelle. Il aura aussi à coeur de les partager au sein du secteur associatif, notamment dans une démarche de transmission entre les générations.

Un véritable équilibre : contrairement aux idées reçues, être bénévole ne veut pas dire renoncer à d'autres activités. Le partage du temps se fait sans trop de difficultés pour ceux qui s'engagent dans les associations. L'engagement des jeunes ne se distingue pas vraiment de celui de leurs aînés : ils sont attachés aux projets collectifs et ils sont plus « mobiles » (parfois par contrainte) que « zappeurs ».

Un effet de levier sur les autres domaines : les bénévoles marquent l'influence de leur engagement dans leur vie, dans leurs études, dans leur recherche d'emploi, dans leur parcours professionnel et dans leur vie post professionnelle. D'une manière d'autant plus incontestable qu'ils le font sur des sujets concrets, ils expriment à quel point se préoccuper des autres les satisfait et les épanouit.

Quelques marges de progression : Certains ne savent pas comment valoriser leur expérience bénévole sur le plan professionnel, notamment dans leur CV, tout comme bien des employeurs sont encore trop peu convaincus des apports du bénévolat, lors d'un recrutement, et de l'intérêt de le valoriser au sein de leur entreprise.

· Focus sur les étudiants :

Mener à bien ses études mais aussi s'engager...

Apporter ses connaissances à une cause d'intérêt général, donner du sens à sa vie, avoir une activité en équipe sont les trois principales sources de motivations des étudiants bénévoles. Ils sont 26% à être encouragés au cours de leurs études, dans le cadre de leur cursus ou par le biais des associations étudiantes. D'une manière générale, ils parviennent assez bien à articuler études et bénévolat, même si 27% regrettent de ne plus avoir assez de temps pour eux. Ils ne sont en tous cas que 7% à craindre de devoir arrêter leur activité bénévole pour la bonne réussite de leurs études. Ils voient dans leur engagement de nombreuses influences positives pour leurs études : ouverture d'esprit et appréciation positive des jurys d'examen, avant tout ; et aussi, des rencontres, l'utilisation des compétences acquises, une meilleure gestion de leur temps. Ils mettent les connaissances acquises dans leurs études au service de leur activité bénévole, mais ils se réfèrent aussi à leur expérience bénévole pour renforcer leurs connaissances. Aujourd'hui, rares (5%) sont ceux qui tiennent à bien distinguer ces deux facettes de leur vie et ils ne sont que 20% à constater que le décalage est trop grand entre leur activité bénévole et le cursus qu'ils ont choisi. Ainsi convaincus des interactions positives entre études et bénévolat, ils sont aussi conscients de la reconnaissance croissante du bénévolat par les employeurs : ils sont 62% à ne pas hésiter à en faire mention systématiquement dans leur CV.

Les étudiants ne sont pas les bénévoles « zappeurs », idée souvent avancée. Une large majorité préfère avoir une activité bénévole continue. Les autres, compte tenu de leur mobilité, construisent leur bénévolat au travers d'expériences successives. Pour 16% d'entre eux, c'est par contrainte (déménagement, stage...) et pour 26% c'est par choix personnel. Cette mobilité peut être difficile à gérer pour les associations, mais elle est aussi source de retours d'expériences enrichissants pour le bénévole et pour les associations qu'il fréquente. On les savait très présents sur les réseaux sociaux. Notons que 63% des jeunes bénévoles les utilisaient aussi pour soutenir une cause, faisant de ces modes de communication un véritable outil moderne d'action collective.

· Focus sur les actifs :

Parcours professionnel et engagement bénévole...

Les actifs, tout comme les étudiants s'engagent avant tout pour donner du sens à leur vie, ensuite pour apporter des compétences à une cause d'intérêt général, et aussi pour intégrer une équipe. À noter aussi que pour 18% des bénévoles, c'est pour pallier des insatisfactions rencontrées dans leur vie professionnelle. Pour les deux tiers des répondants, l'action bénévole peut avoir une influence positive sur leurs objectifs professionnels. En tout premier, c'est la capacité de prendre du recul par rapport aux objectifs professionnels, sans doute en lien avec le sens que l'on trouve dans l'activité bénévole. Vient immédiatement après la possibilité d'utiliser en milieu professionnel des compétences acquises dans l'activité bénévole. Dans une moindre mesure, l'activité bénévole facilite aussi le travail en équipe, elle conduit à mieux s'organiser et offre des opportunités de contacts utiles pour exercer un métier donné.

· Focus sur les retraités :

Quand retraite rime bien avec bénévolat...

Près de 80% des répondants retraités ont trouvé un équilibre entre leur engagement, leurs autres activités et leurs proches. Au-delà des propos entendus ici ou là, la proportion des bénévoles qui trouvent qu'on les sollicite trop, sous prétexte qu'ils ne travaillent plus, est très faible (7%). Avec les proches également (conjoints, enfants, petits-enfants...), un équilibre a été trouvé : les relations sont un peu tendues pour seulement 12% des répondants. La rencontre avec des personnes intéressantes et d'horizons divers, la possibilité de se sentir utile, et la faculté de conserver une vie sociale sont, dans l'ordre, les trois principaux apports signalés par les bénévoles. Ils ont à coeur de transmettre leur savoir-faire à des jeunes bénévoles (41%) et préfèrent ne pas trop se poser de questions sur leur engagement dans les prochaines années.

L'engagement associatif a de nombreux atouts :

- Il permet à de nombreuses personnes d'agir, de prendre des responsabilités, de se sentir utile, performant. Ce constat est notamment vérifiable pour celles et ceux qui ne bénéficient pas toujours d'une reconnaissance professionnelle. L'association devient donc parfois un terrain d'épanouissement personnel qui permet de s'ouvrir et de ne plus s'interdire d'évoluer vers de nouvelles expériences (notamment lorsque le cadre familial ou professionnel peut être lieu de blocage).

- Dans le sens de l'adhésion à plusieurs associations ou de bénévolat dans au moins une association, il produirait donc un impact positif sur la satisfaction par rapport à sa vie, à partir du moment où l'intensité de l'engagement atteint un certain point, où l'individu est réellement impliqué dans la vie associative et y développe ainsi une culture spécifique.

Nous voyons là le regard des bénévoles sur la société, car ils comptent moins sur l'Etat et la collectivité pour améliorer les choses, et croient dans le pouvoir d'agir au travers des associations. Engagés dans l'action, ils sont plus optimistes, plus confiants, et tissent autour d'eux un lien social qui leur fait moins redouter une éventuelle situation de précarité. C'est bien un autre modèle social qu'ils dessinent, une nouvelle organisation des différents acteurs de la société, qui s'éloigne d'un Etat providence au retrait toujours plus marqué.

C'est ainsi que les bénévoles jouent, au sein des associations, différents rôles sociaux : moteur de l'action collective, renforcement de la dynamique associative, développement du capital social et du bien-être des bénévoles, et économiques: renforcement du signal de confiance émis vers les différentes parties prenantes de l'association, ressource économique vitale, source de créativité et d'innovation sociale ou technologique.

Les bénévoles représentent une force de travail importante, tant en nombre de travailleurs qu'en nombre d'heures prestées.

* 23IFOP : Institut Français d'Opinion Publique, est un organisme d'étude spécialisé dans les sondages politiques et sociaux réalisés pour le compte des médias.

* 24France Bénévolat : Reconnue d'utilité publique, elle a pour objectif de développer le bénévolat associatif. France Bénévolat regroupe plus de 80 centres départementaux et 250 points d'accueil ouverts aux bénévoles.

* 25 « Le Bénévolat en France » : de France Bénévolat en partenariat avec Recherche et Solidarité. L'équipe étant constitué de Roger SUE, sociologue, professeur à l'université Paris Descartes et chercheur au Centre d'étude et de Recherche sur les Liens Sociaux (laboratoire CERLIS - CNRS). Ancien directeur des études sociologiques de la SOFRES, de Pascal DREYER est auteur de l'ouvrage Etre bénévole aujourd'hui. Il est rédacteur en chef de Gérontologie et société, Fondation nationale de gérontologie, d'André VERCHERE est l'un des responsables de France Bénévolat Nantes Atlantique, après en avoir été le président. Il est également administrateur de R&S et d'Arnaud SAUROIS a été directeur du Comité Régional Olympique et Sportif de Poitou-Charentes. Il est chargé de mission au Comité National Olympique Français (CNOSF).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand