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La république démocratique du Congo et l'application des conventions internationales pour la protection des refugiés.

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par Musoda MUNGANGA
UNIIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU - Licence 2013
  

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I.2 Les mouvements des réfugiés dans les années soixante

Caractérisées par des luttes politiques, parfois armées, ces années sont celles de la décolonisation pour l'accession aux indépendances. Les anciens protectorats ou colonie belge (le Congo, le Burundi et le Rwanda) ont connu des troubles politiques internes qui engendrent des déplacements de réfugiés. Il y a eu successivement la révolution sociale au Rwanda en 1960, les guerres de sécession au Congo (entre 1960 et 1964) et les conflits

60 F. DEL MONDO, « Quel avenir pour l'asile en Afrique ? », Réfugiés, no96, 1994, p.30

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interethniques au Burundi qu'a engendrés la fin du régime monarchique. Ces événements politiques ont été à la base, comme il conviendrait de le rappeler, d'importants flux de réfugiés. Nous examinons successivement la situation au Rwanda, en RD Congo et au Burundi.

I.2.1 Le Rwanda

La problématique des réfugiés rwandais est la plus vieille d'Afrique. Les réfugiés tutsis rwandais de 1959 ont constitué le premier flux de réfugiés de la région et de l'Afrique. Au Rwanda, les déplacements de population trouvent leur origine dans la révolution sociale, de novembre 1959. Plusieurs milliers de personnes de l'ethnie tutsie fuirent le Rwanda vers les pays limitrophes. Parmi ces personnes, on compte quelques chefs et plus d'une centaine de sous-chefs. Au début, ils se réfugient d'abord dans les paroisses et centres administratifs rwandais avant de prendre le chemin de l'étranger, notamment au Congo, constituant ainsi les premiers réfugiés africains.

Entre octobre 1959 et septembre 1961, les massacres et l'insécurité ont généré de dizaines de milliers de réfugiés et de déplacés internes aussi bien les Tutsis que de Hutus dans un premier temps, puis presque exclusivement tutsis. Lors de la proclamation de l'indépendance, les troubles répétés et plus ou moins localisés dans certaines préfectures du pays vont entretenir des flux qui gagneront principalement le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie et le Congo61.

La région de Cyangugu a été épargnée par les événements de 1959. Mais en octobre 1960, des heurts entre les communautés éclatent qui se soldent par le massacre de plusieurs milliers de Tutsis. Suite à ces massacres, plusieurs milliers de Tutsis rwandais prennent le chemin de l'exil et rejoignirent ceux déjà partis en 1959 et installés dans les camps autour des villes de l'Est du Congo et du Sud de l'Ouganda. Au début des années soixante, une guérilla dirigée par les Tutsi réfugiés s'organise dans les pays voisins contre le nouveau pouvoir au Rwanda.

61 A. GUICHAOUA cité par B. KABAMBA, Interrégionalité des pays des Grands Lacs Africains. Elaboration d'un modèle d'intégration régionale en Afrique et son application à la région des Grands Lacs (Burundi, République Démocratique du Congo, Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie), thèse de doctorat, Université de Liège, 2000, p.339

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Les réfugiés mènent des campagnes de déstabilisation du Rwanda en vue de rétablir la royauté de KIGERI V, détrônée par la "révolution sociale hutu". Menées par des Tutsis de l'extérieur, surnommés « Inyenzi » (cancrelats) par le pouvoir rwandais, ces campagnes de guérilla sont suivies de dures répressions à l'encontre de l'ethnie tutsie, soupçonnée d'être de connivence avec les partisans de l'UNAR62. Ces événements occasionnent de nouveaux déplacements de la population de l'ethnie tutsie vers les pays voisins63 .

Les attaques suivies de répressions ont connu leur paroxysme en décembre 1963. L'action lancée par plusieurs commandos tutsis du Congo, du Burundi et de l'Ouganda contre le pouvoir rwandais se solde par un échec. Les massacres des populations à l'intérieur du pays sont à la hauteur de l'attaque. Selon les sources, le bilan varie: 8 000 morts par jour ou encore «18 000 Tutsis exterminés». Pour LOUWAGIE 20 000 Tutsis ont été assassinés au cours du seul mois de janvier 1964, Denis-Gilles VUILLEMIN évalue le nombre des assassinats entre 8 000 et 14 000 Tutsis. René Lemarchand estime que les violences ethniques ont fait 10 000 victimes chez les Tutsi. Ces massacres ont été qualifiés de génocide par certains milieux de réfugiés tutsis à l'étranger. Au cours de ces répressions, plusieurs Tutsis ont dû, à nouveau, prendre le chemin de l'exil vers les pays limitrophes.

Parmi eux figurent des commandos armés qui n'ont pas réussi à renverser la jeune République rwandaise, et presque tous se sont retrouvés à Bukavu et à Bujumbura. De moindre importance, les actions de guérilla se sont poursuivies, à partir du Burundi, jusqu'au renversement du pouvoir royal burundais en novembre 1966, par MICOMBERO.

Au cours de la deuxième moitié des années soixante, le nombre de réfugiés rwandais diminue pour atteindre le seuil de 143 000 personnes, en 1969. Mais le nombre de réfugiés vers l'Ouganda est passé de 54 000 en 1963 à 71 600 en 1969.

62 Union nationale rwandaise parti fondé en 1959 et regroupant les partisans de Kigeri V, dernier mwami rwandais.

63 B. KABAMBA, Op. Cit., p.196

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Retenons qu'au cours de ces troubles des années soixante, ASSANI NYANDWE citant le professeur Bob KABAMBA, avance les chiffres de près de 330 000 réfugiés qui ont regagné les pays voisins dont la plupart de trouvés, ont été accueillis dans les camps à l'Est du Congo64.

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