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La pensée morale de Kant comme alternative aux défis du monde contemporain.

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par Joseph BALIMA
Université de Ouagadougou - Maà®trise de Philosophie 2103
  

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II. 2 Le rôle de la mondialisation

Même si on peut dire que dans le passé, au moment des grandes conquêtes les échanges internationaux de marchandises ont eu lieu, il n'en reste pas moins que tout était contrôlé par les Etats. C'est pendant lapériode de l'après-guerre que le terme mondialisation ou globalisation s'est vraiment cristallisée.

En effet, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l'on assiste à une opposition entre les blocs communistes, socialistes et capitalistesmatérialisée par le mur de Berlin. La chute de ce mur en 1989 est considérée comme un point de flexion dans l'histoire mondiale du 20esiècle.C'est la fin de la guerre froide, mieux de l'opposition Est-0uest que certains ont analysé comme la victoire de l'0uest, celle du libéralisme politique et économique contre le communisme. Ce grand événement mondial va faire naitre de nouveaux concepts pour décrire la nouvelle réalité de notre planète.Une planète où aucune barrière n'existait en face de l'expansion libérale à travers ce qu'on appelle mondialisation ou globalisation.

76Fatié (OUATTARA), Thèse de doctorat unique de philosophie : « De la crise de l'éducation. La rationalité comme principe de l'éducation à la liberté et à la paix chez Kant et Hegel ». Université de Ouagadougou.2012. P332.

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Dans une grande désillusion où il critique entre autres le FMI (FondsMonétaire International), institution dans laquelle il a travaillé, Joseph STIGLITZ définit la mondialisation comme la suppression des entraves au libre-échange et l'intégration des économies nationales. "Alain DURAND,élargit le champ de cette définition. En effet, dit-il « la mondialisation est un processus d'universalisation des échanges entre biens, valeurs, personnes. Elle est une circulation universelle et un devenir monde. C'est le dépassement du local et la transgression des frontières ».78

A travers de telles approches définitionnelles, l'on comprend aisément l'usage du terme mondialisation de l'économie pour certains et de ce fait il est important de comprendre ce que renferme la notion d'économie.Dieudonné N. K0RSAGA, Inspecteur de philosophie nous fait savoir que dans le contexte de la mondialisation, « quand on parle d'économie, on parle de commerce, d'échange d'objets matériels mais aussi immatériels des mots, des idées, des valeurs ; de la culture ».79.Il s'agit de l'autre volet aussi important de la mondialisation et il est à noter que nous passons d'une économie multinationale à une économie globale. Et cette globalisation tend à s'élargir pour transformer la planète en village mondial.

Avec la mondialisation, l'on assiste à une dissolution du local dans l'universel et ceci n'est pas sans conséquences sur notre quotidienneté existentielle et sociale aussi bien économique, technologique, culturelle voire environnementale. Mais nous nous intéresserons aux aspects négatifs afin de voir quel changement cela commande de la part de l'homme afin de s'adapter à ces défis.

Au niveau économique, « la vitesse de la globalisation a été d'autant plus rapide que les flux sont moins matériels : elle concerne, par ordre d'importance, les échanges humains, les biens et les services, les flux des capitaux, l'information. Dans une telle complexité, les Etats nationaux ne peuvent que constater leur disqualification dans certains domaines d'activités qui relèvent de

77STIGLITZ (Joseph) ; cité par Dieudonné N. KORSAGA, Inspecteur de philosophie dans son Manuel de formation de culture générale. Edition 2007 p 125.

78 DURAND (Alain) ; Pour une pratique chrétienne de la mondialisation in Congo-Afrique n° 351 Janvier

2001 .p24

79Dieudonné N.( KORSAGA), Inspecteur de philosophie dans son Manuel de formation de culture générale.

Edition 2007 p 125.

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leurscompétences ». 80Autant dire que nous assistons à une expansion du capitalisme face à la pensée néolibérale. Avec la dissolution du local dans l'universel, les grandes multinationales s'approprient le monopole des échanges au niveau mondial devant le regard impuissant des pays pauvres. Ces derniers ne pouvant résister à la concurrence sont obligés de fermer certaines industries et de jeter la clé sous le paillasson, et pire de subir la dictature des pays riches qui fixent les prix de certains de leurs produits. C'est le cas par exemple au Burkina Faso où l'avènement du Programme d'Ajustement Structurel imposé aux pays africains dans les années 1990 par les institutions financières mondiales a entrainé la fermeture des certaines unités de production. Et cela contribue à la perte de la souveraineté nationale dans certains pays pauvres. Bref, c'est le capitalisme sauvage dont la critique marxiste n'a rien perdu de son actualité : exploitation de l'homme par l'homme, création de monopole et paupérisation croissante pour le plus grand nombre avec enrichissement déraisonnable du plus petit nombre.

La mondialisation comme processus culturel n'est qu'un emprunt culturelou de l'impérialisme culturel à grande vitesse et à un niveau mondial. Aucune communauté humaine significative n'y échappe. Nous assistons sans conteste à l'appauvrissement de la diversité culturelle, le désarroi dans les valeurs devant la multitude des informations et des pratiques. Tout laisse à croire qu'aujourd'hui la richesse matérielle est la clé du bonheur alors qu'il semble que les plus riches ne sont pas sûrs d'être heureux.Nous assistons de plus en plus à l'occidentalisation de nos moeurs comme le soutient Samuel HUNTINGT0N, <l'axe central de la politique mondiale du futur c'est l'0ccident contre le reste du monde ».81Pour nous autres, burkinabé pauvres, la réalité c'est d'abord notre exclusion, notre marginalisation pure et simple dans la mondialisation. L'Afrique entière contribue

80SAMUEL (Wafo) ; Mondialisation, enjeux et perspectives, www.youscribe.com.p9 ,consulté le 19 /09 /2013. 81HUNTINGTON (Samuel), The clash of civilization and remaking of the world order, New-york. Simon et

Schuster, 1996, p10.

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faiblement dans le commerce mondial. Il y a donc en réalité deux mondes, celui des mondialisés et des non mondialisés.

En plus, de notre marginalisation, nous subissons et n'avons pas les moyens de participer à ce processus. Aussi, l'éducation de nos jeunes va nous échapper de plus en plus comme les destins de nos Etats nous échappent.Sur le plan éducationnel, notons qu'avec la révolution informatique qui se poursuit, nous assistons à un flux quotidien d'images produites par les industries culturelles mondiales accessibles à travers internet, la télévision. De ce fait, l'0ccident semble nous imposer sa culture. Ne remarquons nous pas que de plus en plus la jeune génération adopte un comportement vestimentaire occidental qui va souvent à l'encontre de nos moeurs ? Les NTIC sont en train de se propager à travers le monde comme jamais auparavant.Les héros des enfants ne sont plus dans les livres scolaires, mais plutôt dans les films, les magazines, les jeux vidéo avec leurcortège de valeurs perverses qu'elles véhiculent comme la violence, la prostitution pour ne citer que cela.

La mondialisation a un lien étroit avec l'environnement en ce sens que ces deux termes recouvrent, à n'en pas douter, deux enjeux majeurs du siècle qui s'ouvre. L'existence de problèmes environnementaux globaux comme le réchauffement climatique ou la disparition de la couche d'ozone, problèmes qu'aucun état ne peut prétendre résoudre par une action isolée, met en évidence la nécessité de l'action multilatérale. La mondialisation des échanges favorise l'industrialisation et le développementéconomique de certaines régions, ce qui n'est pas sans conséquence sur l'état de l'environnement dans les zones concernées. En mêmetemps, la mondialisation érode par certains aspects la souveraineté des Etats, et risque de réduire leur capacitéàréglementer des activités dans un sens protecteur de l'environnement.

La mondialisation a eu un surprenant mérite ; celui de créer une nouvelle jungle contrôlée par les grandes puissances économiques qui échappent totalement à l'empire des citoyens et des Etats. Les préoccupationsenvironnementales sont

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dans le meilleur des cas,reléguées au second rang .Qu'importe si « la société se délite, la fracture sociale se creuse, le chaos se généralise ».82

Nous ne pensons pas pour en avoir analysé les aspects négatifsque c'est la plus enviable de la cohabitation humaine. Par ailleurs, au niveau individuel comme collectif, l'homme apprend et évolue par essai erreur. L'histoire de l'humanité est une succession d'embranchements qui se perdent plus souvent dans des impasses. Il est évident que le modèleéconomique actuel court à son échec. Tout se passe aujourd'hui comme si la critique marxiste du capitalisme a été enterrée et pourtant qu'adviendra-t-il quand moins de 20% de la population mondiale posséderont 80% de la richesse mondiale ? Il faut reconnaitre au capitalisme d'avoir été un catalyseur dans le progrès de l'humanité mais quand nous aurons plumé et étripé la terre dans notre accumulation boulimique des biens matériels que restera-t-il ?

La mondialisation multiplie les problèmes à des ensembles de pays, à toute la

population de la planète, qu'il s'agisse d'environnement, de santé, de
stabilitéfinancière ou d'accès au savoir. Nous n'avons pas eu la prétention de faire un inventaire exhaustif des effets néfastes de la mondialisation.

Cependant, si la mondialisation tend à renforcer l'uniformité et l'homogénéité sur le terrain des valeurs, la réaction à ses effets manifeste la diversité des valeurs. Dans quel sens l'éducation aux valeurs devrait-elle s'orienter ?Devrait-elle uniformiser les valeurs pour donner une identité propre et construire la nation ?0u devrait-elle tendre plutôt, à contribuer à la promotion des valeurs locales et celles globales ?

Il est fondamental de promouvoir la connaissance locale face à la mondialisation. Mais tel un arbre, cette connaissance doit avoir ses racines dans les valeurs et les traditions locales, et en même temps absorber les ressources utiles et pertinentes du système global de connaissance. Le renforcement de la connaissance locale dans une éducationglobalisée requiert une identité locale, et donc des valeurs locales et des racines culturelles. Il faut sélectionner, dans la connaissance globale,

82HALIMI (Serge) ; « Quelle légitimité » in « Les nouveaux maitres du monde », Manière de voir, n 28, novembre 1995, p17-18.

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les éléments susceptibles de renforcer la connaissance locale. Cet objectif ne peut être atteint qu'en s'inspirant de la culture et des valeurs locales. Le résultat que l'on attend d'une telle action c'est de pouvoir développer une personne locale dans une perspective globale, une personne ayant la capacité d'agir localement et de se développerglobalement. C'est-à-dire une éducation qui produit des hommes capables de s'adapter à toutes sortes de situation et de pouvoir vivre partout de par le monde.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo