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L'auteur-interprète à  l'ère du numérique: application et évolution


par Charles PAGE
Université Jean Moulin Lyon III - Master 2 Droit de la Propriété Intellectuelle 2014
  

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Paragraphe I : Une pure création législative

75. La Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet, organisme indépendant français de régulation, a pour mission notamment la labellisation de l'offre sur internet. L'article L331-13 du Code de la propriété intellectuelle indique ainsi que la Haute Autorité assure « une mission d'encouragement au développement de l'offre légale », l'article L331-23 du même Code précisant qu'elle « publie chaque année des indicateurs, [...] attribue aux offres proposées par des personnes dont l'activité est d'offrir un service de communication au public en ligne un label permettant aux usagers de ce service d'identifier clairement le caractère légal de ces offres [et] veille à la mise ne place, à la mise en valeur et à l'actualisation d'un portail de référencement de ces mêmes offres ». La plateforme dédiée à la musique compte actuellement 40 services différents, dont 23 labellisés76. L'offre légale pouvant constituer un des plus puissants moyens de réduire le piratage77, cette labellisation est soumise à une procédure spécifique assurant la complète légalité de l'offre.

76. Dans le cadre de la mission d'observation des usages licites et illicites et d'encouragement au développement de l'offre légale, l'Hadopi identifie les données qu'elle a recueillies. Elle effectue alors un recensement des différentes plateformes artistiques et s'appuie sur les données publiées par l'Observatoire de la musique78. L'autorité vérifie ensuite que ces plateformes présentent une offre pouvant être regardée comme légale. Il s'agit de plateformes proposant des oeuvres dématérialisées, celles proposant exclusivement l'acquisition de supports physiques n'étant pas retenues. Sont également écartées les web radios et les sites étrangers ne s'adressant pas à un public français (la plateforme doit donc être disponible en français, depuis la France, et les prix proposés doivent être exprimés en euros).

77. Le label attribué par la Haute Autorité permet aux éditeurs de services de mettre en avant le caractère légal de leurs contenus. Concrètement, l'identification du label s'effectue par un logo apposé sur ces sites79. La procédure a deux avantages : Le respect des droits des auteurs, et l'identification du caractère légal de l'offre par les utilisateurs80.

78. Afin de bénéficier du label, les éditeurs de services doivent remplir un dossier de demande de labellisation. Après publication de la demande sur le site internet de l'Hadopi, les titulaires de droits disposent de quatre semaines pour présenter leurs objections et d'éventuels atteintes à leurs droits. Le cas échéant, l'éditeur dispose de

76 www.offrelegale.fr.sites-et-services/categorie/musique/ (consulté le 07/06/2014)

77 Laure Marino, op. cit. p71

78[en ligne] http://www.offrelegale.fr/a-propos/methodologie-de-recensement-des-plateformes (consulté le 07/06/2014

79 Voir annexe 6

80 [en ligne] http://www.offrelegale.fr/label/qu-est-ce-que-le-label-offre-l%C3%A9gale-Hadopi (consulté le 07/06/2014)

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deux mois pour aboutir à un accord avec le titulaire. A défaut, la demande est rejetée. A l'issu de la période « d'opposition », si les conditions de conformité au droit de la propriété littéraire et artistique sont remplie, le label est attribué par l'autorité administrative. Cette labellisation vaut alors pour une période d'un an à compter de sa publication et devra être renouvelée chaque année selon la même procédure.

79. Dans le cadre d'un rapport de recherche81, l'Hadopi a déterminé que pour 35% des internautes, le caractère payant d'une offre était une garantie de légalité. Les meilleures garanties seraient la notoriété du site (44%), l'existence d'une charte et de conditions d'utilisation (42%), et la labellisation par un « organisme de confiance » (37%). La même étude montre que, concernant la labellisation, ce sont les 15-24 ans qui semblent être le plus sensibles (45%) et les inactifs (40%) tandis que les 40 ans et plus restent plus sceptiques (la proportion chute de 10 points). Ce rapport ayant été rédigé il y a plus de trois ans, l'on peut penser que les habitudes des utilisateurs ont évoluée et que leur sensibilité à la propriété intellectuelle s'est affutée par le mécanisme de la réponse graduée instauré par l'Hadopi. Ainsi, l'on peut conclure que la labellisation est un critère prépondérant de distinction de la légalité pour les utilisateurs, pouvant entraîner indirectement une hausse de la notoriété des plateformes en cause. Dès lors, peut-on considérer que l'offre légale fonctionne, et qu'elle permet d'attirer les utilisateurs vers la légalité ? En l'absence d'études concrètes sur ce point, il n'est pas certain de s'en assurer. Néanmoins, nous pouvons espérer une hausse de la consommation de l'offre légale par sa démocratisation et sa plus grande visibilité sur l'Internet. Malheureusement, si de nombreuses plateformes d'offre légale existent, des réticences se font encore entendre à leur égard, freinant sans doute un usage responsable des outils numériques.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery