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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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Section II : L'implication des acteurs non-étatiques

Dans une perspective d'accompagnement des Etats en vue du renforcement de la démocratie, plusieurs acteurs et non des moindres prennent une part active dans le processus. Parmi eux, on peut noter les organisations internationales (Paragraphe I) à côté desquelles se tiennent surtout la société civile (Paragraphe II).

Paragraphe I : L'implication des organisations internationales

L'examen de cette implication nous amène à distinguer les organisations internationales (OI) suivant leur nature et domaine d'intervention. Ainsi, nous avons des OI à vocation politique (A) et celles à vocation économique (B).

A- Le rôle des organisations internationales à vocation politique

Il s'agit dans cette partie de mettre en exergue essentiellement le rôle de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et de ses institutions spécialisées, de l'Union Africaine (UA) et dans une mesure de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)68 dans le processus démocratique de l'Afrique de l'ouest dans l'exécution duquel l'OIF intervient.

Au plan universel, L'OIF entretient des relations avec l'Organisation des Nations Unies (ONU). En effet, le troisième paragraphe du préambule de la Déclaration de Saint-Boniface souligne le contexte actuel de l'interdépendance entre tous les Etats et la nécessité de prendre en charge les différents dangers qui menacent l'ensemble des Etats du monde par une approche multilatérale, globale, concertée et complémentaire. La Déclaration de Saint-Boniface inscrit l'action de l'OIF dans le cadre de la coopération internationale, et s'engage à soutenir les initiatives et les efforts de l'ONU en matière de gestion des crises.

Ce soutien de l'ONU concerne en particulier la responsabilité de protéger, dont l'OIF a adopté le principe depuis son sommet de Ouagadougou tenu en 2004. La Déclaration de Saint-Boniface prend acte « avec satisfaction » de la reconnaissance, par tous les Etats membres de l'ONU réunis à New York lors du Sommet du millénaire en 2005, « du principe

68 La CEDEAO de plus en plus intervient dans le domaine politique.

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de la responsabilité de protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, l'épuration ethnique et les crimes contre l'humanité »69. L'OIF rappelle également que cette obligation incombe à chaque Etat, et subsidiairement à la communauté internationale au cas où l'Etat concerné se montre défaillant, en soulignant notamment « la responsabilité de la communauté internationale de réagir d'une façon opportune et décisive, et en conformité avec la légalité internationale... ».

Si l'OIF peut agir dans le domaine de la responsabilité de prévenir, premier pilier de la responsabilité de protéger, elle s'en remet à l'ONU pour la réaction, en particulier au Conseil de sécurité (article 3)70 suscitant alors des interrogations quant à ses capacités réelles de prévenir les crises. Malgré tout, il convient de saluer l'approche multilatérale dans la recherche de la paix.

A la différence de l'ONU ou d'autres organisations régionales comme l'Organisation de l'Atlantique Nord (OTAN), la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union Africaine (UA)..., l'OIF ne dispose pas de moyens logistiques pour organiser dans son propre périmètre une réaction adéquate. Bien évidemment, il ne s'agit pas seulement d'une question de moyens, mais aussi d'une option politique. Ainsi, conformément à l' article 1871 l'option pour la prévention et, en cas de besoin, un soutien plus ou moins actif aux opérations de maintien de la paix telles que le Programme de Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix (RECAMP), le Programme de Renforcement des Opérations de Soutien de la Paix dans le Monde (POSPM) et le Programme d'Aide à l'Instruction Militaire du Canada (PAIM) peuvent également avoir un effet préventif en empêchant que les conflits ne surgissent de nouveau.

En se spécialisant dans le domaine de la prévention, l'OIF est bien consciente des limites de la seule prévention si les autres dimensions dans la préservation de la paix ne sont pas assurées de manière efficace « en temps voulu » et avec les moyens adéquats. On sait qu'au sein même de l'ONU, les appels à une réaction rapide lancés par le Secrétaire Général, une

69 Cf. le paragraphe 10 du Préambule de la Déclaration de Saint-Boniface,

70 Consulter l'article 3 Déclaration de Saint-Boniface « Soulignons la responsabilité de la communauté internationale de réagir d'une façon opportune et décisive, et en conformité avec la légalité internationale, les principes de la Charte des Nations Unies et les prérogatives dévolues au Conseil de sécurité pour protéger les civils contre le génocide, les crimes de guerre, l'épuration ethnique et les crimes contre l'humanité, au cas où les moyens pacifiques s'avéreraient insuffisants et où il serait manifeste que les autorités nationales ne protègent pas leurs populations contre de tels actes».

71Voir l'article 18 de la Déclaration de Saint-Boniface

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fois qu'a été atteint un seuil critique dans l'imminence d'un conflit, n'ont été suivis d'effet. C'est ce que relève le Rapport fait par Monsieur Lakhdar Brahimi72: « A moins de changements institutionnels importants, d'un appui financier plus solide et d'un engagement renouvelé de la part de ses membres, l'ONU n'aura pas les moyens, dans les mois et les années qui viennent, d'exécuter les tâches cruciales de maintien et de consolidation de la paix que les États membres lui confient ».

Lors du sommet de Montreux (Suisse), les Etats membres de l'OIF ont appelé au renforcement de la coordination des initiatives prises pour accroître leur contribution aux opérations de paix. Dans cette optique, elle a entrepris des efforts pour consolider la paix dans les pays en sortie de crise en apportant une assistance technique en vue du renforcement de la participation francophone aux opérations de paix par l'entremise de l'unité de la Police Francophone (FRANCOPOL)73.

L'OIF a également accompagné l'ONU dans les efforts entrepris pour la consolidation de la paix. Dans ce sens, elle a apporté son appui à la réforme des systèmes de sécurité à travers plusieurs actions. En effet, elle a dépêché en mars 2011 en Guinée-Conakry, un expert dans le domaine de la police et capable d'apporter à la mission d'évaluation du secteur de sécurité menée conjointement avec l'Union Africaine, la CEDEAO, l'ONU et l'UE.

De même, elle a collaboré avec le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme des Nations Unies (HCDH) pour dispenser des formations en droits de l'homme à l'intention des forces de défense et de sécurité guinéennes. Elle a, en outre, participé au séminaire consacré à la politique cadre sur la réforme des systèmes de sécurité (RSS) en cours d'adoption par l'UA.74 Dans le cadre de ses actions en faveur de l'appui aux processus de consolidation de la paix, l'OIF s'est particulièrement mobilisée au Tchad, en Guinée-Conakry et en République Centrafricaine (RCA) à l'exemple des formations Guinée et RCA de la Commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies (CCP) dont la Francophonie est membre. Nous

72 A ce sujet voir le rapport fait par M. Lakhdar Brahimi, ancien Ministre algérien des affaires étrangères et Président du Groupe d'étude sur les opérations de paix des Nations Unies, New-York, 17 août 2000, paragraphe 1er.

73 Précisons qu'elle a entre autres soutenu l'organisation de séminaires portant sur le matériel à l'usage des contingents des Nations Unies. Aussi grâce aux activités de plaidoyer menées par l'OIF, un nombre important de documents relatifs aux opérations de maintien de la paix a été traduit en français par le Département des Opérations de Maintien de la Paix des Nations Unies (DOMP). Un autre séminaire portant sur les négociations relatives au Traité sur le Commerce des Armes (TCA) a été organisé à New York en lien avec l'Institut des Nations Unies pour la Recherche sur le Désarmement (UNIDIR).

74 L'OIF est devenue aussi membre observateur des conseils de fondation du Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF) rejoignant ainsi les principaux acteurs internationaux oeuvrant en faveur de la RSS puis membre du comité de pilotage du Réseau africain pour le secteur de sécurité (RASS).

l

pouvons citer entre autres l'élaboration d'un cours en ligne sur la gestion de la sécurité publique en contexte électoral en lien avec l'Institut des Nations Unies pour la formation et la Recherche (UNITAR).

La coopération entre l'OIF et les organisations internationales en matière de consolidation de la paix et de la promotion de la démocratie, loin de se limiter aux organisations internationales à vocation politique, s'étend également à celles dont le rôle premier est la promotion du développement à travers celui de l'économie.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille