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La pensée morale de Kant comme alternative aux défis du monde contemporain.

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par Joseph BALIMA
Université de Ouagadougou - Maà®trise de Philosophie 2103
  

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II .3 La crise de l'environnement.

L'environnement est défini comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins. 300u encore comme, « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines. »31 La notion d'environnement naturel,

29 http://www.democratieactive.org/communauté/rdc/ldbg/presentation.htm, consulté le 11 février 2011. 30Dictionnaire Larousse, consulté le 5 Janvier 2010.

31Le Grand Robert de la langue Française, Paris Robert 2001.

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souvent désignée par le seul mot « environnement» a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout particulièrement des dernièresdécennies. L'environnement est compris comme l'ensemble des composantes naturelles de la planète terre, comme l'eau, l'air, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à dire ce qui entoure l'homme et ses activités.

En ce XXIe siècle, il n'est pas exagéré de dire que les hommes font face à des défis environnementaux sans précédent dans l'histoire de l'humanité, et ceci en grande partie à cause de l'activité humaine et la vie sur terre n'a jamais été menacée depuis la disparition desdinosaures il y a 65 millions d'années. La protection de l'environnement est donc devenue un enjeu majeur, en même temps que s'imposait l'idée de sa dégradation à la fois globale et locale, à cause des activités humaines polluantes. La préservation de l'environnement est un des piliers du développement durable, c'est aussi le 7e des huit objectifs du millénaire pour le développement32 considéré par l'0NU comme, « crucial pour la réussite des autres objectifs énoncés dans la déclaration du Sommet du Millénaire33Mais d'où vient que la question de la dégradation de l'environnement soit de nos jours une question d'actualité ? Mieux quelles sont les origines et les manifestations de la crise environnementale sur notre planète ?

L'homme a un rôle central à l'intérieur de la nature parce qu'il est fondamentalement différent du reste des réalités naturelles. Il est non seulement une partie de la nature, mais aussi l'unique être capable de saisir l'intelligibilité de l'univers. C'est le principe même de l'anthropocentrisme car, « l'homme est le centre du monde, et considère le bien de l'humanité comme la cause finale du reste des choses. »34 L'homme joue un rôle central et déterminant par rapport au reste de la nature.

32DPI/2517M Publié par le département de l'information de l'ONU Septembre2008.

33 Rapport GEO-4 PNUE-2007, page 38.

34 André (Lalande), Vocabulaire technique et critique de la philosophie,Puf, 1926, P-62.

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Cette attitude était déjà présente dans l'antiquité grecque chez les sophistes. Ils revendiquaient la liberté de penser à leur guise .C'est dans cet ordre d'idée que Protagoras, l'un des grands sophistes qui, cherchant à défendre leur cause dira, « L'homme est la mesure de toute chose ». Il voulait simplement dire que la vérité dépend désormais de celui qui la conçoit. Cela implique un relativisme moral. Ainsi, l'homme devient le centre de tout. L'homme est donc la référence de toute chose. Aristote poursuivra l'idée de Protagoras. A ce propos, en parlant de la philosophie de l'homme selon Aristote, Afeissa écrit : « L'homme nous est clairement présenté comme étant la fin de la nature au sein d'un univers hiérarchisé où chaque échelon où chaque degré apparait comme moyen d'un degré supérieur, l'ensemble étant ordonné de manière finale à l'homme, et à l'homme seul ».35 La crise de l'environnement trouverait aussi son origine dans la philosophie de Descartes, selon laquelle l'homme devait se «rendre comme maitre etpossesseur de la nature».36

Nous trouvons aussi l'origine de cette crise de l'environnement dans la

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théologie de la création.En effet, le récit de la création dans le livre de la Genèse est clair sur ce point. Le monde crée en sept jours le fut au service de l'homme. Le récit de la créationétablit l'homme maitre de tout ce qui existe. Dans ce récit, Dieu ordonne à l'homme de dominer sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, sur les bestiaux, sur toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre et de parfaire l'oeuvre de la création.

Ainsi la supériorité de l'homme sur la nature qui se traduit par le développement de la techno science, nous fait remarquer que la promesse de la technique moderne s'est inversée en menace pour l'homme. Hans Jonas semble pointer du doigt cet état de fait dans son ouvrage Principe Responsabilité. Ainsi pour lui, « La soumission de la nature destinée au bonheur humain a entrainé par la démesure de son succès qui s'étend maintenant également à la nature de l'homme lui-même,le plus grand défi pour

35 WWW wikipedia-la morale-et-la-religion (consulté le 1 /11/2012).

36 Descartes(RENE), Discours de la méthode. Paris, Flammarion, 1992, page 80.

37 Genèse 1 versets 26-29, Bible, Traduction Louis Segond.

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l'être humain que son faire ait jamais entrainé. »38Si l'origine de la crise environnementale peut être expliquée de façon philosophique et par la théologie de la création, comment ressentons --nous les manifestations de celle-ci de nos jours ?

C'est par un appel à la responsabilité que Hans Jonas, philosophe engagé en faveur de la protection de la nature, attirait notre attention. « Nous sommes, disait-il en 1998, dans une sorte d'état d'urgence, une situation clinique, au chevet d'un malade. Et sommes ici simultanément les patients et les médecins. Notre civilisation technique, dans laquelle sont à l'ouvre des mécanismes qui tendent à échapper à notre maitrise, a chargé l'environnement de substances dont son métabolisme ne peut venir à bout. A la dévastation d'ordre mécanique vient s'a jouter l'intoxication chimique et radioactive».39

L'industrialisation constitue la principale source de dégradation de l'environnement. Autrefois très sollicitées, les industries étaient évoquées avec fierté et associées au développement et à la prospérité. Mais de nos jours, cet enthousiasme a cédé le pas à un certain malaise. L'utilisation massive d'énergies fossiles dans la révolution industrielle (charbon, puis pétrole) a accumulé une quantité importante de gaz à effet de serre.

Il ya un constat incontestable. En effet, les ressources nécessaires à la vie sur cette planète comme l'eau, l'air, la terre ont été polluées à des degrés alarmants et que dans le même temps la population humaine croit de façon exponentielle. En occident, la demande énergétique est présentement sept fois supérieure à celle d'il y a dix ans et cinquante fois qu'il ya 200 ans. En deux siècles, nous sommes arrivés à une situation d'épuisement à court terme prévisible des réserves d'énergie fossiles accumulées durant les 115 millions d'années de carbonifère. Le carbone rejeté dans l'atmosphère par la civilisation technique est supérieur à ce que la biosphère peut recycler. En 1750, il y avait environ 750 millions de tonnes de carbone dans l'atmosphère. Les activités des hommes ont rajouté 350 millions de tonnes.

38 Hans (Jonas), Principe Responsabilité, Edition « Passages »1990, page15.

39Hans (Jonas), Une éthique pour la nature, coll. Midrash, Paris,Desclée de Brouwer,2000 page120 et 145.

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Rappelons que 20% de la population mondiale c'est-à-dire les pays industrialisés consomment 40% des ressources naturelles de la planète et ces pays sont les gros pollueurs de l'atmosphère.Cette pollution engendre une nouvelle peur relevant de deux catégories de phénomènes par ailleurs liés. Il s'agit des catastrophes dites naturelles ou climatiques (inondation,sécheresse, tremblement de terre) qui prennent des dimensions apocalyptiques du moins dramatiques comme en témoignent récemment le 1er Septembre 2009 au Burkina Faso et le 12 Janvier 2010 en Haïti. En plus il y a les catastrophes industrielles de grande ampleur comme celle de Tchernobyl en Avril 1986 et l'accident nucléaire de Fukushima au Japon en Mars 2011.

Si nous ambitionnons de faire recours à Kant pour penser faire face aux défis du monde contemporain, il convient d'abord de questionner sa philosophie pratique. Apres ce préalable, il s'agira de montrer à partir de cette philosophie pratique que l'homme est le seul principe de la moralité, avant d'établir un rapport entre la morale Kantienne et la résolution des défis du monde contemporain

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery