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Le monitoring des élections présidentielles au Cameroun de 1992 à  2011.

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par Jean Pierre Loic NKULU ATANGANA
Université de Douala - Master II Recherche  2012
  

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Paragraphe 2 : La fin de la mission de monitoring des élections présidentielles

La fin d'une mission de monitoring des élections présidentielles se déroule en deux phases quasiment identiques, à savoir : la préparation et la présentation d'un communiqué final (A) la préparation et la présentation d'un rapport de fin de mission (B).

A. La préparation et la présentation du communiqué final

Aux termes de l'acte portant principes directeurs devant guider l'envoi d'une mission internationale d'observation d'élections de 1996, « aussitôt après le dépouillement des votes, le porte-parole de cette mission diffuse sur place un communiqué de presse préalablement transmis au président du Comité permanent de la francophonie (CPF) »180. Cette formalité a été jusqu'alors l'une des plus respectée dans le cadre de l'observation internationale des élections. Ainsi, nous allons analyser tour à tour la préparation et la présentation du communiqué final.

Elle se fait généralement en accord avec les différents membres de la délégation des observateurs constituant la mission. En réalité, elle est le plus souvent l'oeuvre de l'un des membres de la délégation mandaté à cet effet. Dans le cadre d'un accord avec une autre organisation, la préparation du communiqué final se fait en accord avec le ou les membres de l'organisation associée à l'occasion. C'est notamment ainsi qu'ils s'accordent sur le contenu final de ce communiqué. Ce contenu s'analyse généralement en quelques aspects, à savoir :

- Le rappel de la procédure ayant donné lieu au déploiement de la mission d'observation ;

- La composition de la mission ;

- Le mandat de la mission ;

- Le déroulement de la mission au regard du mandat qui lui a été confié ;

- Les difficultés rencontrées ;

- Les différentes rencontres ;

- Le climat général de l'observation de l'élection ;

- Une appréciation générale181.

La procédure de la présentation du communiqué final obéit à la règle de l'aval préalable de celui-ci fixé par le président du CPF tel que défini par le texte de Marrakech de 1996. C'est en réalité une procédure apparemment sans incidence majeure sur le cours normal du déroulement d'une mission de monitoring des élections en mais il s'agit véritablement d'une procédure très importante en la matière parce que c'est aussi à ce niveau qu'intervient une sorte de filtre politique. En effet cet aval préalable du CPF et du Secrétaire général de l'organisation en l'occurrence témoigne de la place importante que peuvent avoir ces communiqués dans les relations que l'organisation francophone peut à terme entretenir avec certains Etats. C'est ainsi qu'on peut par exemple relever dans certains communiqués autant une présentation générale du scrutin assortie de quelques observations qu'une sorte de philosophie même de l'observation des élections de la francophonie en général.

180 Cf. document portant principes directeurs devant guider l'envoi d'une mission d'observation d'élections, in Francophonie et démocratie, p.18.

181 C'est donc à l'issue de ce travail préalable que la/les personnes mandatées pour cette missions finissent par présenter un communiqué détaillé retraçant effectivement et en détail ces différentes articulations.

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Ainsi à l'occasion de la présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun, on a par exemple pu relever que le communiqué final de la mission de l'OIF était autant axé sur la présentation de la philosophie générale de ce qu'ils appelaient alors « l'approche renouvelée » de l'observation des élections que sur un regard sur le déroulement effectif. On pouvait notamment lire :

« cette mission a déployé ses activités dans le cadre de la mise en oeuvre, à la fois des principes directeurs de la Francophonie dans ce domaine et de la déclaration de Bamako qui a servi de trame en sa partie « élections » pour une première approche renouvelée de l'observation. Cette approche consiste à prendre plus systématiquement en compte dans l'observation, durant les trois phases (avant pendant et après le scrutin), le rôle et le fonctionnement des institutions, notamment au Cameroun, la cour suprême, l'ONEL, le Conseil national de la communication (CNC) et des acteurs partis politiques, médias, société civile, etc.) Associés directement ou indirectement, à l'organisation et au bon déroulement du processus électoral »182.

De même qu'on pouvait lire :

« Il ressort de cette observation :

- La forte mobilisation des électeurs,

- La présence des membres des bureaux de vote et des représentants des candidats, dès l'heure légale d'ouverture... »183

Cette double forme de présentation du communiqué final a en effet considérablement évolué dans la mesure, où depuis lors, il ne s'agit plus d'expliquer la philosophie générale de la mission d'observation mais il s'agit davantage de rendre compte du déroulement effectif du scrutin en tenant notamment compte des

principes définis par l'organisation et d'en tirer les conclusions.

Un troisième type de présentation du communiqué final a eu lieu à l'occasion

de la présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun. Au plan formel, on pouvait déjà observer une division en quatre parties intitulées : Principes pour la première partie, phase préélectorale pour la deuxième, déroulement pour la troisième et conclusion

pour la quatrième. Mais en dehors de cette spécificité formelle, on relève par ailleurs une satisfaction générale sur le déroulement du scrutin, « l'atmosphère

particulièrement et sereine ayant caractérisé le scrutin tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des bureaux de vote... » Et « le sérieux et la sérénité de la majorité des

membres des bureaux de vote et de leurs présidents malgré l'insuffisance de formation de certains membres de bureaux »184.

La quatrième catégorie de présentation des communiqués est celle qu'on n'a pu observer toujours à l'occasion de l'élection présidentielle du 11octobre 2004 au

182 Communiqué de la mission de l'Organisation Internationale de la Francophonie relatif à l'observation de l'élection présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun.

183 Communiqué de la mission de l'Organisation Internationale de la Francophonie relatif à l'observation d'élection présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun.

184 Communiqué de la mission d'observation mandatée par l'organisation Internationale de La Francophonie à l'occasion de l'élection présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun. Voir aussi le Communiqué des observateurs internationaux du 1er tour de l'élection présidentielle au Tchad, 20 mai 2001, Communiqué de la mission d'observation conjointe des délégations mandatées par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) à l'occasion du 1er tour des élections législatives du 9 décembre 2001 au Gabon. Le Communiqué de la mission francophone d'observation des élections parlementaires au Rwanda du 29 septembre au 2 octobre 2003.

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Cameroun. La première observation qu'on a pu faire est qu'elle n'avait pas été mandatée par l'organisation internationale de la Francophonie mais par l'Agence intergouvernementale de la francophonie. En outre, on constate que l'élection présidentielle s'est déroulée conformément à la loi électorale camerounaise.

De ces différents communiqués de presse des missions internationales et nationales monitoring des élections, on observe que la présentation des communiqués n'est pas homogène ni dans la forme ni dans le contenu. S'il est vrai au regard notamment du cas de l'élection présidentielle camerounaise de 2004 que le monitoring était encore à sa phase expérimentale, cette réflexion ne peut pas être retenue dans tous les cas de figure. L'expérience tend d'ailleurs à démontrer que de nouvelles variantes de présentation du communiqué de fin de mission ont vu le jour depuis lors. C'est le signe que le processus du monitoring des élections par les acteurs à la fois internationaux et nationaux est incontestablement dynamique mais d'un dynamisme qui n'éclaire pas davantage les rapports de fin de mission dont la forme et le fond eux évoluent considérablement.

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