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Les terrasses du Pech de Foix: recherches « ethno-historiques » pour la mise en oeuvre d'un sentier d'interprétation et perspectives de dynamisation du site

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par Elise LABYE
Université Toulouse Le Mirail - Master 2 professionnel Aménagement et développement transfrontalier de la montagne 2011
  

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C. HABITAT, USAGES ET REPRESENTATIONS

Les fonctions et usages dont la zone des Bentenaus fut l'objet au fil du temps sont très divers : habitation, activités agricoles, activités pastorales, de loisirs et même symboliques (croyances, légendes). Quand on se promène sur le site, on constate rapidement la présence de nombreux vestiges d'habitations, de bâtiments agricoles divers et surtout un très grand

23 Explication fournie par Stephane Bourdoncle

Figure 9: (réalisation E.L)

Figure 10: (réalisation E.L)

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La photographie de 1890 (ci-dessus), provenant du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse24, permet aussi de se rendre compte qu'il y avait encore à cette époque un habitat permanent et une utilisation agricole soutenue au niveau des terrasses de cultures, vraisemblablement, il s'agissait surtout de céréales. De façon sûre, et grâce au cadastre Napoléonien, nous savons qu'il y avait de la vigne. La photo actuelle permet de constater l'abandon agricole de ces parcelles et le retour d'une végétation abondante. La partie située entre l'abri et les terrasses monumentales reste tout de même assez dégagée. L'une des zones nettoyée par la Fajip et identifiée sur les photos permet d'avoir un point de repère pour se situer.

1. A propos des habitants et propriétaires

Le dépouillement des matrices cadastrales a permis de retracer les noms et professions des propriétaires successifs pour la maison à la citerne en montant le chemin des asperges, pour la maison située en contrebas de l'abri rond en pierre sèche et pour la zone des terrasses dites « monumentales ». Les derniers habitants du Pech y ont vécu jusque dans les années soixante, mais l'exploitation des terrasses pour la culture a vraisemblablement pris fin dans les années 1920 / 1930. A cette période les maisons du hameau Jean Germa commencent à être mentionnées comme : « en ruines » ou « démolie » dans les registres des matrices cadastrales. Les qualificatifs des parcelles évoluent aussi. Par exemple, pour la parcelle N°204, mentionnée « vigne », devient « pâture » dans les années 20.

-La maison de monsieur Barona :

L'une des maisons, située aux abords de l'abri rond et qui fut habitée jusque dans les années 1960 par un certain M. Barona25 d'origine espagnole, n'apparait pas sur le cadastre pour la période qui a été consultée. Il est un des derniers habitants de la zone des terrasses et probablement un des derniers à avoir utilisé les terrasses pour y faire quelques cultures.

24 Voir photo ci-dessous

25 Information issue du recoupement de plusieurs témoignages recueillis lors d'entretiens

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« Quand il y avait Barona, il entretenait la maison qui est démolie, il entretenait sous l'orry, une baraque basse, il avait des lapins, il était puisatier... il cherchait des points d'eau pour faire des puits, il en aurait trouvé un, plus bas là ou il y a la baraque au drapeau... je l'avais vu rempli à ras. f...] Les types avant, ils vivaient de peu. Barona il n'était pas

méchant ». (M.Alozy)

Figure 11: maison habitée jusqu'aux années 1960 (cliché E.L)

-La maison à la citerne :

Pour cette maison située au bord du chemin, en montant le chemin des asperges, et les parcelles autour voici ce que nous avons pu recueillir comme informations concernant ses différents propriétaires successifs:

Figure 12: "maison à la citerne" (cliché E. L)

1847 : M. Jean Bicheyre, « employé, demeurant à Foix », également propriétaire d'une autre maison à Foix donc peut-être qu'il ne vivait pas dans cette maison.

1853 : M. Jacques Rousse « capitaine de Dragon en retraite ».

1856 : « Jean Eychenne époux de Denjean

Anne, Fermiers de Bellissen au château du cap de la ville ». On observe les mentions : « Maison reconstruite » et « augmentation de construction ».

1882 : la maison appartient à Pierre Dupla « instituteur au Bosc ».

1915 : « Authié Bellerose Baptiste époux de Dupla Jeanne habitant aux Arcades du capitole à Toulouse »

Grâce aux entretiens, nous pouvons estimer que cette maison fut habitée jusque dans les années 1960. A cette époque, les propriétaires de cette maison seraient des espagnols. Vers cette même période, plusieurs personnes se souviennent d'un monsieur espagnol avec une jambe de bois et un chien blanc, il fut apparemment le dernier habitant de cette maison. Cet

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homme qui n'était pas commode, faisait peur à ceux qui s'approchaient de sa maison. M. Alozy qui avait alors environ 14 ans ne passait pas trop près avec ses copains, car ils en avaient peur. Cette maison est actuellement en ruines, on peut toujours y voir une citerne de récupération des eaux de pluie.

Selon M. Danis, les Portet qui vivaient à Flassa utilisaient cette maison. En été, ils amenaient leurs vaches sur le Pech. Il se souvient qu'il venait y chercher du lait quand il avait environ 10/12 ans c'est-à-dire dans les années 1960.

Ceux qui ont connu cette maison habitée se rappellent d'une terrasse magnifique avec une glycine. Une vigne ancienne pousse toujours devant. D'une certaine façon cette maison est toujours un habitat utilisé car il y a un campement de fortune fait de tentes de camping à côté, occupé par des sans domicile fixe.

A proximité de cette maison, des personnes ont vécu dans des sortes de cabanons. Tout d'abord un certain M. Louxaiou, qui « vivait de ce qu'il récoltait », vers la fin des années 1930, avant la guerre, il faisait peur aux gens et possédait un âne pour se déplacer.

Ensuite, une femme a vécu un an et demi avec son mari et ses enfants en bas-âge dans une sorte de cabane très rudimentaire toujours au début des années soixante.

-La maison au dessus du chemin en arrivant sur le site de terrasses :

Au moment de l'établissement du cadastre en 1847, le propriétaire est « Caralp Jérôme dit jean de Livou (ou liou ?) Cultivateur ».

1882 : Marfaing Françoise, « veuve de Caralp Jérôme » et ses enfants deviennent propriétaires

1922 : Charles Rouch « automobiliste place Saint volusien »

1923 : Soula Pierre « cultivateur au Pech », il est le père du jeune Jean Soula qui disparut en janvier 1914 (voir plus loin au paragraphe « faits divers »). Il est également l'arrière grand-père de l'un des propriétaires actuels de parcelles sur les Bentenaus et le dernier cultivateur qui fut en activité sur cette zone du Pech. Il y vécu jusqu'aux années 1950 dans la maison qu'il a ensuite vendu à M.Barona. Son arrière petit-fils se souvient notamment qu'il travaillait les parcelles à l'aide de ses boeufs, qu'il avait des ânes pour se déplacer et qu'il faisait surtout pousser des pommes de terres et du maïs pour ses bêtes. Il avait trois filles et un garçon : Jean, Catherine, Augusta et Louise.

1924 : la mention « démolition » est portée sur le cadastre.

On remarque deux parcelles de vigne à proximité de cette maison, dont une est toujours mentionnée « vigne » en 1927.

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-Hameau de Jean Germa :

Plusieurs maisons composent ce hameau situé au-dessus de la zone des terrasses. Le dépouillement du cadastre permet d'avoir une idée de la période où il a été abandonné. C'est dans les années 1920/1930 que les maisons changent de statut sur le cadastre :

1926 : « Fourment Joseph cordonnier à Foix » maison mentionnée « démolie ».

1933 : « Couzy Jean cultivateur au Pech » maison mentionnée « en ruines » à cette

date.

-Professions ou qualités diverses des propriétaires apparaissant dans la matrice cadastrale :

Marchand de vin à Foix, chaudronnier, cultivateur à Flassa, cultivateur au Pech, célibataire au Pech, cultivateur à Jean Germa, boulanger, charron, marchand de papiers peints, tailleur de pierre, fermier des places, épicier, employé du télégraphe, etc.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote