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La problématique de l'intervention de l'O.N.U. dans le règlement des conflits en Afrique de l'ouest.

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par Arcel Thinard NDZOUBA OKAKINI
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Cheikh Anta Diop - Master 2 en Relations Internationales 2011
  

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SECTION II : Des institutions africaines à l'inertie

Les perspectives de paix et de sécurité dans le continent africain sont décourageantes26. Malgré les efforts des organisations régionales, sous-régionales et même de la société civile, on note une certaine récurrence des guerres civiles, des conflits entre Etats et groupes armés ou autres dans la partie Ouest du continent. Cette « tumeur » cancéreuse que constituent les guerres dans le continent favorise de plus en plus la dégradation sociale, économique et environnementale du continent.

Devant de telles atrocités, les institutions Africaines restent parfois muettes et presque inexistantes. Ceci s'explique dans un premier temps, par les pouvoirs limités dont disposent les organes régionaux ou sous- régionaux (PARAGRAPHE I) et dans un second temps, par l'influence des grandes puissances dans les prises de décisions (PARAGRAPHE II).

26 Eric G. Berman et Katie E. SAMS.

PARAGRAPHE I : Des organes aux pouvoirs limités

La déclaration instituant à l'O.U.A un mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits assigne un rôle très limité à ce nouvel organe.

Aux termes du paragraphe 15 de la déclaration, l'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A) ne peut « constituer et déployer que des missions civiles et militaires d'observation et de vérification de taille et de durée limitées »; il est bien entendu qu'en cas de véritable conflit armé, il sera fait appel à l'organe des Nations Unies.

Le mécanisme de l'U.A a donc été conçu dés le départ comme un moyen de prévenir les conflits, d'aider à la restauration de la confiance entre les belligérants et, dans le meilleur cas, un outil permettant de cristalliser, sur le terrain, les positions acquises afin d'éviter qu'un conflit ayant déjà éclaté ne puisse dégénérer au point de nécessiter une intervention internationale collective.

Certes, c'est par souci de réalisme politique que les chefs d'Etat et de Gouvernement ont assigné un rôle aussi limité à l'organisation africaine. Mais l'analyse de la nature des différends africains aurait dû les amener à prévoir, dans certains cas, la possibilité pour l'U.A de monter des opérations de maintien de la paix, même de taille réduite.

En effet, comme l'a abondamment expliqué M. Wanga dans son ouvrage portant sur l'U.A et le règlement des différends, le différend africain présente deux caractéristiques fondamentales : il est essentiellement politique et fortement personnalisé.

Il s'en suit donc que les différends africains évoluent très rapidement vers des conflits armés, que ce soit entre Etats ou au sein même de ceux-ci. De même, les turbulences de la transition démocratique dans un continent qui s'illustrent par la corruption généralisée des élites au pouvoir et la violation systématique des droits de l'homme, débouchent souvent de manière inattendue, sur une conflagration armée.

Il s'agit là de situations que l'organisation continentale ne saurait perdre de vue, et qui exigent, dés leur survenance, qu'une force d'interposition ou de maintien de la paix puisse empêcher une extension regrettable des hostilités.

Comme on l'a bien vu dans le cas du Libéria, l'intervention des troupes dépêchées sur le terrain par la C.E.D.E.A.O a permis de stabiliser les positions des belligérants, de soulager les souffrances des populations, bien avant que les Nations unies ne prennent en charge ce dossier.

Toutefois, il faut souligner que les succès connus l'ont, le plus souvent, été dans de courtes durées. Ces pouvoirs limités de ces organisations sont, en permanence, la conséquence de difficultés matérielles, institutionnelles, économiques et militaires dont elles sont confrontées. A cet effet, d'autres mesures de renforcement doivent être envisagées si elle ne l'ait déjà. Par exemple, il faut permettre à l'Union Africaine de pouvoir intervenir dans les conflits de la zone Ouest-africaine sans qu'elle puisse rencontrer la résistance de la C.E.D.E.A.O. Des incompréhensions ou hostilités sont constatées au sein même des organes de défense du continent.

Ces difficultés sont généralement liées aux positions diverses et antinomiques des acteurs africains sur les questions de conflits armés ans le continent. Déjà, dans le déploiement des forces de sécurité, certains pays refusent même d'envoyer leurs forces nationales combattre en terrain ennemi. C'est parfois des opérations très couteuses en termes de moyens humains, matériels et autre. Vu la faiblesse des contingents militaires des pays africains respectivement, on voit nettement à quel point les organisations africaines de paix sont faibles. Le plus récent exemple reste la crise Malienne avec une position mitigée de la C.E.D.E.A.O au début de la crise. Dans ce conflit, le Malien lui-même ne voulait pas d'une intervention militaire au nord du pays. Le Sénégal aussi, un pays frontalier, avait décidé jusqu'aux dernières nouvelles de ne pas envoyer d'hommes combattre au Mali. Devant la réticence de ces Etats et l'avancement de la rébellion avec leurs menaces de faire sauter des explosifs dans toutes les capitales de la C.E.D.E.A.O, les positions de beaucoup des pays de l'Afrique occidentale commencent à changer. Finalement, en mi-septembre de la même année, il a été décidé au sein de la C.E.D.E.A.O, d'intervenir militairement au nord Mali.

Le problème, c'est qu'on assiste souvent à des oppositions entre la C.E.D.E.A.O et l'U.A mais aussi à des calculs d'intérêts et ceci ne fait qu'affaiblir ou encore même retarder l'intervention d'une force de sécurité. Au-delà de cette confrontation entre institutions africaines, on constate d'autres difficultés qui « déshabillent » ces organisations de tout pouvoir de décisions autonome. Il s'agit en fait de l'immixtion des institutions et puissances étrangères dont nous estimons développer ci après.

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