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Le travail des enfants dans l'agriculture, mythe ou réalité ? : une étude de cas dans les exploitations cotonnières au Bénin

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par Christhel Sonia Jesugnon Padonou
Université Catholique de Louvain, Belgique - Master complémentaire en développement, environnement et sociétés 2013
  

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2.2.2.5. Les différents points de vue sur le travail des enfants

v L'indifférence ou le laisser-faire

Ce point de vue de statut quo ou du laisser-faire est relatif aux courants de pensée qui dénient l'existence du travail des enfants ou qui le conçoivent comme un phénomène structurel lié à la pauvreté qui ne peut être éradiqué tant que cette dernière existera (Unicef, 1997 : 20).

Mais, le développement actuel sur le travail des enfants, ces dernières décennies, ne laisse plus personne indifférent. Les débats actuels reconnaissent l'existence du travail des enfants et les différents acteurs sont partagés entre abolitionnisme et réglementation.

v Le point de vue des abolitionnistes

« Le discours sur l'interdiction complète du travail des enfants, qualifié également de `'militantisme'' est porté par de nombreux acteurs dont les institutions internationales et agences onusiennes avec l'OIT comme chef de file ; les gouvernements conservateurs et progressistes, du Nord comme du Sud ; des organisations patronales mais aussi de travailleurs, comme la Confédération syndicale internationale (principale organisation syndicale mondiale), ainsi qu'une large frange de l'opinion publique et de la société civile.

Dans ce discours, l'enfant travailleur est perçu comme une victime à protéger absolument et le travail des enfants à éliminer sous toutes ses formes » (Leroy, 2009 : 22).

Ce point de vue fait consensus et rallie bon nombre d'acteurs. Cependant, certains discours reconnaissent le travail des enfants et prônent sa réglementation et non une suppression complète. Ce sont les « non abolitionnistes » ou les « régulationnistes »

v Le point de vue des partisans de la réglementation du travail des enfants

De plus en plus, des discours s'élèvent pour contester le point de vue abolitionniste du travail des enfants. Ce courant de pensée prône plutôt une réglementation du travail des enfants. Bourdillon(2009 : 38), dans son article intitulé `'enfants et travail : examen des conceptions et débats actuels rejoint ce courant: « je rejoins ceux qui soutiennent que les enfants ont droit aux bénéfices résultant du travail approprié à leur âge (qu'il soit payé ou non) et que lorsqu'ils sont empêchés de travailler, et surtout de gagner de l'argent, les enfants vulnérables sont souvent lésés davantage que protégés ». Comme Bourdillon, les partisans de la réglementation du travail des enfants se basent sur les arguments précédemment déclinés et perçoivent l'élimination complète du travail des enfants comme irréaliste.L'une des plus importantes ONG de défense des droits de l'enfant Save the Children (SVC),souligne que « retirer les enfants du travail sans penser à l'impact que cela aura sur leur survie et leur développement n'est pas dans leur intérêt supérieur » (SVC, 2003 cité par Leroy, 2009 :29 ).

Cette vision du travail des enfants n'est pas nouvelle. Elle était portée par plusieurs auteurs dont Karl Marx. Il prône « la combinaison de l'enseignement lié au travail productif et l'école dans l'idéologie socialiste déjà dans les années 1875. Karl Marx perçoit les enseignements liés au travail productif (le travail dans les usines ; le travail manuel des enfants... ) comme un des moyens puissants pour la transformation de la société». Il montre également que « la journée scolaire unilatérale est improductive en ce sens qu'il augmente le travail des instituteurs et serait complètement nuisible pour la santé et l'énergie des enfants »30(*)

Les partisans de ce discours sont généralement composés de mouvements d'enfants travailleurs31(*), d'Organisations Non Gouvernementales actifs de terrain, de syndicats locaux, des chercheurs et des leaders sociaux.

« En 2006, les mouvements d'enfants et d'adolescents travailleurs d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine posent un geste d'une grande portée symbolique, en s'opposant à la journée mondiale de l'OIT contre le travail des enfants (12 juin) et proclament par ailleurs le 9 décembre, journée mondiale pour la dignité des enfants et jeunes travailleurs » (Leroy, 2009 : 29).

* 30 Source : Le concept du travail: de la théorie marxiste à la pédagogie Freinet, p.11. URL : http://www.icem-freinet.fr/archives/d-neduc/d-neduc-222/11-15.pdfdu 17/07/2013

* 31Les mouvements d'enfants se sont constitués en un mouvement international en 1996 à Kundapur. La déclaration de Kundapur est déclinée en 10 points dont l'une d'elles est : « Nous sommes contre l'exploitation de notre travail, mais nous sommes pour le travail digne, avec des horaires adaptés pour notre éducation et nos loisirs »

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