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Le monitoring des élections présidentielles au Cameroun de 1992 à  2011.

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par Jean Pierre Loic NKULU ATANGANA
Université de Douala - Master II Recherche  2012
  

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B. Le recours au monitoring des élections comme mesures non-coercitives pour l'établissement de la démocratie : cas de l'élection présidentielle de 1992

L' « euphorie démocratique » s'inscrit dans un contexte marqué du sceau de la mondialisation de l'hégémonie occidentale et de l'extraversion des acteurs du jeu politique local266. Centre du système international dont elles ont organisé la mondialisation, les sociétés d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord semblent occuper une même position de pouvoir et sont réunies par une même grammaire politique à prétention universaliste : la démocratie représentative267. C'est cette prétention à l'universalité démocratique qui justifierait l'action des organisations internationales et les puissances. Ainsi, afin de mieux cerner les différents contours de cette offensive dans le processus de démocratisation camerounais, il est opportun, de prime abord, d'en analyser le contexte.

Trois faits majeurs sont révélateurs du caractère non équivoque de l'engagement du gouvernement américain en faveur du changement démocratique au Cameroun.

D'abord, les Communiqués de Presse et/ou les Déclarations du Département d'Etat sur le processus de démocratisation camerounais qui, de toute évidence, font partie des leviers par excellence de la pression américaine sur le pouvoir, en même temps qu'ils constituent un soutien psychologique indéniable aux organisations partisanes oppositionnelles et /ou à la « société civile ». Ainsi, faisant suite à la proclamation des résultats des élections présidentielles du 11 octobre 1992 et à la décision du pouvoir de décréter l'état d'urgence dans la Province du Nord-ouest, la déclaration du 13 novembre 1992 du porte-parole du Département d'Etat, monsieur Richard Boucher, critique, non sans véhémence, le recours à l'intimidation de la part du gouvernement camerounais après l'« élection présidentielle anticipée du 11 octobre entachées de sérieuses irrégularités »268. Quant au communiqué de presse du 22 novembre 1994 dont la quintessence et la réaction camerounaise ont judicieusement été examinées dans une étude non lointaine, il intimait l'ordre au pouvoir d'initier un processus transparent et de mettre fin au harcèlement et à la détention des journalistes. Par ailleurs, le communiqué du 31 août 1995, du porte-parole du Département d'Etat, monsieur Nicolas Burns, reprend en quelque sorte l'argumentaire du précédent sur l'urgence de la libéralisation de la presse tout en exhortant le pouvoir à promouvoir la démocratie : « le gouvernement des Etats-Unis

nombre et l'importance des instruments conventionnels consacrés à la question, le développement sur cette base de règles coutumières sinon même de normes de jus cogens.

266 Sindjoun, (L), Construction et déconstruction locales de l'ordre politique au Cameroun. La Sociogénèse de l'Etat, Thèse de Doctorat d'Etat en Science Politique, Université de Yaoundé II, F.S.J.P, Année académique 1993-1994, p. 134.

267 Ebolo, (M.D), La dynamique de paix en Afrique Centrale, Mémoire de Maîtrise en Science Politique, Université de Yaoundé, F.D.S.E, septembre 1989.

268 Déclaration post-électorale préliminaire du 14 octobre 1992 et du Rapport provisoire de la Mission d'Observateurs Internationaux du NDI à l'élection présidentielle anticipée du 11 octobre 1992.

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Le monitoring des élections présidentielles au Cameroun de 1992 à 2011

exhorte le gouvernement du Cameroun à abandonner les pratiques qui limitent la liberté d'expression, et à adopter des mécanismes administratifs qui édifieront la confiance générale dans l'attachement du Gouvernement camerounais à la démocratie »269.

Ensuite, les Rapports annuels du Département d'Etat sur les Droits de l'homme au Cameroun : ils sont la résultante d'une décision du congrès, en 1974, qui demanda au Département d'Etat de produire un rapport annuel en la matière sur chaque pays dans le monde. Longtemps resté sans échos et sacrifié à l'autel de la « real politik », le contenu de ces rapports a désormais un impact sur la politique étrangère des Etats-Unis depuis la fin de la guerre froide. Des quatre rapports (1993, 1994, 1995, 1996) que nous avons pu examiner, apparaît clairement une perception négative du processus de démocratisation camerounais. En guise d'introduction à tous ces rapports, se profile une phrase identique : « République multipartite seulement de nom, le Cameroun continue à être gouverné en réalité par le Président Biya et son cercle de conseillers, issus principalement de son groupe ethnique et son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) »270.

Enfin, parallèlement à ces actions visant à infléchir la position du pouvoir, existe un Fonds pour la démocratie et les droits de l'homme destiné à soutenir la "société civile" et les institutions démocratiques. Le montant des subventions allouées par ce fonds peut atteindre la somme de 25.000 dollars US271. Placé directement sous l'autorité de l'ambassadeur, ce fonds, qui a déjà financé plusieurs projets, dénote de l'importance accordée par cette puissance à l'émancipation de la « société civile », passage obligé de l'enracinement de l'Etat de droit démocratique.

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