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Conflits enAafrique centrale: le cas de la RCA de 1960 à  2013. Dynamique récurrente d'une trappe de conflictualité

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par Yannick Stéphane NGBWA ESSO
Université de Yaoundé II - Master-Recherce en Science Politique, option: Relations Internationales 2014
  

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SECTION 2 : L'INEFFICACITE DES REFORMES SOCIOECONOMIQUES

Aux crises économiques et sociales qui ébranlent le pays, les dirigeants centrafricains ontessayé d'apporter des solutions sur le plan économique (PARAGRAPHE 1) et sur le plan social (PARAGRAHE 2). Les réformes en question n'ont malheureusement pas porté leurs fruitsmaintenant de fait le pays dans son éternelle situation d'instabilité.

PARAGRAPHE 1 : L'ECHEC DES POLITIQUES DE RELANCE ECONOMIQUE

Les efforts entrepris par les autorités en RCA dans le domaine de l'économie en réponse aux crises n'ont pas brillé par des résultats positifs. La faute à la trop forte dépendance aux aides extérieures (A) et à des programmes de relance économique inachevés(B).

A- AIDESET DEPENDANCE, UNE ARME A DOUBLE TRANCHANT

La RCA est soumise à une forte dépendance financière extérieure. Ceci est dû à une économie atterrée par une cascade de conflits. L'aide financière à la RCA vise davantage son développement. Mais, si elle renvoie à une certaine conception de la solidarité, elle a aussi des impératifs beaucoup plus égoïstes. On pense notamment au maintien du pays dans les zones d'influence économique, politique et économique de la France204(*).

Chronologiquement, l'ONU est l'acteur principal. Elle est suivie des Etats les plus riches, la France en tête et des ONG. Les bailleurs de fonds internationaux et les puissances étrangères octroient donc des prêts et des dons à l'Etat centrafricain pour relancer l'économie du pays et améliorer les conditions de vie de la population avec la création d'emplois et le développement du secteur privé. Tel fut par exemple le cas de la BAD qui avait octroyé un don de 14,79 millions de dollars au pays prélevés sur les ressources de la Facilité en faveur des Etats Faibles (FEF) ; afin d'améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance économique dans le secteur public, atténuer les pressions inflationnistes, améliorer la mobilisation des ressources propres de l'Etat et renforcer le désendettement du pays. L'objectif étant de consolider la croissance et lutter contre la pauvreté. C'est aussi dans cette optique que le Programme d'Appui aux Réformes Economiques (PARE) avait été mis sur pied : au nombre de trois au total, la phase I, la phase II de 2008 à 2009 et la phase III de2012 à 2013.

Ces prêts et dons ne sont pas sans contrepartie. Ils sont subordonnés à des modifications structurelles et politiques. Ce peut être l'instauration de la démocratie, la suppression de subventions ou la diminution de tarifs douaniers. Ils affaiblissent la RCA puisqu'ils l'aliènent plus qu'ils ne l'aident. Cette dernière en est devenue dépendante et par conséquent n'est pas/plus libre. La marge de manoeuvre se réduit considérablement sur le plan international et sur le plan national. Le poids de la dette n'a eu de cesse d'augmenter depuis 1990. De 66% du PIB en 1990, elle est passée à 86% en 1999 avec un pic de 93% en 1996. Et lorsque ces organismes cessent leurs donations, le pays plonge alors à nouveau dans une autre crise. C'est ce qui a par exemple causé les remous dans le pays en milieu des années 1990. En outre, l'aide ne bénéficie pas toujours aux populations nécessiteuses du fait d'un manque de coordination, d'un défaut d'infrastructures ou de son détournement par les acteurs politiques centrafricains. L'assistance au développement mal placée ravive les tensions entre les groupes.

B- DES REFORMES ECONOMIQUES, ENTRE INOPERATION ET INAPPROPRIATION

Pour remédier aux déficits des différents secteurs sociaux, l'Etat a initié des actions diverses avec le concours des partenaires au développement. On note ainsi les Etats généraux l'Education Nationale en 1994, l'adoption d'une loi sur l'Education Nationale, l'élaboration du Plan National de Développement de l'Education (PNDE) couvrant la période 1999-2010, l'élaboration du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS), le projet hydraulique villageoise en faveur des ruraux ; la restructuration du secteur de l'eau, la création d'un tribunal pour enfants205(*). Sur le plan économique,les autorités centrafricainess'engagent dans un programme de développement et de stabilisation pour répondre aux nombreux défis auxquels le pays fait faceà travers notamment : le Plan de redressement économique et social (PRES) de 1980 à 1981206(*), le Programme National d'Action (PNA) de 1981 à 1985, le Plan de Développement Economique et Social (PDES) de 1986 à 1990, les Politiques d'Ajustement Structurel207(*), le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté II (DSRP II) de 2011 à 2015, etc.

Mais, plusieurs années après, les principaux indicateurs sociaux et économiques montrent que les résultats obtenus sont très insuffisants. Lesdites insuffisances sont dues au manquede volonté et à l'absence d'investissement dans les secteurs porteurs dans l'agenda des politiques publiques de développement. L'absence de transparence budgétaire continue de prévaloir, de même que dans la gestion des domaines clés du pétrole, de la forêt et des mines, l'opacité des dirigeants et l'endettement excessif. Les fonds de ces programmes sont détournés sous forme de malversations et d'opérations de fonctionnement.

Ce constat d'inefficacité explique partiellement le maintiende la population dans un état de pauvreté ambiant. Les tensions et autres frustrations restent donc vives. A partir de là, les conflits ne peuvent pas disparaitre. Bien au contraire, ils sont latents et susceptibles de dégénérer à n'importe quel moment.

* 204 Cf. François-Xavier VERSCHAVE, Complicité de génocide ?, Paris, La découverte, 1994, pp. 52-53, Dossiers noirs de la politique africaine de la France, numéro 1 à 5, pp. 314-315

* 205 Pour en savoir plus sur les réformes sociales en RCA, consulter l'exposé du gouvernement de la République Centrafricaine lors de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés, Bruxelles, 14-20 mai 2001, 85p.

* 206 Le PRES est un plan biennal de redressement économique et social qui fait suite au désordre socio-économique survenu en 1979. Le plan fut mis sur pied avec la participation de la France et dont l'objectif était la remise en ordre et la relance de l'économie centrafricaine. Mais, réalisé à seulement 63% et à 71% par l'extérieur, ses résultats furent mitigés.

* 207 A partir de 1986, les autorités centrafricaines ont élaboré ce programme, appuyé par les institutions de BrettonWoods afin de réduire les dépenses publiques de l'Etat centrafricain. Trois PAS avaient été élaborés et mis en oeuvre : le premier à partir de 1986 pour assainir les bases de l'économie, le deuxième à partir de 1988 pour rétablir une croissance durable et le troisième en 1990 mais qui a vu son interruption à cause des mouvements de revendication démocratique qui avaient eu des effets défavorables sur les recettes de l'Etat.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo