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Enjeux fonciers et stratégies d'acteurs autour de la moyenne vallée de la Tarka (Dakoro/Maradi).

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par Moustapha HIYA MAIDAWA
Université de Niamey - Master 2013
  

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4.2 Jeux des acteurs

4.2.1 Acteurs internes : De la prolifération des champs et des puits traditionnels

La prolifération des champs est l'oeuvre des chefs traditionnels comme l'a été dit précédemment. L'objectif de cette pratique est d'avoir beaucoup d'administrés afin de profiter de l'impôt et avoir une grande part en cas des dons. Certains chefs réclament même que la zone pastorale soit transformée en zone agropastorale pour la simple raison d'avoir des champs, procéder à des transactions foncières et profiter des aides d'urgence en cas de déficit céréalier. Selon la COFOCOM de Gadabédji, les champs ont occupé plus de la moitié de la commune. Les occupants sont plus de 60% des Haoussas du sud qui ont vendu leurs champs et installer en zone pastorale avec la complicité des chefs souvent pour être des bras valides. Ces champs ont évolué jusqu'à moins de 3 km au sud du village de Gadabedji alors qu'ils

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étaient à 25 km dans les années 60 et 70. Le grand problème des champs dans cette zone est l'absence de contiguïté de ceux-ci en laissant des poches de pâturage. Actuellement, même la réserve totale de faune et de flore de Gadabedji est menacée avec l'installation de quatre(4) campements à savoir Zongon Boubacar, Amoulas, Tiguitaout et Bammo. Plusieurs campements mobiles se sont greffés autour de ces derniers notamment au niveau de zongon Boubacar (Gadabédji) et Bammo.

Dans la zone agropastorale, c'est le phénomène de transaction foncière qui est couramment opéré par les chefs locaux. Il s'agit souvent des gages moyennant une somme de 40 000Fcfa par champ de 2 à 3 ha notamment dans la commune d'Azagor. A Zongo Amayo, c'est le phénomène de réserves foncières (terres réservées pour l'avenir). Cette situation peut créer des vives tensions dans un proche avenir car c'est dans une vallée à vocation pastorale avec des fortes pressions animales et humaines.

Les puits traditionnels sont foncés de manière anarchique souvent sans autorisation. Selon Ardo Roua Gara, à Koré Adoua après leur installation (il y a 46 ans), il n'y avait que deux puits mais actuellement il existe 24 puits aux alentours.

Au classement de la réserve de Gadabeji en 1955, il n'existait que 5 puits le long de la réserve mais actuellement, on compte plus de 150 puits sur les 111km que constitue son périmètre. Les textes de classement de la réserve ont prévu qu'il ait un puits à 500 m de la limite de celle-ci. Mais actuellement à moins de 100 m il y a un puits. Après les inondations de 2010 qui ont ravagé 33 puits c'est un total de 117 puits traditionnels qui restent et 13 puits cimentés dont 7 non fonctionnels. Ces points d'eau sont tantôt gérés par les chefs traditionnels ou les privés (Figure 6).

45%

11%

44%

Chef du village Privés

Village

Figure 6:Répartition d'appartenance des points d'eau selon les personnes enquêtées

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Il ressort de cette figure que, 45% des enquêtés affirment que les points d'eau, notamment les puits, appartiennent aux privés, 44% monopolisés par les chefs traditionnels et 11% affirment que les puits appartiennent au village avec un comité de gestion.

Toutes ces pratiques aboutissent à un seul objectif qui est sans nul doute la maitrise de l'espace.

Les éleveurs qui voient leur espace menacé tentent eux aussi d'avoir une assise foncière malgré qu'ils partent en transhumance.

Les élus locaux sont dans la plupart des cas les proches du chef de village, ce qui les permet de monopoliser les biens du village et de s'imposer dans la gestion du bien public.

De nombreux éleveurs foncent des puits pour les vendre à des agriculteurs du sud. Cela crée aussi une mauvaise cohabitation surtout avec la forte taxation sur l'eau. Mais les membres de la famille refusent cette vente tout en proposant un prix au propriétaire du puits.

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