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Le monitoring des élections présidentielles au Cameroun de 1992 à  2011.

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par Jean Pierre Loic NKULU ATANGANA
Université de Douala - Master II Recherche  2012
  

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B. L'inconfort épistémologique des missions de monitoring des élections

Il y a en effet un réel inconfort à l'idée de répondre à la question de savoir quelle est la destination des missions de monitoring des élections. En effet en

342 Lire à ce sujet la réponse du gouvernement à la suite de la présentation du rapport provisoire de la mission d'observateurs internationaux du NDI, Election présidentielle du 11 octobre 1992 au Cameroun, pp. 259-302. Cette réponse du gouvernement explique et démontre que les agissements de cette organisation ne sont rien d'autre que la manifestation des Etats-Unis, une autre manière pour cette puissance occidentale de s'ingérer dans les affaires intérieures du Cameroun.

343 Lire à ce sujet l'OIF, Le rapport de la mission d'observation de l'élection présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun, pp. 15-27.

344 Exemple du Cameroun en 1992, de la Cote d'Ivoire en 2010, de la République Démocratique du Congo 2010, lire Jeune Afrique Economique, « Spécial en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo », n° 319, du 6 au 19 novembre 2000, p 9, Jeune Afrique Economique, « L'impasse ivoirienne », n° 383, avril-mai 2011, pp. 245-305, Jeune Afrique Economique Hors-Série n° 20 : Spécial élection présidentielle 2011, pp. 105-195.

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choisissant d'opter pour une sorte de déploiement pratique, les finalités des missions de monitoring deviennent aussi variables que pourrait l'être la composition même des missions. Il n'y a désormais plus qu'un objectif assigné à celles-ci. Tout dépend du climat politique, de la relation avec les responsables administratifs pour les OIG, des responsables d'OSC nationales et des intérêts en jeu345 dans l'un ou l'autre contexte. Ainsi, ces missions ont-elles parfois pu prendre des formes plus rigides dans certains cas, comme elles sont parfois apparues plus formelles dans d'autres346. Il n'y a qu'à voir tout le travail de préparation des rapports de fin de missions qui se fait et les filtres à travers lesquels ces rapports passent ainsi que les formes qu'ils peuvent prendre d'un pays à un autre347.

C'est donc dire au fond que l'inconfort épistémologique des missions de monitoring des élections, et quant aux finalités celles-ci, tient en réalité à l'inadéquation objective entre les finalités officiellement présentées par les différents acteurs et les finalités spécifiques visées348. Ces missions seraient donc par moments plus un mécanisme de consolidation d'acquis et de rapports particuliers qu'un moyen unique de promotion de la démocratie, même si sur cet aspect spécifique, Albert Bourgi et Jean Pierre Colin s'en défendent en estimant notamment «Qu'il convient pour autant de ne pas se méprendre sur les missions d'observation de l'OIF ; (estimant par ailleurs) qu'elles n'ont rien d'une mission officieuse envoyée auprès des autorités locales pour arrondir les angles»349. Même si on ne saurait mettre en doute la véracité et surtout la bonne foi d'Albert Bourgi et Jean Pierre Colin, il reste toutefois que l'absence de véritable communication autour des rapports de fin de mission ainsi que les communiqués quelquefois sommaires de fin de missions peuvent conduire à nourrir de la suspicion. On en vient à croire même à tort à la priorité des connivences et de la consolidation des acquis sur le besoin d'établir la vérité des urnes.

345 La reconnaissance au niveau international, la capitalisation des ressources financières, pour les missions des OIG et les puissances occidentales, la recherche du rayonnement et de l'hégémonie en matière de promotion de la démocratie et des droits de l'homme. Lire Ndoumou, (F.D), Op. cit., Monney Mouandjo, Op. cit.

346 Cas de l'élection présidentielle du 11 octobre 1992 au Cameroun, ou encore le cas de la Cote d'Ivoire à l'occasion de l'élection présidentielle de 2010 ; dans l'un des deux cas, l'ONG NDI, a montré toute sa détermination à faire invalider le résultat de l'élection présidentielle de 1992, alors que dans l'autre cas la communauté internationale a refusé de recompter les voix entre le candidat Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, alors qu'il y a eu précédent aux Etats-Unis en 2000 entre Al Gore et Georges Bush fils.

347 Cf. Communiqué de presse de la Francophonie, à l'issue de l'élection présidentielle du 11 octobre 2004 au Cameroun. Il n'y a qu'à voir aussi le contenu des projets de communiqués provisoires et/ou de rapports provisoires et définitifs. On pourrait même encore voir l'exemple de la présidentielle sénégalaise dont le projet de rapport aura été critiqué parce qu'il laissait planer des doutes, a-t-on semblé dire, sur la fiabilité et la transparence du scrutin. Seulement même si un consensus a difficilement pu être retenu entre l'opinion des observateurs et celle de l'organisation francophone à ce sujet, le taux de participation aux législatifs subséquents est venu comme pour rendre témoignage du véritable sentiment des électeurs face aux adeptes du « tout est parfait ». Cette baisse significative du taux de participation entre la présidentielle et les législatives pourrait en effet bien démontrer une forme de désenchantement des populations sénégalaises et la volonté de celles-ci de le signifier à l'opinion et au président élu.

348 Bien que le gouvernement ait invité le NDI à venir au Cameroun au moment de la préparation de la première élection présidentielle multipartite, cette organisation, au regard de la réponse du gouvernement à son rapport, était le bras armé des Etats-Unis, en vue de déstabiliser le Cameroun pour des intérêts purement autre que électoraux. Lire la réponse du Cameroun, les droits de l'homme au Cameroun, Livre Blanc publié par le gouvernement de la République du Cameroun (version française), pp. 278-305.

349 Cf. Bourgi (A) et Colin, (J. P), Op. Cit., p.175.

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