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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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CONCLUSION

Les processus de démocratisation entamés depuis le célèbre discours de la Baule, présentent d'une manière générale en Afrique et surtout en Afrique de l'ouest un bilan mitigé. Il y a eu certes des avancées notamment au Cap-Vert, au Ghana qui aujourd'hui peuvent être considérés comme des modèles de démocratie. Cependant, il existe encore des insuffisances dues à plusieurs causes dont la réticence voire la résistance de certains Etats face au modèle démocratique. Cette situation s'explique aussi par le fait que la communauté internationale, du moins certaines puissances, en intervenant, visent leurs intérêts plutôt que ceux des Etats dont la situation est décriée.

L'OIF pour sa part veut jouer un rôle déterminant dans ces processus. L'espace francophone connait depuis quelques années des crises, des instabilités politiques et un certain nombre de régressions démocratiques qui ont conduit l'OIF à fortement s'engager d'une manière plus pragmatique aux côtés des organisations internationales existantes dans ce domaine. Il en va ainsi de son engagement à la lutte contre l'injustice, la protection des droits et libertés, la lutte contre l'impunité, la promotion du développement durable, à aider à l'instauration de la démocratie ainsi qu'à sa consolidation...Tous ces engagements ressortent clairement de sa Charte adoptée en 2005 à Antananarivo (Madagascar) puis des Déclarations de Bamako (Mali) de novembre 2000 et de Saint-Boniface de mai 2006, véritables textes de référence.

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Sur ces fondements, elle a posé plusieurs actions qui participent à l'instauration de la démocratie qu'elles ne la consolident. L'OIF a notamment contribué à la mise en place et au renforcement des capacités de nombreuses institutions à l'exemple de plusieurs Commissions Nationales des Droits de l'Homme, de Commissions Electorales Nationales Indépendantes dont le rôle est crucial dans l'avènement d'une démocratie pluraliste.

Elle a également apporté son soutien aux Etats qui connaissent des difficultés et des crises en les aidant à mieux gérer leur transition politique. Ceci s'est démontrée par ses appuis à la tenue de dialogues dans de nombreux pays aux côtés desquels elle a participé aux divers travaux des groupes de contact institués à cet effet. Ces différents dialogues et accords ont pour la plupart débouché sur l'organisation des élections pluralistes où tous les acteurs politiques nationaux pourront être candidats. Pour ce faire, l'OIF intervient en apportant son assistance multiforme.

L'implication de l'OIF dans les processus de démocratisation de l'Afrique, loin de constituer son seul apanage, est aussi l'oeuvre d'une multiplicité d'acteurs tant nationaux, sous-régionaux, régionaux qu'internationaux. De plus, les questions à résoudre sont très complexes. Ainsi, afin de donner plus d'élan et d'efficacité à ses actions, l'OIF a depuis quelques années initié d'entreprendre des partenariats avec l'ensemble de ces acteurs. Cette vision a été marquée par des accords de coopération signés notamment avec la Cour Pénale Internationale (CPI), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'Homme (HCDH).... Nous ne pouvons ignorer l'important rôle que jouent les réseaux institutionnels mis en place par l'OIF.

En outre, tirant les leçons des conséquences tragiques des conflits et des crises graves affectant le développement économique et social de certains Etats, l'OIF a développé à l'instar d'autres organisations internationales des programmes visant à prévenir les conflits et à renforcer le soutien aux processus démocratiques.

Cependant, l'OIF dans la mise en oeuvre de ses engagements est confrontée à de nombreux obstacles qui influencent voire dénaturent son implication dans les processus de démocratisation de l'Afrique particulièrement francophone. En effet, les résistances à la fois du souverainisme et du modèle anti-démocratique ont justifié la contestation des actions de cette dernière. Ces difficultés sont aussi dues au statut fragile du Secrétaire Général et aux imprécisions de ses attributions. Elles sont également le fait d'une mauvaise politique de l'organisation notamment pour ce qui est de l'éparpillement dans les objectifs à atteindre alors qu'elle ne dispose pas d'assez de moyens sur les plans humain et financier. A tout cela

118 Cf. Guilba Charles Joseph, Rôle de la Francophonie dans la promotion de la paix en Afrique, Ecole Nationale d'Administration, rapport de stage 2011, www.mémoireonline.com, consulté le 5 mars 2013.

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s'ajoute l'hypocrisie dont la communauté internationale fait preuve en exigeant le respect de critères démocratiques au demeurant volatiles et applicables aux Etats sur la base d'une carte sélective.

Dans l'optique d'apporter des solutions en vue de parfaire les actions de l'OIF, des efforts devraient être envisagés. Dans ce sens, il convient donc de revoir la démarche francophone à travers une redéfinition des objectifs où un accent particulier devrait être mis sur les priorités au regard des capacités d'intervention réelles de l'organisation ainsi que les conditions d'adhésion au mépris des règles en la matière. Il faudrait ensuite revoir la portée juridique des actions notamment en ce qui concerne l'efficacité et l'effectivité des sanctions. Dans cette optique, il urge de doter l'institution d'un véritable statut juridique fondé sur un traité où les droits et obligations des Etats membres seront clairement définis.

La prise en compte des identités africaines ainsi que de l'aménagement nécessaire de l'assistance apportée aux Etats contribueront à instaurer le respect des droits et des libertés et partant de la démocratie pluraliste. Sur ce dernier aspect, les conditionnalités démocratiques parfois désastreuses devraient être généralisées. Ce qui suppose une adhésion des institutions financières internationales à ces conditionnalités et leur application à tous les Etats sans considération de la puissance de l'Etat qui viendrait à en violer le principe. L'observation internationale des élections doit également être perfectionnée. Il faut que les Etats respectent les engagements qu'ils ont souscrits et arrêtent de voir à travers l'observation internationale des élections une ingérence dans leurs affaires intérieures et donc une atteinte à leur souveraineté. La communauté internationale devrait en outre accorder plus d'attention à ces missions d'observation et faire un suivi régulier ainsi que la vulgarisation des rapports et recommandations issus de ces opérations.

Il est évident que si l'OIF veut véritablement jouer un rôle sur la scène internationale largement occupée par une multiplicité d'acteurs, elle se doit d'accroître la visibilité et la lisibilité de ses actions, car beaucoup d'africains voient dans cette organisation un « marché de dupes », une certaine recolonisation des pays africains par la métropole par le biais de la langue, un outil de négation ou un obstacle à l'émergence des langues africaines118.

Elle doit affirmer son autonomie en se démarquant aussi clairement que possible de la pseudo démocratie de certains Etats africains et en dénonçant fortement les atteintes graves portées aux droits de l'homme. Elle doit enfin se départir des considérations idéologiques et

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politiques pour mieux assurer sa présence avant, pendant et après les élections afin de pouvoir adopter une position objective quant à la validité des élections en Afrique et tout particulièrement en Afrique de l'ouest.

Ce n'est qu'à ce prix qu'elle pourra faire valoir ses actions en matière démocratique et contribuer véritablement à sa consolidation.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984