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La police communautaire au Cameroun. Le cas de la sureté nationale.

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par Désiré BESSALA
Université de Yaoundé II (Institut des Relations Internationales du Cameroun) - Master II 2015
  

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PARAGRAPHE 2 : La sublimation des droits de l'Homme

La protection des droits de l'Homme dans le monde est tellement sublimée qu'un pays ou une institution qui s'en marginalise est tout de suite mis sur le ban de la communauté internationale. Aussi, les droits de l'Homme sont-ils devenus un facteur qui favorise l'instauration de la police communautaire, car elle est moins encline aux méthodes répressives autrement dit aux violations des droits humains.

1 ONU, 2011, p.2.

2 Ober, 2002, pp. 27-30.

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Le ton est donné par l'adoption, le 10 décembre 1948, par l'Assemblée Générale des Nations-Unies, de la Déclaration Universelle des Droits de L'Homme et du Citoyen. Ce document, déjà dans son préambule, considère le respect des droits de l'Homme comme « ... le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. »1 ainsi que « ... l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives... »2.

L'Organisation des Nations Unies ne s'est pas arrêtée en si bon chemin dans la valorisation et la promotion des droits de l'Homme dans le monde. En visitant son histoire, la conclusion est évidente que le droit a pris une valeur très considérable. A l'origine une division des Nations Unies, il existe, depuis 2006, tout un Conseil des Droits de l'Homme érigé par l'Assemblée Générale en remplacement du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme créé en 1993 en succession du Centre des Droits de l'Homme alors basé à Genève. Le site web de ce Conseil, parlant de son importance, affirme qu'« En plus des mandats et responsabilités hérités de la Commission, le nouveau Conseil des droits de l'homme dépend directement de l'Assemblée générale et dispose de mandats élargis. Il peut notamment faire des recommandations à l'Assemblée générale pour élaborer de nouvelles lois internationales dans le domaine des droits de l'homme et procéder à des Examens périodiques universels des Etats afin de vérifier s'ils respectent leurs obligations et engagements en matière de droits de l'homme. »3.

En dehors de ces instruments juridiques, les droits de l'Homme sont valorisés par le statut de Rome entré en vigueur en juillet 2002, le Droit International Humanitaire ; la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples aux cotés de nombreux organismes non-gouvernementaux tels Human Rights Watch , International Crisis Group qui n'hésitent pas à dépêcher des observateurs, des enquêteurs pour constater les violations des droits de l'Homme ; à inculper ou oeuvrer pour l'inculpation des auteurs de crimes contre l'Humanité, crimes de guerre ou génocides.

1 Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen, 1948, préambule.

2 Id. Préambule.

3 HCDH, bref historique.

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Des exemples abondent mondialement et n'épargnent aucune personnalité. Les cas des présidents en exercice du Soudan, Omar El Béchir et du Kenya, Uhuru Kenyata, sans compter l'ex-président de Cote d'Ivoire Laurent Gbagbo sont là pour le démontrer à suffisance.

Le niveau national n'est pas en reste, en dehors de multiples organismes non-gouvernementaux nationaux, le Gouvernement camerounais a créé, par décret du 8 novembre 1990, le Comité National des Droits de l'Homme et des Libertés avant de le transformer, par la loi numéro 2004/016 du 22 juillet 2004, en Commission Nationale des Droits de l'Homme et des Libertés. Cette mutation a pour but d'accroitre le respect et la protection des droits de l'Homme car comme l'affirme l'article 1 alinéa 2 de la loi susvisée créant la commission, celle-ci « ... est une institution nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme. C'est une institution indépendante de consultation, d'observation, d'évaluation, de dialogue, de concertation de promotion et de protection en matière de droits de l'Homme. ».

A titre d'exemples, la répression de la grève à l'université de Yaoundé en 1988 au bilan de « zéro mort » a rendu les opinions internationale et nationale si dubitatives que cette expression est devenue le sobriquet d'un membre du Gouvernement1, ci-devant porte-parole de ce Gouvernement. Dans la même optique, pendant les débordements de la transition démocratique des années 90 et le commandement opérationnel qui les contint à Douala, la disparition des « neuf de Bépanda » à Douala avait valu au Cameroun la réputation de pays violeur des droits de l'Homme.

C'est dire que les gendarmes des droits de l'Homme ont tellement été multipliés tant aux niveaux international que national et sont si actifs que continuer à ne privilégier que la police d'ordre qui entretient des rapports incestueux avec leur violation est suicidaire et milite fortement pour une approche plus souple, plus participative, plus proactive à savoir, la police communautaire. Même dans l'hypothèse que les structures de protection des droits de l'Homme devenaient complaisantes, tel ne serait pas le cas de la globalisation de l'information.

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