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La pensée morale de Kant comme alternative aux défis du monde contemporain.

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par Joseph BALIMA
Université de Ouagadougou - Maà®trise de Philosophie 2103
  

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DEUXIEME PARTIE

CONTRIBUTION DE LA MORALE
KANTIENNE A LA RESOLUTION DES DEFIS DU
MONDE CONTEMPORAIN

HAPITRE I : PRESENTATIONDE LA MORALE KANTIENNE

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Emmanuel Kant est un philosophe allemand du XVIIIe siècle, une période de l'histoire de la philosophie qui a été marquée par l'apologie disons mieux par la valorisation de la raison humaine. Rationaliste, il va défendre le rôle primordial de la raison dans l'élaboration de sa théoriemorale. Ainsi, toute la philosophie de Kant va débuter par une pacification de la philosophie caractérisée par bien de contradictions et d'antinomies dont la raison était la victime. A travers le criticisme, Kant fait un rappel des limites des pouvoirs de la raison humaine face à la tentation du dogmatisme, mais aussi face à la dérive du pessimisme. Il est une lutte entre deux excès au sein de la philosophie : le dogmatisme rassurant qui consiste en une vénération sans réserve des capacités de la raison humaine et le pessimisme qui consiste à renoncer définitivement à la quête de la vérité avec la conviction que ni les sens, ni la raison humaine ne peuvent l'atteindre.Face à ces deux positions extrémistes, Kant n'entend pas les laisser dos à dos.

A l'image de Copernic qui avait entrainé un changement radical de point de vue, lorsqu'il a affirmé que ce n'était pas la terre mais le soleil qui était le centre immobile du mouvement circulaire des planètes, Kant va opérer une révolution copernicienne en philosophie. Ce n'est pas l'esprit qui doit se régler sur les objets mais l'inverse : les objets eux-mêmes doivent se régler sur les structures a priori de la sensibilité et de l'entendement.

Dans une perspective derésolution de cette crise, Kant distingue une raison théorique qui s'occupera de la connaissance et une raison pratique dont le domaine sera la morale. C'est seulement après avoir opéré une révolution copernicienne dans le champ de la philosophie que les pensées de ce philosophe sont susceptibles d'être comprises, acceptées et en même temps d'avoir une portée. La philosophie morale de Kant tente de résoudre le problème suivant : Comment justifier objectivement des lois morales qui soient valables pour tous les êtres humains, sans s'appuyer sur une religion ou sur la croyance en Dieu et en partant de l'idée que les êtres humains sont libres d'établir eux-mêmes des valeurs morales ?

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La liberté des individus semble exclure a priori l'idée qu'il puisse exister des règles morales universellement valables. Pour résoudre ce paradoxe Kant va s'appuyer sur l'idée que les êtres humains sont autonomes parce qu'ils sont rationnels et que la raison seule peut fonder l'obligation morale.

Pour Kant, une personne est un être conscient doué de raison, libre et responsable. Partant de cette affirmation on peut dire qu'une personne n'est pas une chose. Les choses ne sont pas libres car elles sont soumises aux lois de la nature. De ce point de vue, un animal est une chose. Les personnes sont autonomes. Cela signifie qu'elles peuvent se donner à elles-mêmes leurs propres lois .Un enfant, par exemple, n'est pas autonome car il est sous l'autorité de ses parents qui lui imposent une loi. De même dans l'univers religieux, les individus ne sont pas autonomes car ils sont soumis à l'autorité de Dieu. Les personnes sont autonomes parce qu'elles sont rationnelles. C'est la raison en chacun de nous, qui est l'autorité morale suprême. Ainsi la morale du devoir chez Kant met l'accent sur l'autonomie en faisant de la raison la source première de l'action morale. Il a donc contribué à développer des thèmes chers aux philosophies des Lumières que sont l'autonomie, l'universalisme.

I .1 La source de la morale chez Kant

Le premier signe de la formation de l'homme en tant que créature morale est sa capacité à dissimuler en lui ce qui pourrait éveiller du méprisà son égard de la part d'autrui. La morale est le socle et la cohésion dans toute société. Ainsi, Kant établit que la moralité a son principe dans le sujet. Il croit à l'autonomie du sujet et cherche en l'homme le seul principe de la moralité.

Pour fonder sa morale, il commence par rejeter la morale classique transcendante, c'est-à-dire la morale qui est extérieure à l'individu, la morale dont la source se trouve à l'extérieur de l'individu. Ce qui veut dire que Kant rejette des instances telles la famille, la société,l'Etat, la religion comme sources de la morale. Pour cela, il rejette le principe d'hétéronomie qui veut que les recommandations

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morales viennent des instances extérieures à l'individu et du coup l'impératifhypothétique qui subordonne l'action morale à une condition, à une hypothèse comme par exemple ,« si tu travailles bien, tu seras récompensé ».Pour Kant, c'est l'individu lui-même qui est la source de sa morale. Cette morale du devoir fait de l'individu la source des recommandations morales. Elle se repose sur ce principe d'autonomie, principe moral selon lequel l'individu agit de façon autonome, c'est-à-dire sans aucune contrainte morale, sans aucune condition provenant de l'extérieur.L'individu qui est autonome se soumet à ce que Kant appelle,« l'impératifcatégorique ».Les recommandations morales sont données à l'individu de son intérieur par la conscience, la raison. C'est cette raison qui donne l'ordre et qui lui dit : « tu dois donc tu peux ». Ce qui guide l'action morale, c'est la bonne intention basée sur la bonne volonté. L'action morale selon Kant ne peut que viser le bien, le bien de l'homme, le bien de l'humanité. Tout en séparant la valeur de tout ordre objectif, il explique que la valeur émane du sujet raisonnable, ce qui montre une certaine subordination de la morale à la personne. Il se démarque ainsi de Francis Bacon qui disait : « C'est dans l'action morale que l'homme accède à sa vérité, car c'est dans la conscience immédiate de l'action et de la responsabilité de l'action voulue qu'il s'éprouveirréductible aux déterminations de la science, c'est-à-dire libre »40

La bonne volonté est cette faculté de s'arracher aux intérêts et agir librement. Cette liberté, Rousseau la désignera sous le nom de «perfectibilité» et Kant la considère comme, « la capacité d'agir de façon désintéressée.C'est cette faculté qui va faire de l'être humain le seul être capable de culture, de politique et de morale ».41

Ainsi la véritable morale réside dans la bonne volonté car les autres dispositions comme les talents de l'esprit, les qualités de caractères ne peuvent jamais êtreconsidérées comme bonnes en elles-mêmes , mais dépendent de l'usage que notre volonté en fait : il est en effet possible de faire usage de son talent, de son intelligence ou de son courage à des fins malveillantes. Seule une volonté bonne

40Bacon, (F), Du progrès et de la promotion des savoirs, Paris, Gallimard, 1991, p.71. 41Luc (Ferry), Kant une lecture des trois critiques, Bernard Grasset 2006.p 101.

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saurait avoir une valeur pour elle-même : une volonté bonne, c'est une volonté qui entraine une action accomplie par devoir que Kant appellera, « autonomie de la volonté» qui va s'opposer à l'hétéronomie de la volonté : action accomplie, dictée par des mobiles.

I.1.1L'hétéronomie de la volontémorale.

L'hétéronomie de la volonté morale trouve sa source dans l'agir humain. Elledécoule d'une inclination ou d'un sentiment, la volonté n'obéit à aucune loi rationnelle. En effet, par nature, l'affect s'impose au sujet ; si ce dernier agit sous l'effet d'une émotion(parcolère, amour ou désir charnel), sa volonté ne pourra jamais êtreconsidérée comme autonome car elle est alors sous le joug de la passion. Parce qu'elle obéit à des mobiles extérieurs à la raison, cette forme de morale est illégitime. Les exemples de conduites même supposées bonnes à suivre ne peuvent êtreconsidérés que comme des exemples et non comme des modèles, en ce sens que la valeur d'un exemple est toujours limité dans l'espace et dans le temps, alors que la valeur du modèle est universelle.

Par exemple, si j'agis par amour pour l'humanité, je n'agis pas par devoir mais par sentiment. 0r une action dont la maxime repose sur un sentiment ne peut ni prétendre l'universalité, ni servir de loi à un être raisonnable. La volonté hétéronome agit toujours en suivant les inclinations ou ses intérêts, « car ce n'est pas alors la volonté qui se donne à elle-même la loi, c'est l'objet qui la lui donne par rapport à elle. »42

Ainsi la révolution« copernicienne »opérée par Kant en philosophie vienttrouver toute sa justification en ce sens que ce sont les objets qui doivent toujours se régler sur l'esprit et non le contraire.

42Kant(E), Fondements de la Métaphysique des moeurs .Traduction de Victor(DELBOS),

livre électronique ; http://perso.club-internet.fr/folliot.philippe/fondem.htm
,collection « les sciences sociales ; 2006 .p 26.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein