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à‰tude comparative des stratégies d'adaptation des ménages agricoles face à  la crise agricole dans le Kivu montagneux. Cas du territoire de Kabare.

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par Patient IRAGI CISHUGI
ISDR/Bukavu - Licence 2013
  

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0.2.Problématique

Depuis plusieurs millénaires et jusqu'à nos jours, l'agriculture demeure l'activité de base de la promotion humaine et la principale source de sa survie.

Les pays sous développés dans le monde sont tous des pays agricoles. Ces pays pourront-ils accéder au développement économique moderne ? Pourront-ils réaliser, en quelques années, la condition première de l'expansion économique des grandes nations ? S'interrogent Jules Malhau et Roger Montagne (1961).

Partout ailleurs, en Europe comme en Amérique et plus encore en Asie et en Afrique, l'agriculture est dans un état chronique de crise. Le mot « crise » ne convient pas exactement, mais c'est un état permanent d'inadaptation (Jules Malhau Et Roger Montagne).

Le rôle essentiel de l'agriculture était de fournir aux sociétés humaines en expansion les denrées alimentaires indispensables à leur vie. Et d'une façon accessoire, l'agriculture fournit des matières premières nécessaires à la production industrielle. Ce sont les besoins de la production agricole qui ont fait de la terre un bien rare et approprié (Jules Malhau Et Roger Montagne, 1961).

Selon la Fao (2001), l'agriculture a joué un rôle crucial dans l'économie des pays en développement. Elle a ainsi constitué la principale source de nourriture, de revenus et d'emploi pour leurs populations rurales. L'amélioration de l'agriculture et l'utilisation des terres était fondamentale pour atteindre la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et le développement durable.

Le constat reste que dans les PMA, cette agriculture a demeuré essentiellement sous-développée, bien qu'elle ait légèrement augmenté pendant la période 1995-98. Le taux d'augmentation a à peine dépassé le taux d'accroissement démographique et pour les années 90 dans leur ensemble, la production par habitant a diminué ( www.fao.org).

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Dans le contexte du territoire de Kabare, l'activité commerciale permet aux ménages de survivre mais n'est pas un moyen efficace pour un développement rural durable dans ce milieu à forte potentialité agricole. Les ménages à unique activité agricole sont plus exposés au phénomène de pauvreté. Des statistiques sont éloquentes quant à ce : 80,9% d'eux vivent avec un revenu inférieur au seuil minimum de 171,2$/pers/an. La profondeur de la pauvreté est plus accentuée chez les ménages agriculteurs (37,6%) que chez les ménages agri-commerçants (1,9%). En plus, la pauvreté est plus sévère chez les ménages agriculteurs (21,9%) que chez les ménages agri-commerçants (0,3%). Le secteur agricole contribue moins à l'inégalité par rapport à l'activité de commerce (Furaha Germaine et alii, 2013).

Dans le territoire de Kabare, le comportement de l'agriculteur est dicté par un impératif de sécurité dans un environnement incertain. Les principales causes de cette crise agricole sont les suivantes : l'insuffisance d'outils aratoires, l'insuffisance des semences améliorées et géniteurs à haut rendement, l'ignorance de la population en techniques modernes d'agriculture et d'élevage, la conservation et transformation non assurée, la route de desserte agricole non entretenue, la dégradation du sol, la faible production agropastorale, la dépendance alimentaire de la province vis-à-vis des provinces et pays voisins ainsi que les déplacements intempestifs dus aux différentes guerres provoquant ainsi l'abandon des champs (Kamulete Muta, 2013).

Il faudra relever également qu'en dépit des conditions naturelles favorables de la République Démocratique du Congo, le secteur agricole est réduit depuis quelques années à des activités de consommation. En effet, la superficie moyenne des champs possédée par les ménages est de 100 ares et celle des terres effectivement exploitées est de 86 ares. Cette dernière valeur du milieu est caractéristique du milieu paysan à Kabare. Les ménages possédants moins de 50 ares représentent 25% de la population et leur exploitation couvre en moyenne 23 ares. Ils forment le lot des "paysans pratiquement sans terre" alors que ceux possédant entre 50 et 100 ares ne représentent que 10% des ménages et le groupe gérant plus de 100 ares 41% (Louvain développement, 2008).

Toutefois, seulement un chef de ménage sur 10 estime qu'il peut vendre, s'il le désirait, les terres qu'il possède car il les a obtenues lui-même d'abord par héritage. En outre, 58% des ménages possèdent des champs qu'ils exploitent dans d'autres villages au sein de leur localité de résidence et 38% en dehors de celle-ci. La distance à parcourir presque

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toujours à pied, du village au champ a un impact négatif sur la production agricole, suite principalement à la fatigue consécutive d'une longue marche (Fao, 1989).

L'étude menée par Kamulete Muta (2013) montre que dans le territoire de Kabare, la superficie totale emblavée a augmenté mais le rendement agricole a baissé. L'étude propose la redynamisation du secteur agricole dans le territoire de Kabare. Pour l'auteur, il s'avère nécessaire de favoriser l'émergence d'une classe moyenne de producteurs pouvant pratiquer une agriculture intensive grâce aux appuis divers. Cela permettra d'avoir une agriculture durable dégageant un surplus agricole et permettant de préserver l'environnement.

A ce sujet Civava cité par Kamulete Muta(2013) part du postulat selon lequel la structure agraire traditionnelle de la collectivité chefferie de Ngweshe (son milieu d'étude) exerce une influence sur la production vivrière et pastorale. Il renchérit en disant que l'aliénation de grandes superficies pour des fins capitalistes a détourné la vocation de certaines terres et à forcé les paysans à se replier sur des petites superficies à productivité insignifiante.

Tout ce qui précède, nous amène alors à affirmer sans risque de se tromper qu'en dépit du dur labeur des agriculteurs, qui dans les conditions technologiques déficientes, consacrent une grande partie de leur temps à travailler la terre, les revenus réalisés ne leur permettent pas à faire face à leurs besoins monétaires élevés.

Face à cette situation désastreuse, une série des questions nous vient en tête et pour les quelles nous nous proposons de réfléchir dans ce travail. Il s'agit en fait principalement de :

Quels sont les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare ?

En quoi les stratégies de lutte contre la crise agricole développées par les ménages agricoles contribuent-elles à l'amélioration des conditions socio-économiques dans ce terroir ?

Quelles sont les forces et faiblesses de ces stratégies et que faire pour les améliorer ?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon