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Le travail des enfants dans l'agriculture, mythe ou réalité ? : une étude de cas dans les exploitations cotonnières au Bénin

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par Christhel Sonia Jesugnon Padonou
Université Catholique de Louvain, Belgique - Master complémentaire en développement, environnement et sociétés 2013
  

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2.2.2.4.La perception et la fonction du travail des enfants dans les sociétés africaines

Selon Rodgers et standing, (1981 cité par Lachaud, 2003 : 3), les « normesculturelles » revêtent et jouent un rôle importantdans les sociétés africaines.

Ainsi, le travail des enfants y est moulé dans des réalités sociales et culturelles complexes. Le travail des enfants est perçu dans les sociétés traditionnelles africaines comme une forme de socialisation et d'éducation de l'enfant. Il le prépare à sa vie de future adulte (Tingbé-Azalou, sd : 4 ; Lachaud,op.cit ; Diallo, 2008 : 2). Cette perception du travail des enfants peut être assimilée à celle du moyen-âge dans les sociétés occidentales où les enfants participaient à divers activités agricoles, ou du ménage lorsque leurs capacités physiques le leur permettent (Alexandre et Lett, 1998 ; Manier, 1999 cités par Bahri et Gendreau, 2002 : 497).

« L'héritage culturel des Africains est constitué d'une société à tendance gérontocratique où les aînés et les cadets ont des fonctions bien différentes.... Dans ce processus, les enfants doivent travailler sur les terres des aînés ou des parents, pour le compte de ceux-ci. En contrepartie, ils auront différentes formes d'assurance : l'obtention de femmes à épouser, de logement et de terres à cultiver pour leur propre compte, etc » (Koulibaly, 1997 cité par Diallo, 2008 : 3). De fait, l'organisation sociale des exploitations familiales en milieu rural favorise très tôt l'entrée des enfants sur le marché du travail (Lachaud, 2003 : 3-4).

Cependant, cet aspect traditionnel du travail des enfants est de plus en plus galvaudé. En effet, loin d'être une forme de socialisation et d'éducation, le travail des enfants assure dans le contexte africain actuel une fonction purement économique et monétaire, allant jusqu'à l'exploitation des enfants (Bahri et Gendreau, op.cit.).

Le phénomène « vidomégon » au Bénin en est une illustration parfaite. Il consiste à déplacer l'enfant de chez ses parents biologiques et à le placer chez l'un de ses parents proches ou éloignés dans le cercle familial élargi. Jadis, la pratique de « vidomégon » était une forme de socialisation, d'éducation et de protection de l'enfant. Elle était également une forme de resserrement des liens sociaux entre les membres de la grande famille. Mais depuis plusieurs décennies, plusieurs facteurs sociaux et économiques (économie du marché ; avènement des familles nucléaires...) entraîne une marchandisation et l'exploitation économique pure et simple de l'enfant placé. Ce dernier est de plus en plus victime de formes de violences et de maltraitances de tout genre, de la traite et soumis illégalement et précocement au travail (Hounyoton, 2009).

Le phénomène des enfants talibés est une autre forme de détournement de l'éducation et de la socialisation des enfants au Sénégal. Destiné à faire acquérir à l'enfant le sens de l'humilité et celui de la vie religieuse, l'éducation religieuse des enfants s'est transformée en activité lucrative où les enfants sont envoyés mendier dans les rues pendant plus de 10heures par jour (Barboza, 2006 : 5-6).

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