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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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4.2. Le congrès de Rome sur la communication pour le développement

Le Congrès de Rome sur la communication pour le développement est l'une des initiatives des partenaires au développement qui a pourobjectif de promouvoir la communication pour le développement dans les stratégies et les pratiques de développement. Il a été organisé en 2006 par la FAO, la Banque Mondiale et The communication Initiative Network.Le Congrès de Rome n'est pas une initiative inédite à ce sujet, il ne vient qu'entériner les conclusions de précédents actes et accords, mais il a le mérite d'avoir proposé un document pratique, et somme toute consensuel, et d'avoir défini clairement des recommandations allant dans le sens d'une meilleure approche et une meilleure pratique de la communication participative. Les conclusions du congrès ont été résumées dans un document intitulé Consensus de Rome, qui définit sept exigences stratégiques et avance huit recommandations aux décideurs publics, pour une pratique efficiente de la communication participative.

Deux éléments essentiels à une meilleure pratique de la communication participative dans les efforts de développement ressortent du Consensus de Rome. En premier lieu, l'importance d'avoir une volonté politique affirmée derrière toute initiative de communication participative; et en deuxième lieu, le rôle fondamental des médias pour l'atteinte des objectifs du développement.

Le Congrès a présenté des défis majeurs auxquels les acteurs du développement sont confrontés pour promouvoir la communication participative, avant de conclure avec des recommandations ; l'une de celles-ci étant d'encourager les décideurs publics à intégrer davantage une approche participative dans leurs politiques. En réalité, ce qui fait défaut aux décideurs publics, c'est non seulement un manque d'expertise dans ce domaine (The CI, FAO & World Bank, 2006, p. 38 -- 41),mais également un cadre stratégique permettant de renforcer les principes de la communication pour le développement.

Par ailleurs, à la question fondamentale du rôle des médias dans ces stratégies, le Congrès s'est également demandé comment faire pour améliorer l'environnement dans lequel évoluent les médias dans les pays en voie de développement - aux niveaux communautaires et nationaux -, et comment promouvoir des structures médiatiques libres, pluralistes et indépendantes afin qu'elles participent plus activement aux efforts de développement. Ce qui implique évidemment qu'elles accordent davantage de place aux thématiques liées au développement dans leurs programmations, mais également qu'elles encouragent une plus grande participation des acteurs nationaux - notamment les communautés - dans ces thématiques. Effectivement, il est important de promouvoir des plateformes médiatiques qui encouragent les échanges avec les communautés, ainsi que l'accès de celles-ci à l'information (et par conséquent à la communication). Pour ce faire, il est important de mettre en place des politiques et des législations favorables. Les décideurs publics ont, dans ce contexte, tout à gagner à soutenir les structures médiatiques, puisque cela répond à des enjeux majeurs liés aux objectifs du développement. Les conclusions des discussions du Congrès résument ces enjeux en trois points : (1) il est souvent très difficile dans les pays en développement pour certaines communautés, notamment rurales, d'avoir accès aux débats portant sur les priorités du développement ; (2) des structures médiatiques fortes et accessibles permettent une meilleure collaboration de toutes les parties prenantes aux efforts du développement (organisations de la société civile, communautés, secteurs privés et publics, etc.) ; et (3) les médias sont le meilleur outil pour un développement inclusif.

C'est pour ces raisons, et celles énumérées dans les parties précédentes, que le Consensus de Rome recommande que les États définissent des stratégies qui vont dans le sens d'un meilleur appui aux structures médiatiques.

Il est évident que pour que les médias soient un réel outil de support aux efforts de développement, il faut qu'ils soient munis d'une expertise adéquate et d'un soutien technique et financier approprié. Ce qui ne peut toutefois être accompli avec succès qui si l'ensemble des parties prenantes - dont les communautés - disposent des compétences et des capacités leur permettant d'être totalement impliquées dans le processus de définition et de mise en oeuvre de telles stratégies.

C'est dans ce sens que le Congrès réaffirme la recommandation faite aux États de mettre en place une politique nationale de communication pour le développement. Car, la mise en place d'une telle politique - de manière consensuelle - est la meilleure stratégie qui puisse assurer un soutien effectif aux structures médiatiques afin qu'elles participent aux efforts de développement, en promouvant la participation de l'ensemble des acteurs dudéveloppement.

Le Consensus de Rome est d'un grand apport dans la mesure où il affirme de manière claire et consensuelle les exigences essentielles à la pratique de la communication participative ainsi que les directives pour la rendre efficiente. Selon ce document, il faut que les décideurs et les organismes de développement encouragent une plus grande participation des communautés aux processus de décisions, particulièrement les communautés vulnérables. Il faut, de fait, que les outils de communication soient renforcés, et particulièrement que les médias soient soutenus à tous les niveaux (communautaire, national et international - y compris les médias traditionnels). Afin de répondre à ces exigences, le Consensus recommande (1) que les partenariats soient renforcés à tous les niveaux ; (2) que toutes les politiques de développement incluent un volet portant sur la communication pour le développement comme élément central ; (3) que les décideurs renforcent - à tous les niveaux - les expertises dans ce domaine ; (4) qu'un suivi et une évaluation des programmes et des politiques de développement soient exigés ; (5) que les principes de la communication pour le développement deviennent un droit pour les communautés et les partenaires au développement (The CI, FAO & World Bank, 2006, p. xxxv).

Toutefois, une analyse pertinente que l'on peut tirer et mettre à l'avant dans l'analyse des conclusions du Congrès est que l'État a un rôle fondamental à jouer; de par ses prérogatives,il est le mieux placé pour garantir un environnement favorable à la promotion de la communication participative.

C'est pour cette raison, que le Congrès affirme d'ailleurs que « Communication for Developmentcanachieve relevant impacts and sustainabilityonly if itisadequatelyinserted in national developmentpolicies and builds on existingexperiences and capacities » (The CI, FAO & World Bank, 2006, P.77). En effet, les politiques nationales sont sans conteste un soutien fort et effectif aux initiatives de développement participatif, car elles mettent en place le cadre légal et apportent les soutiens financiers et techniques favorables à la promotion des principes de l'approche participative.

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